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Critique masculine de la prostitution

Quelle fierté d'homme peut-on trouver à faire l'amour en payant?

J’invite les hommes à ne plus fréquenter de prostituées. Je les invite à ne plus payer pour du sexe. La prostitution est une exploitation économique et sexuelle des hommes et il n’est pas bon que leur sexualité soit ainsi utilisée sans être valorisée. Il n’est pas bon non plus que l’argent péniblement gagné par les hommes parte par milliards pour des prestations de basse qualité et insatisfaisantes.

hommes,femmes,prostitution,exploitation,sexe,tarif,désir,besoin,frustration,prostituée,partage,argent,estime,érotisme,Certains et certaines ont compris que la sexualité masculine est, par nature ou par culture, facilement frustrée. La prostitution est un business qui croît sur cette frustration, sans jamais l’éteindre - il faut garder les clients. Si les prostituées donnaient un vrai plaisir, et de la considération au client, celui-ci, mieux reconnu dans ses besoins, mieux satisfait, pourrait consommer moins de relations tarifées. Comme souvent c’est le manque qui entretient la clientèle.

Sans désir masculin insatisfait, la prostitution n’existerait donc pas. Cela vaut pour la prostitution masculine comme féminine, les clients étant dans la très grande majorité des hommes. Le prostitué ou la prostituée a très bien compris l’insatisfaction profonde des hommes en matière de sexualité. La prostitution et la pornographie servent à donner un semblant de contentement. Mais ce contentement, sans réel partage, est artificiel. Une passe de quinze minute douche comprise, avec une femme qui n’attend que le fait que l’homme ait terminé, est à la fois un mépris du client et une piètre prestation professionnelle. Que des hommes acceptent cela montre à quel point de souffrance du manque et de mésestime d’eux-mêmes ils peuvent en arriver.

Beaucoup d’hommes ont des envies qui ne sont ni remplies ni satisfaites. Certains n’ont pas les atouts de séduction pour trouver une femme. D’autres sont trop pauvres pour être hommes,femmes,prostitution,exploitation,sexe,tarif,désir,besoin,frustration,prostituée,partage,argent,estime,érotisme,considérés comme de bons partis. D’autres, immigrés par exemples, peinent à trouver une partenaire accueillante. Le client des prostituées est habituellement décrit dans la doxa actuelle comme un exploiteur et un dominant. Le dominant fait piètre figure quand on sait que la grande majorité des clients sont de petites gens, des hommes simples avec un petit salaire, qui donnent parfois 10% de leurs revenus à des professionnelles qui elles peuvent gagner 5’000 ou 10’000 euros par mois. L’inégalité et la dissymétrie des sexes est flagrante. Pour un peu de rêve et de reconnaissance des hommes se dépouillent au profit d’une catégorie qui exploite leurs besoins et leur portefeuille avec un cynisme non dissimulé.

Donc:

- les hommes n’ont, semble-t-il, pas les mêmes besoins que les femmes en matière de sexualité (et d’affectivité, cela allant souvent de pair);

- leurs besoins tant sexuels qu’affectifs ne sont pas suffisamment reconnus, valorisés, remplis et satisfaits - au contraire il sont souvent dénigrés, salis, criminalisés;

- à cause de cela ils cherchent dans les relations tarifées ou dans la pornographie une satisfaction illusoire;

- elle est illusoire car la sexualité tarifée n’est pas un échange ni un partage, mais uniquement un objet de consommation, et la frustration alliée au mépris du désir masculin  en est la conséquence;

hommes,femmes,prostitution,exploitation,sexe,tarif,désir,besoin,frustration,prostituée,partage,argent,estime,érotisme,- les hommes n’y gagnent aucune estime d’eux-mêmes, ils sont au contraires taxés d’être des esclavagistes, des dominants, des exploiteurs, alors que ce sont eux qui sont exploités et dominés par la proposition érotique;

- ils participent et alimentent un transfert d’argent considérable vers une catégorie professionnelle dont la prestation est de mauvaise qualité parce qu’uniquement consumériste, et participent ainsi à leur propre appauvrissement et à l’enrichissement de la catégorie qui les exploite;

- ils contribuent à montrer que la sexualité masculine est exploitable à souhait tout en étant méprisable et ne font rien pour changer cela. Quelle fierté d'homme peut-on trouver à faire l'amour en payant?


Je pense toujours que la prostitution exercée librement n’a pas à être interdite ni méjugée. Une prostituée est une femme aussi digne que toute autre. Mais, pour les raisons citées ci-dessus, je considère comme dévalorisant et appauvrissant le fait que l’homme fréquente des prostituées. J’invite donc les hommes à ne plus s’y prêter, à ne plus s’appauvrir en enrichissant une catégorie qui les exploite, à ne plus payer pour une relation de mauvaise qualité alors qu’ils peuvent en avoir de meilleures gratuitement.

Catégories : Philosophie, Psychologie, société 24 commentaires

Commentaires

  • Je ne participait déjà pas auparavant ...

  • Je me souviens que vous vous étiez moqué de moi quand je faisais part du côté très pourri de la sexualité homme-femme et que finalement, à tout prendre, autant y renoncer que se faire tordre à ce point par les femmes. Marcela Iacub nous montre jusqu'où les femmes peuvent aller dans la capacité d'utiliser la sexualité des hommes dans leur seul intérêt. Comment DSK ne l'a pas vu, lui le grand joueur d'échecs, restera un grand mystère. Il s'est pris les pieds dans le tapis de ses illusions...
    Nous n'arriverons pas à empêcher les hommes d'aller aux putes, nous n'empêcherons pas les pseudo-organismes de développement de foutre en l'air l'argent des contribuables en Afrique à leur profit et celui des gouvernementaux africains, nous n'empêcherons rien du tout. Mais on l'aura dit. Et rien ne changera dans la grande course des lemmings qui se prennent pour des hommes vers le grand vide. Courez, courez, petits lemmings, vers toujours plus de lemmings sur cette planète...

  • On a quand même pu voir dans des reportages, des prostituées au grand coeur qui maternent les hommes sensibles, rejetés,brisés, désécurisés.
    Elles entreprennent cette activité plus comme un job de thérapeute des misères humaines, qu'un filon à exploiter. Je les trouve sympathiques celles-là !

    A part cela, je partage le point de vue de ce billet : Il n'y a rien de satisfaisant d'avoir des rapports tarifés. Même quand c'est la femme qui paie ... ;)

    Plus sérieusement, c'est intéressant ce développement sur l'insatisfaction masculine et ce joli contrepied des images toutes faites qui continuent à se véhiculer

  • Je suis entièrement d'accord. À deux reprises j'ai été voir une prostituée. Je m'étais préparé sexuellement avant de la voir et j'étais détendu pour une première fois. La seconde fois, encore mieux. Mais dans les deux cas, stressé ou pas, impossible de conserver l'érection puisque la prostituée en face me masturbe à ma place et s'y donne comme une brute (je n'avais jamais l'habitude de me masturber comme cela). Encore une fois pour en finir au plus vite.

    Depuis, je n'ai jamais voulu m'adresser à nouveau à une prostituée. Je suis arrivé aux mêmes conclusions que toi, et en plus, je me sentais humilié puisque je n'avais pas les performances sexuelles qui étaient exigées de moi, je ressentais ce service comme une compétition alors qu'un rapport sexuel n'est pas censé l'être.

    Les mouvements féministes instrumentalisent la prostitution comme étant le reflet d'une société patriarcale et oppressive envers les femmes. Et on arrive à cette abjection consistant à vouloir criminaliser le seul client qui, finalement, ne fait que répondre à la demande.

    Cela prouve à quel point nous marchons sur la tête et à quel point notre système est absurde et incohérent. Puisqu'on aimerait que les femmes concernées, qui vendent leur corps et qui s'enrichissent en exploitant la virilité et sa dégradation, restent impunies et continuent d'exercer leur métier, mais avec des clients intimidés qui seraient les seuls punissables devant la loi. L'argument invoqué étant que les femmes soient salies d'exercer la prostitution en y étant contraintes. Alors qu'il faut souligner que dans les pays riches, la prostitution n'est pas le reflet de la pauvreté puisque les femmes ont bien d'autres possibilités, tout comme finalement les hommes en ont et les utilisent.

    Si la prostitution est essentiellement féminine et sa clientèle essentiellement masculine, ce n'est pas un hasard, au contraire ! Cela démontre justement que la société exploite la masculinité et place systématiquement les femmes en position de pouvoir "choisir", de "dominer", et elles sont encouragées à s'enrichir sur la sexualité masculine. Cela explique sûrement pourquoi les féministes ne veulent surtout pas les impliquer et les remettre en cause comme ils le font avec les clients. Puisque une telle considération impliquerait une véritable réforme du système.

    On assisterait, devant cette pénalisation, à des riches qui continueraient d'en profiter inéluctablement en jouant de leur influence financière face au système, et des hommes de classe moyenne qui devraient respecter cette loi comme tout le monde. Une aberration juridique doublée d'une loi misandre.

    Pour moi, c'est simplement une démarche de plus contre la classe moyenne et la démonstration d'une misandrie organisée en idéocratie dirigeant le système social, politique et économique, et ce n'est pas d'aujourd'hui hélas.

  • Je ne désire aucunement me marier ou avoir une liaison avec une femme car j'estime qu'il vaut mieux rester célibataire que d'être en mauvaise compagnie.
    Il m'arrive pas très souvent et surtout lorsque je suis en voyage de faire appel à une travailleuse du sexe. Lorsque je suis chez moi, ce n'est pas les occasions qui manquent car les "milfs" sont du pain béni pour un homme célibataire.
    Il m'arrive de leur offrir un parfum et quelques autres menus cadeaux. Si la liaison perdure avec une femme mariée je peux satisfaire ses désirs sans soucis aucun. Je garde ma liberté, je n'ai pas de pension alimentaire à payer, je suis heureux de faire ce qui me plait comme le disait si bien Rabelais

  • Bonsoir, hommelibre,
    Votre angle d'attaque est vraiment original et mérite notre attention. En retournant les rôles, tout en utilisant les libellés traditionnels, vous arrivez à bien mettre en évidence l'aspect marchand de cette entreprise nommée "l'amour tarifé."
    Pour moi, ce débat est très théorique et j'hésite même à commenter, car je n'ai vraiment aucune expérience dans ce domaine.
    Le fond du problème est l'insatisfaction, pour paraphraser les paroles des Rolling Stones.
    L'insatisfaction peut concerner les deux sexes, dans l'absolu. Il pourrait y avoir des manques autant chez les femmes que chez les hommes.
    Quelles solutions ? Elles ne sont pas les mêmes pour les hommes et les femmes. Au-delà du tourisme sexuel des femmes européennes d'âge mûr, qui ne doit pas représenter des phénomènes du type "invasion des barbares", les femmes ont probablement majoritairement la possibilité de simplement renoncer à l'épanouissement.
    Il se fait que la prostitution est appelée "le plus vieux métier du monde" et il est majoritairement exercé par des femmes. Elles ne cherchent pas la satisfaction de leurs désirs, mais bien à gagner leur vie, bon gré, mal gré. (Peut-on réellement faire abstraction du proxénétisme, dans ce contexte ?)
    Et comme partout, le temps est de l'argent. Tu veux du temps ? Tu paies !
    Etrange "métier" - comment faire la preuve de ses capacités ? Les petites annonces "charme" de la TdG présentent des offres qui vantent très crûment des spécialités ... Mais qu'en est-il réellement ? Peut-on s'y fier ?
    Pas de diplômes, pas de formation reconnue, pas de service après-vente, de satisfaction garantie, peu de sécurité et très peu de considération.
    Dans ce billet, il s'agit de se placer du côté du client pas satisfait des prestations. Le client est au fond doublement insatisfait : il vient parce qu'il ne trouve pas gratuitement ce qu'il lui faut et ensuite, il est mal traité alors qu'il paie et il n'y pas de réel recours.
    Quelle est la demande : de l'affection ou des sensations ? Ou les deux ?

    C'est une bonne idée d'agir sur la demande plutôt que l'offre. Si les hommes ne demandent plus, les prostituées seront au chômage. Ou alors seront forcées à offrir de meilleures prestations.
    Sera-ce dans le sens de plus d'humanité ou plus de sensations extrêmes ?

    La conclusion de votre billet est ainsi formulé :
    "J’invite donc les hommes à ne plus s’y prêter, à ne plus s’appauvrir en enrichissant une catégorie qui les exploite, à ne plus payer pour une relation de mauvaise qualité alors qu’ils peuvent en avoir de meilleures gratuitement. "

    Il me semble que justement, il existe des hommes qui ne peuvent pas en avoir gratuitement. Vous les décrivez plus haut :
    "Certains n’ont pas les atouts de séduction pour trouver une femme. D’autres sont trop pauvres pour être considérés comme de bons partis. D’autres, immigrés par exemples, peinent à trouver une partenaire accueillante. "
    Sont-ils destinés à toujours être perdants ? Votre proposition de la grève du sexe tarifé ne rencontrerait peut-être pas vraiment de succès auprès d'eux.

  • Bonsoir Calendula,

    Merci pour cette réflexion. En inversant l'accusation, je souhaite que l'on pense les sexualités comme des réalités intimes chargées d'un vécu complexe, plutôt que de n'y voir que l'aspect "sale" du client-prédateur. Les clients ne sont justement pas des prédateurs, ni des Don Juan.

    Je pense réellement que la prostitution est une exploitation de la sexualité masculine. J'ai avancé vers cette prise de conscience à partir du débat sur la volonté abolitionniste de certains pays nordiques et de la France. Elle rejoint aussi la fréquente dévalorisation de la sexualité masculine. Les femmes connaissent aussi cette dévalorisation, quand elles se font traiter de "filles faciles" si elles montrent trop leur désir de rencontrer l'homme, par exemple.

    Mais il se trouve que les femmes sont majoritairement "tarifeuses". Cela mérite une nouvelle réflexion, plus complète et moins stéréotypée que ce que l'on dit habituellement.

    Je reviendrai probablement sur cette question, pour tenter d'ouvrir des pistes de réflexion, d'abord sur la sexualité masculine, mais de manière plus générale sur ce qui se joue au-delà ou en deçà des clichés. Pourquoi la sexualité n'est-elle pas satisfaite? Peut-on le reconnaître en couple sans risquer de faire couler le bateau? Quelle parole prendre sur cette question, et qu'en faire ensemble?


    Ma proposition de "grève" risque en effet de se heurter aux besoin de ceux qui ne trouve pas de sexe gratuit. Mais j'ai envie de leur dire: "Démerdez-vous, ne restez pas dans votre auto-dénigrement". C'est un challenge. A eux de trouver comment faire. A eux de donner envie à une femme. Je n'ai pas envie de les plaindre. Je suis ouvert à reconnaître leur difficulté, à en parler, mais pas à les materner ou à les déresponsabiliser. Car après tout la beauté, la richesse, ne sont pas tout. Je voudrais commencer par faire entendre l'idée que le sexe tarifé est une atteinte à l'estime de soi du client, ou une confirmation de son auto-dénigrement.

    Je trouve que cet angle d'analyse sort la question des sempiternelles accusations morales. Il n'atteint pas à la liberté mais place l'essentiel sur la dimension intérieure plutôt que sur un statut dévalorisant de victime sociale.

  • Il existe une prostitution masculine dite écologique.Se pratiquant avec grand art suivant les saisons et les femmes représentative de ces dernières.les plus jeunes en début de mois pour les épater et les plus âgées en fin de mois pour aller les tauper.Sans omettre les gros seins en lune montante et les petits en lune descendante.Cette nouvele écologie est pratiquée sans l'ombre d'un remord par des pervers bien organisés ,voyeurs de première qui n'hésitent pas ,ils s'en vantent d'ailleurs à zieuter les débats amoureux de leurs voisins si les rideaux ne sont pas tirés!
    Comme quoi la Sainte Ecologie n'a plus rien à envier au système D pour l'épouse,les enfants et la famille toute entière.A l'époque y'avait le paquet de cigarettes qui permettait de sortir,aujourd'hui ce sont les sacs poubelles à promener ailleurs d'une pierre deux coups et sans jeux de mots bien évidemment

  • Je comprends bien votre souci de placer le débat sur le plan du donnant-donnant.

    Si on part du postulat que les femmes sont majoritairement tarifeuses, cela dépasse donc le simple cadre de la prostitution.
    Cela voudrait dire que leur réalité intime, leur complexité personnelle serait majoritairement basée sur le besoin mercantile de recevoir une contrepartie pour une relation sexuelle. J'avoue que j'ai de la peine à suivre ce raisonnement.

    J'ai bien compris que vous faites allusion au fait qu'une femme va préférer un homme beau et riche qu'un pauvre et moche.
    Mais peut-on penser que les hommes seraient désintéressés au point de préférer une vieille moche et sans le sou, de surcroit ? Ou même juste moche ?
    Toute l'industrie des produits de beauté, de la chirurgie plastique, de l'habillement, les magazines féminins etc repose sur le besoin de se rendre belle et désirable. Bien sûr, on peut penser que c'est pour attirer le plus gros portemonnaie.
    Mais enfin ! Les femmes ne sont pas aussi bêtes que de penser qu'elles auront toutes un Rockefeller, ni même un amant de la même famille.
    Nous avons plein d'autres critères, une midinette sommeille en beaucoup d'entre nous. ;-))

  • Calendula, le sujet en réveille de nombreux autres! En effet la simple constatation de la prévalence du tarifage suggère que l'aspect mercantile serait prédominant chez les femmes.

    Je n'ai pas envie d'aller dans ce sens là. Terrain trop glissant et risque de stigmatisations. Je propose donc un autre angle: celui de la plasticité féminine, qui serait (peut-être, c'est une hypothèse) plus adaptable que l'homme. Je prévois de développer cela dans un prochain billet. Mais on peut déjà se demander, dans cette hypothèse, ce qui rendrait ou aurait rendu les femmes plus souples que les hommes? Serait-ce, par la maternité, l'attachement plus grand à la personne, à la découverte de l'intime et l'ouverture à l'altérité, alors que les hommes auraient été plus attachés aux conditions qui permettent la vie de la famille: la maison, le territoire?

    Levi Strauss parlait d'alliance entre les clans et tribus, par l'échange de femmes pour éviter la consanguinité et faire prospérer les tribus. Je me suis depuis longtemps demandé pourquoi ce seraient les femmes qui auraient été échangées, plutôt que les hommes, et d'ailleurs est-ce bien vérifié?

    N'aurait-il pu y avoir dans le passé des sortes de "foires aux célibataires". Il semble que dans la majorité des cultures les femmes s'installaient chez l'homme. Lui mettait en place la maison et le territoire, elle l'habitait. Alliance fondamentale. Mais alliance fondée sur le statut de la femme, plus souple et adaptable, et celui de l'homme plus rigide comme des murs.

    Donc la prostitution ne serait pas seulement un objectif mercantile, mais aussi une capacité adaptation. Je ne sais pas si cette idée a du sens, je laisse ouvert.

    Mais on ne peut exclure que depuis la nuit des temps les femmes aient compris le pouvoir de leur beauté ou de l'attraction qu'elles engendrent, et en aient tiré profit. Ne tirons-nous pas tous profit de ce que nous avons?

  • Bof...
    De nos jours, tout est marchandise.
    Une femme s'offre à son mari ou, réciproquement, Monsieur veut bien honorer Madame pour autant que...
    Le sexe n'est pas bien différent que tous les autres champs de la vie des hommes. Peut-être juste un peu plus intense, durant quelques années.
    J'anticipe et me réjouis de lire un de vos prochains billets sur le tantrisme. Le caractère sacré du sexe qui devient un outil de transcendance.
    Chiche ?

  • @ Pierre: ce n'est pas programmé mais c'est une bonne idée. Il y aurait un vrai développement à faire sur le sujet, sur d'autres manières de voir la sexualité que la libre réponse à un désir immédiat.

    Mais du point de vue reproductif, le désir immédiat est ce qui semble le mieux fonctionner.

    Comment voir la sexualité, sans que la liberté n'en fasse une pulsion sans partage, et sans que la morale ne dresse des barrières de peur (je dis cela aussi bien à l'intérieur du couple)? On n'a pas fini d'en faire le tour! L'affaire DSK et Iacub par exemple montre, comme me l'écrit un ami, le désordre sociétal, et j'y reviendrai dans un billet: DSK est un produit de la liberté des moeurs, liberté voulue par les féministes entre autres, qui s'érigeaient contre une morale trop austère, et pourtant il est jugé à l'aune de cette même morale qui était autrefois contestée, et par celles-là-mêmes qui la contestaient. Il est traité de cochon, de salaud, de tout ce que l'on peut imaginer de plus dénigrant, alors (dans la mesure où il n'y a pas de condamnation pénale) qu'il ne fait que jouir de la liberté octroyée par la société. Paradoxe.

  • @hommelibre,
    Vous abordez une perspective historique (clans, alliances etc) de l'accouplement.
    Je pense à la biologie et au besoin d'assurer les meilleures conditions possibles à sa descendance. Un homme riche, ou du moins à l'abri du besoin pourrait représenter l'équivalent contemporain du mâle alpha.
    Les parades nuptiales, les attributs visibles sont censés convaincre la femelle de choisir celui qui a les meilleurs gènes pour la reproduction.
    Nos conditions de vie actuelles ne sont ni celles des animaux, ni celles des tribus anciennes, mais il est fort possible que certains fondamentaux subsistent. Ainsi, une jeune femme aux formes avantageuses va être perçue comme désirable. Tout comme un jeune homme fort et agile.
    Dans les temps anciens, il était important de s'arranger pour savoir qui était le père des enfants du couple et c'est tout à fait légitime. A mon sens, la "tarification" existait aussi, les couples ne se formaient pas dans le désintéressement, même pas du côté masculin. Les alliances étaient hautement intéressées et motivées par des calculs de toutes sortes. Je ne suis pas sûre que l'opinion des jeunes époux était primordiale.
    La plasticité de la femme, donc le fait qu'elle soit amenée à s'adapter est effectivement une piste intéressante. Simplement le fait de sentir vivre un autre être dans son corps lors de la grossesse, de voir et de sentir son corps se modifier de façon spectaculaire amène à se plier à une certaine fatalité, une force qui nous dépasse. Et la tyrannie du petit nourrisson est un autre défi d'adaptation...
    On est bien loin de la prostitution et plus j'y pense, moins ai-je envie de considérer que la majorité des femmes cherchent à tout prix à monnayer leurs charmes dans la recherche du partenaire.
    Mon cauchemar serait de me réveiller le matin à côté d'un homme riche, sans conversation et avec lequel je n'aurais pas d'affinités et qui m'aurait choisie pour ma plastique. Ma plasticité serait mise à rude épreuve ;-)))

  • Vous pourriez aussi examiner avec profit cette expérience intéressante on l'on demande a des femmes de designer le partenaire idéal parmi un certain nombre de photos...... et ou l'on arrive la conclusion que les femmes préfèrent le partenaire sécurisant qui semble bien assis dans la vie (look un peu bourgeois...) à certains moment, et à d'autre moment un profil nettement plus viril sportif, voire un tantinet animal...ce dernier étant préféré en période ..... d'ovulation.
    Cette expérience sera bien entendu invalidée par la gender theory, mais les faits sont têtus...

  • Mais calendula le cauchemar serait infiniment plus terrible si en plus il s'avérait après enquête qu'il était pauvre, non?

  • Calendula
    Je crois que sur le sujet, les généralisations ne sont pas de mise. Chaque femme, chaque homme à le choix de se laisser glisser là où ils trouvent de la facilité.
    Que ce soit vendre ses charmes, ou louer du charme.

    Je crois aussi que la facilité pratiquée à long terme, ne produit pas de satisfaction et induit l'auto-dénigrement.

    Je crois qu'il existe dans l'éternel de chaque genre une envie d'alliance avec l'autre, sauf qu'il n'est pas si simple à réaliser devant les écueils du quotidiens et les aspirations à s'en évader.
    Se mélange ici, des paramètres biologiques, culturels et de maturité psychologique.

    Par exemple, l'égocentrisme et l'alliance sont quelque peu antinomiques. Dans ces variables on retrouve à peu près l'ensemble des comportements humain.

    J'aime bien ce couple uni dans une complémentarité remarquable; chanter " j'ai dans les bottes des montagnes de questions où subsiste encore ton écho" ;)
    http://www.youtube.com/watch?v=oPYC8Qn46Mk

  • Bonsoir, aoki,
    Ce couple est magnifique de complémentarité, ça doit être tellement agréable de pouvoir faire de la musique ensemble, c'est une sorte de concrétisation ou symbole de l'harmonie, même si c'est éphémère.

    Bonsoir, pat,
    Vous voulez me faire dire que la pauvreté serait la pire des choses ?
    La pauvreté pécuniaire ne me ferait pas peur, puisque j'ai mon job. Je gagne ma vie depuis l'âge de 23 ans (comme beaucoup de femmes) et serais en mesure d'entretenir un homme, s'il le fallait. C'est génial, parce que ça élargit drôlement l'éventail du possible.
    J'aurais peur de la pauvreté de la conversation, de l'absence d'humour ou de la superficialité.
    Je suis assez fan de la beauté intérieure. ;-))) (Ceci, parce que je ne suis pas vraiment une top-model moi-même.)

  • Aoki, jolie citation de Baschung.

    Calendula, votre référence au mâle alpha est intéressante. Chez les humains, la plupart ont des relations de reproduction, contrairement aux meutes de loups. Nous ne sommes pas entièrement gouvernés par ce modèle si nous n'avons pas tous le même accès à la sexualité. Mais pourquoi donc ne sommes-nous pas tous beaux, riches et sexy dès la naissances?¿?!!! :-)))

    Pourtant il y a la trace de cet atavisme, comme le souligne Pat. J'ai lu quelque chose sur cette expérience. Nous ne sommes décidément pas égaux devant l'attraction et l'amour. Je pense toutefois que chez l'humain la culture, le but commun, l'échange intellectuel, le partage de belles émotions, pallie en partie au moins à ce qui peut "manquer" en plastique chez certains.

    A propos de plasticité, je pense que les hommes ont dû aussi en avoir, car comme vous le rappelez il fut un temps où l'avis des jeunes mariés comptait peu, et cela valait autant pour les hommes que pour les femmes. Dans ce cas comment associer la culture - transmission d'un patrimoine, affinités claniques, etc - avec la partie biologique du désir de se reproduire, plus animale, plus instinctive, liées à la plastique mais aussi à l'odeur, au toucher?

    La prostitution montre qu'il est possible de faire l'amour sans affinité particulière. Mais hommes et femmes ne sont pas symétriques.

  • @hommelibre,
    Il me semble qu'on ne peut pas dire qu'on "fait l'amour" lorsqu'on est dans un rapport sexuel avec un prostitué ou une prostituée.
    On fait autre chose, où alors, on se fait du cinéma. Ca ne me dérange pas, c'est juste pas ce que j'appelle "amour", parce qu'il y a ce problème explicite avec l'argent, la vénalité.
    Si en plus, le prestataire de services bâcle le job, c'est plutôt une arnaque que de l'amour !
    Cette phrase, qu'on peut comprendre de plusieurs façons, est bien de Gainsbourg, n'est-ce pas : "L'amour physique est sans issue." Elle me vient à l'esprit dans ce contexte, car l'amour uniquement physique me semble incomplet, on ne va nulle part.
    En soi, ce n'est pas grave, on peut faire du sur-place.

  • D'accord du point de vue strict de la signification. Mais c'est l'expression courante. Je n'aime pas le mot "rapport sexuel" qui fait trop médical. Mais "relation sexuelle" pourrait aller.
    Je fais cependant un bémol par rapport à vous. On peut vivre une relation sexuelle intense avec partage de feeling, sans être amoureux. Mais c'est sûr qu'avec amour, c'est magnifique.

  • Bonjour

    Je me permet de vous répondre directement et ce à la vue des autres commentaires, en deux mots , je suis Prostitué et fils de prostituée , épanouie et fils d'une femme épanouie , j'ai donc eu une vie remplis de ce métier qui est en premier lieu un métier bien plus beau quand on le fait comme un autre métier, l'unique chose dans ce métier ce sont la haine que les autorités ont contre nous toutes et tous , comment pouvez-vous vous exprimez sur ce sujet sans en connaitre réellement les effets ? Puisque c'est systématiquement contre nous que nous parlions ou encore pire c'est sans nous que vous parliez, fasciné par ce métier , fasciné par nos vies qui au final plaise peut être plusque l'on le dis? Il est indispensable que vous preniez tous en compte le fait nous ne travaillons jamais contre notre gré ( je ne parle pas des réseaux et des filles exploitées) mais des personnes consenties, il est donc inutile de vous dire combien nous sommes épanoui(e)s puisque nous sommes consentant(e)s, vous allez certainement me répondre que nous le sommes pas toutes/tous.........En effet mais ce phénomène là ne reste pas que dans le milieu de la prostitution, combien de prostituées forcées en France?? Combien de femmes de ménages ou employées de maisons forcées??? Oui c'est pareil hormis que la sexualité doit rester un tabou , ce tabou manipulé par des principes élaborés fondés sur on ne sais quelle religion...... Ou autres..... Donc il est indispensable de vous dire que nous , nous revendiquons le droit de vivre, nous nous sommes jamais permis de dire que les journalistes, les cadres ou les boulangers doivent être abrogés alors comment pouvez vous en 2013 nous souhaiter une mort lente et douloureuse juste sur le fait que nous travaillons honorablement, d'ailleurs chaque image qui concerne la prostitution est une image de la rue, étrange comme si vos journalistes èateint à leur tour manipulé par le service féminisite actuellement au pouvoir qui n'as qu'un seul souhait écraser les hommes pour les rendre un peu plus vulnérable, un beau comble... Alors permettez moi de vous dire que nous sommes absolument pas victime et qu'en matière de proxénétisme vous n'êtes pâs au courant de tout tout.....!!!!!!Il existe en France deux brigades ( BRP) pour combattre un térritoire aussi grand , demandez donc aux autorités de se mettre au travail sur le proxénétisme mais cela serait trop couteux, alors attaquons nous aux putes.. Et laissez les mac tranquilles telle est votre devise à vous lire. Bravo.. Quant à moi, ma maman mes ami(e)s nous payons nos cotisations et sommes simplement heureux....
    jimmy.paradis@laposte.net
    membre actif du STRASS
    Médiateur des TDS de Perpignan
    TDS PERPIGNAN

  • Bonjour Homme Libre, je me dois de réagir à votre commentaire car d'une certaine façon on parle de moi et je ne m'y reconnais pas.

    Je fais partie des hommes qui n'arrivent pas à avoir une sexualité "gratuite". Je souffre d'une phobie de la séduction qui se traduit par le fait que lorsque j'aurais la possibilité de nouer une relation avec une femme, je commence à avoir des attaques de paniques qui se généralisent et détruisent ma vie pendant plusieurs années, elles commencent à survenir durant les réunions, les formations, dans les transports en commun, au restaurant, durant un concert etc.

    Dans ces conditions vous comprendrez que je n'essaie pas au jour le jour de surmonter mon trouble en essayant de nouer des relations, vu que je risque de le payer par des années de grave handicap dans toutes les facettes de ma vie sociale. (mon trouble s'appelle la "phobie sociale")

    Votre commentaire de "me démerder" est bien gentil mais... en fait c'est LE problème de ma vie et à 42 ans je suis exactement au même point que lorsque mes premières attaques de panique sont apparues quand j'avais 20 ans. Bref je suis devant un mur qui me bloque dans toutes mes tentatives de nouer une vie sentimentale.

    Pour cette raison depuis quelques années je fréquente les prostituées. Je suis en désaccord avec vos opinions sur la prostitution:

    1. Non, fréquenter les prostituées n'est pas une atteinte à mon estime de moi. Au contraire, je ne me suis jamais senti aussi aussi bien et en confiance. Ma timidité recule et je n'ai plus l'impression d'être une bête de foire, LE VIEUX GARCON, mais au contraire un être humain qui a une sexualité comme les autres. Maintenant ma phobie n'a pas disparu, mais avoir la possibilité d'avoir des rapports sexuels n'est pas de l'auto-dénigrement mais c'est tout simplement *merveilleux*.

    2. Sur la "mauvaise qualité" de la prestation des prostituées, je suis aussi en désaccord. Dans ce métier vous trouvez de tout. ça va de l'arnaque au service de grande qualité. C'est vrai que dans certains cas le client est traité comme du bétail. Mais au contraire je peux vous dire que certaines de ces femmes sont des personnes remarquables qui ont beaucoup à donner et qui ont visiblement du plaisir à faire du bien à leurs clients. Donc dans certains cas le service est de *très*, *très* bonne qualité.

    Alain

  • Bonjour Paradis, je suis client et je vous félicite pour votre intervention.

    L'article "Critique masculine de la prostitution" me fait l'effet, moi qui fréquente pas mal les prostituées, d'une série de clichés qui, bien qu'ils soient différents des clichés féministes habituels (prostituée victime, etc. ) n'en restent pas moins des préjugés.

    Autant être clair:

    1. Certaines prostituées traitent les clients de haut, mais d'autres prostituées sont des personnes de très grande qualité humaine. C'est comme dans tous les domaines il y a du bon et du mauvais. Mais résumer la prostitution à un "mauvais service de personnes qui exploitent vos désirs" est une caricature qui n'apporte rien d'intéressant au débat.

    2. Contrairement à ce que dit l'article, fréquenter des prostituées ne diminue pas mon estime de moi. Bien au contraire, ça me donne confiance en moi, et je suis très heureux de connaitre les personnes formidables que je fréquente régulièrement, et qui m'apportent beaucoup, même si c'est contre de l'argent.

    Un médecin, un psychologue, votre boulanger, demandent tous de l'argent. Ils n'en restent pas moins des personnes humaines avec lesquelles vous pouvez, selon les affinités, avoir d'excellentes relations.

    Alain

  • Bon article

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