Ce jour du 15 août 1969 ne ressembla à aucun autre. Sur ce terrain de Bethel, dans l’Etat de New York, allait émerger un événement qui devait changer quelque chose au monde. C’était le premier jour du festival de Woodstock. Un festival culte.
Près de 500‘000 personnes, étudiants, hippies, beatniks, jeunes couples rangés, parents avec leurs enfants, venaient écouter pendant trois jours les grands groupes et chanteurs du moment. Ils avaient pris la route par tous les moyens possible.
Ce devait être un méga concert. Ce fut un concert galactique. La planète en vibra pendant des années. A Woodstock une nouvelle culture éclatait, qui prenait possession des oreilles, des coeurs, des relations, de la presse, de la société.
Woodstock a marqué les esprits pour de nombreuses raisons. La drogue, le cannabis, bien sûr, fumé aussi librement qu’au XIXe siècle en Europe, qu’en Chine auparavant, que dans les tribus amérindiennes, que chez les chamans mexicains. Si elle prenait ici un caractère de résistance à la société, il n’avait pourtant rien de nouveau. Son succès sulfureux était plus dû à l’interdiction récente en occident qu’à son usage revendiqué librement dans la contre-culture.
Le gigantisme aussi. On n’avait jamais vu un tel rassemblement pour un concert en plein air. La pluie aussi, et le célèbre «No rain, no rain!». La liberté des corps. L’invention de rituels spontanés. Mais surtout la liberté tout court. Woodstock fut le marqueur de la liberté reconquise pour plusieurs générations.
Celui qui, de manière imprévue, a incarné cette liberté, vient de mourir. A 72 ans Richie Heavens a succombé à une crise cardiaque. Il devait passer sur scène en cinquième lors de ce 15 août 1969. Le premier groupe prévu était bloqué sur la route et personne d’autre n’était prêt. Les organisateurs lui ont demandé d’ouvrir le festival.
Il a chanté pendant 2 heures 30. Avec cette fougue, cette voix, cette manière si particulière de faire jouer sa guitare. Il a joué entre autre ce morceau, devenu comme un hymne: «Freedom».
Avec dans la chanson, cette phrase très particulière: «Sometimes I feel like a
motherless child». «Parfois je me sens comme un orphelin».
Il parlait à une génération d’orphelins, d’humains sans plus de vraie appartenance, ne voulant plus du monde d’avant, ne sachant pas encore quel nouveau monde inventer.
Voici Freedom, ici dans une version plus récente. Et en haut du blog, «Here comes the sun», belle reprise de la chanson des Beatles.
Certains jours, comme aujourd’hui, je me souviens d'être encore orphelin.
Goodbye Mister Freedom!
Commentaires
Yes ! like a motherless child
Merci pour ce rappel, cet hommage, Homme Libre.
Tant de souvenirs...
Belle idée de rappeler dans un billet l'utopie des orphelins d'un monde qui n'existe que dans nos rêves d'êtres humains... Belle soirée, John. La station orbitale internationale vient de passer dans notre ciel...
... yes yes yes...
Merci
coucou Homme Libre,
bel hommage,
lust for life, lust for freedom,
un vent de liberté qui souffle aujourd'hui en France,on vous souhaite la même chose en Suisse,rock and ricola ;)))
bizzzouxxx!!!
Si les artistes de qui se sont produits à Woodstock arrivent à ces âges -là, c'est que le temps a vraiment passé ...
Quand j'entends le nom "Woodstock ", aussitôt j'entends ceci:
http://www.youtube.com/artist/joni-mitchell?feature=watch_video_title