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La France a-t-elle besoin d’un nouveau despote éclairé?

La télé-réalité de la politique française a présenté un nouvel épisode cocasse. Le ministre écologiste du Développement, Pascal Canfin, devait se rendre au Mali pour une réunion préparatoire à la conférence des donateurs. L’avion dans lequel il devait embarquer transportait également un ressortissant malien, objet d’une expulsion et reconduit à la frontière.

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Le ministre écologiste, ému par le sort du malien, a demandé à Manuel Valls de suspendre cette expulsion. Ce dernier ayant refusé Pascal Canfin a renoncé à embarquer dans cet avion, «en conscience» a-t-il déclaré.

«Sans connaître la raison réelle de la reconduite à la frontière du Malien, le ministre délégué appelle directement au téléphone son homologue de l’Intérieur Manuel Valls (PS) pour demander l’annulation de l’expulsion, sans quoi il ne prendra pas l’avion. Mais Manuel Valls refuse et du coup Pascal Canfin ne monte pas à bord, ratant sa conférence à Bamako, raconte le Canard Enchainé. Le Malien, lui, est bien expulsé vers son pays d’origine à bord du vol d’Air France.

«Un cas de conscience» , expliquera plus tard le ministre délégué chargé du développement. Sa collègue des Verts et ministre du Logement, Cécile Duflot a pris sa défense.»

Ce problème de «conscience» bisounours illustre les errements d’une idéologie déconnectée de la réalité. En effet, celui dont le ministre a pris la défense est un homme qui vient d’accomplir huit ans de prison pour viol aggravé sur mineur, condamnation qui lui vaut l’expulsion après qu’il ait purgé sa peine.

Encore un effet du gouvernement «moral»? Ou de l’indécence du pouvoir actuel? Non seulement ce ministre donne un ultimatum à un autre ministre, mais il ignore ce dont il parle et se moque de tout le Mali et de ses autorités qui l’attendent pour préparer cette importante conférence des donateurs (qui fait suite à l’intervention militaire française). De plus il s’oppose ouvertement aux lois de la République au nom de laquelle il a été nommé et qu’il est censé protéger et défendre. A ce jour il n’a pas démissionné et le Président mou, le président sans autorité, ne l’a pas contraint à se démettre.


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Un président sans doute trop occupé à explorer les profondeurs des sondages: 24% de confiance selon la Sofres au 27 avril, puis légère remontée à 31% selon le CSA le 30 avril. Le président par défaut vit contre lui la rupture à laquelle il appelait contre Nicolas Sarkozy. L’homme qui prêche, «le pasteur» (Moralisation, Moi président) aura besoin de nouvelles prières publiques pour remonter la pente et pour convaincre qu’il n’est pas simplement incompétent.

La presse semble pourtant l’épargner. Serait-ce parce que Fanfrelande a rendu aux journalistes la niche fiscale que Sarkozy leur avait retirée, à cause de quoi les médias s’étaient alors déchaînés contre l’ancien président avec une virulence rare jusqu’à sa chute à la présidentielle de 2012? Hollande a promis aux journalistes, emmenés part sa compagne et riche fille de banquier Valérie Trierweiler et par Audrey Pulvar, de rétablir l’avantage fiscal perdu: un abattement de 7’600 euros par an pour frais de représentation, entre autres demandes. La presse est une des corporations les plus privilégiées en France.

En attendant le pays glisse progressivement vers une vraie rupture politique. Son passé autoritaire (Louis XIV, Napoléon, Colbert) pourrait se réveiller et suggérer une alternance vers un nouveau despote éclairé, à l’image de ce que fut Bonaparte. Seul les despotes ont vraiment pu faire changer des choses en France. Une personnalité à poigne, indépendante des médias, pourrait seule casser le système corporatiste français, changer la fiscalité vers une réelle égalité, réformer l’administration et supprimer une couche de la représentation (canton ou département), diminuer les dépenses abusives - y compris les indemnités à vie de certains élus, pourchasser les fraudes et le travail au noir, entre autres.


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Les français donnent déjà des signes dans ce sens. Un autre sondage récent est révélateur du glissement du pays:

«Un nouveau sondage, réalisé cette fois par l'institut Future Thinking France, confirme la chute de popularité actuelle du chef de l'État auprès des électeurs. Si l'élection présidentielle devait avoir lieu dimanche prochain, François Hollande ne figurerait pas au second tour. Avec 15 %, son score égalerait celui de Jean-Luc Mélenchon. Nicolas Sarkozy (32 %) et Marine Le Pen (22 %) seraient qualifiés pour le second tour.»

Nicolas Sarkozy battrait François Hollande avec une confortable avance si le deuxième tour de la présidentielle avait lieu dimanche. Franfrelande subit même une humiliation avec les résultat de la page de sondage Opinionway du 19 avril (image 2, cliquer pour agrandir) selon laquelle il ne représente plus le changement que pour 27% des sondés! Un désastre moral aussi rapide est rare. «Moi Président» est déjà totalement oublié. Hollande ne serait qu’une coquille vide dominé par ses mégères.

Un autre symptôme de la bascule qui s’opère: dans son discours du 1er mai, Marine Le Pen a déclaré être la lumière de l’espérance dans une France en proie au délitement et promise à l’oubli. «Lumière de l’espérance»: le langage mystique et symbolique a abandonné Hollande. Il est maintenant du côté de Le Pen. Ce qui est frappant est que cette idée de «lumière de l’espérance», ô combien positive, n’a trouvé aucune réelle critique dans les médias. Rien n’y choque: qu'on le veuille ou non cela semble commencer à ressembler à une évidence. Il lui manque un entourage solide et crédible mais bien conseillée elle pourrait créer une nouvelle dynamique. Une question: les français sont-ils prêts à lâcher la construction européenne? C'est peut-être l'un des seuls freins à la montée en puissance de MLP.

Catégories : Politique 20 commentaires

Commentaires

  • Que Hollande ne soit qu'une coquille vide ? C'était déjà une évidence avant son élection, en tout cas pour ceux qui observaient sans passion les débats.

    L'incompréhension m'avait déjà frappé lors de sa victoire aux primaires socialistes. C'est l'archétype d'un homme d'appareil qui n'a que soigné son image pour paraître présidentiable. Mais qu'a-t'il construit et fait avant cela ? Une fois désigné comme candidat par son parti, le reste n'était plus qu'une suite due à l'inertie d'appareils politiques et la logique de rejet du sarkozysme.

    La chute libre de Hollande dans l'opinion est comme vous le relevez, la chute tout court de cette vieille habitude de polarité gauche droite qui a prévalu si longtemps dans l'hexagone. Et qui comme un ultime besoin d'équilibre a redonné le pouvoir à la gauche, comme pour mieux faire le constat de la stérilité de cette bipolarité.

    L'avenir, la vie est ailleurs, autrement, le constat est même trop tardif . Même la presse n'a plus aucune valeur énergisante, c'est devenu une momie à l'image de cette sphère politique dont elle s'est fait si proche. Alors qu'elle aurait du être un vecteur pour initier un renouveau. Flairer et débusquer la direction du vent.

    Marine pour le renouveau ? En terme de force émergente, sans doute ! Je ne suis pas sûre qu'il n'y ait pas suffisamment de personnes hostiles, dans la population, à l'euro pour ne pas faire pencher la balance. Je pense plutôt à ce lourd héritage de son parti paternel dont elle ne s'est pas encore suffisamment démarquée. Ce qui est propre à freiner le passage de transfuges depuis la gauche si moralisante et démoralisée.
    Peut être aussi le manque d'expérience pour exercer le pouvoir.

    Dans ce paysage, j'aime bien Dupont-Aignan, pour son courage et son honnêteté. Mais il n'est pas assez tranchant et menteur et donc manipulateur pour parvenir à cette place de pouvoir.
    Pas assez de roueries théâtrales. Mais si c'était cela le renouveau en politique ? Mais non je rêve ! Va pour le despote éclairé, c'est plus réaliste.

  • beaucoup trop de phrases pour pas grand chose....en somme des mots pour rien dire....VOUS VOULEZ qu'il fasse quoi HOLLANDE ....avec Les restes d'une autre politique....

    AMIS SUISSE soyez heureux des placements financiers des exilées fRANCAIS....
    trés bonne soirée a vous
    la dame de HTE SAVOIE

  • "beaucoup trop de phrases pour pas grand chose....en somme des mots pour rien dire....VOUS VOULEZ qu'il fasse quoi HOLLANDE"

    C'est étrange, c'est exactement l'impression que me donne chaque intervention de Hollande .

    Qu'attendre de ce président ...? A vrai dire je ne sais pas, qu'il se retire peut être ?
    Beaucoup de phrases, de promesses, peu d'accomplissements. Ce que je sais, c'est qu'il ne se donne pas les moyens (un peu d'adrénaline et de courage...) pour accomplir ce qu'il promettait; à savoir, ne pas céder à une politique d'austérité pour donner un peu de jus à l'économie, aux PME. Qu'a-t-on vu, une proposition d'imposition à 75% ... C'est cohérent ?

    Chère dame de Hte Savoie, je crois que se présenter à la présidence dans une époque de crise ( qui ne vient pas que de la présidence précédente), nécessite une vision, une force intérieure, être porteur d'une conviction et une maîtrise. De la clarté.
    N'en veuillez pas à vos proches voisins de débattre de ce qui se passe chez vous, psychologiquement vous avez une importance sur nous :)

  • Il ne me semble pas que la presse française épargne Hollande.
    Il y a deux semaines, les hebdomadaires étaient pour le moins critiques, en tout cas trois ont fait des couvertures très sévères. Je ne me souviens que du "Point" : "Pépère" est-il à la hauteur ?" ( je cite de mémoire).
    Sur France Inter, j'ai entendu une analyse intéressante sur le "Hollande-bashing" : la presse de gauche se doit d'être critique envers le pouvoir en place, par principe. Cela a pour conséquence que p.ex. "Libération" se retrouve à faire la course avec Médiapart, pour ne pas être soupçonnée d'être à la botte du pouvoir. Quant à la presse traditionnellement à droite, comme "Le Figaro" et "Valeurs actuelles", elle n'aurait aucune raison de se priver de mettre en pleine lumière tous les errements du gouvernement et de son capitaine de pédalo.
    Avec le résultat que tous tiennent un discours d'une tonalité défiante.
    Habituée des revues de presse, je n'ai repéré aucun titre qui s'aventurerait à briser des lances pour Hollande, ni même qui s'abstiendrait de participer au concert des critiques.
    Il y a certes eu une accalmie au moment du début de l'intervention au Mali, mais très vite, cela a tourné à l'ironie.
    D'autres analystes ont relevé la difficulté à gouverner dans un pays, où la presse et les citoyens ont de la peine à laisser gouverner ceux qu'ils ont pourtant élus.
    Selon le système républicain, les Français délèguent le pouvoir par élection, puis sanctionnent leurs élus à la fin de leur mandat. Pendant le mandat, il y aurait un temps pendant lequel les gouvernants devraient pouvoir assumer leurs responsabilités sans le recours massif aux sondages, qui jusqu'à nouvel avis ne sont pas des instruments faisant partie des institutions politiques. Sarkozy était un grand fan des sondages, il en commandait à tout bout de champ.
    En ce qui concerne Hollande, je ne crois pas que ce soit lui qui soit à l'origine de ceux dont on nous gratifie tous les deux jours. ;-)))
    L'exercice du pouvoir exige une part de théâtralité. Les personnalités ternes ou peu charismatiques sont toujours critiquées pour leur absence de brio, nous en savons quelque chose en Suisse.
    Le cas de F. Hollande comporte cette particularité qu'il a su faire rêver pendant sa campagne, puis il y a eu ce réveil brutal. La rapidité avec laquelle il a été discrédité ( Comment ? Après deux mois, il n'avait pas réussi à changer la France et la sortir de l'ornière dans la quelle elle se trouvait on ne sait vraiment pas comment - quel flamby!), me semble être le signe qu'au fond, personne n'y a vraiment cru. Ceux qui ont voté pour lui ont voté contre Sarkozy. Et maintenant, les Français ont la gueule de bois.
    Vu de l'extérieur, cette bipolarisation du deuxième tour semble être un système peu enviable.

  • Calendula, je me souviens de propos d'une violence extrême contre Sarkozy, mettant en doute sa santé mentale. Je trouve qu'à côté Hollande est plutôt épargné. La presse ne soulève évidemment pas la question des niches fiscales... Et le laisse assez tranquille sur l'évaluation de son patrimoine, qui va jusqu'à 4 fois sa déclaration publique selon certains.

    La presse s'en prend aux fauteurs, c'est normal puisqu'ils prétendent gérer la chose publique. Et c'est vrai que les critiques fusent. Il faut dire que la situation est réellement problématique en France.

    La Tribune de ce vendredi a publié un intéressant dossier sur 5 pages au sujet de la France. Il y a des pistes bien analysées.


    @ Aoki: Dupont-Aignan a en effet pour lui l'absence de passif et une forme d'honnêteté. Mais je ne partage pas toute son analyse (cf la vidéo du débat que vous aviez citée récemment). Il n'a pas d'appareil de parti et semble bien isolé.

    En situation exceptionnelle, rien n'est exclu cependant.

    Pour Marine Le Pen, en effet il y a le passif du FN. Je note toutefois un changement de ton qui me semble signifier qu'elle est plus pro-active qu'en défensive actuellement, ce qui signifie qu'un nouveau discours de sa part peut trouver de l'écho plus large qu'avant. Par contre elle manque d'un vrai programme, bien construit et étayé, d'un staff solide et implanté, d'un argumentaire qui va au-delà de la victimisation et dont la cohérence soit évidente (comme par exemple théoriser un nouveau nationalisme, qui soit perçu comme sans menace), et je doute que la sortie de l'Europe apporte une solution. Je reconnais l'importance identitaire des régions (on se revendique breton comme si c'était une avancée sociale et culturelle), des nations, mais je crois qu'elles ne peuvent pas fonctionner longtemps sur un plan économique.

  • Dans la famille despote, il y a aussi Mélenchon. Mais je doute de son honnêteté, et son agressivité est repoussante.

  • @John

    En ce qui concerne l'Europe, j'ai une nette préférence pour la vision de Dupont-Aignan qui est bien plus précise, aboutie et pragmatique que celle de Marine Le Pen.
    Il s'agit de faire le constat de ce qui ne fonctionne pas. Pour lui c'est surtout l'euro et moins l'Europe qui dysfonctionne. Pas assez souple et adaptable pour permettre de conserver une compétitivité.
    L'Europe est une des zones du monde qui a le moins de croissance actuellement et montre bien l'échec dans sa forme actuelle. Il faut séparer l'idéal ou du moins l'idée que l'on s'en fait de la réalité si peu reluisante. ça ne peut franchement pas être pire.
    Réhabiliter la souveraineté des états permet de garder une vivacité parce qu'elle s'accorde avec la culture économique, renforce l'identité qui est un ingrédient indispensable pour s'investir.

    Pour en revenir à NDA, oui je pense que son analyse est solide. Cette vidéo qui date de 2010 me parait encore très opportune:

    http://www.dailymotion.com/video/xdfn7h_nda-denonce-les-oligarques_news#.UYRrAHClBGg

  • Il n y a plus d analyses a faire ni chercher le pourquoi du comment il est trop tard nous allons droit dans le mur...
    Espérons que notre PRESIDENT trouve l "énergie nécessaire à ce qu 'il va devoir affronter dans les mois à venir.....
    Bonne journée a vous tous
    la dame de HTE SAVOIE

  • Il n y a plus d analyses a faire ni chercher le pourquoi du comment il est trop tard nous allons droit dans le mur...
    Espérons que notre PRESIDENT trouve l "énergie nécessaire à ce qu 'il va devoir affronter dans les mois à venir.....
    Bonne journée a vous tous
    la dame de HTE SAVOIE

  • @hommelibre,
    Je trouve difficile de mesurer ce qui épargne le plus ou moins la personne: mettre en cause les capacités à gouverner d'un élu ou sa santé mentale ?
    A un moment donné, l'excès ( = prétendre qu'une personne est folle) dessert son auteur. Appeler le président "pépère" en couverture de son magazine n'est pas, selon moi, faire preuve d'une fine retenue.
    Même s'il faut distinguer Hollande d' Ayrault et de son gouvernement, je ne vois pas qui serait épargné. Probablement Manuel Valls.

    S'il s'avérait que Hollande a un patrimoine 4 fois supérieur à celui qu'il déclare, j'avoue que je trouverais la chose plutôt en sa faveur (pas le fait de l'avoir caché, mais bien le fait qu'il ait pu le faire fructifier).
    S'il s'agit d'une rumeur, cela voudrait dire qu'il y a des gens pour essayer de le démolir par tous les moyens.
    Instiller un doute sur sa duplicité face à l'argent est très malin.

    Qui de nous croit véritablement qu'une personne qui arrive si haut dans un système à chausse-trappes multiples soit une sorte de Candide ou de Kaspar Hauser débarquant de nulle part ?
    De nos jours, aucun secret ne pourra rester caché longtemps. Il y a tellement de moyens d'investigation, tellement d'énergies à mettre là-dedans et un public friand de révélations permettant de s'indigner.

  • Oui Calendula, l'appréciation est assez subjective. J'avais été assez estomaqué par - je crois que c'était Marianne - qui à l'époque mettait en cause la santé mentale de Sarkozy. Même si celui-ci a raté une occasion de faire des réformes plus profondes et nécessaires que celles qu'il a faites, même s'il semblait manquer d'une vision globale et d'une cohérence, d'un socle intellectuel d'ensemble, il ne méritait pas cela.

    Pour Hollande, bien d'accord qu'à ce niveau politique on n'est pas un Candide. Pourtant il le joue, et je trouve cela assez hypocrite. Son patrimoine a fait l'objet d'analyses précises dans des médias très périphériques sur le net. Cela me donne aussi le sentiment qu'il est piégé par sa propre idéologie anti-riches. Il divise la France sur un thème et un ton qui ne va pas apporter des emplois ni donner envie de travailler. Il n'a au fond pas plus de recul de Sarkozy et vit la même tentation d'avoir réponse à tout. Attaquer la Suisse, moraliser, faire le mariage gay: autant de rideaux de fumée à mon avis. Des résidus d'un système monarchique qui n'arrive plus à se réformer.

    Les grands chantiers ne manquent pourtant en France:

    - alléger la bureaucratie et faciliter la vie aux PME en particulier,
    - lancer de grandes industries novatrices,
    - simplifier l'administration,
    - alléguer d'au moins une couche la représentation électorale,
    - alléger le code du travail,
    - remodeler la cinquième république pour rééquilibrer les pouvoirs,
    - casser les corporatismes au nom même de l'égalité républicaines, ce qui suppose aussi de
    - refondre la fiscalité de manière plus égalitaire pour qu'elle rapporte ce qu'elle doit rapporter sans l'augmenter,
    - faire un vrai travail d'intégration de l'immigration, dont l'exigence d'une bonne connaissance de la langue,
    - donner envie de porter le pays en avant.

    Entre autres. Bref, le programme proposé par Hollande n'est pas fait pour répondre à ces défis et je ne crois pas qu'il en ait la force. Sans le rejet du style Sarkozy (qui a bien donné le bâton pour se faire battre) il cultiverait aujourd'hui ses choux en Corrèze).


    Dans la Tribune d'hier un des intervenants propose que la France évolue vers un régime primo-ministériel, avec un président arbitre. Cela suppose de casser les mentalités du pays, qui laissent trop de place à l'homme providentiel. Ou alors il faut que ce soit le dernier despote éclairé, qui parachève cette mutation aux forceps s'il le faut. Je ne suis pas Le Peniste car je crois à l'Europe (malgré des errements à corriger au plus vite), et je trouve le FN trop émotionnel et vindicatif. Je ne suis pas Mélenchonniste: sa 6e république est trop marxisante et le vrai libéralisme en prend un coup. Je pensais que Sarkozy irait plus loin dans la transformation de la France mais il est passé à côté de beaucoup de choses. Hollande me semble manquer de l'envergure et de l'ambition nécessaire pour le pays. Décaillet écrit dans son billet d'hier qu'un président est l'incarnation du pays. Si l'on prend ce critère (un peu trop mystique pour moi mais...), Hollande en est loin. On dirait qu'il court derrière cette incarnation sans la rattraper. Sa manière de snober Sarkozy à la passation de pouvoir était tout sauf l'exemple d'un homme d'Etat.

  • @ Aoki: la sortie de l'euro est-elle vraiment une solution? Le retour aux monnaies nationales présente le risque de dévaluations dans le but de mieux exporter, mais c'est très à court terme car le renchérissement des matières premières serait vite insupportable. La stabilité d'une monnaie est aussi un atout de la stabilité de son économie et de la confiance que les partenaires lui accordent.

    Je vais voir cette vidéo et j'y reviendrai.

  • Rappel sur le jeu politique par Raymond Devos :-)

    http://www.youtube.com/watch?v=xpCx_bmPyOQ

  • @hommelibre,
    Vous avez bien fait d'insister sur les quatre pages de la TdG-papier de hier. Elles sont effectivement très intéressantes. Il y est davantage question de la situation institutionnelle de la France dans un monde qui a beaucoup changé ces 40 dernières années, que de l'action du gouvernement actuel.
    Les différentes personnalités qui s'expriment font tous un peu le même constat : le statut constitutionnel conféré au président est désormais problématique.

    Votre liste de priorités est intéressante et comporte des chantiers d'une extraordinaire ampleur : remodeler la Vème République- ça tient en quatre mots, mais qu'est-ce que cela représente dans la réalité ? Casser des corporatismes ? A mon sens, il y aura de la résistance plus puissante que les manifs du mariage pour tous, mais il est clair que l'adhésion populaire serait acquise.

    Comme vous, je n'aime pas envisager le président comme une incarnation d'un pays. Il ne se trouve pas souvent des personnes pour endosser ce rôle.
    F. Hollande vous a toujours choqué avec sa maladresse et son manque de bonnes manières.
    J'ai vu cela autrement :
    Comme presque toute personne qui accède à un échelon de leadership supérieur, il doit apprendre à remplir un rôle ou une fonction. N. Sakozy avait également de la peine à avoir l'air digne, il avait quelque chose du "petit garçon" trop content d'être invité au parc d'attractions.
    Certes, il existe des être exceptionnels qui sont tout de suite adéquats en toute circonstance, mais ce n'est pas la règle. Pour prendre un exemple d'actualité : un prince-héritier, comme Willem Alexander, a eu plus de 40 ans pour apprendre son rôle.
    Il est visiblement clair, que F. Hollande n'a pas l'élégance ou l'aisance nécessaires pour inspirer le respect ou pour se profiler comme un homme d'état. Il est maladroit et peine à trouver sa place, tant au sens figuré qu'au sens concret.
    Est-il une illustration du "Principe de Peter" ou l'occupant d'une sorte de cocon, dont le papillon va finir par éclore ? Il ne sera jamais un papillon-monarque, mais peut-être malgré tout un petit lépidoptère de couleur terne, qui remplira sa mission.
    Serait-il en train de travailler sur un des points de votre liste de priorités ? Je l'espère, bien sûr.

  • Calendula:

    Il y avait de cela: " N. Sakozy avait également de la peine à avoir l'air digne, il avait quelque chose du "petit garçon" trop content d'être invité au parc d'attractions."

    :-)))

    Yes. Bon, vous êtes plus patiente avec F. Hollande que moi. J'espère au fond que votre idée de maturation, voire de mutation, se réalisera, car qui que ce soit il faudra faire avancer le pays. Après cela je ne suis pas d'accord avec certaines options de Hollande ou de son parti, mais c'est une autre histoire.

  • @ Alain: Raymond Devos reste un grand de l'humour! :-)))

  • John:

    "Le retour aux monnaies nationales présente le risque de dévaluations dans le but de mieux exporter, mais c'est très à court terme car le renchérissement des matières premières serait vite insupportable."

    Peut être, mais en attendant ces matières premières achetées avec l'argent d'un emprunt qui comprend beaucoup d'intérêts, qui ne fait qu'aggraver l'endettement est encore plus à court terme! Puisqu'il tente de résoudre un besoin vital dans une course en avant qui ne laisse de moins en moins de délai. Ne vaudrait-il pas mieux dans une situation de surendettement, d'avoir le courage d'assainir le système, de manière radicale ?
    D'autres petits pays s'en sortent très bien
    Du reste la proposition de Dupont-Aignan est de garder une monnaie de référence avec des spécificités propres à chaque pays. Créer l'eurofranc, l'euromark etc et restituer une marge de manœuvre aux états.

    Des états de taille moyenne comme la norvège , la finlande, la tchéquie, les pays baltes ont une dette extérieure ridicule par rapport aux autres pays de l'UE

    http://www.indexmundi.com/g/g.aspx?v=94&c=lh&l=fr

    Ceci avec une croissance actuelle de leur PIB qui ferait pâlir d'envie l'Allemagne !!! Pourquoi ?

    Ils disposent de leurs monnaies !

  • Bonjour aoki,
    Certains des pays que vous citez ont en réalité l'euro : la République Tchèque, la Finlande et l'Estonie.
    La Norvège ne fait pas partie de l'Union Européenne, mais de EEE, si mes souvenirs sont bons. Il s'agit d'un pays très riche, à cause de ses ressources pétrolières en mer du Nord.
    Je crois que le montant de la dette extérieure ne tient pas seulement à l'euro, mais entre autres à une gestion plus rigoureuse, un peu à la suisse.

    J'étale toujours ma science au sujet de la Finlande . ;-)))
    Les Finlandais se plaignent très fort d'être assez seuls parmi "les bons élèves" (donc les gogos) de l'eurogroupe. Les contribuables, depuis toujours très sollicités, hurlent de devoir payer pour des pays, dans lesquels la collecte de l'impôt est un art impressionniste.
    On peut les fustiger d'être des égoïstes, comme on le fait avec les Allemands, ça ne changera rien chez des gens qui ne n'ont jamais roulé sur l'or et qui ont l'impression d'être tenus en otage par un système qui déraille.
    Un pays qui éponge le déficit de pays comme la France aurait des raisons bien plus fortes de vouloir quitter le bateau !
    Le commissaire européen des affaires économiques et monétaires est un Finlandais, Olli Rehn. Il s'arrache les cheveux ...

  • @ Aoki: Je vais m'informer davantage sur les positions de Dupont-Aignan. Pour ce qui est d'assainir, ce serait certainement un soulagement général. Mais il faut une action collective pour ne pas pénaliser le pays qui le ferait. Ce n'est pas gagné. Et puis les pays ont pris un engagement: le casser parce qu'on ne le supporte plus est prendre une position délicate dans les relations entre partenaires.


    @ Calendula: ceux qui qualifient les allemands ou la Finlande d'égoïstes, oublient de redire que la Grèce s'est largement enfoncée elle-même par sa fiscalité et par une présentation faussée de ses comptes.

  • @ Calendula

    Vrai pour la Finlande, vrai aussi pour la Norvège mais c'est justement un contre exemple de l'union européenne :) mais en Tchéquie, c'est la couronne tchèque qui est utilisée, car elle n'est pas membre de l'Union monétaire européenne ...!

    A plusieurs on va finir par recomposer le tableau correctement !

    Oui, c'est ce que dénonce Nigel Farage à longueur d'année, on ne peut pas mettre des économies différentes, des cultures de gestions différentes dans le même système monétaire. C'est casse-geule. La preuve... Avec l'Europe des 6 cela passait encore. A 27 c'est le foutoir !

    Quant à la Grèce, John, c'est un peu ce phénomène que je viens de décrire. Et puis les rats de la Golden Sachs n'y ont pas été pour rien. Il n'est pas dit que Sarkozy n'aurait pas fait la même chose dans les mêmes circonstances. Et finalement, même l'Europe a eu un appétit plus gros que le ventre en s'élargissant sans discernement ...
    Pour rappel d'après un article de la TDG

    http://www.wikistrike.com/article-goldman-sachs-a-camoufle-la-dette-de-la-grece-puis-parie-sur-sa-faillite-99715852.html

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