Il s’en passe de belles là-haut. Des nuits incertaines, de belles aventures et de longues chevelures comme peignées par les doigts des anges. C’est pratique parfois, les anges. Luca avait-il le sien? Voyager 1 va-t-elle en rencontrer? Et Ison n’est-elle pas une longue mèche tombée du siège chez le coiffeur des étoiles?
L’ange gardien de Luca
Luca est sorti du sas à 7 h 57. Une sortie normale. Il allait au boulot. Il devait modifier des connexions de câbles électriques et internet avec son collègue Chris. Pas très compliqué, quoi. Sauf que c’est à environ 400 km de la Terre. Chris Cassidy et le kid Luca Parmitano sont deux astronautes de l’ISS, la station spatiale internationale. Ils sortent, se séparent pour raisons techniques, le kid commence son boulot dans un petit coin de la station. Ils doivent préparer la station à recevoir un nouveau module russe en 2014. Ça n’a l’air de rien mais imaginez travailler sur un engin de la taille de plusieurs autobus, et eux attachés par un fil!
Un premier câble est posé, quand il sent de l’eau dans sa nuque. Ce n’est pas de la transpiration. Au fil des minutes l’eau remplit son casque. Il reçoit l’ordre de rentrer sans la station mais ne voit déjà plus rien. Il avance à tâtons en se souvenant du point d’accrochage de son câble et en s'accrochant tant bien que mal à quelques poignées sur la tôle de l’ISS. Le kid Luca Parmitano arrive enfin au sas. Cassidy le rejoint. Temps de pressurisation. Enfin l’écoutille interne s’ouvre, le reste de l’équipe vient le sauver. Il paraît qu’on a vu passer un ange le long de la paroi de l’ISS ce jour là...
Mourir noyé dans l’espace, quelle étrangeté cela aurait été!
Luca Parmitano raconte en détails sa sortie et ses heures d’inquiétude dans le numéro d’octobre de l'excellent magazine Ciel & Espace.
Voyager 1: the outer space
Alors, il paraît que ça y est: Voyager 1, la sonde balladeuse, serait réellement sortie de la bulle d’influence du soleil. En 2012 il y avait des doutes. Les ingénieurs qui suivent la mission avaient bien noté le changement des vents, qui venaient de côté et non plus de l’arrière, et le nombre de particules solaires qui n’avaient plus aucune dynamique hélioportée.
Mais ils attendaient encore un choc, un changement brusque du champ magnétique, qui aurait été le signe définitif. Or, la Nasa annonçait récemment que ce choc n’est peut-être pas au rendez-vous et que la sonde est bel et bien sortie de l’héliosphère. Pour la première fois un engin humain part à l’aventure dans l’espace galactique interstellaire!
La sonde va maintenant rencontrer des conditions totalement inédites, peut-être de nouvelles particules. Ou des anges... Elle part comme un lonesome cow-boy dans les grandes plaines des étoiles. Ses batteries peuvent encore fonctionner une dizaine d’année. Elle n’a donc pas fini de nous envoyer des messages du ciel, depuis l’outer space. Reste à expliquer pourquoi le choc magnétique n’a pas eu lieu. Peut-être parce que la ligne de démarcation entre les deux espaces et plus vaste que prévu. A suivre, et bravo au génie humain!
Ison: des cheveux d’ange?
La comète Ison est attendue pour le mois de décembre. Elle tournera au plus près du soleil en novembre déjà mais la meilleure visibilité est pour la fin de l’année. Elle sera observable depuis l’hémisphère nord en principe à l’oeil nu. On pense qu’elle sera l’une des plus belles depuis Hale-Bopp et pourrait être visible même en plein jour. La belle nous montrera ses cheveux d’ange.
C’est à mettre au conditionnel. Cet optimisme vient de ce que la comète passe probablement pour la première fois dans l’aire solaire et est donc très chargée en matériaux à dégazer. D’autre part elle vole à un doigt du soleil. Mais y survivra-t-elle ou sera-t-elle brisée en plusieurs morceaux?
Hubble a photographié la belle au mois de mai dernier. Elle était dans la banlieue de Jupiter.
Les paranoïaques de service affirment qu’elle est accompagnée de quatre autres objets inconnus. Il y en a qui aiment se faire peur. Ils ont été déçus de l’absence de Niribu en 2012. Des vidéos dignes de la Cour des Miracles annoncent depuis mai que des éruptions solaires massives doivent frapper la Terre cette année et griller tous les systèmes électriques, et le passage de la comète devrait les déclencher. Or le soleil est au plus calme avec un cycle de taches les plus faibles connus depuis longtemps.
Pour la fin du monde, c’est encore rated. Damned!
Images Nasa