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Calme plat en Crimée

C’est la déflation de l’information sur la Crimée. En une semaine tout se calme. Que s’est-il passé? Que sont devenues les vitupérations et l’agitation, et l’accablement de la Russie par les médias occidentaux? Pfuittt! Presque plus rien.

ukraine,crimée,poutine,obama,russie,euroipe,gaz,detteLa 1ère raison, politique, compliquée

C’était prévisible. L’empire atlantique mettra un peu de temps mais il avalisera le rattachement de la Crimée. Pour une raison sensée: si l’on refaisait le référendum dans trois mois, avec des observateurs internationaux, le résultat sera le même.

Certains disent qu’il fallait d’abord négocier avec l’Etat central. Mais quel Etat? Il n’y a plus vraiment d’Etat à Kiev. Le gouvernement non élu a été décidé par on ne sait qui. Fallait-il attendre l’élection du 25 mai? Puis la rédaction de la nouvelle Constitution? Puis le vote sur la Constitution. Puis de nouvelles élections des députés suite à la nouvelle Constitution. Ensuite réorganiser l’Etat, ordonner les priorités, puis négocier le référendum. Soit probablement plusieurs années, avec des troupes ukrainiennes basée en Crimée?

C’était très dangereux. Les actes symboliques commis par les putschistes de Kiev menaçaient toute légalité dans le pays. La rapidité d’organisation du référendum a surpris beaucoup de monde, moi compris. J’y ai ensuite vu la possibilité d’éviter le pourrissement vers une guerre civile.


Politique-fiction? ukraine,crimée,poutine,obama,russie,euroipe,gaz,dette

Actuellement plus aucun pays occidental ne demandera sérieusement le retour de la Crimée dans l’Ukraine, car les criméens s’armeraient. Une résistance criméenne armée s'organiserait. Elle irait au secours des régions soeurs, soutenue par quelques blindés et des troupes converties de l’armée ukrainienne en Crimée, du matériel anti-aérien mobile, et si besoin une couverture aérienne.

En quelques jours une armée de résistants armés par le Russie et encadrés par des soldats russes peut investir les villes russophones principales du sud et de l’est, soit Odessa et la Transnitrie, partie de l’ancienne Bessarabie russe (une bordure entre la Moldavie et l’Ukraine le long du fleuve Dniestr) sous administration russe, puis Donets’k, Dnipropetrovs’k avec accès au grand fleuve Dniepr, Poltava, Kharkov. Il s’agit des zones les plus russophones.

Les régions de l’ouest sont ukrainophone. Notons que l’ukrainien a des ressemblances avec le russe. Et au milieu du pays, y compris à Kiev, on parle un mélange d’ukrainien et de russe. Un référendum dans le centre et la région de Kiev aboutirait probablement au statut quo. Le rattachement de l’est et du sud à la Russie serait une solution qui éviterait l’extrême bipolarisation qui dure depuis des siècles. Le balancier n’est pas prêt de s’arrêter. Pour avoir une région stable il faut trancher le pays. La culture politique n'est pas prête pour un fédéralisme à l'européenne, donc pas à la suisse, et qui débuterait sous des auspices peu engageants.

Politiquement, un tel processus de découpage serait long et compliqué. Toutefois il incite à dialoguer plus qu’à faire la guerre.



ukraine,crimée,poutine,obama,russie,euroipe,gaz,dette2e raison, simple et lumineuse: le gaz

Selon La Tribune c’est le ministre allemand de l’économie qui la donne:

«Il n'y a pas d'alternative raisonnable au gaz en provenance de Russie pour l'approvisionnement énergétique de l'Europe, a affirmé jeudi Sigmar Gabriel, en plein débat sur de possibles sanctions économiques contre Moscou.»

«L'Allemagne importe 35% de son gaz naturel de Russie. Cette part est beaucoup plus élevée encore dans certains Etats d'Europe de l'Est, anciens satellites de Moscou.»

Les alternatives étant limitées ou de moindre qualité, les jeux sont faits. D’autant que l’Allemagne utilise beaucoup d’énergies fossiles depuis sa sortie du nucléaire.



La coopération anti-terroriste

Russie et Etats-Unis sont engagés dans des programmes de collaboration contre leukraine,crimée,poutine,obama,russie,euroipe,gaz,dette terrorisme en Afghanistan et au Moyen-Orient. Les américains ont besoin des russes. Et là, Obama respecte Poutine et la Russie.



Dialogue Poutine - Obama

Ils se sont parlé par téléphone. Kerry a rencontré Poutine. Celui-ci a en partie retiré ses troupes de la frontière d'Ukraine. Il a posé une limite claire à l'occident. La crise s'apaise.


La Russie vient aussi de mettre à niveau le prix du gaz à l’Ukraine et demande le paiement des arriérés. La dette est considérable et l’Europe devra renflouer l’Ukraine à la place de la Russie, dont le rouble remonte lentement mais sûrement au cours du change.

L’empire atlantique a renforcé et réactivé l’Otan, sans gagner encore l’Ukraine. Il presse maintenant de conclure l’accord transatlantique qui va figer l’Europe et lui faire payer le prix fort et propose son gaz. Moscou garde Sebastopol et l’accès direct maritime au Moyen-Orient et continue à vendre son gaz. Elle ne paie pas pour la mauvaise économie de l’Ukraine.

C’est l’Europe qui aura les millions de travailleurs à bas prix et les dettes à couvrir de «l’Opération Ukraine».

Catégories : Politique 7 commentaires

Commentaires

  • Monsieur Goetelen, cet article est du grand art journalistique: clair , précis, synthétique et prospectif avec votre vision de l'évolution.
    J'adhère à votre conclusion: oui les européens vont avoir les travailleurs ukrainiens à intégrer et la facture totale à payer !
    Votre observation sur le gaz est valable pour tous les conflits récents Libye, Syrie, Irak jusqu'à l'Afghanistan qui a aussi ses gazoducs...La logique énergétique(gaz ou pétrole) lorsqu'on la suit décode systématiquement les conflits en cours !
    En Ukraine, il y a en plus les hydrocarbures off shore . J'avais rédigé un article sur le thème
    http://duboutduborddulac.blog.tdg.ch/archive/2014/03/17/est-ouest-toujours-chercher-la-piste-des-hydrocarbures-254100.html

    Bonne journée et Félicitation pour le blog HommeLibre. Vous n'êtes pas N°1 (en lectorat des blogs tdg) par hasard.

  • Bonjour à vous!

    "La logique énergétique(gaz ou pétrole) lorsqu'on la suit décode systématiquement les conflits en cours !"

    Oui, c'est malheureusement imparable. Nous sommes tout-à-fait d'accord. Les Droits de l'Homme? Fétu de paille devant les enjeux énergétiques. Vous le dites bien et le documentez.

    Bonne journée à vous aussi, et merci!

  • A l'évidence et face aux intérêts énergétiques, les droits humains sont en général à la remorque sinon à la traîne.

    Cela dit, John, méfiez-vous des eaux qui dorment sinon des énergies qui sont à l'oeuvre.

    Détail de l'histoire ou pas, hier, la Suisse a précisé ses mesures prises à l'encontre de la Russie.

    Quant au silence médiatique occidental apparent, rien n'assure qu'il soit un indice fiable d'apaisement en Crimée ou en Ukraine.

    Sur place, la situation est loin d'être réglée.

    Bien à vous

  • Coucou Homme Libre
    ouip,ils pompent de drôle de cigare par la bas,feu d'artifice et tout,ça doit être le trop plein d'hydrocarbure,
    bonne journée,bizzzouxxx!!!

  • Hélène, le calme plat concerne plus les medias occidentaux que les populations d'Ukraine. J'imagine que les tensions vont durer longtemps.

    Je me demande si cela tient au volume d'informations à digérer, mais ici on ne garde pas très longtemps la mémoire des événements que l'on a pourtant commentés. "Un clou chasse l'autre". Trop d'info rend consommateur. Je vais publier un billet sur ce thème.

  • Votre observation sur le gaz est valable pour tous les conflits récents Libye, Syrie, Irak jusqu'à l'Afghanistan qui a aussi ses gazoducs...La logique énergétique(gaz ou pétrole) lorsqu'on la suit décode systématiquement les conflits en cours ! "

    Du bla...bla...bla...bla... comme d'habitude avec le pétrole et gaz prétexte passe partout pour expliquer tout les conflits planétaires ou les américains sont concernés directement. On nous a fait le coup du pétrole irakien aux mains des américains et au final la fameuse marionnette des américains ( le nouveaux gouvernement irakien post Saddam ) a délivré essentiellement les concessions pour l'exploitation du pétrole aux firmes russes Lukoïl, au malaisien Pétronas, au anglo-hollandais Schell à des cie chinoises. Seul gros contrat US c'est au Kurdistan pour Exxon Mobil qui a été en plus délivré par les kurdes.

    Et pour la Syrie on se demande pourquoi les américains irait s'emmerder la bas uniquement à vouloir essayer d'exploiter le gaz syrien pour leur propre compte dans un pays en proie à une guerre civile alors qu'ils en ont autant qu'ils en veulent chez eux avec le gaz de schiste qui les a justement rendu indépendant de tout les pays producteurs de gaz et de pétrole. Même raison pour laquelle je demande pourquoi il iraient aussi pour ça en Libye. Quand on cherche à être indépendant énergiquement des autres pays et que l'on y arrive; on ne va pas s'amuser avec tout les risques humain et financier d'aller en chercher dans des pays en pleine guerre civile.

    Et pour l'Afghanistan faut soit avoir un problème de discernement ou être vraiment de mauvaise foi pour attribuer les raisons de son invasion par les USA et leurs alliés pour des prétextes énergétiques. A croire qu'une attaque terroriste d'origine étrangère qui tue en un seul jour 3000 civiles ne peut en être en aucun cas une raison pour entrer en guerre contre un pays trempé jusqu'au coup dans cet attentat. ( Evidement je ne parle pas pour les complotistes qui gobent tout est n'importe quoi sur le 11 septembre )

    Heureusement que le nord de la France n'est pas une zone qui regorge de pétrole on aurait accusé les américains d'avoir organisé le débarquement de Normandie en 1944 pour s'approprier le pétrole français.

    Maintenant on peut aussi se demander pourquoi ils sont allé en Bosnie, en Corée, au Vietnam pays qui n'ont pas une réputaion de pays producteur de gaz et de pétrole. Et pourquoi sont-ils restés totalement passif pour le Darfour pendant la guerre civile qui se trouve dans un pays producteur de pétrole et de gaz et voisin avec le Tchad qui en regorge également?

    D.J

  • Il est toujours irritant de perdre le "follow-up" des grands dossiers.
    Il faudrait être naïf pour croire que, pendant que les yeux médiatiques étaient braqués sur 'Ukraine et la Crimée, il ne se passait plus rien en Syrie, Irak, République Centrafricaine etc.

    Il faut diversifier ses sources et peut-être même rester sur la presse traditionnelle, en papier.
    Dans le quotidien "Le Courrier", version papier du 4 avril, une bonne moitié de la page 9 est consacrée à la Russie et la Crimée.
    L'article-phare semble être repris de "Libération" et il est signé d'Etienne Bouche, de Moscou.
    Il s'intitule "Poutine a imposé la muselière".
    Je n'arrive malheureusement pas à trouver de lien, ni sur le site du Courrier, ni de Libération.
    Dommage, car l'article en question est très intéressant. Il décrit une certaine polyphonie existant dans le pays et la difficulté qu'il peut y avoir, lorsqu'on ne s'aligne pas totalement sur l'opinion majoritaire.

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