Je ne suis pas accro au foot mais j’aime parfois voir de bon matches. Eh bien la mollesse peu créative des oriverde brésiliens, leurs seules deux fulgurances et le hold-up nommé pénalty, cela ressemblait à un match de fin de saison en deuxième division.
Tout ce bastringue pour ça? Plus envie de voir la suite. D’accord ils ont bossé, accusent la fatigue de saisons chargées, de la multiplication des engagements. Alors ne faisons une coupe que tous les 10 ans pour qu’ils récupèrent. Mais non, la fatigue n’excuse rien. L’an dernier il y avait la Coupe des Confédérations, sorte de petit Mondial. Et puis l’Euro. Ça n’arrête pas.
S’ils y vont c’est qu’il le peuvent. Et c’est aussi pour le sac d’avoine dorée qui pend à 20 cm de leur museau. Raison de plus pour qu’ils ne jouent pas que pour eux, à l’économie, mais aussi pour les téléspectateurs sans qui la Fifa ne serait qu’une obscure officine de banlieue. Nous offrons la lumière de nos yeux émerveillés, la Fifa la transforme en dollars.
Donc hier, l’équipe du Brésil c’était déjà fini. La fête prenait l’eau, celle d’Ipanema ou d’une autre plage, peu importe. Au Brésil quand on a dit «plage» on a dit «mythique». Et avec ce Brésil mou, ce penalty déstabilisateur et injuste alors que des actions plus agressives n’avaient pas été sanctionnées, je me suis dit: «Le mondial, c’est juste un festival de province. Je ne vois plus l’intérêt». D’accord, c’est un peu excessif. J’ai ensuite vu des extraits du Cameroun contre le Mexique. Poussif.
Et puis les Oranjes débarquent. En bleu, un superbe bleu électrique. Au passage je suggère aux Australiens de changer de couleur s’ils veulent une fois gagner. Les Oranjes donc, ont mis un peu de temps pour trouver leurs marques, et soudain ils étaient partout, toujours au bon endroit, maîtrisant le ballon, construisant des ensembles mobiles, gagnant des duels. Une mécanique parfaite portée par des grands gaillards incroyablement mobiles et bons techniquement, voyant rapidement les espaces et par qui ils sont occupés. Et une puissance physique étonnante. Ah, me suis-je dit, il y a quand même des équipes qui méritent de gagner.
L’image culte du match pour moi ce sont deux images. La première: le but de la tête de Van Persie, transformé pour l’occasion en missile sol-sol, ou en aile volante en lévitation. De toute sa longueur, à pleine puissance, il sait encore feinter le gardien Casillas. Ouf! renversant. La seconde est le 5 à 1 marqué par Arjen Robin, devant un Casillas à plat-ventre après un arrêt manqué. Roben prend son temps pour l’éviter, tourne sur lui-même, avance jusqu’à la position, ajuste et tire. Deux silhouettes espagnoles errent dans le but pour tenter de sauver ce qui peut l’être, mais semblent plus promptes à se protéger du tir monstre que le géant bleu va leur envoyer. On imagine le désespoir total de Casillas à ce moment. Un très grand moment de solitude pour Iker.
D’ailleurs, comble de l’humiliation et de la mystique footeuse, le gardien espagnol s’est excusé envers l’Espagne à la fin du match. Je n’aime pas cette manière. Il n’a pas été à la hauteur, ça n’a pas fonctionné, il n’était pas maître du terrain et peu organisé, c’est comme cela. Présenter des excuses est ajouter à l’humiliation. Mais peut-être a-t-il besoin de se flageller ou de s’humilier pour retrouver la rage.
Ces hollandais, s’ils tiennent ce jeu et cette forme, pourrait aller loin. Le Brésil ira loin parce que c’est politique. Il y aura d’autres Fred, simulant en tombant doucement et regardant rapidement vers l’arbitre. Le signal attendu par celui-ci? Mauvais esprit, va! En tout cas, l’attitude immédiate et furieuse de cet arbitre japonais était un peu surjouée. Ce qui me fais me questionner sur l’impartialité du monsieur. Mais le Mondial est fait de tout cela, avec des injustices qui font monter la pression jusqu’au bout, des anecdotes invérifiables, de quoi donner à mâcher au public qui, peu-à-peu, s’approprie la fête. Le scénario se déroule. Tiens, je n’exclus pas que le coup de la la J.Lo c’était prévu: un simple coup d’envoi et un coup marketing.
Bon, pour le prochain match mou du Brésil, monsieur l’arbitre, pourriez-vous être plus discret en accordant à vos patrons un pénalty inexistant?
Commentaires
Merci pour cet article qui dit tout vrai ! Et viva holanda !