L’Europe s’effondrera-t-elle bientôt? Si la France se retirait de l’euro et des institutions, c’est possible. Or c’est ce qu’il adviendrait en cas de victoire du Front National en 2017 ou 2022.
Un sondage n’est pas une divination. En trois ans l’opinion peut fluctuer. Pourtant en France les sondages montrent une certaine régularité des intentions. Les variations se voient plutôt les jours de l’élection, comme ce fut le cas aux européennes où le Front National a fait un bond en avant et où la gauche s’est écroulée.
Prenons les sondages avec prudence, non pour une réalité future mais pour une photographie de l’humeur du pays. De ce point de vue la rogne s’ancre contre les partis qui se partagent le pouvoir depuis 30 ans. Une rogne ou même un désaveu: Marine Le Pen est créditée de 26 ou 27% des intentions de vote. Son socle des européennes s’affermit et progresse même légèrement.
Le rejet des politiques de Hollande et de Sarkozy est patent. Ce dernier est certainement pour une grande part dans la progression du Front National, même si ce sondage le place au deuxième rang et le crédite de 25% des intentions.
François Hollande, crédité de 17%, n’en parlons pas.
L’arrivée de MLP à la présidence n’est pas une simple figure de politique fiction. La possibilité est bien réelle. A cause du rejet mentionné précédemment, mais aussi dans l’espoir d’un véritable changement dans le pays, puisqu’elle préconise la sortie de l’euro, bête noire du FN:
«Les promesses de prospérité, de croissance et d’emploi n’ont pas été tenues. Depuis la création de la monnaie unique, la zone euro est la région du monde qui connaît la croissance la plus faible. Le taux de change de l’euro est beaucoup trop élevé pour la France, accélérant les délocalisations et la désindustrialisation de notre pays qui subit également depuis 10 ans la politique salariale non-coopérative de l’Allemagne.»
Le FN pense que l’Allemagne sortira également de l’euro afin de cesser de payer pour des pays comme la Grèce ou le Portugal.
Pour que MLP soit élue plusieurs conditions doivent être réunies:
1. Le rejet des politiques passées. C’est déjà largement le cas.
2. Le passage à une masse critique qui emporte les incertains dans sa dynamique. Cette masse critique devrait se situer autour de 30% d’électeurs. A partir de là l’effet de nombre convainc suffisamment d’autres électeurs de tous bords. En tenant compte du système électoral français aux législatives une majorité de droite nationale peut se dégager.
3. Toutefois la présidentielle doit être gagnée. MLP peut-elle le faire? A 26% d’intentions de vote, non. La possibilité d’attirer 25% de plus sur son nom est trop éloignée. A 30% la perspective change, une légitimité plus grande auréole le parti.
4. L’obstacle serait comme en 2002 que la gauche vote pour son concurrent. Mais, échaudés par la calamiteuse gestion socialiste, ces électeurs pourraient bien s’abstenir, voire être tentés par un changement radical dans l’espoir de ramener la gauche au pouvoir en 2022, ou d’un miracle économique. Quant à la droite, une partie d’entre elle pourrait être tentée par l’expérience Le Pen, dont l’image n’est plus menaçante.
L’économie - donc l’emploi - décidera probablement de l’élection, bien plus que tout autre thème. La sortie de l’euro n’est pas plébiscitée en France. Le FN et sa présidente seront d’ailleurs attaqués sur ce point, ainsi que sur la diabolisation du mouvement. Ce dernier thème prend de moins en moins. A 30%, le FN sera devenu un parti comme les autres. Et face au vide laissé par les autres formations, tout est envisageable.
Commentaires
Les français vont nous refaire le coup du front républicain, ou alors celui du barrage contre l'extrême droite.
Jamais ils n'éliront le meilleur d'entre nous ...
Même analyse que Victor-Liviu : MLP au 2ème tour contre Valls. Ce sera Valls avec 53% et non 80%...
Sans vouloir casser le sujet, je ne retiens que le fait de l'effondrement possible de l'UE !
En particuliers quand on voit que le PPE parti de droite européen majoritaire recevait en grande pompe le 22 juillet dernier, Andrei Parubiy, cofondateur du parti national social d’Ukraine…autrement dit Sloboda .. Il est aussi actuellement Secrétaire Général du Conseil de Sécurité et de Défense de l’Ukraine.
La cerise sur le gâteau qui démontre que l'Europe est dirigé par des décadents sans valeurs.
Dire que la bienpensance générale diabolise Marine Le Pen et invite un vrai nazi tous ce qu'il a d'authentique !
Il fallait Svoboda et non Sloboda mais chacun aura compris
Bonjour John,
Désolé de commenter si en retard, j'étais en vacances !
Ce que je prédis: le PS ne fera sans doute pas l'affront à son président élu de ne pas le représenter et choisira plutôt de se saborder pour ces élections. Donc on aura Hollande pour le PS et Marine Lepen pour le FN. Reste l'inconnue de l'UMP. (s'il existe encore d'ici là) Copé est fini, Fillon ne me paraît pas assez profilé. Reste un possible retour de Sarko, s'il n'est pas en prison d'ici là. Alors je verrai bien un retour en France de Christine Lagarde pour la candidature UMP.
Comme Marine, elle a l'avantage d'être une femme (beaucoup attendent la première présidente de la République), et sa direction du FMI lui donne une image de bonne gestionnaire. Tout comme DSK avant elle, mais qui s'est fait bêtement bousiller sa réputation. Bref, je ne pense pas que Lagarde risque la même déconvenue. De plus elle a l'avantage d'être un bon petit soldat de l'Atlantisme. Pas de vagues avec elle. La France a la garantie de rester sous la coupe américaine pour 5 ans de plus ! Et l'euro comme le dollar auront un peu plus de quiétude.
Donc si j'ai raison, on aura un premier tour Lagarde, Hollande, Lepen. Avec une Lepen et une Lagarde au coude à coude. Sans doute avec Lepen en tête, mais ça n'a de toute façon aucune importance. Ce qui compte c'est qu'au second tour, Lagarde sera élue avec près de 70% des voix, par un peuple idiotisé par ses médias, qui lui feront craindre un cataclysme en cas d'élection de Lepen ! Et surtout en cas de sortie de l'euro...