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La discrimination est un droit inaliénable

Selon un sondage Ifop commandé par l’Organisation Internationale du Travail (OIT) et par le Défenseur des droits, en France de nombreuses personnes interrogées estiment avoir été discriminées à l’embauche.

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Le Défenseur des droits? C’est quoi? Un office gouvernemental dirigé par Jacques Toubon et destiné à faire respecter les droits des gens. Pas leurs devoirs, seulement leurs droits. Être traité de manière égale aux autres est un droit, c’est même un fondement de la démocratie. 

 

Dans cette enquête d’opinion 34% des sujets estiment eux-mêmes avoir été discriminés. Ce n’est pas un fait établi, c’est une question par internet ou avec sondeur dans le but de connaître le nombre de cas à partir du «sentiment» que l’on a d’être ou non discriminés. Premier point: ce genre d’enquête est tout sauf scientifique. Comment peut-on évaluer que l’on est discriminé si ce n’est pas démontré? Cela ne tient que sur le sentiment de la personne interrogée, sans rien de factuel. 

 

La parole des gens ne suffit pas à faire une vérité, surtout pas dans un contexte anonyme et avec les enjeux idéologiques modernes. Elle est aléatoire, 

 

Si l’on fait partie de groupes plus souvent présentés comme victimes on peut être tenté d’interpréter les relations sous cet angle victimaire même si l’on n’est pas soi-même une victime. Le sondage doit donc être pondéré en fonction de l’origine ethnique, de l’appartenance religieuse ou de l’orientation sexuelle du sondé.

 

Plus: l’on interprète les événements du monde selon nos expériences personnelles et selon des grilles d’analyse préfabriquées. Certains sont éduqués et préparés à être victimes plus qu’à être responsables. Si vous votez à gauche il y a fort à parier que vous vous présenterez automatiquement comme une victime de la société. Là encore il faudrait pondérer et enlever de ce chiffre de 34% un nombre à déterminer d’électeurs de gauche.

 

Je critique pour la même raison toutes les enquêtes similaires, en particulier celles sur la violence conjugale. Qu’il s’agisse d’hommes ou de femmes qui s’estiment victimes, personne ne peut vérifier les propos. On imagine ce que cela peut donner après des décennies de culte des victimes et de réactions purement émotionnelles. Le moindre mot de travers deviendra une agression verbale. Ou lors de séparations douloureuses lors desquelles on a tendance à charger celui ou celle dont l’absence nous meurtrit.

 

Premier point donc: une enquête sur les sentiments des personnes doit être sensiblement relativisée et ses chiffres systématiquement revus à la baisse.

 

 

 

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On entend ici par discrimination, non le fait même d’être refusé pour un job, mais de l’être pour des motifs de couleur de peau, de langue, de religion, de sexe. On admettra cependant que sur dix réponses à une offre d’emploi, le responsable de l’embauche devra en refuser neuf. Discrimination sur les compétences seulement ou sur d’autres raisons? On ne le sait en général pas et chacun peut s'imaginer victime de discrimination. 

 

Je pense qu'un employeur doit garder le droit de choisir la personne qui convient à l’entreprise, quelle que soit sa raison. Par exemple la discrimination évoquée le plus fréquemment dans cette étude de l'Ifop est l’âge. Si ce que vit la personne en situation de chômage est difficile, il faut aussi prendre en compte la réalité du travail. Embaucherait-on un homme compétent de 63 ans alors qu’il est si proche de la retraite? S’il est souhaitable qu’il s’investisse à long terme: non. En deux ans d’activité de cet homme, l’entreprise ne pourra pas envisager l’avenir avec lui ni profiter de sa mise en route dans le job.

 

Autre exemple: un magasin de lingerie féminine prendra-t-il un homme, qui plus est de passé 50 ans? Je ne pense pas que cela soit une très bonne idée. De même une boutique de mode pour jeunes engage des jeunes afin que que le client s’identifie à eux. 

 

Autre exemple encore: pendant longtemps l’horlogerie jurassienne a engagé principalement des femmes. La raison: leur morphologie. Leurs mains étant plus petites que celles des hommes elles étaient mieux à même d’assembler les mécanismes et pièces des montres. On les nommait «les petites mains». Etait-ce une forme de discrimination? Aujourd’hui, dans notre époque crispée et néo-puritaine, on dirait probablement oui. Je ne suis pas bien sûr que ce soit un progrès.


Les épreuves sportives sont l'exemple même de la nécessité de discriminer: il y a des épreuves distinctes pour femmes, pour hommes et pour personnes handicapées. Ces épreuves sont séparées les unes des autres. Il y a même des jeux pour les gay. Si ce n'est pas de la discrimination par le sexe et par des différences corporelles essentielles, qu'est-ce que c'est?

 

On peut aussi refuser d’engager une personne qui parle mal la langue du pays, si c’est indispensable. On peut ne pas vouloir de femme ou d’homme pour diverses raisons, par exemple si la femme est à son sixième mois de grossesse. Discriminatoire? Peut-être. Mais raisonnable et adapté.


A la rigidité du dogme j'oppose l'intelligence de la situation.

 

La lutte contre les discriminations est si idéologique qu’elle produit de multiples contraintes et rigidifie l’ensemble de la société. S'il y a des discriminations particulièrement injustes, comme celles devant la Justice par exemple, pour le reste on devrait cesser de vouloir légiférer sur tout. Il y a d’autres manières d’exister qu’en se plaignant d’être victime.

 

Par exemple on trouve aujourd’hui de nombreux lobbies féminins. On trouve aussi des cercles d’entraide entre personnes dont les origines sont identiques. Quelle que soit notre appartenance - sexuelle, religieuse, nationale, géographique, etc - elle est aujourd'hui souvent mise en avant. On sépare au prétexte de ne pas séparer. Cette appartenance revendiquée et brandie comme un étendard est en réalité déjà une forme de discrimination, c’est-à-dire comme une distinction entre les personnes en raison de ladite appartenance.

 

Discriminer, c’est-à-dire au sens originel: évaluer, comparer, soupeser, écarter, décider, trancher, est un droit humain. Il est associé à la liberté individuelle et au droit d’être différent. Discriminer est un droit, en plus d’être une fonction cognitive fondamentale de l’esprit humain.

 

 

 

Catégories : Politique 7 commentaires

Commentaires

  • @John c'est un très bon article mais je tiens tout de même à souligner que si des parents étaient mis au ban des accusés lors de divorces fort douloureux pour tous y compris et surtout pour les enfants devenus très souvent et malgré eux la risée de toute une commune,comme a dit Golda Meir ,pardonner peut-être mais oublier jamais
    Quand à divorcer au sein de mouvances religieuses il fallait ou être inconscient ou vraiment aimer relever de gros défis car les divorcés étaient considérés comme des pestiférés , à fuir très rapidement
    Dans ces milieux là une sorte de discrimination existait et existe encore sans doute tout comme pour un Catholique qui se mariant dans un temple Protestant sera excommunié à vie
    Quand aux femmes dans l'horlogerie c'était surtout et avant tout pour aider les maris afin de boucler des fins de mois très difficiles car la pauvreté n'a jamais été une légende en Suisse Romande

  • Le célèbre Triangle dont Liz Green développe si bien le sujet dans un de ses livres n'a aucun pouvoir sur les secrets de famille surtout quand le silence existe depuis plusieurs génération et qu'aujourd'hui les jeunes refusent d'écouter ce que des anciens ont d'importants à leur révéler
    C'est le monde à l'envers car cette génération d'anciens savait qu'on leur mentait et voulait savoir alors que maintenant les jeunes refusent le dialogue
    Et dans 20 ans beaucoup de jeunes parents ayant vieilli se retrouveront avec des problèmes dont ils ont préféré ne pas connaitre l'origine et qui affecteront leur relation avec leur enfant qui lui aussi sait les tensions existantes mais passées sous silence par un des conjoints souvent de nationalité étrangère refusant d'admettre qu'en Suisse aussi de nombreux enfants avaient été malheureux
    Ce qui prouve s'il en était besoin qu'entre la théorie et la pratique il y a un vide que pas un théoricien même animé des meilleures intentions ne pourra jamais combler par ses conseils ou pratiques sur des chakras que la masse populaire a vite transformé en crachats
    Mais par chance notre génération a su sauter par dessus tous les interdits qui ne l'étaient pas pour les plus intellectualisés et les malheurs de l'enfance ont été rangés aux oubliettes
    Et bizarrement c'est l'Angélisme réveillé par Expo 02 qui a été le principal facteur ainsi que l'hécatombe de décès emportant les responsables de nombreux maux ceci additionné à cela aura alors permis à tous ceux qui s'étaient complètement oublié pour ne pas en blesser d'autres de pouvoir enfin parler et surtout s'exprimer en public ce qui leur avait été formellement interdit
    Mais ne dit-on pas que Dieu fini toujours par reconnaitre les siens? rire

  • La nouvelle polémique, c'est à propos de HSBC: on ne révèle paraît-il que les noms des Juifs, Gad Elmaleh par exemple. El mallette selon Canteloup, je sais, je sais...
    Pascal Bernheim dénonce cette ignominie, mais écoutez à propos de DSK :
    http://www.rts.ch/la-1ere/programmes/pascal-bernheim/6504354-la-chronique-satirique-14-02-2015.html?f=player/popup

    Bon, je le redis encore une fois. Moi, perso, je n'ai rien contre les juifs ni contre les Israéliens, même si Corto me sort par les trous de nez...

  • "Comment peut-on évaluer que l’on est discriminé si ce n’est pas démontré?" Ces affirmations ne sont rien d'autre que des opinions personnelles. Et on a le droit de faire ses affirmations, même si il n'y pas de preuve de véracité, même si ce sont des mensonges.

  • Oulala ! Et on entre dans le vaste débat des inégalités… où l’on est pas sorti de l’auberge… auberge de campagne qui - soit dit en passant -, n’est pas égale à un gastro 3 étoiles, qui lui-même n’est pas égal à un autre gastro 3 étoiles, puisque la saladine de crevettes rose de Madagascar et épinards frais de Noville du premier, n’a pas la même saveur que la saladine de homard du Maine aux petites herbes du jardin de tante Anémone, du second…

    Ça, pour vous dire que la roquette de Ammasse (Eruca Sativa), ne peut être comparée à l’identique roquette (Sativa Eruca) de Tsaâle… il se peut que pour la seconde, il y en a un peu plus dans l’assiette !

  • John je ne sais pas si vous êtes adepte de la pâtisserie mais la discrimination existe réellement quand on aime cultiver cet art et je ne sais pas si les Chinois aiment autant battre les blancs en neige que nombre de cuisinières Suisses fouettant à qui mieux mieux les jaunes pour en faire une masse crémeuse¨/rire
    Tout bon lundi pour Vous

  • @lovejoie: Excellent exemple de discrimination par la couleur. /mdr

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