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Espagne : le sang des règles pour abattre le patriarcat?

On a vu dans la presse une jeune femme courir le marathon de Londres avec l’entrecuisse du legging taché de sang. Kiran Gandhi (image 1, cliquer pour agrandir) avait refusé d’utiliser une protection hygiénique alors qu’elle avait ses règles. Pourquoi? Pour, dit-elle, attirer l’attention sur la condition des femmes indiennes: seules 12% d’entre elles auraient accès à cette hygiène intime.

sang,menstruation,règles,femmes,inde,hygiène,A-t-elle vraiment fait avancer la cause des femmes indiennes? Comment le savoir? Always ou Tampax ont-ils envoyé d’urgence quelques milliards de serviettes et tampons vers le sous-continent indien? Mystère.

 

Les femmes indiennes n’utilisent-elles pas des serviettes en coton comme dans de nombreux pays? En Europe c’était la mode écolo il y a 30 ans. Des filles modernes portaient des carrés de coton qu’elle mettaient ensuite des heures à laver. Tout ce temps perdu pendant lequel on ne faisait pas l'amour, si c'est pas triste...

 

Mais il y a mieux. Un groupuscule féministe espagnol, Sangre menstrual, a publié un manifeste pour la visibilité des règles contre l’endoctrinement du pouvoir (entendez: patriarcal, évidemment). Extraits: 


« C’est le jus de mon corps… Mon corps se propage, ma pensée également… Avec ces panties tachées de sang comme un étendard contre la doctrine du pouvoir, contre les structures établies… »

 

On dirait un revival des années 1960.

 

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Mais à quoi servent les protections hygiéniques? À ne pas attirer les mouches en été. Je n'ai rien contre les mouches, mais quand-même. Vous les voyez sur une plaie. Eh bien là je vous laisse imaginer...

 

Les protections hygiéniques servent aussi à éviter une infection par le contact avec l’environnement. À ne pas imposer son sang aux autres par exemple en laissant des taches sur les sièges. À éviter que le sang ne coule sur les vêtements et ne les tache définitivement – tout le monde n’a pas les moyens de se payer un nouveau pantalon blanc chaque jour. À garder pour soi les signes d’une fertilité ou une période infertile. 

 

Ne pas porter d’hygiène intime doit possiblement écarter les hommes. En quelque sorte le feu est au rouge. Non que la sexualité pendant les règles soit proscrite, mais cette démonstration idéologique sert au moins d’indicateur sur les femmes qu’il ne faut pas tenter de séduire si on ne veut pas se prendre la tête tous les jours. En tous cas je ne serais jamais sorti avec une fille comme ça. Et si l’une d’elle venait chez moi je lui demanderais de rester debout.

 

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Et puis voir exhibées ces taches rouges entre les jambes évoque des images fortes, par exemple un dépucelage, un viol brutal, une chute dans un pot de peinture, une mutilation, un encornage par un taureau. Mais aussi, par un beau matin d’été, vers l’aube, pourrait-on y voir, à contre-jour, comme les premiers rougeoiements du soleil. 

 

Je ne suis cependant pas certain que l’intention soit poétique.

 

N’empêche que cela pourrait donner des idées aux hommes. Puisqu’uriner est naturel, ils pourraient créer le groupe de l’Urine d’Or. Pas de slip, on laisse l’urine couler toute seule, naturellement, dans le pantalon. Après tout, retenir son urine n’est qu’une contrainte sociale. En pissant librement, sans retenue, on se libère des structures oppressives de la société. 

 

– Et l’odeur?

 

– C’est le parfum de la révolution!

 

 

 

Image 1, Kiran Gandhi; images 2 et 3, Sangre menstrual.

 

 

Catégories : Féminisme, Humour 32 commentaires

Commentaires

  • Hommelibre vous retardez si je peux me permettre car en 1956 il y avait déjà des bandes hygiéniques pour les jeunes fillettes je dis jeunes car la plupart n'avaient que 10ans et portaient cet artifice avec fierté
    Les pères étaient entrain de perdre de leur suprématie /rire
    très belle soirée

  • Une grande fille eut apparemment comme ses règles alors que ce n'était pas le moment et juste un moment ce qui laissa une trace sur la chaise qu'elle occupait.

    Lorsque follement gênée elle revint dans la chambre en se demandant comment elle allait s'y prendre pour nettoyer la chaise sans en avoir l'air, comme si de rien n'était, chacun à sa place était exactement comme avant comme s'il ne s'était rien passé et discutait ferme.

    Lorsque la fillette vit la chaise il n'y avait rien de rouge. La chaise était nette.

    Restait l'énigme de ce bref moment d'hémorragie.

    En y repensant plus tard la même réalisa que la mère de famille lui avait dit non de passer à table mais de se mettre à table (comme en cas d'interrogatoire avec aveux demandés).
    La grande fille autrefois qui avait interdiction de pleurer le jour mais bien la nuit en se baignant les yeux au matin avant de se montrer pouvait avoir parfois de la peine (ce qui fait comme une blessure) ce qui fut sans doute que ne pouvant de jour pleurer d'une façon "invitée à se mettre à table" elle pleura d'une autre: "rouge"!

    Les hommes qui parlent des règles des femmes... arrivent-ils qu'ils se demandent ou prennent la peine de s'interroger sur le "ressenti" des femmes à leur écoute: honte, dégoût, gêne...?

  • Eh bien, Myriam, cette grande fille vivait-elle dans un asile d'aliénés avec sa famille? Parce que penser qu'elle devait passer un interrogatoire les yeux bandés quand on lui disait de se mettre à table, expression courante, plutôt que de passer à table, autre expression courante, elle devait avoir une sérieuse dissonance intellectuelle.

    Pleurer la nuit et s'arroser les yeux à l'aube, les grandes filles dans l'asile n'en ont pas le monopole. Encore faut-il s'intéresser aux autres pour le savoir. Les grandes filles semblent ne s'intéresser qu'à elles-mêmes.

    Nettoyer une tache discrètement quand on en est gêné – et on est souvent gêné devant les autres – n'a rien de surprenant. Heureusement la nature a inventé la gêne et la discrétion comme moyens de d'identifier et de protéger son intimité.

    "... chacun à sa place était exactement comme avant comme s'il ne s'était rien passé...": l'asile, je vous dis, ou une pièce de théâtre à la Ionesco.

    Dans votre récit, digne d'Albert Cohen décrivant le couple pathologique de ses parents, reste l'énigme de cet écoulement invisible ou disparu.

    http://hommelibre.blog.tdg.ch/archive/2012/02/28/si-ce-n-est-toi-2-le-syndrome-du-couple-cohen.html


    Avec mes compagnes durables je me suis plus d'une fois intéressé à leur ressenti. Croyez-vous que les hommes sont des rustres? Oui, ça doit être ça: les hommes sont forcément des rustres et les femmes des princesses esseulées et désabusées, des Madame Bovary de petite bourgeoisie.

    Je me suis donc intéressé à leur ressenti (je suis un as du ressenti et de l'empathie). Elles pouvaient connaître de la gêne à ce que cela se voie en public, et aussi une contrainte, un soulagement parfois, un regret d'autres fois. Elle comprenaient bien que la nature ne leur avait pas donné les mêmes contraintes qu'aux hommes (et que cette même nature n'avait pas donné aux hommes les mêmes contraintes qu'à elles).

    Les femmes qui avaient eu une transmission normale à propos de leur règles, par leur mère, étaient parfois dérangées par cette contrainte, mais jamais dégoûtées d'elles-mêmes, jamais n'avaient honte de cela. Elle n'étaient pas malades dans leur tête, il faut dire. Ce n'étaient pas des Simone de Beauvoir, qui a transmis aux féministes de l'époque le dégoût de leur sexe et le rejet de la maternité. Avec Simone, bourgeoise nantie, la folie s'installait dehors, sur la place publique, et devenait théorie de l'émancipation...

    Etrangement, questionnées sur leur ressenti, certaines femmes hésitaient à répondre. Après tout, cela leur appartenait en propre et c'était délicat/difficile à exprimer à un homme, un intrus par nature.

    La grande fille de votre histoire a-t-elle finalement pu sortir de l'asile?

  • La grande fille (qui ne vivait pas du out dans un asile) mais à qui l'on avait dit qu'il y avait quelqu'un qui l'avait aimée, avec tous les autres humains, au point de prendre le risque d'y perdre sa vie (crucifier) se trouvait toujours avoir un repère dans la vie.

    Par sa formation puis spécialisation professionnelle "grande fille" a par suite et par la suite recueilli multiple confidences qui lui ont en tout premier lieu appris à quel point mille souffrirent mille fois plus qu'elle (assez intuitive par nature pour avoir jadis noté la souffrance de parents également éprouvés).


    Mais les plaisanteries cochonneries (pour ne parler ici de rien d'autre que de ces cochonneries))entre hommes sur les femmes, y compris leurs menstrues, le dégoût par le fait suscité, donc, éprouvé ne passera jamais et tout en dénonçant le non féminisme réel et social des Femen il m'arrive de me poser la question de savoir si les hommes qui se sentent menacés par ce mouvement, cette "mouvance" se demandent non seulement en quoi ils en sont responsables, mais s'ils l'auraient cette mouvance inconsciemment ou non provoquée.

    Voyez-vous homme libre?!

  • Ne voyez-vous pas vous-même qu'il y a des problématiques propres à chaque genre? Qu'un homme hésite à parler de prostate ou chaude-pisse par exemple devant des femmes? Qu'il craint leur rires sous cape et leur moqueries s'il en parle? Qu'il hésite à parler longueur du pénis et éjaculation précoce (problématique aussi importante pour les hommes que les règles pour les femmes) devant des femmes par crainte d'être mal vu et pris de haut?

    Que connaissez-vous des hommes? Rien visiblement. Rien. Les confidences que j'ai reçues dans mon métier, venant d'hommes et de femmes, ne vont pas dans le sens de ce que vous dites. Les blagues des uns sur les unes et des unes sur les uns, ou des uns sur les uns, sont des dérivés maladroits de pudeur et de gêne mutuelle face à quelque chose qui ne nous appartient pas et que l'on ne comprend pas forcément.

    La fin de votre commentaire rejoint celui que vous avez posté récemment chez Mireille Vallette, et auquel j'ai préféré ne pas répondre. Mais puisque vous recommencez j'y viens.

    Vous écriviez:

    "En parcourant les blogs on constate à quel point les hommes se méfient du féminisme. Dès lors difficile de ne pas se demander jusqu'à quel point les hommes de nos pays ne verraient pas forcément d'un si mauvais œil le statut des femmes musulmanes s'étendre progressivement aux femmes en tant que telles... parce que telles.

    Etonnant de constater également sur blogs auteur/s de blog/s avec commentateur/s ne pas publier un commentaire féminin où est fondé la bonne foi et l'information de la commentatrice."

    Que les hommes se méfient du féminisme est normal et heureux. Si vous m'aviez lu attentivement vous auriez compris qu'il y a de vraies raisons. Quand à se demander si les hommes de nos pays ne verraient pas d'un si mauvais oeil le statut des femmes musulmanes s'étendre progressivement aux femmes en tant que telles, parce que telle, je vous le dis crûment: vous êtes à côté de la plaque. C'est bien féministe ça de ne pas prendre ses propres responsabilités. Les hommes européens n'ont sûrement pas envie d'emmerdantes pleurnichardes et délirantes. De celles qui réécrivent l'Histoire pour passer encore plus comme des victimes. La victimisation est décidément la maladie totale du féminisme. Mais ils n'ont pas envie de femmes voilées. Comment pouvez-vous laisser entendre une connerie pareille? Où voyez-vous le plus petit signe que les hommes aimeraient cela en Europe? Où? Dites-le donc, ou taisez vous. Cessez d'alimenter votre pathologie victimaire en faisant endosser votre propre folie aux hommes. Soyez responsable pour une fois.

    Maintenant je pense que les hommes ont été trop absents et coupables au XXe siècle et qu'ils ont laissé la gangrène féministe se développer. Les deux guerres ont décimé physiquement et moralement les hommes. La place était vide. Les bourgeoises féministes ont saisi l'opportunité et réinventé l'histoire sur le dos des hommes. L'irresponsabilité féministe n'a d'égal que l'immensité de l'univers.

  • J'ajoute, Myriam, à propos des confidences recueillies par "grande fille": le dégoût de soi existe parfois sur tel ou tel phénomène. N'est-on pas dégoûté par sa propre urine alors qu'elle n'est que l'eau interne du corps, l'eau filtrée de nos cellules?

    Le dégoût des menstrues peut exister mais ne doit pas durer (bien que je ne l'ai rencontré que très rarement). Il doit être corrigé par une éducation cognitive positive. Si ce n'est pas le cas c'est que les mères n'ont pas fait leur boulot avec leurs filles. Incriminez donc vos mères et non pas les hommes!

  • J'ai oublié ceci:

    "Etonnant de constater également sur blogs auteur/s de blog/s avec commentateur/s ne pas publier un commentaire féminin où est fondé la bonne foi et l'information de la commentatrice."

    Je ne sais pas de qui vous parlez mais vous auriez pu préciser, car ici vous avez toujours été publiée, quoique vous écriviez. Encore une victimisation qui tombe à l'eau... Attention Myriam, vous allez vous noyer!

  • hommelibre: je ne vois pas du tout de quoi vous parlez.
    Evoquée discrètement, pour l'essentiel, la médecine psychosomatique.

    Non le dégoût d'une femme pour son sang menstruel sachant ce qu'il en est pas plus que, propre, une odeur telle que vous en parlez parce qu'en problème d'odeur particulière informatrice, "signalante"! un gynéco est à consulter d'urgence.

    Quant aux mères qui doivent parler menstrues avec leurs filles, hommelibre, ne retardez-vous pas sérieusement?

  • Et bien ces femmes qui pensent qu'afficher son hygiène douteuse est un étendard idéologique ne réussiront qu'une chose: dégoûter la plupart des femmes. Ne vous inquiétez pas sur ce coup-là, je ne pense pas que ça va prendre et se propager!

  • Myriam, si vous ne voyez pas de quoi je parle, alors que je parle de ce que vous avez écrit, je laisse tomber.


    @ Kad: en effet. Je doute que les femmes s'identifient à un tel délire, ne serait-ce que par estime d'elles-mêmes et par préservation de leur santé.

  • On vit une époque formidable ! On aura tout vu et tout essayé.
    Et tout diffusé, puisque c'est possible.

    La notion de pudeur est visiblement en perte de vitesse chez une partie de la population. On est d'accord que la honte a un côté oppressant, mais de là à en oublier la pudeur...

    Je pense également que cette démonstration ne fera pas tache d'huile et dans quelques mois ou années, ces jeunes femmes voudront effacer ces photos de la toile.
    De nos jours, il est infiniment plus simple de gérer ce phénomène, on peut même sauter des mois de règles, grâce aux médicaments. On propose des substances à prendre pour diminuer "le syndrome prémenstruel" ( je ne sais pas trop ce que c'est, mais il paraît que ça existe). Si autrefois, on pouvait imaginer incriminer la société, parce qu'elle ne favorisait pas le confort des femmes, en n'investissant pas dans la recherche péri-menstruations, ce n'est vraiment plus d'actualité. Celles qui veulent éliminer les règles, peuvent y arriver, du moins en partie. Celles qui désireraient devenir des manifestes vivants d'une impudeur carrément invasive, n'ont qu'à essayer ! Dans la vraie vie, ça ne tient pas une heure.

    Avec l'âge, j'ai tendance à oublier tout ce qui faisait partie de cette bastringue autour des menstrues et c'est un oubli heureux. J'ai toujours été révoltée contre cette douleur, cet inconfort, cette logistique. En voyage, c'était un cauchemar. Mais que faire ? Il fallait faire avec. C'était normal et j'étais contente de ne pas être un garçon.
    A l'adolescence, j'avais de l'empathie pour eux, car j'aurais détesté "avoir le piquet", le pire étant la piscine . :-)))) Je trouvais que Dame Nature nous avait donné, à tous, notre lot de problèmes.

  • Calendula, l'inconfort et la honte d'avoir le piquet, en effet!!! je l'avais oublié celui-là, je ne vais plus dans les piscines depuis un moment, c'est moins démonstratif quand on est habillé...
    :-)))
    Il existe sauf erreur une méthode déjà ancienne d'aspiration des règles.
    C'est sûr que l'inconfort, les douleurs pour certaines, était un rappel permanent à la condition féminine, mais je dois dire que mes compagnes se sont toujours bien organisées.

  • @hommelibre,

    "Bien organisées" - c'est très intéressant !
    Votre commentaire met le doigt sur une réalité de la vie des femmes : on doit anticiper, calculer, prévoir, afin de ne pas se retrouver sur la place publique avec la tache révélatrice.
    Ca vous forge une vision du monde !
    On se balade en principe toujours avec une "protection" dans son sac, pour le cas où ( car l'irrégularité existe) et pour dépanner les autres.

    Bien s'organiser signifie qu'on n'emmerde pas le monde avec ça, mais aussi de se protéger d'une déconvenue majeure. Que de pantalons blancs fichus !

    Les femmes ont certainement été considérées, à travers les âges et les cultures, comme impures à cause de ces taches, cet écoulement longtemps inexpliqué. Il est temps que ça devienne un non-sujet.
    L'athlète indienne est vraiment iconoclaste et le combat pour aider les femmes de son pays à accéder à une sorte de confort est un combat juste. J'espère que son geste à elle aura amené autre chose que le buzz.

  • Anticiper, organiser, prévoir: je pense aussi que les femmes sont assez globalement dans cette tendance, plus que les hommes, pour les raisons que vous dites, et aussi parce que leur horloge biologique en vue de la procréation n'est pas la même que celle des hommes. Différences biologiques = différences socio-culturelles.

    A force un homme en vient à partager avec sa compagne: je demandais parfois si elle avait bien prévu...
    :-)

    Pour cette indienne, quelques remarques:

    - les indiennes n'ont-elles vraiment pas idée de l'usage du carré de coton, bien moins cher que les protections jetables inaccessibles pour nombre d'entre elles? Cela m'étonnerait, les femmes ont partout et depuis toujours géré cela; mais une étude montrerait si Kiran s'est raconté une histoire toute seule pour on ne sait quelles raisons idéales ou personnelles, ou si elle soulève un vrai problème;
    - va-t-elle continuer à courir sans protection, et quelles en seraient les inconvénients (par exemple irritation de la peau par le frottement avec le tissus humide)?
    - une seule fois ne suffit sûrement pas à changer le monde, il faut répéter, insister, préparer la suite, avoir une équipe derrière soi pour assurer le suivi local; la foule présente sur un buzz est par nature désorganisée, volatile et friande d'un nouveau buzz; le micro-crédit ne s'est pas imposé par le buzz mais par une organisation;
    - courra-t-elle encore ainsi? Combien de fois faudra-t-il pour que cela n'amuse plus, ou que cela suscite un haut-le-coeur?

    Vous êtes plus optimiste que moi sur cet exemple, je ne crois pas un instant à sa valeur hors du coup de pub et des félicitations de ses proches et des médias complaisants. Enfin, elle a eu son quart d'heure de célébrité, le buzz est fait pour cela...

  • Je dirais même que faire ça sans soutien, sans organisation, sans préparation (il apparaît dans l'interview que c'est une initiative purement personnelle), est de l'ordre du narcissisme et de la bonne image d'elle qu'elle s'invente. Je n'y vois rien d'autre qu'un selfie moral...

  • Un selfie moral !
    WoW et tout ça grâce à ses règles.
    On vit vraiment une époque formidable !

    Je n'ai pas dit que j'étais optimiste, mais seulement que j'espère.

    Ne pensez-vous pas qu'une marque de produits ad-hoc et en mal de publicité va saisir la balle au bond ? Je m'imagine parfaitement une campagne type "bonne conscience".
    Nous ne connaissons pas les traditions d'Inde ou d'ailleurs concernant les règles. Il doit y avoir beaucoup de combines, car les femmes ont dû se débrouiller à travers les âges.
    Il pourrait bien sûr y avoir de vrais problèmes. De plus, si ces femmes pouvaient apprendre à utiliser des tampons, je pense que leur vie en serait facilitée ( même si cela demande une certaine discipline et beaucoup d'hygiène.)
    En ce qui concerne les couches des bébés, j'ai souvent vu à la télé que les petits enfants se baladaient les fesses plus ou moins nues et s'en passaient donc. Vu de chez nous, il y a des problèmes de propreté de la voie publique, mais c'est nettement moins coûteux et plus écolo ;-)))

  • :-)))

    Ah ben, une rapide recherche sur le net montre que cela existe depuis au moins 2012:

    "Le déclic pour Arunachalam Muruganantham a été d'entendre sa femme lui dire que si elle achetait des serviettes périodiques elle n'aurait plus de quoi acheter du lait. C'était donc pour cela qu'il la voyait récupérer des morceaux de tissu dont il ne savait pas ce qu'elle faisait. Ainsi a-t-il eu l'idée d'essayer d'inventer une serviette à bas coût, que des centaines de milliers de femmes en Inde pourront désormais acheter."

    www.levif.be/actualite/insolite/un-indien-invente-la-serviette-hygienique-low-cost/article-normal-165961.html

    Kiran aurait dû se renseigner... :-( Zéro pointé, confirmation du selfie moral et de la crise de narcissisme adolescente dont le net raffole.

    Le seul point où on pourrait lui donner raison est d'inciter les indiennes à les utiliser davantage:

    "Une enquête de 2011 citée par la BBC révèle que seules 12% des Indiennes utilisent des serviettes hygiéniques, pour des raisons de coût et de coutumes. Et comme le rapporte la BBC, «les femmes qui utilisent des linges sont souvent trop gênées pour les faire sécher au soleil, ce qui signifie qu’ils ne sont pas désinfectés. Environ 70% de toutes les maladies affectant l’appareil reproducteur en Inde sont causées par une mauvaise hygiène menstruelle –également susceptible d’affecter la mortalité maternelle»"

    www.slate.fr/life/84553/femmes-regles-inde-arunachalam-muruganantham

    Il semble que les raisons des infections ne soient pas le manque de protections, fussent-elles en coton, mais le manque d'hygiène au séchage pour des raisons culturelles – que je n'ai jamais entendues en Europe du temps d'avant les protections industrielles.

    Je doute qu'une action individuelle en Europe ait une grande influence en Inde. Mais après tout peut-être que les indiennes ont besoin de modèles occidentalisés...


    Pour ce qui est de la pub, j'ai vu Always faire une campagne sur le thème "Pas comme une fille". J'hésite à en faire un billet. On interviewe des filles ados et pré-ados et on leur demande de courir "comme une fille": elles courent donc bêtement. Bref, les filles sont conditionnées à se voir victimes. Résultat de cette campagne: environ 3/4 des ados qui l'ont vues estiment que la société les freine.

    Si c'est pas du matraquage! Comme ça elles achèteront Always plus tard et iront manifester seins nus... Et ne trouveront jamais d'homme assez stupide pour les épouser, sauf les immigrés...

    Bon, on peut parler de comment les garçons sont freinés par la société... Houlàlà, trop vaste sujet!
    :-D

  • Pour les couches de bébé, j'ai aussi vu cela en Afrique. Ils sont fesses nues, il y a quelqu'un qui ramasse et jette directement dans la nature. Les villages sont très propres, plus que nos villes. Et ils sont vite éduqués à ne pas faire n'importe où, d'ailleurs les enfants ont rapidement une pudeur sur cela.

  • hommelibre

    Je vous ai parlé discrètement de médecine psychosomatique laquelle ne part plus du symptôme en direction de l'aval (quoi faire, quels médicaments, interventions, chimio ou rayons mais part, cette médecine, en amont: saignement, pourquoi?

    Effarée par les déjections coutumières sur les évangiles je reprends brièvement le récit de la guérison d'une femme qui souffrait d'un saignement évoquant des menstrues.
    Cette femme avait consulté les spécialistes de l'époque.
    Jésus n'est pas parti en aval.
    Mais s'est retourné vers elle: le saignement a immédiatement cessé.
    Excuses: pour essayer de comprendre... A Lourdes (d'où mes excuses)! une femme souffrait d'un lupus au visage (voir, par Davier, un livre sur Lourdes). A Lourdes, enfin, cette femme (Davier) est-il raconté suit toutes
    les cérémonies sans aucun résultat. Une dernière nuit à Lourdes. Elle fait un rêve. Une femme s'approche d'elle en lui parlant doucement, gentiment.
    A son réveil, ne se doutant de rien, en faisant sa toilette elle constate que la peau de son visage est belle et nette comme celle d'un bébé.
    Il y a eu "rétablissement" relationnel. De même, si Jésus et cette femme malade ne se connaissaient pas, rétablissement transférentiel.

    Maintenant, il me faut un instant parler de moi.

    C'est un témoignage bref. J'ai connu non un lupus mais une sensation de brûlure cuisante, sans soulagement, au visage ainsi qu'un problème de saignement. Deux guérisons concernant ces "problèmes" sans aucun soin. il y a de cela environ quarante-cinq ans sans la moindre rechute. Les études, recherches ainsi que rencontre ou séminaire qui s'ensuivirent me permettent d'affirmer que c'est bien par transferts (rétablissements transférentiels) que s'expliquent ces guérisons-cautérisations non du corps en premier lieu mais du cœur et je ne puis que recommander la lecture d'un livre de Guy Corneau: La guérison du cœur, J'AI LU Psychologie

    Au moment de ces rétablissements ce livre n'avais pas paru, loin s'en faut.

    Parler comme je viens de le faire de moi n'est pas un but mais un moyen.
    Au service d'autrui et qui voudrait stimuler nos bons médecins.

    Mais aussi redire à quel point certains hommes (sans oublier les femmes) sont "blessants": or quoi de mieux qu'une "bonne" blessure pour provoquer un "bon" saignement ainsi qu'une perte d'énergie et d'équilibre?!

  • "le manque d'hygiène au séchage pour des raisons culturelles – que je n'ai jamais entendues en Europe du temps d'avant les protections industrielles."

    Ben moi, oui. Car ma mère m'a initiée aux protections en coton lavable, parce qu'elle trouvait les serviettes jetables moins bien que ce qu'elle-même avait toujours utilisé ( avec des grosses épingles de nourrice) et j'avais pour consigne de ne pas les faire voir au séchage. Il fallait absolument éviter que la famille sache, quand est-ce que j'étais "indisposée". Je sais que chez mes copines, ce stade était dépassé et qu'elles ne vivaient pas la même chose.
    Je peux donc facilement imaginer, qu'en Inde ce séchage en public soit tabou, encore de nos jours.

    L'intérêt de cette discussion réside dans la passation en revue de nos idées préconçues ( pas dans un sens péjoratif, mais dans le sens : ce que nous pensions avant aujourd'hui). Ces photos perturbantes ont au moins un petit mérite.
    Je ne sais pas, si les Indiennes ont absolument besoin de modèles occidentaux, mais je ne trouve pas inintéressant qu'elles sachent qu'il existe des solutions. Et cela pour toute situation de la vie courante.
    L'idéal étant de trouver des solutions locales, à partir d'un éventuel modèle occidental, comme la serviette low-cost.
    On pourrait peut-être s'en inspirer, afin de réduire le volume de cellulose et autres adjuvants plastifiés jetés dans les poubelles. Il y a une grande réflexion autour des couches pour bébés. Malheureusement, le bilan écologique des couches lavables n'est pas extraordinaire, si on prend en considération tous les facteurs. C'était en tout cas ainsi il y a 20 ans, moment , où je gérais les langes de nos jumelles. Ca m'avait confirmé dans mon choix des jetables. Mais c'était impressionnant : à elles deux, on en était à une douzaine en 24h.

  • Dont acte, Calendula. J'ajoute le séchage discret à ma culture!
    :-)

    Je n'ai pas plus d'infos sur la situation des indiennes à ce sujet, ni sur l'aspect écolo des serviettes fabriquées.
    On peut se dire en effet que toute incitation est bonne, mais si quelqu'un allait gagner le marathon de Bombay (s'il existe...) pour dire: je le fais pour les occidentaux, cela aurait beaucoup moins d'impact que s'il le fait ici. Mais ce n'est que mon sentiment.
    Waow, vous avez lavé les langes de vos jumelles! Bravo Calendula. Ça c'est de l'engagement personnel, et sur la durée.

  • En y pensant encore je réalise que moi aussi j'ai pratiqué et je pratique le séchage discret: je n'aime pas que mes slips fraîchement lavés sèchent au vu de tous.

    En réalisant cela je peux comprendre que des femmes n'aiment pas exposer leur tissus ou que des hommes leur parlent de leurs règles – sauf compassion quand elles posent problème.

    Comme quoi cet échange s'avère instructif et utile.
    Mais le sujet est à cheval sur l'intimité et l'intérêt public puisque cette intimité, dans les deux exemples que je cite, est exposée.

  • Oui, tout cela est intéressant mais le plus important est souligné par hommelibre dans la présentation. Nos féministes mettent ce genre de bêtises dans la tête des femmes en désignant un adversaire virtuel : le pouvoir patriarcal. Et, pendant ce temps, elles ne vont pas revendiquer une meilleure vie. On est vraiment descendu bien bas. Et merci pour l'humour. J'ai bien rigolé.

  • Non ! J'ai utilisé les "pampers" jetables, justement parce que le bilan n'était pas concluant pour les lavables.

    Ce que j'ai préféré dans tout cet échange, c'est l'histoire de Arunachalam Muruganantham.
    Voilà justement un homme, qui a tout mis en oeuvre, en risquant l'ostracisme, pour résoudre le problème des femmes. Il n'est pas machiste pour deux sous.
    Son histoire mériterait un film, c'est un scénario parfait. Peut-être pas d'un film à la Bollywood, mais l'histoire est parfaitement imaginable dans l'ambiance d'un film indien génial du nom de "The Lunch Box" , ou aussi "Le mariage de la mousson". Les deux montrent le choc entre la modernité et la tradition avec beaucoup de tendresse et de l'humour.

  • Le mooncup est une belle invention.
    Cela se vide aux toilettes, se rince au lavabo et se replace.
    Ne prend quasi pas de place puisque souple et pliable pour le voyage.

    Mais c'est vrai que c'est un peu chère pour l'Inde

    http://www.sesi.org.uk/Mooncup-Ltd-Mooncup-size-B-smaller

  • Intéressant Aoki! Intéressante découverte.
    J'ai trouvé cette présentation :
    www.metronews.fr/info/regles-la-coupe-menstruelle-mooncup-petit-mode-d-emploi/moey!pGsUWCdguoLTU/


    Cher oui. A voir l'objet cela devrait pouvoir être fabriqué pour beaucoup moins, surtout en grand nombre. Plus un coup de pouce d'un sponsor?
    Merci pour cette info.

  • J'ai croisé des femmes dans mon entourage qui l'utilisent au moins depuis 7-8 ans en arrière. C'est pas de la dernière pluie.
    Je crois que dans les générations qui vivent encore des règles c'est déjà bien connu. Peut être pas assez.

    La cherté provient peut être de sa matière en silicone chirurgical ?

    Voilà une description plus longue d'une utilisatrice conquise et enthousiaste

    http://anissina-turelle.com/zoom-sur/coupe-menstruelle/7-la-coupe-menstruelle-mooncup-lunacup-ladycup-co

  • Peut être que ONU femme peut faire quelque chose avec l'argent qui dépense pour les conférences et autres, elles peuvent en fournir des protections hygiéniques.

  • Je crois que l'ONUFem est plus occupée à alimenter la victimisation qu'à apporter ce genre d'aide pourtant bien utile.

  • +1000000, l'Onu est occupée à faire des femmes du Tiers Monde ce que les dirigeants occidentaux ont fait aux leurs.

  • Heureusement que la phrase idéologique ,les nanas faut souffrir pour être belle ne s'entend plus
    Elle en aura fait des victimes .Elle condamna nombre de donzelles encore très jeunes à accepter n'importe quoi
    Du moment que la régle était respectée et connue des hommes pourquoi auraient -elles eut honte d'imiter les plus âgées et ce dès leurs premières menstrues ?
    comme quoi il faut être très prudent au niveau éducatif ,ne pas dire n'importe quoi et surtout ne pas tout interdire non plus
    Souffrir pour être belle. phrase tendance qui aura été à la source de nombreux problèmes et pas seulement dans le domaines de le sexualité

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