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Racisme : Nadine Morano était déjà condamnée en 1950

Vous me direz: comment est-ce possible? Elle est née en 1963! Oui, oui, en 1963. Mais je maintiens en précisant: ses propos ont été condamnés en 1950. Pas par Nicolas Sarkozy et Les Républicains mais par l’Unesco. Précisément le 18 juillet 1950.

 

racisme,race,unesco,morano,gauche,shoah,Le renversement moral

 

C’est à cette date que l’Unesco a publié sa première déclaration visant à condamner le racisme au moyens de données scientifiques, et proposant l’abandon du mot race au profit de la notion d’ethnie. Pourquoi cette volonté de contraindre la langue pour des raisons scientifiques? Une langue n’est-elle pas le produit de nombreux paramètres dont l’usage se fait et se défait de soi-même au fil du temps?

 

Les experts qui ont écrit cette déclaration pour l’Unesco, et dont Claude Levi-Strauss faisait partie, ont été les témoins d’un moment historique très précis. Le monde entier avait pris connaissance de l’horreur de l’Holocauste. On savait comment, autour du concept de race, il avait été possible de planifier, organiser sans état d’âme, réaliser, la quasi-extinction d’un peuple entier.

 

Le choc moral fut inouï. Les consciences étaient renversées. Les témoignages et les images avaient changé la face de la guerre et du monde. On savait jusqu’où des hommes, descendant pourtant d’une longue civilisation et d’une riche culture philosophique, pouvaient aller dans l’horreur. Et à défaut de comprendre ou d’assimiler, sidérés par ce qui semblait ne plus pouvoir porter de nom, on se disait: plus jamais ça!

 

 

racisme,race,unesco,morano,gauche,shoah,L’antiracisme institutionnel

 

Au début les arguments de l’antiracisme étaient fondés sur la biologie. La première affirmation tenait compte des connaissances génétiques d’alors qui constataient le peu de différence entre les humains, ainsi que leur interfécondabilité:

 

– l’espèce humaine est une, et que tous les individus humains appartiennent à la même espèce.

 

Le non-scientifique s’interroge toutefois. Comment expliquer les différences visibles si nous sommes tous mêmes biologiquement? Comment expliquer les couleurs de peau, les caractéristiques des visages et de la pilosité en particulier? Noirs, jaunes, blancs, ne se ressemblent pas vraiment et les différences entre ces groupes sont plus importantes visuellement que les différences entre les individus d’un même groupe.

 

En réponse à cela un autre argument biologique est avancé:

 

– « Tous les hommes sont issus vraisemblablement d’une même souche: les différences qui existent entre les divers groupes humains sont dues au jeu de facteurs évolutifs de différenciation, tels que la modification dans la situation respective des particules matérielles qui déterminent l’hérédité (gènes), le changement de structure de ces mêmes particules, l’hybridation et la sélection naturelle ». Dans cette vision non essentialiste mais évolutionniste, les conditions environnementales jouent un rôle important.

 

 

racisme,race,unesco,morano,gauche,shoah,La xénophilie comme héritage

 

Il ressort de cela que les caractères biologiques différents sont le résultat non de groupes biologiquement différents mais d’éloignements temporaires de groupes entre eux. On ne peut faire de ces différences des caractères essentiels, fixes, ni en tirer une quelconque observation quant aux qualités morales et intellectuelles des groupes. L’antiracisme institutionnel affirmait l’universalité de la nature humaine et l’égalité fondamentale entre tous les humains.

 

C’est à partir de cette déclaration que la notion de différence devint suspecte. Depuis 1950 les générations se sont transmis cette sidération causée par la Shoah. L’esprit s’est figé. Parler de race était Le Mal. De race mais aussi d’ethnie, donc de groupes, donc de différences, d’étrangers, d’immigration, entre autres. Vouloir réguler l’immigration, par exemple, était devenu en France et en Suisse, au mieux de la xénophobie, au pire un avatar du racisme. 

 

La gauche s’est particulièrement emparée de l’antiracisme. Elle s’est placée en détentrice de la bonne morale, du Bien, et a dominé intellectuellement le paysage moral européen pendant des décennies. Elle a même inversé le racisme sans rien dire, toujours en surfant sur la sidération émotionnelle qui avait gelé les neurones de nombre de politiciens. Elle s’est lancée dans une croisade xénophile: tous les étrangers sont biens et bienvenus, et dire le contraire c’est mal. Ouvrons nos portes, nos usines, donnons le corps de nos femmes aux étrangers pour montrer combien nous les aimons, et donc combien nous sommes bons et bienveillants. Nous sommes Le Bien. Au mépris de nous-mêmes si besoin.

 

 

racisme,race,unesco,morano,gauche,shoah,Détruire le père

 

Le terme de race était devenu la cause de la guerre. Le supprimer allait changer les humains et extirper d’eux la cause de la haine. Le mot aurait généré la chose.

 

Ce mot, coeur maudit de l’Holocauste, avait été utilisé par des générations de politiciens hommes en Allemagne et ailleurs en Europe. Ce sont ces hommes que l’on a vu en première ligne dans les groupes nazis et fascistes. Ce sont eux qui furent au pouvoir. Eux dont Hitler fut une icône, icône du Mal absolu. Le Mal était homme, mâle, mec (... et blanc).

 

Retirer le mot race du vocabulaire ne suffisait donc pas. Il fallait aussi retirer toute légitimité à la partie de l’humanité que l’on avait vue en première ligne et à qui l’on attribuait la responsabilité du Mal. La destruction du masculin commença alors. Le père, géniteur de cette humanité maudite, monarque supposé de la famille, écraseur supposé de femmes, devait être rabaissé, privé de tout ce qui en faisait une figure emblématique.

 

Le féministes des années 1950 et 1960 ont bien vu la faille où s’engouffrer. Les hommes, le masculin, sont dénoncés comme la cause des guerres, de la souffrance, du supposé esclavage des femmes et de leur victimisation universelle. Plus personne n’osait questionner les victimes. Pendant des décennies la société tout avalé de cette éjaculation féministe. On a piétiné le masculin avec une contemption enragée. On a tué le père (sauf que pour tuer le père il fallait aussi tuer la mère, mais c’est une autre histoire).

 

 

racisme,race,unesco,morano,gauche,shoah,L’échec

 

La gauche, gardienne supposée du bien, ne pouvait qu’emboîter le pas et se grossir de cohortes d’hommes culpabilisés par la guerre, refusant d’être pères, d’être mecs, s’autoflagellant publiquement pour leur supposée ignominie en tant que groupe supposément dominateur, et donc forcément culpabilisés devant les femmes. Les femmes allaient être l’avenir de l’Homme et faire de la politique autrement. On leur donnait tout. Les hommes culpabilisés d'être hommes perdaient leurs repères.

 

On sait que ces idées antiracistes et de la politique autrement furent un échec. Ce n'était pas le mot race qui créait la guerre ou le racisme. Le génocide du Rwanda, en particulier, a montré qu’il n’y a pas besoin du mot race pour qu’un groupe en élimine un autre, et que les femmes, très actives dans ce drame, savent aussi bien que les hommes planifier et accomplir un génocide.

 

On verra dans un autre billet comment l’antiracisme a été le cheval de Troie pour une démolition en règle de notre fierté européenne, en particulier par SOS Racisme.

 

Entre 1950 et 1990 environ la société occidentale a perdu le repère masculin en voulant gommer le mot race. Aujourd’hui l’on ouvre grand les portes à des hommes venant de groupes culturels très différents qui portent sur nous, femmes et hommes, un regard peu amène.

 

Sommes-nous capables d’en finir avec la sidération qui nous a figés et de revenir en arrière sur nombre de croyances et attitudes auto-mutilantes?

 

 

 

Catégories : Philosophie, Politique 30 commentaires

Commentaires

  • Entendu ce matin Axel Kahn sur RTS prétendre qu'il y a un continuum chez les humains du nord au sud en observant la couleur de la peau...
    Moralité : tous les grands hommes ne disent pas par essence des choses sensées...
    En fait, que les scientifiques actuels interrogés tous les jours par nos organes de propagande le veuillent ou non, on distingue cinq grands groupes humains différentiés génétiquement. Un papa et une maman pygmée ne vont pas avoir un géant viking pour fils, que ces grands scientifiques le veuillent ou non...
    Autrefois, on appelait ces groupes "races". C'est mal vu par l'idéologie dominante. Parce que cela impliquerait selon ses tenants forcément une hiérarchisation, une supériorité de l'une sur l'autre. Ces gens sont simplets, voilà le problème...

  • Oui, simplets. Cette affirmation que différence implique automatiquement hiérarchisation est bien leur problème. Ils projettent peut-être sur les relations de groupe de possibles problématiques qui leur appartiennent. Il n'y a pas de hiérarchisation automatique ou naturelle. Ce sont les humains qui les créent.

    Il faut appuyer sur ce point pour dissoudre l'amalgame (pour le cas c'en est un) entre différence et subordination.

  • Dire qu'il n'y a pas de race parce que nous sommes interféconds et donc de la même espèce est un non-sens. Nous sommes interféconds et de la même espèce, c'est un fait. Mais ça ne signifie pas pour autant que nous sommes de la même race. Ce sont deux notions biologiques différentes. Pour prendre le cas des chiens par exemple, un berger allemand et un chihuahua sont interféconds (sur le plan biologique, mais il est vrai que leur différence de taille est un obstacle à leur sexualité) et donc de la même espèce. C'est même vrai avec un loup. Mais il est évident qu'ils ne font pas partie de la même race pour autant. Il en va de même pour toutes les espèces. Tous les groupes différenciés au sein d'une même espèce sont appelés des races.

    Ces dernières années, on a découvert que les populations descendant de celles qui ont rencontré les Neandertahliens après leur sortie d'Afrique ont une faible part d'ADN de Neandertahl. Ce qui signifie que Sapiens et Neanderthal font bien partie de la même espèce puisque leur interfécondité est maintenant prouvée. Et il s'agit donc bien de deux races d'une même espèce.

    Mais on a rapidement désactivé le risque présenté par cette découverte en précisant que ce reliquat venant d'une autre race humaine n'avait aucun impact sur les humains actuels. Pourtant il est évident qu'elle tranche radicalement avec l'affirmation selon laquelle tous les humains actuels ont un ADN identique et même l'annule ! En plus, il est remarquable de constater que la grande majorité des populations concernées sont blanches alors que l'humain d'origine est noir. Ca devrait en tout cas suffir pour faire des études supplémentaires, mais tout porte à croire que ce sont des études interdites...

  • Ces études existent Kad, je les mentionnerai prochainement. Elles dérangent bien sûr. Le fondement biologique de l'antiracisme n'est pas la meilleure défense. La reconnaissance de légalité dans la différence est politique et culturelle. C'est à cela qu'il faut travailler, y compris en acceptant de tenir compte de ces différences quand c'est nécessaire et pour le bien général.

  • @Kad,

    Votre réflexion a sa logique, mais je me demande quel est l'intérêt final des recherches qui aboutiraient à la conclusion qu'il y a plusieurs races humaines ? Au moment, où je vous écris, j'ai l'impression que ce mot ne change rien aux réalités. On peut se reproduire entre ethnies différentes, et les gens le font. Avec ou sans le mot race, avec ou sans un discours scientifique.
    Lorsqu'on nous à "prouvé" qu'il n'y avait pas de "races", donc qu'il y avait plus de variantes à l'intérieur d'un groupe de personnes de même couleur de peau donnée, qu'entre deux individus de couleurs de peau différentes, c'était dans le but de démontrer qu'on avait tort de se focaliser sur l'aspect extérieur. Il s'agissait en quelque sorte de dédramatiser la couleur.
    Cela n'a pas permis de résoudre les problèmes historiques, les différences culturelles et éducatives, les décalages multiples entre les différentes régions ou les continents.
    Ces différences sont bien plus difficiles à gérer que la couleur de peau.
    Si j'ai un voisin "blanc" qui n'a jamais habité en immeuble, qui n'a pas appris à penser aux autres, parce qu'il vient d'un milieu rural, où il avait tout l'espace pour vivre à sa guise, je peux avoir plus de peine à cohabiter avec lui qu'avec un citadin discipliné d'une autre couleur de peau.
    A ce même sujet : j'ai toujours pensé que B. Obama a réussi à devenir président, parce qu'il avait été élevé par une famille de culture "wasp". Il connaît tous les codes, ce sont les siens ! Il lui a été reproché de ne pas être vraiment un représentant des Afro-américains, en revanche, son épouse est considérée comme l'étant.

    Il se peut qu'une personne qui utilise le mot "race" soit moins condescendante que quelqu'un qui l'évite soigneusement.

    La recherche sur le génome humain est certes en transformation perpétuelle. Pendant longtemps, on a totalement exclu le croisement avec les Néandertaliens et voilà que le contraire a été prouvé. Je crois que pour beaucoup de personnes, c'est un peu vexant, ça dérange, tout comme notre parenté lointaine avec les primates.
    La science n'a pas à être confortable, elle n'a pas à prouver des trucs qui nous conviendraient ou pas. Elle n'a pas non plus à nous imposer des diktats quant à l'usage du vocabulaire, au choix de chaque mot.
    C'est le ton qui fait la musique.

  • Tant mieux s'il y a des études, mais je doute qu'elles reçoivent beaucoup de crédits. En tout cas, moi je trouve l'idée que ce qui donne sa prétendue supériorité à la race blanche soit de l'ADN de Neanderthal, prétendu inférieur, vraiment très amusante. J'aimerais bien que ça soit vrai ça renverrait au placard toutes les théories racistes. :)

  • Interventions toutes très intéressantes, mais le problème n'est plus vraiment celui des races, mais celui du "racisme". Or cette notion est en fait largement en dehors du contexte ancien des races humaines et elle aurait dû changer de nom depuis longtemps; mais pour quel autre terme?
    Comment appeler une discrimination (il faudrait ajouter "négative") fondée sur presque n'importe quoi, au nom de laquelle on juge (ou faint de juger souvent, lorsque cela nous arrange) d'autres personnes ou groupes de personnes comme inférieures d'un point de vue intellectuel, esthétique ou autre, alors qu'il s'agit souvent de perpétuer des avantages sociaux et économiques acquis par sa propre personne ou son propre groupe ?
    Tout cela, faut-il ajouter, de manière inconsciente, comme beaucoup de processus qui impliquent notre jugement.
    Il n'est donc pas étonnant que, comme cela a été dit plus haut, certains en viennent à penser que le mot induit la chose. Une des raisons pour lesquelles cette interprétation est favorisée par la gauche, est évidemment que, si elle dit vrai, elle donne prise à l'éducation (appelée dans ce genre de cas "ré-éducation dans les régimes extrêmes), alors que la droite favorise traditionnellement les thèses se rattachant à l'idée de "nature", plus fondamentale et invariante.
    Le plus simple est probablement de laisser se faire ce glissement du terme de "racisme" vers tout ce qui discrimine ce qui déplaît et favorise ce qui plaît sans s'appuyer sur des données aussi objectives que possible. Quant au terme de "race", il pourrait continuer son existence, ne serait-ce que dans le cas des races animales crées par l'homme.

  • Calendula, l'intérêt de la science c'est la connaissance de la vérité. La vérité n'a ni couleur politique, ni religieuse, ni ethnique. Elle est seulement la vérité. Après on en fait ce qu'on veut.

  • @Kad,

    Le concept de vérité est tellement compliqué ! Je dirais qu'il faut toujours laisser une petite marge au doute.
    Lorsque les scientifiques ont déclaré que Homo sapiens n'avait pas pu se reproduire avec des Néandertaliens, ils étaient persuadés d'être dans le vrai. Heureusement qu'on a continué à chercher et comme vous, j'espère qu'il n'y a pas de limitations aux recherches en cours.
    Je me souviens très bien de l'époque , où "la vérité" était l'incompatibilité génétique entre Néandertal et Sapiens. Je venais de dévorer les cinq premiers tomes de " Les Enfants de la Terre" de Jean Auel. Ses hypothèses à ce sujet étaient invalidées par la science, mais je m'en fichais, j'avais adoré la fiction. Je savais que ces romans permettaient de guigner un peu dans un monde perdu, de s'imaginer des fragments d'un possible passé.

    Et voilà que la vérité scientifique a été modifiée.

    En tant que "littéraire", ça me fait un peu rire, car de nos jours, il est clairement plus prestigieux d'être scientifique.
    Est-ce que cette prépondérance nous rend tellement plus équilibrés et heureux ? Poser la question n'est pas y répondre.
    Je pense être bientôt à ranger sur le rayon des Néandertaliens et ça ne me dérange même pas !

  • Mère-Grand:

    la théorie socio-culturelle (éducation) est plus prisée par la gauche, mais Madame Vallaud Belkacem n'a courageusement (...) pas pris ses responsabilités de ministre sur le voile, renvoyant les problèmes aux seuls directeurs d'établissement sans support central de l'Etat...

    Je partage avec la droite le fait de rechercher l'élément naturel qui fonde au-delà des controverses. Difficile car il peut aussi y avoir des préjugés et des biais. Par exemple une réaction naturelle de distance et d'apprivoisement face à un inconnu peut aussi être détournée en véritable rejet, voire être la projection d'une problématique inconsciente personnelle. Rien n'est totalement "pur" ou "innocent", mais pour avoir longtemps travaillé avec le corps je lui donne un peu plus d'authenticité qu'à la morale de comportement trop faite pour se conformer au groupe. La culture est aussi très utile, mais je dirais dans un deuxième temps, après que l'on ait reconnu la posture naturelle.

    Je prend parfois référence sur l'individu et le corps pour voir qu'est-ce qui se passe là, avant que le moi social n'influence notre comportement. Il faut aller chercher le corps dans les tripes, ressentir les émotions physiquement, pour être en accord avec une réalité non partisane, naturelle. Ensuite, selon le besoin on peut donner un prolongement ou un autre à ce basique corporel.

    Cela me fait d'ailleurs dire qu'il est assez logique que la gauche soutienne davantage la théorie du genre, puisqu'elle donne tout au socio-culturel et elle évacue le corps dans la construction, chose bien pratique pour éviter certaines questions. Mais le corps revient, tôt ou tard. Mieux vaut l'apprivoiser avant qu'il ne se révolte. Le décalage entre le corps et la culture peut, à mon sens, produire des réaction extrémistes, par défoulement du refoulé.


    Sur votre réflexion à propos de race ou de discrimination, c'est bien la discrimination (négative) qui pose problème, et en effet on la trouve partout, dès qu'un groupe est groupe, et même chez les individus. Mais il faudrait définir quel cadre on donne socialement à cela. Car le fait qu'un "grand" se sente supérieur à un "petit" est assez normal. Cela fait partie d'une affirmation temporaire et se tasse un jour. Mais en attendant le grand passe devant. Voudrait-on éduquer le grand à toujours laisser la place au petit? Mais alors quel intérêt de devenir grand?

  • Calendula,

    L'intérêt de la recherche n'est pas toujours visible immédiatement. Un chercheur cherche, même sans application pratique immédiate.

    Intéressant, oui, de voir que les dogmes scientifiques évoluent et parfois changent complètement. Au point de vue de l'étude des groupes, on ne peut à mon avis séparer le biologique du politique. Le nazisme n'avait rien prouvé scientifiquement, toute sa théorie raciale était politique.

  • Caluenda, pour moi la vérité n'est pas un concept. La vérité est unique. Par contre la connaissance de la vérité est variable et peut évoluer dans le temps. La compatibilité génétique rejetée par à peu près tous les scientifiques jusqu'à récemment, c'était une théorie. Elle a été réfutée désormais. Par contre la compatibilité génétique n'est plus une théorie, elle est prouvée. Donc c'est une vérité.

    La connaissance peut en effet évoluer. Souvent les théories scientifiques n'en sont pas réellement car elles sont largement inspirées par des idéologies. Par exemple, j'ai toujours considéré que l'histoire de la fin de Neanderthal telle qu'elle nous a été présentée lorsque nous étions à l'école était une théorie raciste. On nous expliquait que Neanderthal a disparu parce qu'il a été supplanté par homo sapiens, espèce qui lui était supérieure. On disait aussi que, moins intelligent, il a beaucoup moins bien su s'adapter aux changements climatiques de l'ère glaciaire. Mais on sait maintenant que Neanderthal était assez raffiné, qu'il pratiquait l'art et la religion, et qu'il était sans doute beaucoup moins idiot qu'on le disait avant. La théorie dominante, privilégiée par une idéologie racialiste, vole en éclats.

    Bien entendu, le racisme anti-Neanderthal passe beaucoup moins mal que les racismes actuels, puisqu'il ne blesse personne de vivant. Mais il n'en demeure pas moins que c'est l'idée de la prédominance de Sapiens qui est la cause de la négation sans preuve de la compatibilité génétique des deux races.

    Aujourd'hui, la découverte de l'interfécondité de Sapiens et de Neanderthal remet de nombreuses théories à caractère idéologique en question. Et cela que ces théories soient racistes ou anti-racistes. D'une part il remet en question la théorie de la disparition de Neanderthal, puisque Neanderthal n'a pas vraiment disparu, mais il est en nous ! Il remet en question le racisme anti-Neanderthal, puisque ce racisme deviendrait un auto-racisme. Tout comme la prétendue suprématie de la race blanche, puisque l'homme blanc a beaucoup plus de Neanderthal en lui que le noir et pourrait donc être considéré comme un "batard". (en référence au batard canin) Et finalement il annule aussi le dogme anti-raciste qui veut qu'il n'y a qu'une seule race humaine, puisque des différences raciales génétiques sont découvertes.

    Je pense que cette dernière remise en question est la cause d'un rejet complet de la théorie de l'homme blanc venant du croisement avec Neanderthal. C'est bien dommage car c'est par la connaissance qu'on fait reculer tous les dogmes. Si le racisme n'existait plus, alors l'anti-racisme disparaîtrait lui aussi.

  • "Lorsque les scientifiques ont déclaré que Homo sapiens n'avait pas pu se reproduire avec des Néandertaliens, ils étaient persuadés d'être dans le vrai."

    Il faut le répéter sans cesse, si c'est nécessaire, et c'est souvent nécessaire même pour les scientifiques, surtout ceux qui n'ont pas fait de philosophie des sciences, qu'il n'y a pas de vérité scientifique au sens absolu.
    Cela dit, un grand nombre d'hypothèses scientifiques se sont avérées, au fil du temps, tellement solides, que dans le langage ordinaire on a fini par les considérer comme des vérités: plus personne ne conteste, par exemple, le fait que la Terre tourne autour du Soleil.
    Par contre, en ce qui concerne d'autres théories scientifiques, plus complexes à prouver il est vrai, les discussions continuent entre scientifiques de bonne foi: ce que l'on a nommé le darwinisme, par exemple, a subi de nombreux affinements et la théorie du Big Bang, qui recueille une majorité de suffrages n'est jamais présenté comme une Vérité, mais plutôt comme une vérité (c'est-à-dire une vérité transitoire tant que d'autres hypothèses ne recueillent pas autant d'approbations).
    La "petite marge de doute" que vous évoquez et souhaitez existe donc largement chez tout scientifique sérieux, qui a été formé à la méthode scientifique et à ses limites, et qui n'est pas à confondre avec un technicien ou un ingénieur qui applique le résultat de certaines recherches scientifiques de base pour en faire des applications, souvent utiles, parfois danseuses, mais généralement souhaitées et bien accueillies par le public.

  • "Je partage avec la droite le fait de rechercher l'élément naturel qui fonde au-delà des controverses."
    Le fait de chercher à fonder ses jugements et ses comportements sur ce que vous appelez "élément naturel" me semble être conforme à ce que fait la science. Lorsqu'il s'agit de comportements humains il faut pourtant reconnaître que la science n'est pas ou n'est pas encore suffisamment capable d'asseoir ces comportements sur des bases solides.
    Les neurosciences, notamment, s'efforcent de le faire avec un certain succès, mais elle n'est pas, et ne sera heureusement jamais, capable de définir ce qui est un comportement, sans parler, d'une pensée juste … et bonne.
    Si cela était possible un jour, nous aurions réduit l'humanité à un ensemble de "robots" capables d'interagir pour le mieux de l'ensemble, pour autant que, comme cela s'est déjà vu dans les récits de science fiction dès les années '50, ces robots ne finissent pas eux-mêmes par adopter des comportements humains en raison même des nécessités de leur survie en société.
    L'exemple que vous donnez de la "réaction naturelle de distance et d'apprivoisement face à un inconnu" me fait penser aux travaux de Desmond Morris (le Singe Nu et autres ouvrages), qui s'est justement penché sur les différences culturelles qui fondent certaines réactions de peur ou de rejet (ou le contraire) des hommes entre eux.
    On est là dans un domaine qui confronte justement ce qui paraît à première vue être une donnée scientifique issus de la biologie (distance de fuite, etc.) avec des accommodements culturels qui font l'objet d'une science des comportements, tels que l'anthropologie culturelle.
    Lorsque j'ai mentionné ce qui politiquement relevait souvent de la droite ou de la gauche, je pensais à une tendance générale incarnée dans l'idée que les être sont ce qu'ils sont, de naissance, idée qui a donné naissance à le dérive du QI tel qu'il était utilisé dans l'armée américaine (voir Stephen Jay Gould, La Mal-mesure de l'homme) et certainement encore aujourd'hui dans bien des circonstances. A quoi s'oppose, pour simplifier et donc caricaturer, la tendance à considérer les individus "déviants" comme des victimes de la société, donc innocents et récupérables par l'éducation. Education qui pouvait aussi faire abandonner à une société entière (voir Union soviétique et Chine) ses croyances religieuses, dénoncées comme superstitions, et cela grâce à un conversion scientifico-politique".

  • Kad, ce développement sur Neandertal est bienvenu. Oui, il y a eu longtemps une forme de racisme envers cet être "inférieur" à Sapiens. Les découvertes sur Neandertal que vous citez sont remarquables sur son humanité, son art, etc. Sa disparition formelle laisse le champ ouvert à de nombreuses errances imaginatives.
    :-)

  • Mère-Grand,

    Votre remarque sur la "petite marge de doute" devrait être entendue par les salariés du Giec...

  • @Kad et Mère-Grand,

    Difficile de ne pas être d'accord avec vous !

    " Connaissance" ou " connaissance de la vérité" au lieu de "Vérité" : voilà une bonne piste.
    "Vérité" avec majuscule serait du domaine de la croyance, de la foi. C'est presque un terme religieux.

    Mon bémol : la vérité n'est pas toujours unique. Très souvent elle est unique ( on ne va pas contester la gravité, le système solaire ou l'existence de la dérive des continents) mais elle peut aussi être provisoire. Pas acquise une fois pour toutes.
    Dans notre vie quotidienne, les vérités sont plus compliquées à distinguer. On ne connaît pas toujours l'entier des indices, on a de la peine à savoir quel indice pèse le plus lourd. Il faut apprendre à vivre avec des marges d'incertitude.

  • Vous pourrez aussi errer en imagination quand il y aura une nouvelle épuration ethnique grâce aux théories de la race et de la religion et qu'une "race" humaine aura été éradiquée de la surface de la planète. On ne change pas les gens. On se change soi-même au contact des autres et croyez-moi ou pas, avoir travaillé dans les cuisines pendant trente ans avec toutes sortes d'étrangers, d'avoir voyagé, rencontré et même aimé des femmes de toutes les couleurs, m'a prouvé une chose: nous sommes tous des humains à valeur égale et à la différence culturelle pas si insurpassable que cela. Mais il faut se confronter à cet Autre venu d'ailleurs. Il faut même lui faire l'amour. Et alors on comprend combien nous sommes Un dans la différence. Ne jouez pas avec le feu car il couve et il va bientôt s'allumer comme au pire moment de notre Histoire moderne.

  • D'accord avec vous Mère-Grand: les observations empiriques sur les comportements n'ont pas la force de démonstrations scientifiques indiscutables. Mais enfin il y a quand-même des comportements dont la répétition finit par faire au moins "mode d'emploi" à défaut de faire loi.

    Sur l'approche et l'apprivoisement, je me souviens de mes quelques séjours en Afrique subsaharienne, dans le bush, dans un village loin des villes et des routes. Les petits enfants n'avaient semble-t-il pas encore vu de blanc, et j'ai été dévisagé pendant des heures... Après quelques jours ils s'habituaient. Des sourires venaient.

    Les adultes n'étaient pas forcément heureux de voir un blanc venir partager leur espace. J'ai dû montrer ... patte blanche envers certains, sans entrer dans le détail.

    Ce qui diffère ou change devant nous crée une normale tension d'adaptation. Un bruit plus fort, ou un silence soudain. Mais une rencontre aussi. Avec quelqu'un qui nous ressemble nos éléments cognitifs fonctionnent vite, avec quelqu'un qui ne nous ressemble pas ce peut être plus long. Ce qui n'est pas toujours adapté d'ailleurs: les rencontres ne sont pas toujours bonnes, même avec nos pairs de peau.

    Cela dit je trouve que cette approche naturelle est utile et utilisable. Elle n'est qu'une étape cependant: le réflexe du corps n'est pas une finalité, c'est une alerte et une préparation à l'adaptation, laquelle peut être le produit parfois d'une forme d'instinct, parfois d'une éducation assimilée, parfois d'une réflexion consécutive à l'alerte. Je trouve aussi que cette approche – la recherche d'un fondement naturel aux comportement, avant de les qualifier moralement – dédramatise le discours et le regard sur l'humain. Si un enfant a peur d'un chien, il ne sert à rien de lui dire d'emblée qu'il a tort d'avoir peur et qu'il doit le caresser. On explore d'abord sa peur, on la reconnaît, la laisse s'exprimer, puis on va approcher le chien, montrer peut-être par l'exemple que l'on peut le caresser sans danger. Il y a dans cette approche naturelle non forcément une vérité indiscutable mais au moins une pédagogie.


    Dans le cas qui nous occupe, supprimer la possibilité de certains mots réduit la réponse cognitive qui, elle peut évidemment être bienveillante ou non. Le choix de la bienveillance est d'ordre moral et aboutit à une politique. On ne devrait pas tenter de gommer ce choix en gommant le mot, car c'est ce choix moral qui va ancrer une attitude durable et qui nous fait être responsables de nos comportements.

    L'Unesco a be bonne foi voulu instruire par la science pour faire reculer l'emprise des théories racistes. Mais la science ne suffit pas. L'exploitation ou l'élimination d'un groupe peut être menée hors des critères raciaux et se justifier avec la même violence. La science peut nous éclairer mais elle ne remplace pas l'autodétermination morale.

  • @ Pachakmac: il n'y a pas besoin du mot race pour que le risque soit toujours présent. L'interdit sur le mot ne change pas la chose. Je travaille bien plus à une pédagogie de l'apprivoisement, alors que vous semblez toujours courir après un amour dont on se demande quelle est sa définition et son degré de volontarisme aveugle.

    Reconnaître les différence n'est pas succomber à la tentation de l'épuration. Vous fonctionnez dans le clivage, dans le sophisme d'opposition. Depuis les millénaires qu'il existe des groupes différents, ils ne se sont pas tous épurés les uns les autres. Les guerres sont une chose, le racisme en est une autre. Reconnaître ce qui nous distingue est pour moi une condition du respect mutuel.

    Quand je lis "nous sommes Un", je me demande toujours Lequel... D'ailleurs, n'est-ce pas cette volonté d'être Un qui produit le totalitarisme et ses produits dérivés?

  • OUi. Vous pouvez distinguer les différences mais en faire un rempart contre l'accueil des autres, c'est non. C'est cela que je reproche à nos sociétés hyper policées et conservatrices. Il faut toujours partir du point de vue de la méfiance et jamais de la confiance en ce monde selon leur façon d'envisager nos relations humaines. Je sais bien que la confiance, cela se mérite. D'autre part, je n'ai pas besoin de courir après l'amour. Je le trouve dans les regards, les sourires, les mots des gens, la reconnaissance, mais aussi dans la critique constructive et la différence. Je n'aime pas les frontières car c'est toujours une façon de dire à l'autre: "ici c'est chez moi. Je l'ai mérité. je l'ai gagné. Donc tu n'es pas légitimé à contester mes biens, ma femme, mon territoire". Je suis anarchiste et je le resterai même si cela me coûte plus que la chemise du directeur R.H. d'Air France. C'est comme cela, John. Vous ne pourrez pas me changer ni changer ma façon de comprendre la liberté et la fraternité ni même aimer le combat des femmes pour leur liberté et leur indépendance, donc le féminisme que vous détestez. Je ne me sens pas dans la peau de l'homme castré par la femme. Je me sens bien dans la complicité amicale ou amoureuse que je lie avec elles toutes qui entretiennent des rapports humains avec moi...Me manque seulement un grand amour sur lequel reconstruire ma vie amoureuse. Je ne me presse pas vu ce que j'ai déjà vécu. Et si cela n'arrive plus jamais, et bien tant pis. Ce sera comme cela doit être.

  • "ici c'est chez moi.": c'est, c'est ainsi que cela se passe. De même que l'on apprend aux enfants, aux femmes, aux hommes: mon corps est à moi". Il y a une limite, une frontière. Anarchiste, je pense que moi aussi jusqu'à un point. La liberté m'est si précieuse. Et ce que j'aime c'est de rencontrer des personnes. Les groupes en tant que groupes ne m'intéressent pas trop. Mais la politique s'occupe des ensembles, pas de chacun en particulier.

    Oui la confiance se mérite. Quand je vais en Afrique du Nord ou subsaharienne, je me renseigne sur les coutumes et les choses à éviter. Je m'adapte à eux. C'est à moi de faire le pas. Si je le fais je suis le bienvenu, accueilli et apprécié. C'est ce que je fais qui me vaut le respect, pas simplement le fait que je soies là devant eux.

    Votre univers sans frontière me parait assez idéologique, non respectueux du réel et même oppressant. L'altérité c'est la liberté, pour moi comme pour l'autre.

    Pour les migrants, les réfugiés menacés doivent avoir une priorité. Et ils doivent d'adapter et respecter notre monde. Les migrants économiques, c'est à voir selon nos possibilités et notre volonté légitime.

  • Je vous cite et j'ajoute:

    "Il faut toujours partir du point de vue de la méfiance et jamais de la confiance en ce monde..." Oui. Et j'affirme que cela est juste. C'est ainsi que le respect et la confiance se construisent. Le reste n'est que galéjades.

    De la même manière qu'il faut partir du silence pour comprendre le son, et de l'intérieur pour aller à l'extérieur. La méfiance n'est que l'attitude préalable au fait d'accorder, éventuellement, sa confiance. Confiance, étymologie: mettre sa foi en quelqu'un. C'est possible de le faire sans attendre et par principe quand cela ne nous engage pas trop. Mais qui confierait à l'instant son bébé ou ses économies à un inconnu à peine rencontré?

    Vous n'aimez pas les frontières, soit. Pour vous avoir lu à certains moments, vous exprimant sans pudeur, je pense que vous ne connaissez pas ce qu'est la limite. La précieuse, l'indispensable, la lumineuse limite, amie de notre âme, de nos sens, de notre compréhension de l'un et de l'autre...

  • Très mauvais billet.
    La liste des fausses associations, des amalgames, et des confusions entre mythes et réalité dans ce billet est interminable.

    Comment expliquer la différence phénoménale de pertinence entre ce billet et le précédent ?

  • Chuck, pourriez-vous indiquer au moins un point de désaccord ou de critique?

  • "Aujourd'hui, la découverte de l'interfécondité de Sapiens et de Neanderthal remet de nombreuses théories à caractère idéologique en question."

    Désolé, mais cette "découverte" n'en est pas une. On peut présumer que toutes les espèces d'un même genre sont interfécondes et d'autant plus s'il s'agit de sous-espèces. Quant aux prétendues relations sexuelles entre les deux sous-espèces d'Homo, il y a zéro preuve. Nous sommes dans l'idéologie. Celle qui interprète des résultats dans le sens voulu.

  • Pachakmac: vous ne voulez pas de ma pensée, je ne veux pas de la vôtre. Cas de figure intéressant et probablement irréductible sur le fond. J'ai beaucoup donné dans l'ouverture spontanée et la confiance, l'accueil de l'autre, l'élan du coeur, tout ça tout ça. Vous ne pouvez imaginer à quel point. Je le garde pour des occasions et des proches mais j'apprends autre chose: être ensemble sans être mêmes ou Un.

    Plus que l'égalitarisme c'est le respect qui me semble important aujourd'hui. Le respect n'est pas une loi comme l'égalité, c'est un véritable engagement personnel. L'égalité valorise la loi, le respect valorise les personnes. Cela signifie que nous nous reconnaissons le droit mutuel d'exister même avec un désaccord irréductible. Apprendre cette altérité me paraît plus difficile que de chercher ce qui rend mêmes.

  • @hommelibre

    « Depuis 1950 ... Parler de race était Le Mal. »

    « Le féministes des années 1950 et 1960 ont bien vu la faille où s’engouffrer. »

    « Entre 1950 et 1990 environ la société occidentale a perdu le repère masculin en voulant gommer le mot race. »

  • Ok, je comprends mieux. J'y reviens (points 2 et 3)

    Il est inhabituel de traiter ensemble les thématiques du racisme et du féminisme. Elles sont cloisonnée. De plus on attribue au féminisme la défense de victimes en masse, et l'on ne pourrait imaginer un lien avec les théories raciales.

    Je comprends donc que cette partie de mon billet puisse sembler manquer de cohérence avec le reste. Voici donc.

    Le féminisme, surtout depuis les années 1950-1960, s'est posé en accusateur des hommes dans leur ensemble. Je ne vais pas citer ici tous les extraits que l'on trouve sur l'incrimination des hommes en tant que groupe. C'est effarant. n gros ils sont accusés collectivement d'être la cause des malheurs des femmes, d'être des violeurs, des violents. La théorie fumeuse de la domination masculine est une des déclinaisons de cette théorisation.

    Les féministes, du moins beaucoup de leurs leaders et une partie des troupes, se comporte envers les hommes comme les racistes:

    - attaque contre un groupe dans son ensemble,

    - dénigrement de ce groupe,

    - fabrication d'un bouc émissaire pour justifier toutes les actions qui s'opposent aux hommes,

    - campagnes de victimisation féminines laissant apparaître automatiquement les hommes comme agresseurs,

    - et j'en passe.

    Les hommes sont, toutes proportions gardées, les juifs des féministes. L'identification d'un groupe et le dénigrement systématique de ce groupe, les politiques visant à réduire l'influence de ce groupe, les politiques pénale visant à criminaliser ce groupe, par exemple, sont une politique de type raciste sauf que la race est ici un genre et que l'on n'emploie pas l'extermination physique.

    Cela a été rendu possible à cause de la culpabilité des hommes et de l'image négative du masculin laissé par le nazisme et le fascisme (plus le stalinisme). Les hommes ont plongé dans l'autoflagellation, ont expié, adhérant parfois au discours misandre et en étant même ses porte-paroles. Le masculin a perdu sa place. Cela contribue possiblement au désordre de l'autorité et à l'affaiblissement de celle-ci.

    C'est du moins mon hypothèse et je pense qu'elle tient la route. Pour l'agression culturelle permanente contre le groupe des hommes, il y a toute la doc voulue un peu partout sur nombre de sites et de livres féministes.

    J'ai trouvé utile et intéressant de faire ce lien ici, même si je prenais le risque qu'il puisse sembler décalé. Selon moi le lien entre les méthodes psycho-sociales du racisme et du féminisme est une réalité. Est-il délibéré ou non, c'est une autre histoire et je ne peux entrer sur ce terrain.

    La guerre morale et sociale faite aux hommes montrent qu'il n'y a pas besoin du mot race pour que le même mécanisme et la même attitude se répète.

  • Je ne comprends pas ce que empêche le respect et la différence en recherchant l'unité. Un club de football, c'est 11 joueurs plus un entraîneur qui visent le même but avec toutes les qualités et les différences de chacun. Un pays, c'est la même chose. S'unir dans la différence et le respect de chacun. Vous me direz alors que les frontières sont nécessaires pour obtenir cette unité. Certes. L'anarchie n'amène pas cette stabilité dans un groupe, cette stabilité que vous semblez viser dans vos précautions. Mais ériger des murs n'est pas la solution ni parler de races et d'impossibilité d'adaptation de la part des migrants. La frontière doit rester flexible et surtout offrir des possibilités de respiration, de droit à la libre circulation des personnes autant que des biens matériels. En fait, l'anarchie ne fait que poser les bonnes questions sans vraiment apporter de réponses strictes quand aux solutions. L'anarchie est le ferment d'une société en évolution si ce n'est en révolution. Elle est nécessaire à la vie même de la société. L'étouffer, l'ignorer, la rejeter, l'insulter, ne prouve qu'une seule chose: celle d'une société devenue beaucoup trop réactionnaire et ultra-conservatrice ne sachant plus ouvrir son horizon sur d'autres perspectives en cas de crises profondes des valeurs. Parler des êtres humains en les ramenant à des critères ethniques ne me convient tout simplement pas philosophiquement. Je veux entrer en égalité avec d'autres êtres humains. Point. Cela, sans me prendre la tête de savoir s'il est Noir, Jaune, ou Blanc, sans me disputer sur ses croyances intimes mais en parlant ouvertement des faits de société, des moeurs, de la philosophie, de la spiritualité, etc. Je refuse d'être réduit et catégorisé comme Blanc européen, descendant de colons Blancs ayant fait subir l'esclavage à des peuples entiers. Je suis un homme qui migre, un homme qui voyage dans son coeur et sa tête. Je pars à la découverte des gens et du monde. Telle est ma vie, telle est ma façon d'envisager le monde et ses populations sur Terre. Je veux échapper à l'étiquette que certains ont envie de me coller pour mieux me dénigrer et me démollir. Je suis libre et personne ne m'empêchera de vivre ma propre liberté.

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