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Le revoilement, l'islam : dissidence culturelle et réhabilitation de la pudeur

L’animatrice télé Maïtena reçoit deux invités sur le plateau, un homme et une femme. Sans préalable elle annonce en direct: « Il y en a un des deux avec lequel j’ai couché. » Elle précise ensuite que ce n’était pas un garçon.

 

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Quel intérêt à annoncer cela aux téléspectateurs? Pour alimenter les faits divers people? Il est vrai qu’il y a un public voyeur et avide des histoires de sexe des célébrités. Peut-être est-ce une manière de s’approprier un peu de leur vie, de prendre pouvoir sur ceux et celles qui sont inaccessibles.

 

Inaccessibles certes, mais attentifs à se faire aussi proches que possible du public. Raconter régulièrement sa vie privée via les réseaux dits sociaux fait partie de la comm. Montrer ses seins ou son cul est même devenu un passage obligé pour les filles, et montrer ses conquêtes le carnet rose des garçons. Du classique et pas de quoi faire la révolution culturelle, n’était cet exhibitionnisme, cet étalement de soi face à un monde d’inconnus que l’on traite comme des amis.

 

Maïtena cherche le buzz. L’audience de l’émission qu’elle anime depuis septembre, le Grand Journal de Canal+, est en chute libre. Il faut donc faire parler d’elle. C’est sa survie. Cruel miroir de l’audimat. Elle n’est ni la plus belle, ni la plus intéressante. Elle n’est qu’un produit télévisuel banal. Elle tente donc de sortir de cette banalité par la provocation.

 

 

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Mais on se fout de son cul et de quelle langue a léché son clitoris. Parce que c’est bien cela, non? Dire J’ai couché représente des actes précis. Pourquoi ne pas aller jusque là? Au moins elle ferait vraiment le buzz.

 

Les chanteuses à succès aiment montrer le plus souvent possible cul et seins. Pas de mystère: cela fait vendre, les médias relayent, elles existent. Les féministes peuvent garder leurs larmes de rage: la moralisation du corps des femmes n’a pas marché. Celles-ci se considèrent encore plus qu’avant comme un objet, comme un produit. 

 

Tout en surfant sur un double standard: je suis accessible à tes yeux, à tes désirs, je suis à quelques centimètres de toi sur scène ou sur ton écran, je te montre mon intimité, je t’allume, je t’excite, je te fais bander, je suis l’exemple de la femme libérée. Mais tu ne me touches pas! La vieille stratégie pour attiser le désir est toujours d’actualité. 

 

Non, non, rien n’a changé.

 

 

La politique de l’impudeur 

 

Avant il y avait ce vieux truc ringard que l’on nomme la pudeur. Aujourd’hui tout doit être dévoilé. Ainsi la comm du nouveau premier ministre canadien Justin Trudeau, fraîchement élu. Durant sa campagne il a mis en scène sa famille, avec photos, dans un langage marshmallow:

 

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« Sophie m’a demandé de m’asseoir et m’a montré quelque chose qui allait changer ma vie : un test de grossesse sur lequel était affiché une signe positif bleu. J’étais fou de joie. » 

 

Quel racolage. Instrumentaliser sa famille et ses enfants, et jusqu’au test de grossesse de sa femme: adieu l’éthique. Il aurait dû mettre les points sur les i et ajouter pour faire plus vrai, plus proche du peuple: Avant cela j’ai pénétrée son vagin quatre fois dans la semaine pour y mettre mon sperme. C’était fun. Je crois qu’elle a joui. Moi aussi. Deux semaines après… Car c’est bien de cela qu’il s’agit quand il parle de quelque chose d’aussi intime que le test de grossesse de manière mi-clinique mi-affective. 

 

Certes, la littérature nous a appris à suggérer plus qu’à dire. Mais le porno a modifié ces codes: le porno montre tout et en gros plan. Parler du test de grossesse ainsi, pour un candidat à l’élection, est selon moi de l’ordre du porno.

 

 

Le revoilement

 

En France le couple Hollande-Royal avait fait publier les photos de la naissance d’un des enfants. On peut par contre apprécier la discrétion de Julie Gayet. Dans cette société exhibitionniste, l’intime se porte mal. Or l’intime c’est ce qui nous appartient en propre. C’est un territoire personnel qui nous soustrait au jugement et à l’emprise des autres. En l’exposant on se met en vue de leur jugement. La pudeur c’est garder une distance. La distance c’est la fin de l’enfance fusionnelle, c’est la liberté et le respect. C’est dire: Tout de moi ne t’est pas accessible. Je suis autonome et je me gouverne.

 

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On comprend dès lors pourquoi certaines femmes de religion musulmane portent le voile. Je ne crois pas qu’il s’agisse d’une soumission à l’homme. C'est plus profond que cela. C’est un choix symbolique de préserver une part d’elles-mêmes. Le voile les préserve des charognards – les réseaux sociaux et autres prédateurs et prédatrices en tous genres. Une manière de dire: Je ne donne pas dehors ce que je réserve à mes intimes.

 

Il s’agit d’une forme de dissidence culturelle, un choix de rupture.

 

On n’est toutefois pas obligé de porter le voile physique ni d’embrasser l’islam pour rétablir pudeur et intimité. La dissidence, la rupture peuvent prendre des voies moins radicales mais tout aussi efficaces.

 

Le revoilement symbolique. Ne pas tout dire de soi. Garder la réserve là où tout nous pousserait à tout montrer dans cette moderne surenchère. Rétablir la distinction entre le privé et le public.

 

Le revoilement symbolique. Ne plus raconter sur sa page Facebook ce que nous faisons, avec qui nous partageons nos moments. N’en parler qu’à de vrais amis, limiter le dit aux collègues. Ne parler de son couple qu’à de rares intimes. Ne poster que des photos sans risque. Ne tenir que des propos lisses sur la toile. Ne plus parler autant de soi. Garder ses fragilités. Ne pas tout dévoiler. Juste le minimum. S'il le faut, remettre les masques. Cela n’empêchera pas les malades cachés derrière leur écran ou leur fenêtre de vous prendre pour cible. Mais au moins vous aurez gardé quelque chose d’essentiel pour vous, que l’autre ne pourra pas posséder.

 

 

Catégories : Philosophie, Psychologie, société 25 commentaires

Commentaires

  • Désolé, homme libre, mais je trouve ce post un petit peu déprimant. A tort peut-être, j'y vois en creux, une espèce de réhabilitation paradoxale (et de votre part, légèrement inconséquente au vu de vos positions sur l'immigration) des femmes "pieuses", issues des cultures traditionnelles, par opposition aux occidentales de petite vertu. "Tariq Ramadan likes this", si vous voyez ce que je veux dire.

    Sur le fond, je vois bien la cohérence intellectuelle de votre thèse. Et d'ailleurs, je suis que nombre des féministes que vous brocardez habituellement l'approuveraient sans réserve. Tant le féminisme idéologique repose sur l'idée que l'on peut prétendre maîtriser le regard que les autres ont sur nous-mêmes (puisqu'il s'agit de conduire les hommes hétérosexuels à changer leur regard sur les femmes).

    Sauf que c'est une prétention assez infantile, qui méconnaît non seulement les règles de base de la vie sociale, mais même carrément l'essence de la condition humaine. je est un autre, disait je ne sais plus qui. Quand l'autre me regarde, il me voit à travers ses propres références, culturelles, morales, à travers sa subjectivité morale, esthétique. Vouloir être perçu par autrui comme je suis au fond de moi est une illusion. Il y a forcément une rupture entre l'être social que j'offre au regard du monde et l'être intime que je suis pleinement et qui n'est connu que de mes proches (et encore imparfaitement).

    L'illusion des idiots qui étalent leurs petites vies sur les réseaux sociaux, leurs bobos, leurs traumas, est de penser qu'ils existeront ainsi davantage, alors qu'ils prouvent surtout de cette manière là leur vide intérieur.

    Mais il y a aussi illusion dans le fait de se dire "conduis toi de manière respectable pour être respecté". Je me rappelle avoir lu un article au sujet d'un diplomate d'un pays musulman, voyageant aux Etats Unis dans les années 50. Vous savez, à l'époque de Buddy Holly, des filles en robes longues et soquettes, et des chastes embrassades au drive-in. Et bien, le type en question, dans sa correspondance au pays, vociférait déjà contre l'impudeur des jeunes américaines et le caractère impur des dates adolescentes.

    Bien sûr, il est souhaitable d'avoir un minimum de considération pour la sensibilité d'autrui, d'essayer de respecter quelques règles basiques de coexistence... Mais bon... Fondamentalement, je ne peux pas maîtriser ce que les autres pensent de moi.

    Partant de ce constat, c'est vrai qu'on peut se réfugier dans une forme d'exil intérieur, ferme sur son quant-à-soi et dédaigneux des vulgarités du monde. Mais je trouve cette solution peu souhaitable, un poil nihiliste et franchement triste.

    Parce qu'elle méprise les jeux sociaux qui reposent sur la séduction, la connivence, la conversation, le plaisir de jouer un rôle et d'exister aux yeux d'autrui. C'est dans cet espace que les désirs se sont sublimés, que les goûts se sont raffinés, que l'art est apparu. Les relations entre les hommes et les femmes depuis des siècles en sont la plus belle illustration. Qu'elles puissent donner lieu à du narcissisme, à de l'hypocrisie, à de la frustration, oui et alors ? Ces maux sont dans la nature humaine. Qu'elles donnent le beau rôle aux femmes, encore heureux ! Il y a suffisamment de terrains où les hommes ont la prééminence.

    Dans le jeu de la séduction, malgré ses vulgarités et ses trivialités possibles, il y a de la vie, c'est à dire des rencontres, des contradictions, des expériences, de "l'existence". Dans le puritanisme "voilé", il y a une célébration de l'inchangé, de l'identité, de la certitude, de "l'essence". On a le droit de préférer l'existence à l'essence.

  • Merci pour cette contradiction, F-Cat. Comme d'habitude vous commentez de manière pointue et généreuse. C'est un plaisir et un grand intérêt de lire. Je tenais d'abord à vous le dire.

    Votre analyse montre combien cette question est sensible et chargée d'enjeux, et combien de connotations diverses peuvent y être attachées.

    Pour info je ne suis pas contre le port du voile, au nom de la liberté d'afficher sa propre culture et ses propres codes. La ligne rouge n'est pas à ce niveau pour moi. L'autre doit s'adapter et l'immigration suppose une gestion politique et un apprivoisement, je résume ainsi ma position. Mais cet apprivoisement peut inclure de garder, pour un temps au moins, des marqueurs culturels. Tout dépend ensuite de l'intention. Mais par exemple, les européens qui voyagent doivent respecter certains codes du pays où ils vont mais ils peuvent garder leur costume-cravate ou leur vieux jean s'ils le souhaitent, de même que des pendentifs avec des images "exotiques".

    Dans ma réflexion du jour, je vois le voile comme un marqueur identitaire, donc culturel, plus que religieux. Et je pense que le monde musulman a un réel grief à l'occident sur ces questions du corps et ce qui y est associé. Le signe religieux ne serait rien (nous avons déjà eu nos religieuses voilées), le signe politique est plus fort. D'ailleurs je ne suis pas sûr qu'invoquer la religion pour le porter ne cache pas davantage une volonté d'être "comme les siens" plus que "comme Allah le veut" – d'autant que la plupart savent à mon avis qu'il y a controverse sur le fait que ce soit réellement demandé par leur religion.

    Le voile est symbolique. L'aboutissement serait le niqab. Mais le voile laisse voir le visage, les yeux, le regard, les mains, les formes du corps. Il n'est pas une barrière absolue sur le plan physique. Il est beaucoup plus symbolique, comme l'alliance dans un mariage. Il signifie une intention. Et sans pousser bien fort, cette intention n'est clairement pas compatible avec Miley Cyrus et altrii. Bien sûr que le jeu des femmes et des hommes est important, mais je ne pense pas que le voile l'empêche. Il doit possiblement se passer autrement.

    Je me demande à quel moment l'étalage impudique provoquera un mouvement en retour. Car je pense que c'est ce qui se passera. A quel point, je ne sais pas. Par lassitude de l'étalement, par frustration de son inutilité, par frustration d'une véritable écoute, parce qu'il aura fait trop de dégâts (suicides d'adolescents par exemple), par souci de se démarquer, par une nouvelle notion de respect de soi quand on aura été assez à la traîne du jugement des autres.

    Ce que je suggère dans ce billet n'est pas de remettre par principe des robes jusqu'aux mollets ou des jeans larges. D'ailleurs le dévoilement du corps tel que nous le voyons n'implique pas plus de viols ou agressions sexuelles qu'à d'autre époques. Rien ne le démontre. On peut donc vivre avec ce dévoilement sans sombrer dans le crime de sexe permanent.

    Je pense davantage au revoilement de son être. Cela peut aussi aller avec le corps mais pas forcément (à voir). Ne pas s'étaler, ne pas tout montrer, ne pas tout dire, garder une part pour des personnes en qui nous pouvons avoir une confiance vérifiée.

    Ce n'est d'ailleurs pas tant pour maîtriser le regard de l'autre sur soi. Si j'en donne l'impression je corrige ici. C'est d'abord par rapport à soi: se gouverner, ne pas donner le pouvoir à autrui, garder sa force en soi, garder un espace où nous ne serons pas la cible inutilement, partager avec ceux qui sont dans un cercle. Partager par cercles successifs.

    Par exemple je reçois des messages très personnels de certaines personnes sur FB, avec lesquelles je suis ami. Du genre: "je me suis mis en couple avec ..." Et trois mois après: "je ne suis plus en couple avec ...", plus quelques justification et sentences sur l'amour et la trahison. Et ça recommence après 6 mois. Je n'ai pas besoin de savoir cela. Je suis même gêné. Je ne romps pas le lien parce que cela peut être une personne que j'apprécie, ou parce que cela me permet de diffuser mes billets (c'est surtout à cela que me sert FB), mais je peux finir par penser de la personne: pourquoi a-t-elle ce besoin de tout montrer ainsi? Elle perd de la force intérieure à mes yeux.

    J'ai longtemps essayé une forme de transparence. J'ai changé d'avis sur la question.

    Le dévoilement se justifie parfois, quand il s'agit d'apporter un témoignage qui dépasse sa situation personnelle. Mais c'est devenu un trend, et le discours psychologisant ramène la pudeur ou la discrétion parfois à de l'inhibition.

    Je pense pour ma part, de plus en plus, que l'on gagne à ne pas tout dire. A savoir à qui on le dit, et pourquoi. Un peu moins spontané, soit. Cela dépend aussi des domaines et des personnalités.

  • Merci beaucoup de votre réponse ! Une seule précision : je ne suis pas en faveur de l'interdiction du voile dans nos sociétés occidentales (dans les sociétés où il fait partie des traditions culturelles, la question ne se pose pas). Mais je pense qu'il est important de le présenter pour ce qu'il est : moralement, un signe conservateur qui porte, nolens volens, un jugement implicite pour celles qui ne le portent pas. Et politiquement, un signe de défiance, pour le moins, envers les valeurs dominantes de la société où l'on vit. Ce qui pose quand même de sérieux problèmes.
    Je n'ai donc pas très envie d'accorder à celles qui font ce choix, que je respecte (je n'ai pas trop le choix de toute manière !) un brevet d'anticonformisme et de rebellitude, d'autant que dans le milieu où elles évoluent, le voile peut aussi bien être un signe de soumission ou même un outil de valorisation personnelle, comme un accessoire à la mode.
    Par ailleurs, la mixité, et plus précisément les formes de mixité qui existent en occident, le dialogue riche, harmonieux ou orageux, entre les sexes, la visibilité, heureuse ou tragique, de la femme dans l'espace public, me paraissent être à l'origine de la meilleure part de l'héritage culturel occidental, de Botticelli à Proust, de Chrétien de Troyes à Woody Allen.
    Alors bien sûr, que cet héritage aboutisse à Miley Cyrus... Ce n'est pas franchement un progrès. Mais, franchement, entre le voile et elle.... je choisis Miley.

  • Espérons que Miley C. ne soit pas un aboutissement, mais juste un accident de parcours ! Et que nous n'ayons pas à choisir entre elle et le voile, sous quelque forme que ce soit.

    F-Cat, j'aurais plutôt envie de considérer votre position, très différenciée, comme une étape vers un aboutissement, qui nous échappera toujours, comme la ligne de l'horizon.
    Vous arrivez à évoquer bien des aspects la complexité et l'étendue des images de la femme que nous proposent les médias ( M.Cyrus) ou la vie ( les femmes voilées).
    Heureusement qu'il y a plein de solutions intermédiaires entre ces extrêmes, entre lesquels je refuse de choisir .

  • F-Cat, oui il y a un héritage à défendre.

    Par contre je ne sais pas si Miley n'est qu'un accident de parcours, comme l'espère Calendula. Elle n'est pas la seule. Depuis Madonna, elles sont nombreuses à suivre le même chemin, et à finalement se déshabiller. Miley est un extrême, comme Minaj, Gaga et autres. Mais c'est une tendance lourde dans une surenchère et une sorte de banalisation. Elles invoquent en plus le féminisme... Pour vendre, c'est mode, mais cela ne rime à rien sinon à former des générations de filles avec lesquelles je ne voudrais pas me marier.

    Miley, je ne comprends pas, à part bien sûr la provocation. Mon romantisme ne s'y retrouvera pas (je préférais Hannah Montana), et mon animal ne la trouve pas assez sexy. A part les poses, son corps ne m'inspire pas. Même, avec elle et les autres, je finis vraiment par voir un sac de viande plus qu'une personne. Trop exposée, en tant qu'homme, elle me fait l'effet contraire. Pourtant je suis nettement plus "révolution sexuelle" que "monastère"....

    Les féministes ne savent plus où donner de la tête entre les femmes voilées qui se font respecter mais qui incarnent la soumission, et les Miley qui font ce qu'elles veulent de leur corps mais sont de purs objets.

    Sur le voile, vous insistez justement sur le côté politique, et je pense aussi que c'est cela. Pour moi, bien plus que de représenter une soumission à l'homme (c'est à mon avis très discutable) c'est un choix politique. On ne se rend pas assez compte de cette dissidence et de cette rupture (j'ai volontairement utilisé ces mots plutôt que rébellion). C'est profond. On ne le voit pas assez et le discours d'égalité des sexes ne passe pas, parce que ce n'est visiblement pas la question pour ces femmes.


    Si les femmes veulent bien être des objets consentants et remplir les fantasmes des hommes, d'accord, mais disons-le clairement. Parce que Miley et al. ne vont pas au bout. Le bout c'est la sexualité sur scène. Autrement c'est de l'allumage, de la simulation. Les garçons, une fois passé l'excitation, vont penser quoi? Les ados vont toujours marcher, génération après génération, mais passé 30 ans vont-ils avoir envie de faire des couples? Il semble déjà que le pourcentage d'hommes qui ne veulent plus vivre en couple, soit jeune, soit après une première séparation, augmente régulièrement.

    En tant qu'homme je veux bien que ma compagne soit parfois impudique, même dehors, mais avec moi... Sinon je ne prends pas le risque. Et l'impudeur psychologique me dérange beaucoup. Si elle va parler de nous dans mon dos, c'est grave.

    Alors quand je vois les stars qui se lâchent sur leur ex, c'est lamentable. Ou une Trierweiler. Tant d'impudeur mène à l'irrespect total de la personne.

    S'il fallait chosir, voile ou Cyrus... pfff, mauvaise question!...

    :-DDD

    Ben, si à la maison j'ai du Miley, peut-être que dehors le voile ne me gênera pas. Je dis cela, mais je n'en sais rien, je n'ai jamais essayé. Disons alors le voile symbolique.
    :-)

  • Je précise encore que l'impudeur c'est aussi pour les hommes. Trudeau, mais bien d'autres, ou des hommes qui se mettent à pleurer à la télé... Pfff... Un peu de tenue Messieurs!
    :-)

  • Ne pas pleurer n'est pas un signe de tenue pour un homme. Vous connaissez de réputation le fameux Ulysse qui fit un beau voyage. Plus viril que lui c'est dur à trouver. Quand on lit le récit de ses voyages, on constate qu'il pleure à chaudes larmes dans tous les chapitres.

  • Alors sur ce point nous sommes en désaccord. Pleurer, pas de souci en soi, je ne m'en suis jamais privé. Mais il y a des moments où au contraire il faut se retenir et ne pas s'amollir. Un homme doit savoir se retenir, par vigilance atavique, cela fait à mon avis partie de sa colonne vertébrale psychologique.

    C'est un bel exercice de se re-tenir. Mais je fais sur ce point, comme sur certains autres, le chemin inverse du trend.

    Un homme trop tendre tiendra-t-il debout dans une crise majeure? J'observe et je pense que non, et c'est un manque.

  • Je n'ai pas d'exemple, mais un homme trop émotif à la télé et dont les larmes viennent comme le sucre d'un caramel, je ne trouve pas cela très respectable.

    Les larmes d'un homme, plus elles sont rares, plus elles sont belles et profondes.

  • 2 petites choses encore:

    - sur les féministes qui ne savent pas donner de la tête, sans vouloir m'avancer trop loin dans un sujet trop large, il me semble que le problème de certaines militantes féministes est qu'elles n'arrivent pas à choisir entre 2 objectifs contradictoires: 1°) défendre, sur le plan théorique, une idéal - lointain - de femme totalement émancipée, totalement délivrée du regard des hommes, ni en voile, ni en string donc 2°) défendre, en pratique, les droits des femmes telles qu'elles sont aujourd'hui dans la société, c'est à dire marquées (comme les hommes) par des conditionnements sociaux (l'idéal érotique masculin, le moralisme communautaire...) qu'elles épousent parfois librement. A leur décharge (des féministes), ce n'est pas simple...
    Défendre le droit d'une femme à porter le voile ou à se tortiller sur une scène en guêpière, est-ce que ça fait avancer la cause ou pas ? D'un côté, ces comportements ne vont sans doute pas dans le bon sens, de leur point de vue. Mais de l'autre, n'est-ce pas nuire à la cause féminine que de porter des jugements moraux sur d'autres femmes ou de les considérer comme des mineures "qui ne savent pas ce qu'elles font"?

    - sur le fait que Miley et les autres ne vont pas jusqu'au bout..., certes il peut y avoir quelque chose de malsain dans ce "toujours plus" incessant. Mais en même temps, les fantasmes font partie intégrante de la sexualité. Les personnes sur lesquelles on fantasme, dont on rêve, imprègnent notre imaginaire érotique... Le désir a une valeur en lui-même et la représentation érotique est une virtualité de l'érotisme vécu. Je ne pense pas qu'on puisse faire procès à une femme de provoquer des désirs sans espoirs chez des hommes, même volontairement. Qu'y a-t-il de plus agréable quand on est un mâle célibataire hétérosexuel moyen que de s'installer à la terrasse d'un café en juillet et d'assister au ballet des jupes légères dans la rue ensoleillée ? Ce spectacle n'a jamais provoqué chez moi aucune frustration, juste une douce rêverie...
    Ensuite, tout dépend de la manière dont c'est fait. Est-ce que c'est vulgaire ou poétique ? Est-ce que c'est trivial ou inspirant ? C'est beaucoup moins une question de morale que d'élégance en fait... Jusqu'à quel point faut-il s'exposer ou se préserver? C'est difficile de trouver un équilibre, comme le dit Calendula c'est un peu la recherche de la ligne d'horizon....

    Bon sinon,"Wrecking Ball" est une bonne chanson, même si le clip est moche.

  • Au cinéma, je me rappelle des larmes du professeur Lewis (Anthony Hopkins) à la fin des Ombres du Coeur. Une scène puissante. La douleur brute. (et un film magnifique)

  • Au cinéma, je me rappelle des larmes du professeur Lewis (Anthony Hopkins) à la fin des Ombres du Coeur. Une scène puissante. La douleur brute. (et un film magnifique)

  • Au cinéma, je me rappelle des larmes du professeur Lewis (Anthony Hopkins) à la fin des Ombres du Coeur. Une scène puissante. La douleur brute. (et un film magnifique)

  • Il y a aussi les larmes d'Augustin Meaulnes, dans le roman d'Alain-Fournier, quand il revient, apprend que sa femme est morte et qu'il a une fille.

  • Séjournant cet été au Maroc dans les gorges du Dades un marocain m'a vanté les avantages pour une femme de porter un foulard. En effet, le port du foulard à comme avantage de diminuer la superficie faciale et mettre en évidence la beauté du visage, en soi, plus besoin de séance de Botox.

    J'ai fait la connaissance d'une jeune femme vêtue d'une djellaba et portant un foulard relevant les couleurs chatoyantes de son vêtement.

    C'est là que j'ai compris que la pudeur et la retenue sont des éléments clefs dans les relations homme-femme.

  • Question de mode que ce dévoi(l)ement?

    Il est significatif de comparer des pianistes (de la musique ancienne en passant par Bach, Mozart, Chopin, etc., à Ravel ou Debussy) d'aujourd'hui, certains d'entre eux/elles à ceux d'antan sobres, recueillis à quelques traits du visage soudain éclairés ou attendris, etc. à ceux d'aujourd'hui parfois gesticulant, mines extasiées, têtes en haut comme en bas, vibrations avec grimaces, on en passe, reste le miracle de leur vélocité, pas de fausses notes... voire de chutes...
    Impossible de ne pas se demander s'ils en font autant de leur plein gré ou ressenti ou à la demande des réalisateurs de la TV?!

    De même pour ce que révèlent ces commentaires... pour la télé comme pour l'ensemble des sites dont il est question: en fait, ou de fait avant tout sensibles, attentifs, non gratuitement, à la rencontre ou à la demande du public.

    En revanche, mauvais goût, impudeur une forme de "scélératesse" (à bien s'entendre sur ce mot, en ce cas), certes, "porno", non.

    Si seulement, le porno pouvait n'être que ce dont il est question sans aller plus loin en ouvrant encore d'autres portes: sado-maso, etc.!

    Un homme qui pleure est toujours extrêmement impressionnant voire gênant mais à notre époque s'enfonçant dans le mécanique, le "robotique"! un "homme qui pleure"...! c'est-y Dieu possible?!

  • "C'est un bel exercice de se re-tenir. Mais je fais sur ce point, comme sur certains autres, le chemin inverse du trend."
    Les émotions vives ne se retiennent pas vraiment. On est "submergé" et avant de pleurer, on a la gorge nouée au point de ne plus pouvoir parler. C'est arrivé à tout le monde, même à ceux qui se prennent pour Superman...

    "Les larmes d'un homme, plus elles sont rares, plus elles sont belles et profondes."

    Mais comment peut-on écrire une phrase pareille ? La dernière fois, j'ai tenté par un gag "bête et méchant" de vous le faire comprendre, avec le succès que vous savez*...
    Mais franchement, retournez-vous sur cette phrase et demandez-vous ce que vous en penseriez si quelqu'un d'autre l'avait écrite.

    * A mon avis, vous êtes tombé dans le "piège" (?) tendu par Pierre Jenni qui a introduit une note extrêmement personnelle vous concernant dans le débat. Ce qu'il y a de bizarre, et vous devriez vous poser cette question à vous-même, c'est que vous êtes tombé dedans. Est-ce la raison profonde de ce billet ? C'est comme cela que je le vois.

    PS. Par ma grande pratique des blogs, je suis totalement imperméable aux insultes. Je dis ça, je dis rien...

  • Pour moi, Madonna, Miley Cyrus, Rihana ne sont pas réelles, elles sont fabriquées par l'industrie du spectacle. Elles sont bien sûr consentantes et elles jouent probablement le jeu avec beaucoup d'enthousiasme, encaissant un maximum d'argent, tant que ça marche.
    Leur image, tout comme celles de la pornographie, ont une grande force, parce qu'on est entré dans une phase, où l'image peut-être perçue comme aussi forte que la réalité. Et je pense surtout aux jeunes.
    Des experts en médias affirment toujours, que les adolescents font parfaitement la différence entre le réel et le virtuel, mais je n'en suis pas convaincue. Les enquêtes montrent, que beaucoup de jeunes sont très influencés par la pornographie et essayent de reproduire ce qu'ils ont vu.
    S'ils n'y arrivent pas, ou si leurs mensurations ne sont pas à la hauteur, ils se sentiraient dévalorisés. Il y a tout un côté très mécanique...

    Le grand écart entre la réalité et le monde des images représente une sorte de réservoir de frustration énorme.
    Vous avez certainement lu des statistiques sur le visionnement de films pornographiques sur internet.
    Il y a beaucoup de choses en rapport avec ce thème, si on cherche sur Google.
    Je choisis un site appelé "mena", qui semble être édité au Maghreb. Simplement pour essayer de comprendre, quel peut être le lien entre une pudeur publique et une frustration privée.

    www.mena-post.com/.../le-monde-arabe-grand-consommateur-de-porno.

    "Mieux, AdWords constate que pour 100 citoyens arabes disposant d’une connexion internet, 52 recherches en moyenne sont effectuées par mois pour le mot “sex”, contre 21 aux États-Unis , 36 en Inde et 45 en France. Une moyenne qui varie selon les pays arabes pour atteindre des sommets par exemple en Irak (320), en Libye (159) en Jordanie (149), voire même en Palestine (127). Autre statistique révélatrice, celle des flux de connexions sur les sites classés X. A titre d’exemple, la Tunisie arrive 10e mondial au classement des visites sur XNXX, site particulièrement prisé au Maghreb puisque le Maroc y pointe à la 11e place et l’Algérie à la 12e. L’Irak, lui, est 12e sur les charts du populaire xVideos et 15e sur xHamster devant le Yémen (16e) et la Tunisie (18e). Premier pays arabe sur Pornhub, la Tunisie (encore) s’y classe à la 28e place."

    Ces statistiques posent un problème général : la codification stricte des rôles homme/femme peut amener à une sorte d'impasse, surtout de nos jours.
    Les médias peuvent donner de vraies fausses représentations, tant aux jeunes d'ici qu'aux habitants de contrées lointaines.
    J'espère que ceux, qui visionnent Miley Cyrus ou Rihanna sur d'autres continents, ne pensent pas qu'il est normal pour des femmes occidentales de se tortiller de façon lascive en public ...
    Pour les adultes ( et surtout ceux qui ont grandi sans accès à des images excitantes), la séparation entre réalité et phantasme est assez nette, mais n'en déplaise aux experts, je pense que pour les nouvelles générations, ça l'est beaucoup moins.
    Il se pourrait que l'on soit en train de créer de nouvelles normes chez nous, mais on ne peut pas le faire en vase clos.
    De plus, comme le disait Gainsbourg, "l'amour physique est une voie sans issue".
    A un moment donné, on ne peut pas aller plus loin, surtout en public! Etrangement cette phrase figure dans une chanson, qui a fait grand scandale à l'époque de sa sortie: "Je t'aime, moi non plus".
    On peut la comprendre ainsi : l'amour non-physique n'est pas une voie sans issue.

  • Illustration de la pudeur:
    Trouvé sur le net cette confidence de la dessinatrice Coco du journal Charlie:

    "La dessinatrice n’a pour le moment aucune envie de révéler comment elle a vécu le 7 janvier 2015. "Je ne raconterai jamais frontalement ce que j’ai vu, ce que j’ai ressenti. J’ai trop de pudeur pour ça. J’ai trop de respect pour eux. J’ai trop de respect pour moi aussi."

  • Ces statistiques sont en effet très révélatrices du décalage entre réalité vécue et morale trop restrictive. Je pense aussi que la culture de ces pays engendre un haut niveau de frustration sexuelle et relationnelle. Je distinguerait ce qui est de la simple pudeur, de l'interdit menaçant. La pudeur n'empêche pas l'aboutissement d'un désir ou d'un jeu érotique, en djellaba ou en minijupe. Mais l'interdit menaçant atteint profondément le désir lui-même.

    Cela changera un jour, peut-être. Chez nous la révolution sexuelle a été la suite d'une longue démarche qui a fait reculer la culpabilisation dure de la sexualité. Le problème est que les règles de comportement ont du sens, mais la religion ne les explique pas, elle les enferme dans une menace de châtiment divin. Je pense qu'avant la pilule toute mère un peu lucide devait bien expliquer à ses filles que coucher trop vite sans avoir un projet risquait d'en faire des filles-mères, sans l'appui de l'homme. La pudeur faisait partie d'un ensemble de code qui rapprochaient mais pas trop vite et qui protégeaient les amoureuses.

    En occident nous avons désacralisé la relation sexuelle. Certains le déplorent mais dans l'ensemble nous vivons avec cela sans trop de mal. Peut-être le nombre de divorces vient-il en partie de ce que les barrières contre la tentation se sont abaissées? Bon, c'est un vaste sujet, et les couples devraient avoir une préparation à la vie commune plutôt que de ne suivre que leurs désirs et sentiments. Car cela ne suffit pas.

    L'amour physique me semble demander au moins un vrai désir de l'autre, donc peut-être pas de grands sentiments mais un quelque chose qui fait qu'on a envie de faire du bien à l'autre autant qu'à soi-même. Cela va être difficile en public!

    Les stars du moment sont des produits en effet, des objets de foire, et elles l'assument contre une belle rémunération. Pour moi elles vont quand-même dans une surenchère qui dépasse le simple érotisme, d'où ma suggestion qu'elles aillent au bout, surtout que leurs spectacle est en principe un tour de chant. Si elles transgressent ce code de base (on vient pour une chanteuse qui chante et peut-être danse, pas pour une exhibition de nature sexuelle), qu'elles aillent au bout de la transgression.

    Mais je suis dérangé par le fait qu'elles invitent le public à une prestation et qu'elles en glissent une autre à l'intérieur.

  • "Trouvé sur le net cette confidence de la dessinatrice Coco du journal Charlie:"
    N'est-ce pas elle qui a ouvert la porte aux assassins? "“They wanted to get inside, go upstairs. I tapped in the entrance code … They spoke perfect French. They said they were from al-Qaida.”" Certaine personne ferait mieux de ne rien dire concernant pudeur et respect.

    A méditer:
    http://www.tomsguide.fr/actualite/voitures-autonomes-accident-vie,43964.html

  • J'ai fait récemment l'expérience des conséquences à mettre le mot islam dans un titre de billet. Pour la première fois, je me suis résigné à fermer les commentaires juste avant d'atteindre les deux cents interventions.

    A mon avis, bien que le sujet du voile soit en relation, le fond de ce billet traite plutôt de la pudeur et de la façon de se présenter au monde.
    Dans sa diversité infinie, la vie propose autant d'exemples qu'il y a d'individus. C'est à la foi effrayant et rassurant.

    Effrayant parce qu'on voudrait obtenir des assurances que notre comportement est le bon, ou le meilleur, et du coup on s'associe à des clubs, des partis politiques ou simplement des amis qui partagent notre compréhension du monde.

    Rassurant car cette diversité est une condition de la survie des espèces. Tant au niveau biologique que mental pour les humains. La différence nous fait avancer, c'est un moteur. Une condition de la vie.

    Il existe donc des gens discrets et pudiques comme d'autres qui sont plus exhibitionnistes. Les uns enviant les autres et réciproquement. Et oui, on ne pourra jamais tout avoir et nous vérifions tous les jours le revers de la médaille. Qui a raison ? Personne évidemment. Ou plutôt, tout le monde. Personne n'oserait jeter la première pierre, il risquerait la lapidation.

    Pour s'exposer il faut oser. Chacun sa limite, que ce soit dans le champ (les amis intimes pour John lorsqu'il s'agit de se mettre à nu) ou dans le contenu.

    Se cacher peut aussi être une forme de sagesse. La discrétion, la réserve, la pudeur sont autant de qualités qui remettent en question le besoin de certains de faire part au monde de leur réalité ou de leur interprétation du monde.

    Mais au final, le plus sage me semble être la capacité à se "voir" et agir en conséquence. Et s'émerveiller devant la richesse de la diversité, des différences qui permettent le partage.

    Seulement voilà, sommes-nous réellement compétents pour nous "voir". Pour savoir qui nous sommes. Je pense que non. Sauf au travers du regard de l'autre qui reste très subjectif.

    Dès lors, j'ai renoncé à me prendre le chou. Je tente la confiance et j'essaie d'enlever les couches de protection que j'ai mises en place et qui me pèsent plus qu'une armure du moyen-âge. Je m'engage sur le chemin inverse vers l'enfant que j'étais, l'expérience en plus. Et le sourire intérieur revient.

  • @hommelibre,

    La nuance est de taille : l'interdit strict n'est pas la simple pudeur.
    La pudeur ne devrait pas empêcher des relations harmonieuses entre hommes et femmes, mais je crois comprendre que le port du voile ou du foulard signale le fait que de montrer les cheveux, c'est déjà trop osé, trop aguichant. le foulard fait partie de toit un dispositif qui règlemente les comportements entre hommes et femmes, et ce n'est que la pointe de l'iceberg. P.ex. en Turquie, il est devenu très courant depuis quelques années, accompagné de vêtements longs et aux formes standard, depuis qu'un parti religieux est aux manettes.

    Loin de moi l'idée de vouloir règlementer dans un sens ou dans l'autre, mais je pense que dans nos pays occidentaux, le foulard est effectivement porteur d'un message politique et cela de façon très visible.
    Mais au fond, là n'est même pas la question soulevée par le billet.

    Il s'agit de se demander, s'il est malin de se dévoiler dans les médias, sur les réseaux sociaux, de raconter sa vie amoureuse, de se mettre à nu.
    Poser la question, c'est y répondre et pourtant ... cette mise-en-scène se fait tous les jours et on dirait que ça na va pas s'arrêter de si tôt !
    Et sur les blogs, ici ?
    J'ai toujours trouvé la situation compliqué, parce que certains, comme moi, sont sous pseudo et d'autres pas.
    Le pseudo est une sorte de voile protecteur, et même fonctionner comme une burqa, puisqu'on est réellement non-identifiable. Et comme ça arrive parfois que la burqa cache un cambrioleur ou un kamikaze, le pseudo peut également donner l'impression qu'on peut tout dire et n'importe comment.
    Contrairement au voile porté comme signe de pudeur ostentatoire, le pseudo peut servir de prétexte pour se comporter de façon peu courtoise ou agressive.
    Et cette absence de civilité fonctionne comme un cercle vicieux : plus il y a d'agressivité et moins on a envie de laisser tomber son pseudo.

  • @ Charles:

    Je suis plus réservé sur ce qui s'est passé à la porte de Charlie. Coco était avec sa fille, elle a sans doute voulu la protéger et elle-même aussi. Elle a tenté de les égarer, c'est évidemment insuffisant dès lors qu'ils étaient entrés. Mais sans être dans la situation je ne lui jette pas la pierre pour cet instant. D'autant qu'elle doit porter aujourd'hui un fort sentiment de culpabilité. Je me trompe peut-être mais je laisse le bénéfice du doute.

  • Calendula:

    La pudeur pourrait n'être qu'un sentiment personnel, un choix intérieur ressenti et compris dans son utilité.
    Il est cependant difficile de la séparer complètement d'une recommandation sociale ou d'un interdit. Par exemple la loi sanctionne un habillement insuffisant ou la nudité en ville. Elle interdit aussi l'acte sexuel en public (sauf lieux spécialisés).

    Il y a donc bien une limite, définie par des lois et faisant encourir des sanctions. L'alliance de mariage est aussi supposée réglementer les relations en étant visible au doigt. C'est une sorte de "foulard" symbolique. Il y a ainsi beaucoup de codes qui délimitent les champs du possible.

    L'alliance n'est pas un choix directement politique, plus aujourd'hui en tous cas car les moeurs ont changé, mais à une époque un homme qui approchait trop d'une femme visiblement mariée était très mal vu – la femme aussi.

    En Inde les femmes mariées portent un signe sur le front et un homme n'est pas supposé les approcher. Dans certains pays le code social prévaut sur l'individu. En occident l'individu a pris une plus grande autonomie, non seulement les femmes mais les hommes aussi. Donc un homme et une femme mariés chacun de leur côté peuvent discuter dans la rue sans mettre en péril les couples et les codes.

    Le pseudo est en effet une forme de voile! Bien vu. Dans certains cas il sert malheureusement à commettre des délits sur le net, ou à agresser impunément. Parce que l'éthique est encore autre chose que le revoilement.

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