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Virginités aux enchères : suite

Mon récent billet sur l’uberisation du sexe par la mise aux enchère de la virginité a suscité une discussion vive avec une internaute canadienne. J’avais posté un lien vers mon billet sur un site au Québec. J’y publie parfois ceux de mes billets qui peuvent entrer dans la thématique: progrès et liberté.

 

virginité,enchères,hymen,contrat,vente,québec,Je livre ici les commentaires les plus importants de cet échange. J’ai volontairement enfoncé le clou dans une forme de provocation ou de cynisme, reprenant à son égard même certains mots insultants qu’elle m’avait adressés. En général cela calme le jeu.

Mon but dans cet échange comme dans mon billet était d’aller au bout de la logique marchande qui prévaut à la vente de virginité. Je ne rends pas public le nom de la jeune femme (ci-dessous JF) avec laquelle j’ai discuté.

Voici:

 

JF: Je n’aime pas ce genre d’article avec des commentaires à la con comme : " Quatre chiffres seulement? Elle ne doit pas être canon." ou "Dans l’achat de pucelage on ne sait même pas si la transaction sera jouissive pour l’acheteur. Pourra-t-il demander un remboursement en cas de non satisfaction? Et puis, une non-professionnelle, même pas préparée aux hommes, qui rechigne peut-être à sucer, sans formation" ou encore "pour diminuer le coût de l’opération, proposez à la demoiselle une défloration à plusieurs afin d’en répartir les frais. Un peu comme le co-voiturage."

Calisse. Même si le débat est pertinent, ces commentaires enlèvent toute crédibilité à l’auteur, qui prend lui-même les femmes pour des objets sexuels qu’il devrait pouvoir utiliser à sa guise. Si une femme veut se prostituer et que c’est réellement son choix, elle a droit de mettre ses limites et de ne rien se faire imposer de plus. Ne pas comprendre cela est dangereux, car ça suppose que l’auteur ne comprend pas du tout le consentement. D’ailleurs, une femme quelle qu’elle soit a le droit de mettre ses limites et elle ne devrait pas être obligée de devoir sucer ou de satisfaire quelque caprice masculin que ce soit. Elle devrait le faire si ça lui tente. Voilà.

Les appels au viol collectif, sérieux? Y avez-vous réfléchi avant de partager cet article pourri?

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virginité,enchères,hymen,contrat,vente,québec,HL: Je suis ravi de votre réaction à la con. Vous n’avez pas lu que mon article est entre autre dans une rubrique humour. Provoc, crû, le genre de choses qui ne se disent pas, second degré. Mais tout le monde n’a pas l’humour et la finesse voulue.

Pourtant il y a aussi du vrai, terriblement vrai: quatre chiffres cela indique comment la jeune femme se situe sur le marché du désir, alors que l’autre demande 7 chiffres. C’est l’offre et la demande. De même un client qui paie a le droit d’être satisfait. On parle bien de transaction commerciale, pas de conte de fée. Donc bien sûr il doit pouvoir demander un remboursement, comme pour n’importe quelle transaction. Cela devrait d’ailleurs être contractualisé par écrit.

Bien évidemment que si vous prenez la proposition de co-voiturage au premier degré, vous n’êtes pas sortie de l’auberge, et de plus suggérer qu’il y aurait appel au viol collectif, vous délirez, chère madame. J’ai d’ailleurs bien écrit « proposer » et non « imposer », si votre connaissance du français vous permet de faire la différence.

Quant à voir les femmes comme des objets, je ne réponds même pas tant votre analyse est navrante. Je dirai simplement qu’il n’y a pas besoin de les prendre pour des objets, elles se prennent elles-mêmes pour des objets, des produits de consommation. Le moindre des respect envers elles est de les voir comme elles demandent à être vues. Comme elles-mêmes voient l’homme, ce cochon de payeur, bien sûr.

Vous auriez dû réfléchir avant de partager votre commentaire pourri…

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JF: D’accord je comprends mieux votre point maintenant merci. Je crois que vous auriez dû l’étayer davantage dans votre article ça l’aurait rendu plus clair et complet, puis moins "sensationnaliste". Mais bon c’est votre choix au final si vous voulez être bien compris ou si vous voulez plutôt avoir le plus de like et de partages...

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virginité,enchères,hymen,contrat,vente,québec,HL: Vous réduisez mon propos à la recherche de "like". Vous me réduisez à votre vision limitée. Décidément nous allons encore batailler. Je trouve votre capacité de compréhension assez limitée. Je pense que la polémique est un instrument utile et parfois je l’utilise. Je ne changerai pas. Les débats qui s’en suivent sont souvent utiles. J’étaye souvent, beaucoup, même dans la provocation. Ne voyez-vous pas que parler de contrat est une manière d’étayer? La forme vous dérange, le fond, si vous pouvez le voir, est réel. En rapport marchand le client a des droits. Le contrat doit être établi avec précision. le produit doit être conforme. Vendre son hymen entre exactement dans cette logique. la notion de consentement n’a pas besoin d’être évoquée puisque le fait même de se vendre suppose un accord. La seule négociation n’est pas de savoir s’il y a objétisation. La marchandise est un objet. La négociation ne porte que sur l’étendue de cette objétisation et sur la conformité du produit. Et de ce point de vue le client a des droits, fut-il un homme. Est-ce assez clair et complet maintenant? Cela vous dérange sans doute, votre idéologie ne peut accéder à cette réalité. Pourtant j’ai raison.

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JF: Mais sincèrement, je ne comprends absolument pas l’intérêt d’une fille vierge pour certains hommes. Il me semble qu’une femme avec de l’expérience devrait être beaucoup plus attirante. Donc à part sa jeunesse, quel est l’intérêt?...

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virginité,enchères,hymen,contrat,vente,québec,HL: Seule sa jeunesse et sa beauté ont de l’intérêt, ne le comprenez vous pas? 18 ans, vierge, canon, ou 40 ans et expérimentée, c’est la loi du marché quand on se vend. Sa jeunesse en fait un produit très consommable (je parle toujours dans sa logique à elle). C’est cru, mais c’est elle-même qui introduit ce discours en se vendant. Cela n’empêche pas de la respecter: si j’achète une voiture neuve je vais la soigner…

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JF: Ce que je voulais dire c’est que peu importe si son hymen est intact ou pas, si elle est belle et jeune, qu’est-ce que ça change? Mais bref je ne m’éterniserai pas sur le débat. Et vous avez bien le droit d’écrire dans la forme que vous voulez effectivement. Je suis pour la liberté d’expression. Pourquoi vouloir affirmer que vous avez raison, je ne crois pas que vous ayez tort... Bonsoir.

–––––

 

Fin de l’échange.

 

Conclusion intermédiaire: je doute que les jeunes femmes qui vendent leur hymen pensent aussi loin que ce que j’écris. Qu’elles se rendent compte que c’est une transaction commerciale, rien d’autre, et qu’elles y ont des obligations, comme l’acheteur. Dans cette logique marchande rien ne doit être présupposé: tout doit être contractualisé. Et je leur conseille même d’avoir un copain aux gros bras pas loin, selon sur qui elles tombent…

 

 

 

Catégories : Psychologie, Repères, société 10 commentaires

Commentaires

  • Je trouve l'échange un peu rude.
    D'autant plus que, tu ne vas pas me croire, mais je n'ai pas tout de suite vu le caractère provoc et, aux premières phrases, j'ai eu une réaction similaire à cette femme. Et pourtant je te pratique depuis quelque temps déjà...
    Mais j'ai vite compris que tu en rajoutais pour enfoncer le clou.
    Je pense pourtant que tu aurais pu être un brin plus compatissant dans la suite des échanges car je pense qu'elle met aussi le doigt sur quelque chose.

  • "Seule sa jeunesse et sa beauté ont de l’intérêt"
    Dans le fond, c'est étrange. Si la virginité est un bien précieux, l'hymen intact d'une femme âgée (celui d'une nonne, par exemple) devrait se négocier à une valeur aux moins égale à celui d'une jeune femme, non?
    On voit bien par là que la cote est fonction de la jeunesse et de la beauté, et non pas de la rareté.

  • Et la virginité politique serait un beau projet non?

  • Pierre: rude, ou pas. Réaliste. Un peu de lucidité dans ce monde confus!

    C'est une confrontation. J'ai utilisé la provoc de manière risquée pour moi puisque qu'en parlant comme Coluche l'aurait fait, je me pose en cible. La preuve: c'est moi qu'elle attaque, allant jusqu'à évoquer un possible viol collectif. Simplement parce que dans la confusion moderne des valeurs et des notions, on ne voit même plus que la roumaine s'objétise elle-même en vendant sa virginité. On ne voit pas que c'est un contrat sans aucun état d'âme ni sentiment. Va vendre un objet à 2,3 millions d'euros: ça fera un contrat de 100 pages, pas des bons sentiments dégoulinants.

    Si l'interlocutrice de FB pense vraiment ce qu'elle dit, je suis encore trop bon, c'est du C4 qu'il faut pour déconstruire son idéologie sous-jacente, et pour espérer la voir enfin réfléchir par elle-même. Je m'avance en disant cela, eh bien avançons un peu. Sa critique me cible, et pas un mot bien pesé sur celle qui se vend à un homme très riche qui se paie un fantasme. Les 99,99999% des mecs savent qu'ils n'auront jamais un fille comme ça, ils ne sont pas assez riches. Elle vient objectivement les narguer et en même temps choquer les femmes au fond d'elles, qui pour la plupart ne pourraient jamais toucher un tel montant. Quelle raison de venir s'exposer à la télévision? Putaing cong, elle veut écraser le monde!

    On nage vraiment dans la confusion, parfois il faut décaper. Rude dans la forme, pas plus que l'interlocutrice, et ouvert sur le fond. Je suis resté dans une balance. En tous cas la forme fait mouche. Après on n'oubliera pas, j'espère, que c'est du business et pas de la guimauve.

    La guimauve c'est bien, ça fait tout avaler et ça rend aveugle. Rude? Tu n'es pas dans la bienveillance en disant cela mais dans le paternalisme béat. Comment aucun commentateur de presse n'a évoqué l'aspect purement commercial avec ce qu'il comporte de cru, de sans ménagement? Tu crois qu'elle n'a pas tout prévu et qu'il pourra commettre autre chose que ce qu'elle a décidé? Qu'il n'y aura pas un vigile pour faire respecter les règles qu'elle aura posées? Que le temps lui-même ne serait pas comptabilisé et fixé par écrit? De quelle heure à quelle heure peut-il la pénétrer? Dans quelle position? Et si elle a mal? On n'est pas dans Pretty Woman, conte stupide sauvé par la grâce de Julia Roberts, on est dans la vraie vie.

    La bienveillance, la compassion, l'empathie, j'en ai beaucoup. Trop parfois. Je les garde pour les personnes qui en ont besoin. Ici la pédagogie de la rudesse est plus adaptée.

    Mais bon, dans une société qui confond sentimentalisme et humanisme, qui pleurniche pour un rien, qui perd sa lucidité et ses exigences personnelles, qui se trompe régulièrement de cible, où l'hypocrisie des "bons" devient un art majeur, où les français vont se jeter dans les bras d'un banquier qui n'a jamais porté que de la soie quand les prolos payaient durement la crise provoquée par des banquiers, faut plus rêver: le cynisme devient une sauvegarde morale et intellectuelle.

    Et puis, appeler un chat un chat, depuis quand serait-ce rude? Es-tu à ce point d'aveuglement?

  • Dominique, je ne transposerais pas la virginité sur la politique. Je comprends l'idée mais il faut alors préciser ce qu'on entend par virginité politique. Casier judiciaire vierge? Cela se défend, quoique: une personne qui a payé sa dette a droit en principe à une autre chance. Mais je suis d'accord que cela mérite débat.

    Après, tout choix politique est une pesée, un certain parti-pris, une inclusion de certains points de vue et l'exclusion d'autres. Est-ce la virginité? Là je ne suis plus certain.

    De mon point de vue la virginité suppose de n'être pas encore s'être engagé; cela me semble manquer d'expérience pour ensuite gouverner.

  • Mario, oui, jeunesse et beauté sont l'important ici. Comme vous le dites la virginité d'une femme âgée ne serait pas aussi attractive. C'est cruel, peut-être, c'est surtout la réalité, que cela nous plaise ou non.

    Je crois que la plupart des hommes pensent ainsi, même s'il ne le disent pas ouvertement.

  • Pierre encore:

    Ce n'est pas la première fois que tu me dis que j'aurais dû faire autrement, que je ne m'y prends pas bien, que ceci, que cela, que je pourrais m'élever, et j'en passe un certain nombre. Je ne sais pas quel problème tu as avec moi, à vouloir régulièrement me dire ce que je devrais faire, et cela te regarde. Mais avec moi cela ne fonctionne pas. Je ne prends pas. Pas la peine d'aller par là, Pierre.

    Il y a peu de gens dont j'accepte la mise en question et dont les propos me font bouger. Il y en a sur ce portail, même certains qui ne le savent pas et tu serais étonné de savoir lesquels (pas toujours ceux avec lesquels j'ai une relation aisée). Tu n'en fais pas partie.

  • J'hésite à encore intervenir sur ce sujet qui à la base devait être traité de façon humoristique et caustique, mais au-delà du cas particulier de cette jeune femme si bien faite de sa personne et au sens commercial affûté, il y a des problèmes de fond. Et qui dépassent les querelles féministes.

    Ça tourne autant autour du culte éternel de l'or et de la richesse qu'autour du culte contemporain du corps jeune, qui n'est plus vraiment un corps qui serait capable d'enfanter. On n'en est plus aux Vénus callipyges ni aux nus de Rubens. Ces femmes incarnaient la richesse et la fertilité. Non seulement avaient-elles eu accès à la bonne chère, mais on pouvait espérer qu'elles soient capables de mettre au monde de solides poupons.
    Les corps graciles contemporains que l'on nous montre en exemple ( et dans le cas présent déclaré vierge) ont encore quelque chose d'enfantin en eux.
    Voir l'image de la Barbie affichée à droite.
    Je m'abstiens de pousser la réflexion plus loin au sujet de ce culte-là.

    En traitant de la virginité et de la commercialisation du corps, d'une forme de prostitution avec médiatisation et enchères, on peut vite tomber dans une certaine vulgarité ou ne pas trouver l'exact bon niveau de langage qui conviendrait à tous.
    Ça ne m'étonne pas que le dialogue sur FB soit devenu âpre. Comment échanger à ce sujet avec des inconnus sans qu'il y ait incompréhension ?!? On le constate bien ci-dessus : JF avait besoin d'une contextualisation du billet.

    Pour en revenir au dispositif imaginé par les femmes mettant leur virginité aux enchères ou en devenant mère porteuse, il faut, à mon sens, passer par la réflexion sur la prostitution choisie ou la GPA ( grossesse pour autrui). Car il s'agit dans tous ces cas d'une forme de vente de son corps.

    Les courants féministes ne sont pas unanimes à ces sujets. Certains sont absolument et totalement contre, parce que le corps de la femme ne doit pas être une marchandise. Ce serait la ligne suédoise, qui criminalise la prostitution en ciblant les hommes.
    D'autres courants sont dans la ligne " mon corps m'appartient". Il se peut que cette façon de voir (qui à la base n'est pas contestable), amène à considérer comme normale la vente des prestations sexuelles ou reproductives de ce corps.
    C'est pour cela que je pense qu'on ne peut pas traiter le féminisme comme un tout et lui demander des comptes au sujet de cette Roumaine en particulier.
    Il me semble ce genre de cas dépasse largement le cadre de référence des féminismes.
    Une telle mise aux enchères est possible grâce à internet et à la médiatisation sensationnaliste et aussi grâce à des fortunes si vite acquises et leur valorisation par ces mêmes médias.

    En effet, si on est capable de claquer 2,3 millions en une nuit, cela signifie que cet argent ne représente pas un labeur énorme.
    "Easy come, easy go."

    A mes yeux, cette affaire se passe dans les sphères de l'élite de l'argent et du bling-bling.
    Une jeune femme est prête à tout pour accéder rapidement à une place dans cette élite, et elle n'a pas d'autres atouts que son corps, son trophée et sa virginité. (C'est "injuste" pour les femmes pas jolies et jeunes et les hommes en général, mais ce n'est pas le sujet.)
    Elle pousse la logique du culte de la virginité jusqu'à son point le plus extrême. On n'est plus dans la symbolique chrétienne puisque la virginité se concevait dans le cadre du sacrement du mariage. Il y a quelque chose du "culte du veau d'or" dans la démarche.
    Ça marche, parce que des hommes sont prêts à entrer dans la compétition.
    Sans l'attrait du concours proposé par la jeune femme, cette affaire serait un flop.
    De besoin de médiatisation de l'acheteur ( il n'est pas resté anonyme) démontre qu'on est dans une histoire de avant tout de fric et de bling-bling. Le cas particulier de cette offre, qui rencontre un acheteur va probablement faire des émules et ça se termine en low-cost, comme vous l'avez montré dans un autre billet.
    Je ne me place pas dans une perspective moralisatrice, parce que ça ne sert à rien.
    Simplement, pour que la publicité donnée à cette affaire soit honnête, il faudrait connaître la fin de l'histoire.
    Comme hommelibre, je trouve qu'il faudrait savoir, si la transaction a été réussie pour les deux partis ? Quel service après-vente ? Quelles garanties ?
    Car c'est avant tout une vente.

  • J'évoque la forme John, pas le fond.

  • La question de la forme est un sujet intéressant. La forme relève de l’intention du scripteur et comment il veut atteindre son objectif dans la communication.

    Si les surréalistes en étaient restés à un manifeste explicatif logique, le surréalisme n’aurait pas percé. Les écrits de Tzara ou Breton, les tableaux de Dali, provoquent le choc qui illustre, fait toucher le message de fond. Dans mon billet sur Macroniño 1er, j’aurais pu faire un texte explicatif, logique, lisse, pour exprimer la même chose. Avec probablement peu d’intérêt pour le lecteur. Être entré dans une sorte de fable est beaucoup plus démonstratif. On peut dire la même chose des fables de La Fontaine.

    Que veut dire le scripteur et comment fait-il pour atteindre son objectif? J’aime avoir le choix entre de multiples formes. Ici la forme est particulièrement bien adaptée au fond: elle permet de révéler ce que cette histoire ne dit pas, ne dit nulle part.

    1. Sur la jeune roumaine d’abord. Pour se lancer dans cette entreprise elle a dû étudier la chose. Recevoir tant de compliments, être l’objet de tant de désirs, être comparée à tant d’autres filles, qu’elle a acquis la certitude de pouvoir vendre cher. Elle a probablement étudié par quel média, sur quel site, vers quelle clientèle elle tenterait sa chance. C’est calculé, étudié en vue de l’objectif commercial. Or cela n’apparaît nulle part. Les photos sont lisses, parfaites, même pas pornographiques. Dans son interview elle passe pour une Cosette – payer ses études – et pour une sainte – acheter une maison pour ses parents. Tout est lisse, beau, attirant, bienveillant. L’homme d’affaire pour qui 2,3 millions sont comme 2 francs pour nous est forcément quelqu’un de bien pour payer autant. La story telling marche à fond et embrouille toute posture critique.

    Sa beauté prime sur la virginité, mais celle-ci est un plus indéniable. Faire l’amour pour la première fois dans ces conditions est quand-même étrange, et je ne parle pas de la virginité sacralisée ou garante d’une filiation future exclusive pour l’homme.

    Comment a-t-elle géré l’écriture du contrat, comment est l’homme physiquement, son âge, etc, tout cela est soigneusement évacué. Tout doit rester parfait, à son image. Parce qu’elle est un produit parfait, bien sûr, et non parce qu’elle est une femme ou une belle personne. De cela on se fiche.

    Le langage à la Coluche que je tiens est celui qui est pensé mais pas dit. Le dire, le détailler, aurait diminué sa valeur pour raison de vénalité.


    2. Sa présence à la télévision est également étrange. Pourquoi se vanter? Pourquoi dire qu’elle est actuellement la plus chère sur le marché? C’est une gifle pour les filles moins jolies. Elle entre dans le clan des dominantes en étant partie de rien et sans autre mérite qu’un don naturel aléatoirement distribué, la beauté. « Regardez ce que je vaux » semble-t-elle dire sans le dire. Mais c’est évidemment le langage premier, silencieux et assourdissant en même temps.

    Pour les hommes sans le sous c’est également une gifle. Ils sont déclassés par le simple prix qu’elle obtient.

    Cette prestation est une violence symbolique énorme, violence de classe, de domination, de compétition gagnée sans effort. Cela n’est pas dit mais c’est sous-entendu. Seul la censure intellectuelle sur le langage fait que l’on n’en parle pas. On est entre « gens biens », n’est-ce pas. J’ai pris le parti du prolo, pas du bourgeois hypocrite.


    3. L’internaute avait-elle besoin de m’insulter? Libre à elle, je me suis mis au diapason. Et c’est très efficace pour cesser la polémique et entrer dans le fond du sujet.

    Croit-elle vraiment qu’un homme parle ainsi des femmes, et publiquement? Ne voit-elle pas que le style est fait pour faire réagir? Peu importe, sa réaction révèle justement l’idéologie sous-jacente, non dite, qui fait que l’interview est pure guimauve.

    La forme était bien appropriée pour révéler cette part cachée du fond idéologique. En fin du compte, avec la forme que j'ai utilisée, la roumaine passe pour la victime. Comme dirait Coluche, je me marre.

    Au fait, avec quel mec très riche ou très mystique ou très célèbre ou extraordinaire ta fille va-t-elle copuler pour engendrer Maitreya? Pour faire un messie il faudra bien un dominant. On ne fait pas de messie avec un petit charpentier... Est-elle assez jolie pour valoir 2,3 millions? Enfin, si elle te fait grand-père du nouveau messie, elle devrait valoir plus…. J’espère qu’elle te payera un jet privé. Bon business, man.

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