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Historienne, lesbienne, et opposée à la PMA

La Procréation médicale assistée n’est un droit pour personne. C’est un moyen pour que les couples, dont l’un des partenaires est stérile, puissent procréer. Or procréer n’est pas un droit, c’est un fait de nature.

 

bonnet,féministe,lesbienne,pma,discrimination,« L’enfant n’est pas plus un droit qu’un devoir »: la militante féministe et de gauche Marie-Jo Bonnet, auteur de Simone de Beauvoir et les femmes, termine ainsi son interview à Figaro Vox. Selon elle les couples lesbiens ne sont pas discriminés, contrairement aux propos de l’ex-ministre Laurence Rossignol qui plaidait pour la PMA: « Il n’y a aucune raison de discriminer les couples lesbiens par rapport aux couples hétérosexuels ».

Marie-Jo Bonnet pense d’ailleurs que la PMA n’est pas le terme qui convient:

« Il faudrait en fait parler de l’IAD, c’est à dire d’ «insémination artificielle avec donneur», et précisons, «donneur anonyme». Or c’est l'anonymat qui me pose problème, pour les couples de femmes comme pour les couples hétérosexuels. »

Le problème est qu’il sera difficile de contenter tout le monde. Alors, s’il manque de gamète, qui faut-il privilégier? Les couples lesbiens? Ou les couples hétéros dont l’un est stérile?

bonnet,féministe,lesbienne,pma,discrimination,« De plus l’ouverture de l’IAD à toutes les femmes poserait le problème de la rareté des gamètes. Contrairement à ce qu’on imagine aujourd'hui, les donneurs de gamètes sont peu nombreux. Il y a seulement 250 donneurs de sperme en France. Et on nous dit que ce n’est pas suffisant pour répondre à la demande des couples hétérosexuels stériles qui doivent attendre un an et quelque fois plus avant de commencer le long processus de procréation médicalement assistée. Où trouver les gamètes manquantes? En payant les donneurs de sperme? On risque d’ouvrir la porte à la marchandisation. »

À propos de la revendication faite par des couples homos de fonder une famille, madame Bonnet ajoute:

« A l’époque, on ne voulait pas d’enfants! Et celles qui en voulaient avaient recours à des moyens classiques c’est à dire qu’elles demandaient de l’aide à des amis et faisaient ça chez elles à l’aide d’une seringue! Ça se passait très bien. On était obligés de s’entendre. Autrement dit, la relation sociale entre les genres était maintenue. L’IAD fait éclater cette relation sociale. Parler de droit ou de discrimination sur ce terrain est un abus de langage. »

 

Interview entier ici.

 

Catégories : Féminisme, société 1 commentaire

Commentaires

  • Ces propos sont intéressants. Par contre dans le suite de l'interview, son interprétation sur "le bien fondé" de l'IAD me fait un peu tiquer :

    "L'insémination artificielle avec donneur anonyme est un pis aller qu'on a décidé de réserver aux hommes stériles pour sauvegarder l'image de l'homme «viril»."

    A mon avis c'est surtout un avantage réservé aux femmes qui souhaitent coute que coute vivre une grossesse.
    J'avoue ne pas comprendre comment un homme peut accepter que sa femme ait recourt à une insémination artificielle de gamètes provenant d'un autre homme. Dans les cas d'infertilités l'adoption me paraît bien plus appropriée.

    Quand au risque de dérive vers la GPA, il me paraitrait logique, si la PMA est acceptée, que au nom de l'égalité des sexes, l'on puisse ouvrir le même droit aux couples homosexuels hommes et aux hommes célibataires d'avoir des enfants. Il me semble qu'il y a une grande hypocrisie de la part des défenseurs de la PMA à refuser la GPA.

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