En viendrons-nous à regretter Kadhafi? La Libye, livrée aux tribus et roitelets, fait à nouveau ce que la culture régionale a longtemps considéré comme normal: le commerce d’êtres humains. Hommes et femmes peuvent être achetés et revendus aux fins de servir de nouveaux maîtres. La route vers la liberté s’achève dans une cage.
La parole se libère un peu depuis que la vidéo de migrants vendus comme esclaves en Libye a fait le tour du monde. Certains et certaines incriminent encore l’Union Européenne et lui reprochent d’avoir laissé l’Italie passer accord pour retenir les migrants ou les renvoyer après arraisonnement de leur ambarcation. L’UE serait carrément complice, comme le laisse entendre Joanne Liu, présidente de Médecins sans frontières:
« Dans leurs efforts pour endiguer le flux (migratoire), les gouvernements européens seront-ils prêts à assumer le prix du viol, de la torture, et de l’esclavage ? »
Le représentant d’Amnesty International à Dakar, Alioune Tine, renchérit:
« En se posant en "forteresse qui veut coûte que coûte arrêter" les migrants, l'Europe "a une responsabilité fondamentale" dans le désastre actuel, mais elle n’est pas la seule. »
L’UE a faux en voulant faire venir des immigrés en masse de pays où ils sont les moins chers sur le marché du travail. L’humanisme n’est ici qu’un prétexte pour lessiver le cerveau du bon peuple. En réalité l’UE est cliente. Mais la parole la plus dérangeante est celle qui met en cause les africains eux-même, en particulier à cause du racisme qui reste très fréquent dans les pays du Maghreb.
Selon Hamidou Anne, chroniqueur pour Le Monde Afrique:
« Personne n’ignorait ce qui se passe sur cette partie septentrionale de l’Afrique. L’existence de « marchés aux esclaves », d’abus sexuels et de travaux forcés avait fait l’objet d’un rapport de l’Organisation internationale pour les migrations en avril. Les actes barbares à l’encontre des migrants au nord du continent sont récurrents, mais, ce qui change aujourd’hui, c’est le choc des images. »
Il rappelle que selon un rapport de l’ONU daté de 2016 des milliers de personnes restent esclaves en Mauritanie. Ce pays n’a aboli l’esclavage qu’en 1981 et n’en a fait un crime qu’en 2007. Dans un autre article du Monde, Charlotte Bozonet fait les tour du Maghreb pays par pays et mentionne comment les marocains nomment les noirs:
« Au Maroc, de nombreux témoignages, des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux font aussi état d’un racisme latent. Celui-ci va de faits divers extrêmement violents – en 2014, trois migrants ont été tués à Boukhalef, un quartier périphérique de Tanger – à un racisme diffus. « Dans la rue, certains nous appellent Ebola », racontait un Camerounais rencontré en septembre à Tétouan (nord). »
Elle cite également le sociologue marocain Mehdi Alioua:
« Le racisme anti-Noirs continue aujourd’hui au Maghreb. La couleur de peau est toujours associée à un statut inférieur. Des tribus pratiquaient l’esclavagisme dans tout le Maghreb et c’est resté dans l’imaginaire collectif. (…) Le sujet du racisme anti-Noirs dans les pays nord-africains est peu documenté, par manque de moyens alloués, certainement aussi à cause d’une forme d’autocensure. « Certains craignent d’être accusés de faire le jeu de l’Occident. »
De plus la loyauté dans la communauté musulmane empêche par exemple un musulman noir venant en Europe, de dénoncer ses frères musulmans libyens. Sisi Adouni, blogueuse et passionnée de culture et d’histoire africaine, parle elle sans pudeur, par exemple en titrant l’un de ses articles en 2016: « L’amnésie des états d’Afrique noire face à l’esclavagisme historique des arabes ».
Dans cet article elle relate que le président de la délégation égyptienne avait traité les Africains subsahariens de chiens et esclaves au printemps dernier à Nairobi.
Elle écrit en particulier:
« Sa forme la plus inhumaine et la plus destructrice est le génocide commis par les peuples Arabes. Ce fut un génocide car les procédés utilisés étaient clairement destinés à vider l’Afrique de sa population au profit de leurs intérêts. Après toutes les formes d’abus et d’exploitations, il a été question de faire disparaitre toute trace de la population noire au sein de leurs sociétés.
En Afrique subsaharienne, les Arabes ont donc ouvert la voie à toute forme de traites négrières massives impliquant un déplacement important de population. Elle débuta au VIIe siècle. Ce fut la plus intense, la plus inhumaine et la plus longue. Pendant 13 siècles les Arabes ont razzié sans interruption l’Afrique. Ce drame a entraîné 17 millions de morts et de déportés. (…)
L’atrocité des méthodes utilisées par les Arabes a fait disparaitre presque totalement les preuves visibles de ce crime contre l’humanité. La castration systématiquement pratiquée sur les hommes et les infanticides n’ont pas permis la constitution d’une population et d’une descendance de ces esclaves. »
L’Union Européenne n’est pour rien dans cet aspect du drame africain et de ses conséquences encore actuelles. Ce sont les mafias de passeurs africains et arabes qui demandent par exemple de 10’000 à 40’000 $ par personne aux Nigerians en promettant de faux jobs au Royaume-Uni (image 4). Un prix inouï pour l’Afrique. Mais l’UE a quand-même une part de responsabilité dans la situation en Libye et au Maghreb en général: en étant cliente des passeurs elle valide l’appel d’air fait aux jeunes africains qui désertent leur pays.
Elle paie le crime en Libye. Elle se donne une bonne conscience humanitaire alors que l’afflux massif de réfugiés ou de migrants lui permet de se repeupler et d’avoir des travailleurs à bas prix, sans passer par la case « immigration légale ». C’est en continuant à accueillir des illégaux que l’Europe est complice de trafic d’êtres humains, complice des passeurs, tueurs, violeurs, marchands d’esclaves, complice du pillage des ressources humaines en Afrique.
Il y a aussi les clients directs sur les nouveaux marchés d’esclaves. Qui sont les acheteurs?
Alors, entre les pays de départ qui semblent fermer les yeux sur cette émigration de masse, les pays intermédiaires qui se fichent des noirs, les passeurs qui rackettent, vendent, violent et tuent leur « marchandise », non les européens n’ont pas à être jugés coupables de cette situation.
À moins de considérer tous les africains, du sud au nord, comme des irresponsables. Or, nonobstant toute analyse, les premiers responsables sont ceux qui partent, en sachant ce qui les attend (car ils le savent forcément), pour braver les lois d’autres pays.
Tous les pays ont des lois sur l’immigration. Elles encadrent qui et combien de migrants le pays peut intégrer de manière positive pour tous, les hôtes comme les invités. C’est à cela que servent les limites: à s’accepter mutuellement, librement et volontairement; et progressivement.
En devenant une théorie sociale l’immigrationnisme sape le fondement même de son existence. Il ne peut en effet disposer de l’assentiment d’une large majorité de la population hôte qu’en restant un geste d’aide, pas en devenant une obligation morale/idéologique dont la non-observation vouerait au gémonies.
Cette majorité n’est plus acquise. Les gouvernants européens le savent. Le rêve européen est terni. Les vagues immigrationnistes peuvent à terme miner et démanteler l’UE et la construction européenne. Penser ainsi est-il inconvenant? Protéger l’Europe, aussi pénible que me soit cette idée, n’est-ce pas une décision qui entre dans un cadre légal, et sociologiquement et philosophiquement soutenable?
Ceux qui sont « lents », qui veulent une progressivité et une maîtrise de notre cadre, sont gens respectables. On doit prendre en compte leur volonté de mesurer les échanges, de préserver leur cadre de vie, ainsi que leur possible sentiment de dépossession. Ne le fait-on pas pour les peuples autochtones? Serait-ce moins légitime pour les peuples d’Europe? Non.
Ceux, « rapides », qui veulent toujours et partout faire sauter les limites sont aussi gens respectables. On doit prendre en compte leur volonté d’ouvrir les échanges et de tendre la main. Ne l’a-t-on pas fait pour les grands exodes du passé? Et l’Europe n’exportait-elle pas ses émigrants vers le reste du monde?
Les votations et élections tranchent entre les lents et les rapides. La tendance selon les résultats depuis quelques années est que l’Europe veut faire respecter ses limites.
Elle devient raisonnable.
Commentaires
L'Europe veut faire respecter ses limites... mais de quelle Europe parlez-vous? Je viens de lire une fois de plus tout autre chose et ce n'est pas une théorie complotiste ou quoi que ce soit d'autre. Le remplacement de la population européenne a été clairement préconisé par l'ONU dès 2001.
Dans son scénario 5, l'UNO indique que pour maintenir l'économie allemande, il faudra "importer" 2 millions de migrants par an, dès 2015 et jusqu'en 2035. Toujours selon l'estimation de l'ONU, jusqu'en 2050, les migrants et leur descendance constitueraient ainsi presque la moitié de la population allemande. …
Dimitris Avramopoulos, commissaire aux migrations de l'UE, s'est également préoccupé du "vieillissement" de l'Europe. "L'Europe est en pleine croissance", a-t-il déclaré fin 2015. Au cours des deux prochaines décennies, plus de 70 millions de migrants seront nécessaires "pour prévenir le vieillissement du continent", a déclaré le commissaire à l'époque.
Il s'est également plaint que de nombreux pays de l'UE n'étaient pas disposés à accepter des migrants illégaux. "Quelque chose ne va pas ici", a dit Avramopoulos. Rien ne devrait faire obstacle à la migration vers l'Europe.
Nouvelles règles de Dublin en préparation.
Le Parlement européen a vu cela de la même manière à la mi-octobre et a adopté un certain nombre de dispositions visant à assurer une répartition plus équitable des demandeurs d'asile parmi les États membres de l'UE.
A cet effet, une clé de répartition ferme et contraignante devra être décidée, qui sera calculée en fonction de la taille de la population et du produit national brut des différents pays.
Les modifications seront soumises pour votation au parlement UE de Strasbourg, en novembre. Le dossier est du ressort de la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures. L'accord de Dublin devra donc être remplacé. Les pays de l'UE seront obligés d'accepter les migrants - même contre la volonté de leurs citoyens.
Cela signifie que les nouvelles réglementations pourraient forcer les Etats membres à accepter les migrants - même contre la volonté de leurs citoyens. Les pays de l'UE qui refuseront d'accepter un nombre illimité de personnes pourraient être exclus du financement de l'UE."
70 millions d'ici 2035... et l'Europe "veut faire respecter ses limites". Oui, bon, chacun - qu'il soit lent ou rapide - voit midi à sa porte!
Source en allemand:
http://www.epochtimes.de/politik/deutschland/migranten-als-bevoelkerungsersatz-fuer-europaeer-bereits-seit-2000-offiziell-in-planung-a2276366.html
"Elle se donne une bonne conscience humanitaire alors que l’afflux massif de réfugiés ou de migrants lui permet de se repeupler et d’avoir des travailleurs à bas prix"
de se repeupler, au prix où ça coute, gabegie, travailleurs à vil prix, futurs assistés plutôt.
l'immigration coute 37 milliards d'euros à la France par an donc elle est parfaitement inutile.
ce n'est qu'un délire de bobo européens.