Ses concerts font salle comble? À relativiser: ce sont des salles de 200 à 1’000 personnes en moyenne, comme aux Docks à Lausanne où le passage du chanteur est planifié pour mi-avril. En même temps deux festivals viennent de le déprogrammer sur la pression de sponsors et d’une partie du public.
Ainsi, l’« Ardèche Aluna Festival a retiré le chanteur de sa programmation, prévue pour le 14 juin, face aux manifestations et désistements de certains festivaliers et mécènes ».
Un autre festival prévu à Saint-Nazaire, Les Escales, a également déprogrammé le chanteur. Un troisième festival tient bon:
« Une pétition réunissant plus de 70.000 signatures réclame par ailleurs sa déprogrammation dans la Manche au festival les Papillons de nuit. Et le conseil départemental de ce département a retiré sa subvention à l’événement. Mais les organisateurs maintiennent leur programmation estimant «que les institutions politiques, quelles qu’elles soient, n’ont pas de droit d’ingérence dans ses choix artistiques. »
Son concert a été annulé à Istres, par crainte de troubles. Et hier à Grenoble le chanteur a reçu injures et crachats de la part de manifestants qui ne lui accordent pas le droit de chanter en public. C’est une histoire sans fin. Le chanteur a payé sa dette pénale à la société. Mais cela ne semble pas suffisant. Pour beaucoup il subsiste une dette morale. Elle subsistera peut-être pour le reste de sa vie.
Cantat doit-il désormais rester invisible socialement? Peut-il recommencer son activité professionnelle sans conséquences? Le débat ne sera pas clôt. Certains ne pourront plus jamais voir en lui que le meurtrier. Il aurait volé une orange, cassé une voiture, brûlé un commissariat, on lui pardonnerait. Mais tuer…
On peut comprendre l’émotion suscitée à l’époque par ce drame. On peut aussi regretter son utilisation politique. Et la décision de la justice: Bertrand Cantat est interdit de parole sur le drame. On ne doit plus espérer une contrition publique du chanteur, ni une analyse en profondeur de ce qui s’est passé dans sa tête.
Ne pouvant se réconcilier avec le public au travers d’une confession lucide et honnête (je n’aime guère cet exercice mais elle serait ici opportune) il tente au moins de reconstruire son image de rebelle.
Est-ce à cause de cela qu’il a écrit, sur son nouvel album « Amor Fati », une chanson alibi, L’Angleterre, qui le replace dans le rôle du héros solitaire et bienveillant envers les migrants?
Une autre de ses nouvelles chansons, Anthracitéor, pourrait évoquer le drame, discrètement et symboliquement. Ou cette phrase énigmatique sur le titre Amor Fati: « Ce qui est, est ». Comme la mort?
Le pardon est difficile. Peut-être impossible. Cette impossibilité se nourrit de ce que Cantat semble continuer sa route comme si de rien n’était. Ses chansons nouvelles sont du Cantat d’avant. Il n’y a pas de parole d’après, de parole dans laquelle il n’est plus ce héros de l’amer. Il y a une sorte d’adolescent de 54 ans qui continue à courir derrière lui-même sur des textes vaguement rimbaldiens et abscons.
Cantat, c’est la confusion moderne entre le style de l’écriture et son contenu. Il voudrait que le style fasse sens même là où le sens fait défaut. Mais n’est pas Rimbaud qui veut. Exemple de verbiage du chanteur (sur Anthracitéor):
« Arrive, arrive, comme du fond d’un couloir
Surgit d’un sommeil blanc d’ivoire
La pierre de ta présence
Elle brille, elle brille et son rayonnement est insatiable
Et j’ai bien peur d’y voir des creusets, des cratères et les coulées de lave de l’histoire
Je ne connais pas de lois qui pourraient m’éloigner de toi
Et la nuit, le silence sur le confiteor, mais
Je n’ai pas vraiment le choix d’ignorer ce je ne sais quoi
qui luit d’un éclat entre l’anthracite et l’or »
Il n’est plus un héros. Pour le redevenir il faudrait qu’il chante autre chose, quelque chose qui contienne ce qu’il a fait. Car tuer une personne est un acte si extrême qu’il faut beaucoup, beaucoup de temps et de changements visibles pour pardonner.
Sans compter que des féministes veulent le faire taire à jamais et mènent campagne contre ses tournées.
Lui-même se défend. Il demande le droit à la réinsertion. Légitime mais difficile quand la profession est si visible. Ses fidèles le soutiennent:
« Comme les 900 spectateurs qui se pressent ce soir-là à La Laiterie, haut lieu du rock strasbourgeois, Charlotte plaide pour le pardon. « Il a purgé sa peine. Et je sais de quoi je parle, à Besançon, je milite pour Solidarité Femmes » – une association d’aide aux femmes victimes de violences. »
Cantat: combien de temps avant le pardon?
Bertrand Cantat - Anthracitéor
Commentaires
Selon l'adage "peu importe ce qu'on en dit, pourvu qu'on en parle", on pourrait penser que ce chanteur existe encore en tant qu'artiste en raison de son geste difficilement pardonnable.
Il a payé, selon l'avis mainstream. 4 ans de prison pour avoir tué une femme, pas n'importe laquelle, à coups de poings. 4 ans pour un crime qui lui aurait valu la corde quelques années auparavant. Les bobos mettent tout dans la justice. Pas de vengeance, c'est odieux ! Vous n'aurez pas ma haine !
Société de châtrés, d'impuissants, de couilles molles. Cantat aurait dû être pendu haut et court, on pleurniche sur le fait qu'il ne peut pas se réintégrer. Aujourd'hui, les juges sont une drôle d'espèce de vicieux qui semblent jouir des crimes que commettent leurs protégés et la seule loi, c'est que la propriété, c'est le vol. Les petit-bourgeois sont cons, mais ils finiront par se rendre compte qu'on se fout de leur gueule.
Pour ma part, je considère que la justice a fait son œuvre, il a fait sa peine, et il a donc tout à fait le droit de continuer sa carrière. Et je méprise intensément l'opinion des "foules sentimentales" qui n'auraient pas le moins du monde bougé un orteil si il s'était agi d'un quidam quelconque.
Si on commence ( et ça se fait couramment et de plus en plus) à ignorer les lois et la jutice - on peut certes ne pas être d'accord avec une décision, mais on en reste là - c'est un peu beaucoup la fin de la démocratie.
Je me demande (avec pas mal d`autres) si le crime "impardonnable" de ce gaillard ne serait pas surtout d`avoir causé la mort de quelqu`un faisant partie d`une certaine caste ultra fermée et adepte de la loi du talion, dont Cantat ne fait pas partie. Si c`est le cas, il n`y aura pas de pardon et ils finiront par bousiller sa vie d`une maniere ou d`une autre alors meme que la victime lui aurait peut-etre pardonné.
Imaginons que Cantat eut été politicien, ou mieux encore que ce soit le premier ministre qui batte une femme à mort : peut-on sincèrement dire que le geste soit pardonné et une fois pardonné que le ministre en question puisse 'reprendre' son poste et exercer ses talents comme avant ? Et quand je dis ministre, je pourrais dire journaliste de télé, professeur d'école ou autre.... Pour ma part ce qui me dérange c'est que Cantat lui-même n'ait pas la capacité de prendre de la distance et de comprendre ce qui pourtant est bien évident et de bon sens.
Je comprends la question d'uranus2011. La réponse qui me vient à l'esprit est que Cantat a décidé de continuer sa vie pour ne pas sombrer dans le remord. C'est plutôt louable à mon avis. Mais il n'a pas compris qu'en tant que personnage public, puisqu'il se produit, il ne fera qu'alimenter la polémique.
Si j'avais été à sa place je me serais recyclé dans un autre domaine qui me permette de faire le deuil de mon amour perdu et de mon geste désespéré. Loin des projecteurs.
Encore un avis pertinent :
https://www.causeur.fr/bertrand-cantat-trintignant-brexit-concerts-149983
Et je méprise intensément l'opinion de ceux qui pensent qu'il aurait payé sa dette et qu'il peut maintenant la ramener sur tous les sujets...
Généralement quand les artistes s'expriment c'est pour faire passer des messages. Maintenant, comme si de rien n'était, Cantat voudrait continuer à faire passer les mêmes messages bobo-gauchistes, comme lorsqu'il était leader de son groupe et adulé par une jeunesse décervelée. C'est juste pas possible. C'est comme si un curé pédophile après la prison était fait cardinal par le pape.
Ce type n'a plus rien à faire dans le show-biz !
"quelque chose qui contienne ce qu’il a fait."
Il ne peut pas de par les conditions mises suite à sa condamnation.
Vous l'avez d'ailleurs noté:
"Bertrand Cantat est interdit de parole sur le drame."
Donc y compris de paroles chantées...
Lepenis père parle d'assassinat.
Le lien de Causeur de "meurtrier".
Dans cette émission aussi les deux termes reviennent:
https://www.sudradio.fr/le-grand-soir-2018-03-14
Tout faux.
Il n'y a pas eu préméditation.
Il n'y a pas eu intention de tuer.
Il est cocasse d'entendre une virago de l'émission de Sud-Radio reprocher à Cantant sa "publicité". Je me marre, car elles se servent de Cantat pour SE faire de la publicité sur son dos et contribuent à augmenter fortement la publicité du chanteur. Le ventes de disques vont s'envoler. Tout ça pue la mauvaise foi.
Et je trouve curieux qu'on ne fasse pas le procès de la drogue et de l'alcool sans lesquels ce drame ne se serait sans doute pas produit.
Et je vois que la haine qui se manifeste ici est due aux prises de position politiques de Cantat. Vous pouvez dégueuler votre haine, cela ne changera rien pour Cantat.
@ Daniel:
Oui et non.
Sur le premier point, il faudrait une autorisation du tribunal. On peut penser que ce n'est pas impossible, par exemple pour une émission pré-enregistrée et supervisée par un magistrat. Mais Cantat serait-il prêt intérieurement à cela?
Sur la qualification des faits, Lepen a comme souvent fait dans la provoc ou le dérapage (volontaire?), mais il a faux. Ce n'est pas un assassinat, qui suppose une préméditation et une intention claire de tuer. Selon Wikipedia la condamnation a été prononcée sur le chef de « meurtre commis en cas d'intention indirecte indéterminée ».
Il est bien question de meurtre (cette qualification n'impliquant pas la préméditation). J'ignore si cette qualification en Lituanie, correspond à notre "homicide involontaire" ou "sans intention". De ce que l'on sait du drame je suis d'accord:
"Il n'y a pas eu préméditation.
Il n'y a pas eu intention de tuer."
Les virago font en effet leur propre pub sur le dos de Cantat, mais cela dès le début, malheureusement. Et comme vous le dites elle font du coup aussi la pub du chanteur.
Quant à la drogue et l'alcool, je pense aussi qu'on n'en a pas assez parlé car dans ce cas ces substances semblent avoir joué un rôle déterminant.
J'ajouterais aussi que les caractères forts font des étincelles quand ils se confrontent, qu'il y a les histoires personnelles des deux protagonistes qui ont mené à ce drame, mais c'est très difficile à aborder car on manque d'éléments plus précis que ce que la presse a écrit sur eux.
Sur Cantat lui-même, on l'aime ou pas, c'est le jeu du spectacle. Pour ma part je trouve ses derniers textes très immatures.
On peut en effet imaginer que la haine contre Cantat pourrait etre renforcé par ses prises de position en faveur des Palestiniens mais surtout, du coté de ceux qui hurlent maintenant le plus fort contre lui, on est dans une culture ou il n`y a pas de pardon. Le vieux Trintignant avait meme déclaré dans une interview qu`il était surpris et décu que Cantat ne se soit pas suicidé apres les événements. Je doute fort qu`il se serait suicidé lui, dans une situation semblable. Je crois que personne ne sort grandi de cette affaire.
@ Daniel : définition de meurtre dans le Larousse "Action de tuer volontairement quelqu'un" et définition de volontairement "De sa propre volonté/avec intention, exprès" !
Bertrand Cantat a tué une femme en la frappant violemment et il n'y a hélas rien de nouveau à cela. Le fait qu'il était au moment du drame un chanteur connu avec son groupe Noir Désir est d'autant plus "grave" qu'il a, par sa violence, montré son vrai visage.
Je comprends parfaitement les réactions négatives à son sujet : il ne faut pas oublier que des femmes subissent chaque jour des violences faites par des hommes et que des enfants en subissent également.
"J'ajouterais aussi que les caractères forts font des étincelles quand ils se confrontent" Ok, alors dans ce cas, dommage que Marie Trintignant n'ait pas flingué ce sale type...
Femmes, demandez votre permis de port d'arme...
@ Géo, Lise
Marie Trintignant a été élevé en enfant gâté, en éternelle ado, 4 enfants quatre pères différents, une mante religieuse comme disait son père.
gardant ses ex comme amis, même avec ses ex bobo, ça clashait réfection du visage (fragilité faciale, ce qui explique les dégâts irréversibles de 4 fortes gifles) suite à un accident de voiture, alcoolisée, suite à une violente dispute.
Cantat lui demande des explications suite à sa décision de rupture, c'est plus que ne peut en supporter une enfant gâtée, elle devient hystérique, insulte son ex femme, devient violente physiquement, là elle se prend quatre fortes gifles, réaction que n'auraient pas eu ses ex bobo, mais compréhensible vu le milieu populaire et rigoriste dont est issu Cantat.
constat, voilà, où mène une éducation d'enfant gâté, les véritables coupables là dedans ce sont sa famille. qui l'on élevé dans une bulle, et les féministes qui justifient le bovarysme féminin et des attitudes féminines irrespectueuses et irresponsables.
Géo vous avez tout faux en écrivant de pareilles stupidités.
"Ok, alors dans ce cas, dommage que Marie Trintignant n'ait pas flingué ce sale type...
Femmes, demandez votre permis de port d'arme..."