On sait que le CO2 est indispensable à la croissance des végétaux. Mais son augmentation ne comporte pas que des avantages. Une récente étude montre une baisse de la qualité nutritionnelle du riz quand le niveau de CO2 est élevé.
« Selon une étude parue mercredi 23 mai dans la revue Science Advances, la teneur en protéines du riz baissera d’environ 10 % d’ici à la fin du siècle. Le contenu en fer chutera quant à lui de 8 %, alors que le zinc diminuera de 5 %. Les concentrations de vitamines B1 et B2 – deux des rares vitamines pourvues en quantité significative par le riz – plongeront de 10 % à 30 %. »
L’étude a été réalisée en deux endroits en Chine et au Japon, avec 18 variétés de riz. Il faudrait la reproduire avec une autre équipe et d’autres régions aux sols différents les uns des autres pour débusquer les éventuelles variations de résultats. Mais prenons-la comme elle est.
L’étude met le doigt sur le déséquilibre entre le CO2 et l’azote, nécessaire pour fabriquer ensuite des protéines dans la plante. Il y a plus de croissance de la plante grâce au CO2, mais pas plus d’azote: la même quantité de matière se dilue dans un volume plus grand. Donc pour le même volume, la concentration en protéines et autres substances diminue.
On peut ajouter de l’azote dans les terres de culture, avec des fertilisants naturels. Cette pratique est toutefois limitée: trop d’azote porte atteinte aux plantes.
Les populations asiatiques, principales consommatrice de riz, devront-elles subir passivement ce que l’étude (ici texte original en anglais) désigne comme des conséquences potentielles et des risques pour la santé?
Non. D’abord le riz est pauvre en protéines et ne peut en être le seul apport, d’autant moins que le riz raffiné, donc le riz blanc (majoritairement consommé), est déjà très appauvri en protéines et vitamines. On doit le compléter par d’autres sources. Une baisse de 10% de sa teneur protéique n’est pas une catastrophe alimentaire.
Il en va de même pour les autres céréales, elles aussi impactées par le découplage entre CO2 et azote.
Ensuite les êtres humains feront ce qu’ils ont toujours fait: ils s’adapteront. En particulier ils créeront de nouvelles variétés, comme ils l’ont là aussi toujours fait. Par des méthodes anciennes ou en laboratoire.
D’ailleurs, « Les auteurs suggèrent aussi d’élaborer des variétés de riz moins affectées par la hausse du CO2 grâce à des techniques traditionnelles d’hybridation. »
Beaucoup des céréales modernes sont le produit d’une intervention humaine, comme le rappelle Wikipedia (ici pour le blé): « Le blé est quant à lui une plante hexaploïde à 42 chromosomes, caractéristique génétique extraordinaire qui indique un long travail de sélection de la part des agriculteurs. »
Il n’y a donc rien de surprenant à envisager la création de nouvelles variétés. Le réchauffement, quelles qu’en soient les raisons, est un fait qui va peut-être durer. S’adapter, et dès maintenant anticiper, est une bonne réponse à cette situation. Il ne sert à rien de pleurer sur le sort de telle ou telle population, ou sur le nôtre, ni d’envisager des catastrophes présentées comme inéluctables.
Le ton alarmiste et larmoyant finit par noyer le message. J’ai à ce sujet le fort sentiment que cet alarmisme correspond au caractère ombrageux ou pessimiste de celles et ceux qui le relaient, ou à un besoin personnel de dramatisation. C’est un mode de communication qui (croit-on) remet du sérieux et des balises dans une époque trop insaisissable, et qui permet de dire ses angoisses sans parler de soi.
Je pense qu’il faut retrouver un regard positif sur le monde et la vie. En cherchant bien, pour chaque nouvelle catastrophe potentielle annoncée on peut trouver une contre-analyse fondée sur l’ingéniosité humaine et sur la nécessaire résilience face au changement.
Commentaires
Un des problèmes actuels des plus importants du riz est sa teneur en Arsenic, très couramment utilisé dans les pesticides pour le riz. L'Arsenic est polycancérogène...et il peut se trouver dans l'eau que vous buvez. C'est largement sous-estimé par tous les laboratoires suisses d'analyse des eaux. Ils préfèrent s'occuper de paramètres nettement plus importants, le taux de CaCO3 qui va nuire à votre machine à laver, par exemple...
Le augmentation de la concentration de CO2 dans l'atmosphère améliore le rendement des plantes et donc aussi de plantes alimentaires comme le riz, le blé, les légumes, les arbres. De quoi compenser la prétendue perte en protéines du riz.
Selon l'étude, ces résultats ne sont pas valables pour toutes les sortes de ri.
"But with some of the varieties of rice apparently showing little change in levels of certain nutrients, the researchers say it might be possible to find or develop types of rice that will remain nutritious as the climate changes."
La création du Golden Rice, enrichi de vitamine A, démontre que nous disposons de technologies qui permettent d'aider la nature à compenser ces manques, soit par modification génétique naturelle soit par modification génétique assistée.
Au fiat, le riz ne produit pas moins de vitamines dans l'absolu, il en produit autant. Mais en même temps, il produit plus d'hydrates de carbone, ce qui équivaut à une diminution _relative_ des vitamines. Les vitamines sont des protéines constituées d'acides aminés (-NH2), il suffirait d'en ajouter sous forme de fertilisants (trèfle, copeaux de corne).
les protéines du riz c'est 10g 15g par portion, il en faut 100g par jour pour ne pas fondre ?
rassurez vous ! avec le refroidissement climatique qui arrive et la fin de cette période de réchauffement climatique (qui a provoqué la hausse du taux de CO2) le taux de CO2 va baisser (mais les rendements agricoles aussi !)
Commentaire toujours très pertinent de Géo. Oui, l'arsenic présent dans le riz est un problème très important, dont on ne parle quasiment jamais. En Suisse, l'arsenic est aussi présent dans l'eau potable de nombreuses régions, en particulier dans l'eau des Alpes.
Il y en a tout de même qui tirent leur épingle du jeu des pollueurs
Les volcans responsables eux aussi de nombreuses fumées toxiques dont le C02
On sait aussi que les années ou des volcans ont décidé de se réveiller comme pour secouer les humains qui rêvent d'un monde illusoire on a une météo pourrie
Ou comme disaient déjà nos grands parents y'a plus de saisons
Le cosmos a toujours su faire redescendre sur terre ceux qui se prennent pour les maitres du monde
Bonne journée
Je viens de lire dans un article sur les OGM qu'on pouvait trouver du riz contaminé aux gènes humains
Ceci expliquant peut-être cela !
désolée d'y revenir mais quand on sait les nombreux cadavres humains brûlés à l'air libre ,leurs poussières disséminées aux 4 vents sont peut-être elles aussi à l'origine des OGM
Pou lutter contre une éventuelle dégénérescence des sols .allez savoir
En 2004 on répondait déjà à ce genre d'article soulignant que nombre de rats grouillaient dans les rizières avec de nombreux dégâts à la clé
@lovejoie: "Je viens de lire dans un article sur les OGM qu'on pouvait trouver du riz contaminé aux gènes humains " Je ne veux pas vous faire peur, mais on trouve des gênes humains même dans votre corps. Et on sait que 100% des êtres humains sont voués à la mort. Ceci explique peut-être cela.
@lovejoie: "que nombre de rats grouillaient dans les rizières avec de nombreux dégâts à la clé"
C'est un argument en faveur des pesticides, merci. Oui, la nourriture est une condition sine qua non pour la survie des espèces et la "biodiversité"; c'est la loi de la nature.
"nombreux cadavres humains brûlés à l'air libre ,leurs poussières disséminées aux 4 vents sont peut-être elles aussi à l'origine des OGM"
Et à ne pas oublier les cadavres enterrés qui sont polluent la terre dans laquelle nous cultivons nos fruits et légumes. Beurk.
Tout organisme issu d'une fécondation est un organisme génétiquement modifié; Lors de la fécondation les brins d'ADN de deux individus sont sélectionnés de façon plus ou moins aléatoire pour en recomposer un nouveau ADN, clairement distinct.
Ce qui fait que chaque être vivant est unique et identifiable par son ADN. Modification génétique aléatoire qui ne réussit pas toujours dans le sens désiré par nous; dégénération programmée.