J’ai envoyé le lien vers mon précédent billet au site ventusky.com, présenté hier. J’ai reçu une réponse d’un des responsables, David Prantl. Il m’informe que l’Europe centrale attend un sérieux coup de chaleur suite au passage du cyclone Hélène.
« It is very interesting situation – here in the Central Europe, we expected very high temperature thanks to this cyclone. »
L’ouragan Hélène ira mourir au Connemara en entraînant dans son sillage une vaste masse d’air chaud venu du sud. Magie des vents et des pressions combinés, en perpétuel mouvement invisible à nos yeux.
À quoi ressemblera ce coup de chaud? J’ai visionné les prévisions et réalisé des copies d’écran du site Ventusky. Il y a une image pour aujourd’hui (situation météo réelle) et pour chaque jour à venir pendant une semaine, à 14 heures (modélisations).
Sur ces images on voit que l’effet chaud devrait bien se faire sentir jusqu’en Europe centrale pendant une partie de la semaine prochaine. Mais pas seulement: cette chaleur est également attendue dans l’ouest du continent.
La masse d’air (en rouge-orange) monte vers le nord comme une grosse bête et les températures grimpent. Si les coups de chaleur ne sont pas exceptionnels en septembre, celui-ci pourrait être fort.
Néanmoins à partir de mercredi 19 (date en bas des images) et surtout du jeudi 20 on constate un arc de cercle jaune-vert qui descend du nord: l’air frais arrive du Groenland, propulsé comme dans des rouages entre la dépression d’Islande et un anticyclone sur le Labrador.
La dernière image, du site Windy cette fois, montre bien la ligne de démarcation entre l’air chaud et l’air froid. (Clic sur les images pour les agrandir).
Un petit mot sur l’ouragan Florence. Il s’est dégonflé très rapidement, avant même d’atterrir en Caroline. Aujourd’hui il est redevenu une tempête tropicale. Il reste très fort et surtout il a amassé des quantités énormes d’eau dans son long passage sur l’océan.
Mais il ne sera pas le monstre annoncé. C’est le deuxième super-ouragan qui fait faux bond à la presse. Il y a quelques semaines, Lane avait finalement contourné Hawaï, et sa zone de vents les plus violents épargné les îles. Ici on annonçait l’ouragan du siècle, voire le plus destructeur de l’histoire des États-Unis.
Normal: d’une part il est légitime de craindre le pire afin de protéger les habitants. Mais aussi, depuis que la presse mondiale a reçu consigne d’appuyer sur les phénomènes de ce genre et d’incriminer continuellement le réchauffement, les superlatifs pleuvent comme une pluie… d’ouragan. Les journalistes cherchent les angles les plus sensationnels, montrent des images dont on ne peut évaluer la représentativité ni l’ampleur. J’ai le sentiment qu’ils attendent le pire. Peut-être même l’espèrent-ils.
Alors tant pis pour Florence, et au prochain. Par exemple le super-typhon Mangkhut, qui file maintenant vers la Chine après avoir touché le nord des Philippines.
Il est deux fois plus fort que Flo mais ne reçoit qu’une petite couverture médiatique. Parce que la région touchée est moins peuplée que les Caroline? Peut-être. Ou parce qu’on ne sait plus où donner de la tête pour maintenir la pression. Deux ouragans en concurrence c’est un de trop.
Mais je ne me fais pas de souci: les climato-apocalyptiques vont nous inventer autre chose.
Commentaires
Cet article est comme un courant d'air frais dans le réchauffement médiatisé. Quand la réalité surpasse l'imagination ...