D’abord cette info surprenante. Une étude récente sur le réchauffement des océans a dû être modifiée après publication dans Nature. L’étude, très alarmiste, avait pourtant été révisée puis validée par un comité de lecture et publiée dans la plus prestigieuse revue scientifique au monde. Or la méthodologie et les conclusions de cette recherche étaient erronées.
Les universitaires auteurs de l’étude avaient annoncé que les océans se réchauffaient beaucoup plus vite qu’annoncé par les rapports du Giec (image 1: crédit CCO Public Domain). Le pire du pire était à notre porte. Or l’étude a été corrigée après coup à cause d’erreurs méthodologiques commises par les chercheurs et aboutissant à des conclusions faussées.
La faille a été découverte par Nic Lewis, un chercheur climato-critique très populaire en Grande-Bretagne. Il affirme, et les faits lui donnent raison: « Je suis légèrement surpris que ni les pairs examinateurs ni le rédacteur en chef n’aient repéré ce qui me semblait être une alarme rouge à la page 1. »
Il suggère également la possibilité que les réviseurs et le rédacteur en chef aient passé sur certaines erreurs visibles parce que les conclusions allaient dans le sens de la théorie alarmiste. Les auteurs, Ralph Keeling et Laure Resplandy, ont reconnu la faille dans leur étude et remercié Nic Lewis pour sa contribution au débat scientifique. Ils ont retiré leurs premières conclusions et les ont modifiées en conséquence.
Mais l’étude, considérée comme majeure, avait déjà été largement diffusée et commentée par les médias mondiaux, sans commentaire critique ni analyse du résultat. Elle a eu un grand impact à cause de l’aggravation annoncée de la peste moderne: le réchauffement (des océans) serait beaucoup plus important qu’estimé jusqu’alors – 60% de plus.
Cependant avec des erreurs de calculs, et une marge d’erreur de 10% à 70% que les chercheurs se sont octroyée, le résultat est sans valeur.
Des correctifs ont été apportés. Mais les explications techniques venant en second temps, elles n’ont pas le même impact. D’ailleurs aucun journal télévisé francophone n’a fait sa une sur cette erreur.
Les populations croient donc en une information alarmiste et anxiogène. Celle-ci a été corrigée avec une vigueur moindre que l’annonce initiale. Je signale quand-même que Forbes, Washington Post et Nouvelles du Monde, ont publié un correctif.
Ce n’est pas la première fois que la révision des articles scientifiques est défaillante. La concurrence que se livrent les chercheurs dans le domaine climatique pour accéder aux fonds destinés à la recherche, est également un problème. Les études proposées sont le plus souvent en totale conformité avec la doxa alarmiste. Pourtant les publications validées par des pairs sont relativisées par certains scientifiques:
« Le fait qu’une étude ait été évaluée par les pairs ne dit pas grand-chose sur sa qualité », avertit Winship Herr, biologiste, professeur à l’université de Lausanne et ancien éditeur d’une revue scientifique. »
Par exemple une étude statistique aléatoire réalisée sur base de données informatiques aux États-Unis suggère que le réchauffement de l’atmosphère fait augmenter le nombre de troubles de santé mentale.
La méthode elle-même est grossière. Il n’y a pas d’analyse fine des situations rencontrées ni de la nature, la gravité ou la durée du traumatisme. Le stress est normal et indispensable et fait partie des mécanismes d’adaptation. Où est le problème? Les habitants des vastes régions déjà chaudes et secouées d’ouragans ou de séismes sont-ils plus atteints dans leur santé mentale? No comment...
Cela signifie que dans un domaine aussi complexe que la climatologie, les études actuelles servent, délibérément ou non, à nous figer dans la peur et l’alarmisme. Alors même que la montée des températures moyennes mesurée par les satellites UAH s’est plutôt stabilisée depuis 1998 (exceptions faite d’El Niño de 2016) et découplée de l’augmentation de CO2.
Cela signifie aussi que la part humaine dans l’interprétation du climat est probablement aussi importante que les chiffres. La politisation de la toute jeune climatologie nécessite une communication convaincante.
J’en viens donc à l’astuce de la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration), l’agence américaine pour l’environnement et le climat.
Comme divers sites météorologiques, la NOAA édite des cartes de températures de la basse atmosphère. Le 26 juin 2008 à 11:00 (image 3, clic pour agrandir) la surface des USA semble peu chaude avec ses couleurs vertes et bleues. Des couleurs dites froides.
Changement le 28 mai 2014 à 11:00 (image 4): les couleurs ont largement viré au jaune-rouge. Signe d’un réchauffement accéléré et donc catastrophiste? Non. Signe d’un changement de code dans les couleurs!
On voit le référentiel des couleurs sur le haut des images. En 3, donc en 2008, il est gradué de 20° à 120° Fahrenheit. En 4, soit en 2014, il a les mêmes couleurs de références mais de nouvelles graduations de 0° à 100° (donc décalées de 20° sur la même ligne graphique), ce qui force la représentation vers le rouge. Ce qui chauffe mécaniquement la région. Par exemple, 80° F était en vert en 2008, et en rouge en 2014. La température n’a pas changé, la couleur oui. L’image 5 en fin de billet permet de comparer les deux référentiels (clic pour agrandir).
C’est une astuce dans la mise en scène et la dramaturgie climatique. De plus la coloration en rouge est largement utilisée pour le rapprochement que l’on fait spontanément avec la couleur du feu. Rouge égale chaud. Rouge est aussi associé à une alerte: le feu rouge, le bouton d’alarme, la muleta du torero, etc. Le rouge est donc fait pour créer un stress.
En réalité l’objet le plus chaud, le soleil, émet une lumière blanche. Le rouge pourrait donc être remplacé par du blanc.
Et pourquoi le froid est-il représenté en bleu? Parce que les icebergs et les glaciers ont des reflets bleus, je suppose. Pourtant la neige représente plus largement le froid et elle est blanche. Ou encore: le vide sidéral connaît le froid le plus intense, il est noir.
Les couleurs sont donc des conventions, pas des réalités. Ces conventions sont approximatives et plus littéraires ou picturales que scientifiques. Elles sont sous l’autorité du graphiste et du chercheur, qui choisissent les teintes. Elles facilitent une lecture visuelle d’informations météorologiques, mais poussent fâcheusement à une simplification excessive de leur interprétation.
Douter demeure une posture saine contre l’emballement de la peur, et contre la sidération émotionnelle, technique fondamentale de la manipulation. Ou contre la religiosité rampante de l’unanimisme climatique.
P.S.: Je signale le décès de Jacques Duran.
Scientifique, ancien directeur de recherches au CNRS, il tenait depuis des années un site bien documenté sur le climat et menait une critique argumentée de la théorie alarmiste, Pensée-unique.
Puisse cet excellent site demeurer en ligne.
Commentaires
Article très intéressant qui vient corroborer les doutes de nombreux d'internautes qui déjà en 2002 avaient pris position contre le Giec
Bonne soirée
"Cependant avec des erreurs de calculs, et une marge d’erreur de 10% à 70% que les chercheurs se sont octroyée, le résultat est sans valeur."
Il n'y a pas qu'en climatologie qu'on peut rencontrer de telles marges d'erreur. La plupart du temps, les relectures sont bidons. Et je parle d'expérience.
Très astucieux la combine des couleurs.
Merci aussi pour l'information du site, extrêmement intéressant, Pensée-unique.
Bon dimanche Homme Libre, plutôt ensoleillé ici.