Je connaissais l’histoire de l’homme invisible. Je découvre peu à peu celle de la femme invisible. Même la TdG s’y met: dans un édito du 10 novembre le journaliste culinaire Jérôme Estèbe se demandait Où sont les femmes.
Exister
Et, montrant des signes de maladie mentale victimaire, il passe de la rubrique nourriture, qui ne demande pas trop de neurones, à la rubrique sociale version féministe, sans pour autant activer davantage de neurones.
Cela donne entre autres:
« La ville est masculine. Oui madame. Elle a été conçue et construite par et pour les hommes. Elle demeure leur chose. Leur biotope à eux. Leur espace de vie et de jeu. »
Il propose aussi un thème qui a commence à faire des dégâts en France:
« Tiens, zieutons les cours d’école: un terrain de foot au milieu, squatté par des garçonnets, avec des fillettes éparpillées en périphérie. »
Ils en sont où le Jérôme et ses maîtresses féministes? Il devrait ouvrir les yeux plus grands. D’abord ce n’est pas aussi clair. J’ai fait ma scolarité primaire dans une école de village de la banlieue genevoise. Autour de l’école il y avait un préau généraliste où tout le monde se mêlait et jouait à ce qui venait à l’esprit, filles et garçons, ensemble ou non: bague d’or, cache-cache, marelle, corde à sauter, discussions et disputes, etc. Il y avait un autre préau où l’on jouait parfois au foot, avec à l’époque une majorité de garçons, et parfois au ballon prisonnier, avec plus de filles.
Les filles ne se sont jamais plaintes comme celles d’aujourd’hui. Garçons et filles bataillaient pour exister et construire leur confiance en eux. Rien n’était acquis pour personne. Quand les garçons occupaient l’espace foot, les filles n’étaient pas invisibles. Elles faisaient simplement autre chose. Et aujourd’hui de plus en plus de filles jouent au foot avec les garçons. Cela ne pose pas de problème.
L’imbécilité au pouvoir
On invente donc un problème de toutes pièces. Mettre la cour de récré en rose (image 2, clic pour agrandir) et reléguer l’espace foot ailleurs montre une volonté discriminatoire. La cour devrait être de couleur neutre. De plus la nature masculine n’est pas reconnue dans son besoin de plus grande dépense physique (en général, avec des exceptions). Au nom d’une idéologie paranoïaque et ouvertement misandre.
Les femmes n’oseraient pas occuper la rue? Balivernes. Stupidités. Conneries monumentales. Ce n’est plus l’imagination au pouvoir, c’est la bêtise, comme pour l’imbécile écriture dite inclusive. Les imbéciles sont au pouvoir. Ils se croient progressistes alors qu’ils ne sont que des moutons bêlants. On croit rêver. Où ont-ils et elles vu cela?
Tiens, à la foire d’automne de Genève, je montais un grand escalier entre deux halles. Trois femmes montaient devant moi, occupant à leur aise toute la largeur disponible et m’imposant leur lenteur. J’aurais pu demander poliment de me laisser passer, mais je trouvais la situation amusante et je suis resté derrière elles, suivant leur pas de sénatrice.
Je cite rapidement le nombre de fois où de charmantes dames occupent la largeur du trottoir pour converser entre elles ou avec un monsieur. Ainsi que celles qui s’arrêtent au milieu de la porte d’entrée d’un supermarché et bloquent l’espace de passage. Ou celles qui déambulent en ville, lèchent les vitrines, regardent les hommes. Et celles qui sont étendues sur un banc ou assises en groupe avec femmes et hommes sur une pelouse.
Ou cette dame âgée qui squatte trois places dans un tram (image 3 prise par mes soins): deux sièges pour ses deux gros sacs et une place debout. Bagspreading.
Quoiqu’en disent les prédatrices qui récupèrent les quelques violences de rue, non, les femmes ne rasent pas les murs, et ne sont pas comme les décrit Jérôme Estèbe, qui aurait mieux fait de rester dans la bouffe:
« Attendons à présent que la nuit tombe. Et observons nos contemporains. Ces messieurs flânent, baguenaudent, se posent un moment sur un banc peut-être bien. Ils sont chez eux.
Violence normale?
Les dames, elles, regardent devant elles et marchent d’un bon pas. Ni trop vite, pour ne pas sembler stressées, ni trop lentement, pour ne pas paraître oisives. Car voyez-vous, la femme oisive, en ville, ça fait mauvais genre. Surtout le soir. »
Beaucoup d’hommes, de tous âges, pressent le pas le soir ou la nuit. L’insécurité et la violence de rue n’ont pas de sexe. Pourquoi s’approprier ces faits au profit des seules femmes? Il n’y a aucune raison.
Ah, oui, il y a eu la sinistre et grave agression dans la vieille-ville de Genève au mois d’août. Était-ce une violence spécifique contre des femmes parce qu’elles étaient femmes? Rien, absolument rien ne permet de le dire. Les premières déclaration des suspects en France ne montrent rien dans ce sens. On ne sait pas encore s’il y avait un lien ou une raison précise. À défaut c’est un phénomène de violence gratuite, comme il s’en produit d’autres. Rien qu’à Genève:
- par exemple l’agression de Saint-Jean, qui a laissé des séquelles à vie pour l’une des deux victimes. C’étaient des hommes, agressés pour une cigarette. Donc, pas de manif de soutien. Ou une autre fois à la Perle du Lac du lac, quand un jeune homme a été violemment agressé;
- ou ailleurs: par exemple ce portugais de 41 ans tabassé pour une raison non démontrée (vol allégué d’un téléphone portable) à Bâle en août dernier vers minuit. Il en est mort.
Et j’en passe. Le nombre d’agressions dont les hommes sont victimes est impressionnant, pourtant on ne parle pas de violence faite aux hommes. Est-elle trop visible et surtout, considérée comme normale?
Djihadisme moral
La prétendue invisibilité féminine est une invention. Elle sert parfois à tenter des approches discrètes. Pas comme Trump et son Pussy Grabing. Je pense par exemple à Monica. Oui, Monica Lewinski, la fumeuse de cigare de Bill Clinton.
Monica, toute fière, a raconté récemment comment elle avait attiré l’attention du président et « harponné » (terme du Matin) le Bill:
« La scène se déroule en novembre 1995. Alors jeune stagiaire de 22 ans, Monica Lewinsky est appelée en renfort à la Maison Blanche afin de répondre aux appels téléphoniques, en pleine crise gouvernementale.
Par hasard, elle se retrouve en fin de journée dans la petite fête d'anniversaire d'un membre du staff. Bill Clinton est également présent. Monica réalise alors que le string qu'elle porte est un peu trop visible. Coquine, la jeune femme qui se sent attirée par Clinton tente un jeu dangereux en mettant son dessous en valeur.
Bingo, le président américain repère le détail sexy... Dès lors, la relation entre Clinton et Monica évoluera rapidement, entre novembre 1995 et mars 1997. »
Attraper une chatte ou harponner une bite, y a-t-il vraiment une différence? Dans la manière, oui. Dans le fond, non.
Ne soyons pas dupes. Il ne faut en aucun cas soutenir des démarches sexistes misandres, ni le communautarisme féministe et sa captation du discours public. L’égalité vraie n’est pas cette caricature qu’on nous sert à toutes les sauces.
Il n’y a pas à soutenir cette forme de djihadisme moral. S’il faut manifester contre les violences interpersonnelles, ce sera contre toutes – ou contre aucune. Et avec des gens qui pensent par eux-mêmes. Pas comme Jérôme Estèbe.
P.S.:
Ah zut, la Journée de l’homme (site ici) est passée et je n’en ai pas parlé.
C’était quand? Le 19 novembre. Comme la journée internationale des toilettes décrétée par l’ONU. Notez, c’est utile les toilettes. Il y a des proximités plus malheureuses: essayez donc de vous passer de ces grands aspirateurs à merde que sont les WC, vous serez vite encalaminé.
Mentionner l’homme et la merde en même temps, ça fait fort. Ce n’est cependant pas pour cette raison que j’ai évité d’en parlé. C’est parce que l’idée me gonfle. Les victimes hommes, cela existe, bien sûr. Mais je n’aime pas ce type de cérémonial, qui prendra très vite un pli victimaire généralisé à la place d’analyse de cas particuliers. Avec le risque de voir des hommes suivre le modèle pleurnichard et punitif des féministes professionnelles. Non merci.
Commentaires
Nous savons bien que ce site est modéré. Mais comme je suis un mec curieux, je me demande bien si il y a des réactions féministes (le contraire serait surprenant) et si un petit best-of ne serait pas drôle...
C'est mon esprit pervers ( après tout, je suis un homme, donc la perversité fait partie de mon ADN) qui me dicte cette petite réflexion hein...
:-)
PDO
Puisque vous mentionnez les cours d'école, j'ajoute à votre texte, que j'approuve, une remarque sur l'appauvrissement des jeux pour enfants.
Chaque fois que nous passons devant la cour de l'école du Bd Carl-Vogt, mes enfants adolescents, qui l'ont fréquenté alors qu'ils étaient enfants, expriment leur déception (ou dégoût) devant la fait que tous les jeux ont été réduits au niveau du sol par peur que des enfants se blessent.
A quant des cours scolaires pour mettre en garde les écoliers contre le danger de la marche rapide, sans parler de la course?
Bien vu Homme libre ! Ce ne sont pas les filles ou les femmes qui se plaignent des cours de récréation ou de l'urbanisme, mais les féministes victimaires. Dans le cas que vous citez, c'est un homme qui apporte de l'eau au moulin des pleureuses, un "idiot utile" de plus qui soutien le lobby misandre. Quant à la violence de rue, ce sont les hommes, et de loin, qui sont les premières victimes des agressions les plus dures. Il suffit de lire les statistiques.