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Trois ans après Irma, Saint-Martin retrouve sa biodiversité

C’est une bonne nouvelle et un exemple de résilience. Ravagée par l’ouragan Irma en 2017, l’île de Saint-Martin semblait agonisante. Avec 95% des habitations détruites ou endommagées et une perte importante de la biodiversité marine, les plus sombres pronostics étaient avancés.

 

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Par exemple on pouvait lire l’avis d’Olivier Raynaud dans Science % Avenir (octobre 2017). Olivier Raynaud est directeur de l’Agence territoriale de l’environnement de l’île de Saint-Barthélemy, mais ce qu’il dit vaut aussi pour Saint-Martin (extrait):

« La régénération des habitats sous-marins sera ralentie par la dégradation de la qualité de l’eau, les pluies ont lessivé les sols, charriant vers nos zones côtières sédiments, produits chimiques et eaux usées. Des proliférations d’algues opportunistes ont déjà été observées, ce qui empêchera la croissance du corail, voire impactera même les récifs et les autres espèces ayant survécu aux cyclones. »

Il faut dire que les conséquences de l’ouragan ont été catastrophiques pour l’environnement comme pour les hommes, comme l’expose le journal de la Réserve naturelle de l’île:

 

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« En quelques heures, les vents de près de 360 km/h de ce cyclone sans précédent ont réduit à néant les fruits de 20 ans de travail. Pour notre patrimoine naturel, les dégâts sont considérables. Les mangroves ont été anéanties.

Les fonds marins et notamment les coraux, qui souffraient déjà des effets du changement climatique, ont été ruinés. Une multitude de déchets, emportés par les éléments, pollue l’ensemble des espaces protégés du littoral et des étangs. »

Une partie des habitants a migré vers d’autres cieux, mais ceux qui sont restés ont mené la reconstruction. À l’automne 2020 celle-ci est en bonne voie et 3/4 des habitations ont été restaurées.

Les prédictions les plus pessimistes ne se sont pas réalisées. Les mangroves, ces racines à fleur d’eau, très abimées par les effets de l’ouragan, se remettent lentement. Des palétuviers ont été replantés et des déchets non polluants de l’ouragan mis à la mer pour créer de nouveaux récifs artificiels. Les poissons viennent s’y reproduire.

Résultat: il y a aujourd’hui davantage de poissons qu’il y a trois ans, et des centaines de tortues sont déjà revenues pondre sur les plages et se nourrir dans les herbiers.

 

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En 2019 un nouvel état des lieux revoyait à la baisse les dégâts d’Irma sur le milieu marin et décrivait une situation moins dramatique que celle annoncée immédiatement après son passage:

« Depuis Irma, de nouvelle études ont été conduites. Les herbiers ont été faiblement impactés, tandis que du côté des récifs, on observe une réduction de la couverture corallienne, particulièrement marquée hors de la réserve et à proximité de la Baie Orientale, soit moins de 10% de couverture vivante. »

Une atteinte sensiblement moins grave que celle redoutée. Par ailleurs les mangroves sont naturellement préparées aux conditions extrêmes:

« Adapté à des milieux stressants et instables, le palétuvier a heureusement développé des mécanismes de résistance, telles ses racines renforcées, sa capacité d’utiliser l’eau salée ou la dissémination de ses graines flottantes au gré du courant. »

La résilience naturelle, la résilience humaine, sont puissantes.

 

 

Les images sont extraites du journal de la Réserve naturelle de Saint-Martin

 

Journal de TF1, 17 décembre 2020:

 

 

 

Catégories : Environnement-Climat 5 commentaires

Commentaires

  • "Résilience naturelle" et "résilience humaine" résument bien cette catastrophe. La disparition des dinosaures, vraisemblablement due à la chute d'une énorme météorite, a permis aux petits mammifères de se développer puis aux hommes de coloniser la planète. Même un bouleversement brutal, du milieu et de l'atmosphère, n'est donc pas irréversible. Pourquoi le réchauffement climatique, annoncé et progressif, ne serait-il pas maîtrisé ?

  • Maîtrisé par les poulpes, les cancrelats et les fougères ?

  • Maîtrisé, ben il l'est Henri...Il ne va pas nous demander notre avis en plus non ?

    Le séisme (une bagatelle à côté) demande-t'il ?

  • @ Otto:

    Sans blaguer, les fougères sont en effet d'une grande importance dans les forêts.

    Mais pour Paul le poulpe, selon Samanta la raie, il n'aurait pas pu tout faire sans aide humaine, comme par exemple les récifs artificiels.

  • La peur est mauvaise conseillère.

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