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Mots « offensants » : la limite est franchie

Bonne année inclusive aux détériorés, aux restreints, aux étroits, et à tous les offensés du monde moderne. Et il y en a! On a vu précédemment que, pour des universitaires états-uniens, faire un pique-nique est offensant car supposément raciste. À tort, mais peu importe, c’est le progrès, paraît-il.

 

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Dans la liste publiée par la task force sur le langage, mise en place par l’Université du Michigan, d’autres mots sont considérés comme offensants. Par exemple: handicapped. On propose de le remplacer par restricted.

La traduction française de restricted donne limité, restreint, étroit, ou encore réservé au sens d’exclusif. Eh bien nos têtes penchantes inklusives pleines d’amour se trompent. Handicap désigne une situation objective et clairement établie, qui empêche le plein usage de toutes ses ressources, comme par exemple une paralysie.

Une limite est une chose plus subjective et abstraite qui n’implique pas forcément un empêchement. Courir jusqu’à la limite de ses forces ce n’est pas être empêché, c’est au contraire aller au bout de ses possibilités. 

En effet le cnrtl.fr définit ainsi le sens du mot handicap:

« Ce qui empêche quelqu'un ou quelque chose de développer, d’exprimer au mieux toutes ses possibilités ou d’agir en toute liberté. »

Et la définition du mot limite, après différentes considérations spatiales et temporelles:

« Ce qui ne peut ou ne doit être dépassé. »

Par exemple un être humain ne peut pas courir plus rapidement qu’une certaine vitesse. C’est une limite, pas un handicap. Handicap et limite désignent deux choses différentes, deux réalités qui ne sont pas du même ordre. Cela implique d’ailleurs des politiques publiques différentes.

Et puis, parler d’une personne handicapée n’a rien de dévalorisant. Changer le terme ne change pas la réalité. Cela révèle plutôt la peur d’affronter la réalité.

 

 

langage,inclusif,exclusion,progressiste,usa,université,handicap,folieEstropié

C’est un terme moins usité, peut-être parce qu’il y a aujourd’hui en occident moins d’estropiés qu’autrefois à la fin des guerres, par exemple. C’est une forme précise de handicap. Estropier, c’est:

« Priver (quelqu’un) de l’usage normal d’un, de plusieurs de ses membres en le blessant ou en le mutilant. (…) Se blesser de telle manière qu’on est privé de l’usage normal d’un, de plusieurs de ses membres. »

Et que proposent les têtes penchantes pour remplacer estropié: affaibli, détérioré.

C’est une caricature de bienveillance. Être affaibli n’a rien à voir avec le fait d’être mutilé. Les athlètes des Jeux Paralympiques sont handicapés, mais pas affaiblis.

Bon peut-être préférez-vous le très mécaniste terme détérioré? Ça pose quelqu’un en société, de dire: « Je suis détérioré. » On dirait un roulement à billes rouillé.

À vouloir protéger la minorité des estropiés de l’offense des bien-portants, on l’offense encore plus.

Détérioré… Les taskés n’ont pas les idées en place. Ils pensent de travers. Leurs têtes penchent. Je les imagine au milieu de hordes de détériorés courant sans grâce comme des zombies.

 

 

langage,inclusif,exclusion,progressiste,usa,université,handicap,folieFou

« You’re crazy! »

Crazy, insane, sont considérés comme offensants. Parfois ça l’est. C’est même une façon d’exclure, sauf s’il s’agit d’une réelle maladie mentale. Cette dernière expression, maladie mentale, évite les jugements négatifs qui connotent le mot fou. Il s’agit alors non pas d’une personne à exclure mais d’une personne malade.

Le terme fou s’applique aussi à des attitudes négatives, des comportements considérés comme dangereux ou hors des normes socialement admises.

Que proposent les taskés du Michigan: outrageous, unthinkable, nonsensical, incomprehensible, ridiculous, egregious, irrational.

Soit en français: scandaleux, impensable, absurde, incompréhensible, ridicule, odieux, irrationnel.

Ces mots à la Marie-Chantal sont presque tous chargés négativement. Ils participent plus à un jugement social et moral et à une forme de mise à l’écart, donc d’exclusion, qu’au constat d’une maladie ou d’une diversité d’opinions. Les « diversitaires » n’aiment pas la diversité réelle.

À moins que ces taskés ne refusent de considérer la folie comme une maladie. Il en font une nouvelle opprobre sociale, ce qui est une régression culturelle majeure. Avec ce genre d’idées on n’est pas loin de justifier le retour des bûchers.

Les limites de la bêtise sont franchies. L’Université du Michigan part en vrille, comme une partie du milieux universitaire américain, de plus en plus estropié intellectuellement par les radicaux – ou radicocos – déjantés.

C’est la lost generation, la génération perdue du modernisme.

 

Allons, allons, ne restons pas sur ces paroles. Soyons positifs contre vents et (raz-de-) marées. Donc, bonne année inclusive aux nouvelles minorités: les détériorés, les restreints, les étroits, les affaiblis, les ridicules, les irrationnels, les odieux, les limités de tout poil surtout si leur poil est roux, les trop grands, les blondes, les Belges, les Suisse-allemands, les gros, les anorexiques, les détenteurs de 4X4, les défenseuses des hérissons, entre autres.

Sans oublier les nains, dont je parlerai un autre fois.

 

 

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Catégories : Philosophie, Psychologie, société 13 commentaires

Commentaires

  • Les vieux qui ne sont plus vieux, mais ainés. Cela ne m'arrange pas, moi qui suis un cadet de 75 ans: pas droit aux rabais accordés aux aînés.

  • Il faut bien sûr aussi rejeter l'inacceptable "droit de l'enfant", pour remplacer par "droit enfantin", comme "droit humain" doit remplacer "droit de l'homme". Il paraît que c'est équivalent.

  • Aînés est aussi offensant (pour utiliser un mot à la mode, aussi venu d'outre-atlantique) que "papy et mamie", que les Français adorent pourtant.
    Leur apparence affectueuse marque le passage de la génération nouvelle, en bonne santé physique et mentale, à l'ancienne, relevée près de l'âtre, plus ou moins inutile mais néanmoins encore là pour quelque temps.
    A l'époque de Shakespeare, il étaient, comme il le dit dans "As You Like it", "Sans teeth, sans eyes, sans taste, sans everything."
    P.S. En France on aime bien faire référence à De Gaulle: je ne crois pas que, à part peut-être Danny le Rouge (qui est près de l'âge de bien des papys, on ait jamais utilisé ce terme pour lui.

  • Le plus drôle: dans la liste noire (oups) on trouve aussi les mots "boy" et "girl" !

  • "Crazy" ne vaut que pour Trump, personne n'a jamais expliqué pourquoi il serait plus crazy que d'autres.
    En tout cas cepaçalesfous, pas d'amalgame :-).
    Bonne année et meilleurs vœux.

  • Excellent Frieda

  • On est parti d'un souci légitime, lutter contre le racisme, et on est en train de mettre en place un totalitarisme abject, qui déconstruit le langage, et bientôt l'interdira! Car sans vocabulaire, pas de langage! Et qu'on ne s'illusionne pas, même avec une langue des signes ou toute autre communication non verbale, on vous trouvera du racisme! Ignorons cette absurdité, et continuons de parler, en utilisant tous les mots de notre belle langue française. Personne ne nous les volera!

    Très bonne Nouvelle année à vous, Hommelibre!

  • @Rodolphe Weibel
    Vous signalez avec raison deux manifestations parmi les plus patentes du mépris à l'encore du bon usage de notre langue.
    C'est curieux comme l'usage des anglicismes fait perdre le bon sens et le goût de la langue correcte à des gens qui se battent par ailleurs contre toutes sortes de maux attribués au capitalisme américain.

  • Je tique sur le terme fou. D'abord c'est un terme désuet en médecine. Il est utilisé aujourd'hui précisément dans le but de déclasser et exclure ainsi un interlocuteur.
    C'est bien ainsi que fonctionne la raison, elle procède par exclusion. Enfin celle qui a perdu tout rapport avec le monde. La raison isole exclut et fini par s'aliéner elle même. A ce moment seule la folie est capable de la guérir de son aliénation.
    L'éloge de la folie devrait vraiment être d'actualité !

    Je cite Erasme « Trouvez-vous une différence entre ceux qui, dans la caverne de Platon, regardent les ombres et les images des objets, ne désirant rien de plus et s’y plaisant à merveille, et le sage qui est sorti de la caverne et qui voit les choses comme elles sont ? »

  • "Mots « offensants » : la limite est franchie"

    Eh bien non, car ils viennent encore de réussir à faire mieux dans leur délire! Désormais voici la fin de la prière woke (vous savez la culture bienpensante qui se dit "éveillée"), il faut dire:

    Amen ... and Awoman!

    https://www.dreuz.info/2021/01/04/au-secours-ils-sont-fous-les-democrates-du-congres-disent-amen-et-awoman-pour-la-priere/

    et voici le même sujet chez Fox News:

    https://www.foxnews.com/politics/rep-cleaver-ends-opening-prayer-for-new-congress-amen-and-awoman

    et

    https://www.foxnews.com/media/ben-shapiro-amen-awoman-congress-cleaver

    et

    https://www.foxnews.com/politics/kat-timpf-congress-amen-awoman-prayer-gender-whatsoever

    et

    https://video.foxnews.com/v/6220086416001#sp=show-clips

    Bonne année Homme Libre!

  • Merci pour ces liens Plume. Hallucinant. Peut-être un prochain billet..

    Bonne année à vous aussi!

  • Merci, Je m'en réjouis déjà!

  • En effet Aoki, le terme et désuet en médecine. Il existe encore dans le langage populaire. Le terme exclut, ou pas, car une certaine folie peut parfois être salutaire.

    Mais au vu des mots de remplacement proposés, ce n'est pas le cas. L'exclusion y est toujours présente.

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