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Le boomer, l’activiste et le dérèglement climatique

Le boomer, on le sait, est cet individu né pendant le baby-boom entre 1945 et 1964. Sa génération ne comprendrait rien aux débats contemporains, elle est enfermée dans des préjugés datés et elle a ruiné la planète. Rien que ça.

 

 

croissance,decroissance,olivennes,etienne,réchauffement,giecChevaliers de vertu

L’activiste est celui ou celle qui a décidé de sauver la planète. C’est en principe un millennial, soit une personne entre 20 et 40 ans. 40 ans, ça fait déjà vieux, mais c’est comme ça. Pour elle le boomer est un sale égoïste qui aurait volé l’avenir des jeunes générations.

Aujourd’hui le boomer est Denis Olivennes, actuel patron du quotidien Libération et auteur d’Un étrange renoncement. paru cette semaine chez Abin Michel. Cet homme de gauche ne reconnaît plus les siens.

Il n’a développé aucun doute sur le catastrophisme climatique ambiant et croit au Giec comme Greta Thunberg y croit: sans le moindre discours critique. Ce qui ne l’empêche pas de dire que Le monde de Greta Thunberg est un cauchemar.

Résumé de son propos sur la 4ème de couverture:

« De l’iconique Greta Thunberg aux procureurs de la « méchante » finance, en passant par les avocats de la fin du travail, les nouveaux chevaliers de la vertu s’attaquent avec bonne conscience à cette prospérité française que nous avons connue pendant près de quarante ans. 

Les écologistes nous détournent de l'innovation, les socialistes discréditent le travail, les Insoumis refusent le marché et les nouveaux antiracistes combattent avec acharnement la méritocratie républicaine. Bref, voilà des progressistes qui voudraient nous brouiller avec le progrès ! Quel étrange renoncement ! 

 

 

croissance,decroissance,olivennes,etienne,réchauffement,giecUn monde libre

Pourtant, il faudrait faire exactement l’inverse ; innover, éduquer, travailler, investir, redistribuer, intégrer... C’est parce que la croissance est au point mort que notre société désespère. Moins la France s’enrichit, plus elle se déchire. Il est donc urgent de relancer l’économie tout en revenant aux valeurs humanistes et généreuses auxquelles nous tournons le dos chaque jour un peu plus. Est-ce encore possible ? »

À part la phrase sur les valeurs humanistes, qui mériteraient un débat approfondi mais ce n’est pas le moment, la charge est lourde. Il s’en prend aux adeptes de la décroissance, de l’austérité matérielle et morale, au renoncement et à la sale gueule façon Greta, qui ne connaît visiblement pas son bonheur.

Les millennials vivent dans un monde où ils disposent d’une exceptionnelle liberté de penser, d’agir, de se déplacer, de créer et d’être. Grâce entre autres aux boomers. Un monde où la faim a fortement reculé (de 50% à 10% de la population mondiale).

Un monde où l’on peut porter secours partout dans le monde dans les heures qui suivent en cas de catastrophe, où l’on dispose d’une technologie pointue dans presque tous les domaines, où l’on a enrichi des classes pauvres, où l’on a découvert les cultures du monde grâce aux voyages auxquels aujourd’hui on nous invite à renoncer, entre autres. La liste serait trop longue, mais au fond chacun la connaît.

 

 

croissance,decroissance,olivennes,etienne,réchauffement,giecCroissance 1%

Je peine dès lors à comprendre l’hostilité générationnelle dont les boomers sont accablés. Cette génération n’a pas tout fait juste, mais elle a fait beaucoup de bonnes choses. Elle a acquis une expériences que l’on n’a pas à 20 ans. La culture occidentale tend à jeter les seniors aux oubliettes. 

Or il s’agit ici de bien plus que du poids d’une génération, il s’agit de mettre en commun toutes les compétences pour mener le plus loin possible le débat climatique et ses controverses. Sans cela nous allons dans le mur et les décisions prises aujourd’hui et préparant la décroissance détruiront notre civilisation, selon Denis Olivennes. Il préconise des reforestations massives, le retour du nucléaire, ce que je soutiens aussi. Pour lui:

« Moins de croissance, ça veut dire plus de chômage, ça veut dire moins de pouvoir d’achat, ça veut dire moins de ressources pour les services publics, ça veut dire plus d’impôts. »

Il rappelle que « Sur la dernière décennie, on fait 1% de taux de croissance, c’est-à-dire ce que nous faisions en 1800 avant les révolutions industrielles et technologiques qui nous ont conduit aux acquis que nous avons aujourd’hui. »

Son point de départ est que « Sans croissance économique, il n’y aura rien à partager, car on ne peut pas distribuer ce que l'on n’a pas. »

 

 

croissance,decroissance,olivennes,etienne,réchauffement,giecPas de « dérèglement »

Croissance et décroissance méritent aussi un débat, mais ce n’est pas mon sujet ici. Mon sujet est qu’il y a différentes manières de voir l’avenir énergétique, et que celle, austère, punitive et très idéologique de Greta et consorts n’est pas la seule voie possible.

La très forte politisation de la question climatique est un mauvais service rendu à la planète. Les activistes du climat sont d’abord des activistes politiques très marqués à gauche et à la gauche de la gauche. Le climat est un objet permettant peut-être d’abattre le capitalisme, et par amalgame idéologique malveillant, le patriarcat, la domination blanche, et j’en passe.

Il n’est malheureusement possible aujourd’hui de penser le climat sans évoquer l’idéologie dite progressiste et son fond de commerce apocalyptique.

Quant à la millenniale il s’agit de Camille Etienne, 22 ans, présentée comme le porte-voix de la génération climat. Une tronche. Elle a réponse à tout. 

Elle affirme se fonder sur les rapports du Giec, rapports politiques plus que scientifiques on le sait. Elle martèle régulièrement l’expression « dérèglement climatique ». Or c’est faux.

Le Giec ne parle pas de dérèglement, mais de changement. C’est très différent. Le choix du mot sert à dramatiser davantage et à enfoncer plus profondément dans les têtes suiveuses le clou du drame.

 

 

croissance,decroissance,olivennes,etienne,réchauffement,giecParalyser la réflexion

Donc non, il n’y a pas de dérèglement du climat. Elle invente délibérément et n’a rien d’une innocente personne soucieuse de la terre. Elle applique un agenda politique radical et le climat est son cheval de Troie. Tout ce qu’elle dit est suspect. Elle peut facilement tromper des jeunes peu habitués à vérifier et à débattre de manière contradictoire. Elle manipule l’opinion. 

Il n’y a chez elle aucune place pour le doute, c’est assez terrifiant. Elle a tellement intégré l’évangile du Giec qu’elle se pose parmi celles et ceux qui savent, qui sont instruits du danger (et, partant, qui devraient guider les autres). 

Je ne serais pas étonné qu’il y ait chez elle, comme chez Greta une part de pathologie dans son activisme.

« Moi, quand je vois un bout de glacier qui s’effondre, je le ressens comme quand je me fais larguer : c’est physique. »

Pauvre petit bouchon! Des bouts de glaciers se sont toujours, toujours, effondrés, et des bouts de montagne, et des bouts de côtes, et c’est normal. Elle n’a visiblement aucune conscience historique du climat et de ses évolutions.

Donc, chaque fois qu’elle dit le mot dérèglement, ou que n’importe qui le dit, on sait qu’il y a la volonté d’enfoncer un peu plus le clou idéologique dans notre cerveau et de paralyser toute réflexion.

 

 

croissance,decroissance,olivennes,etienne,réchauffement,giecVieux monde

Dans ses propos cités par Le Monde on lit aussi:

« L’entreprise d’aujourd’hui, elle est fatiguée. Il faut qu’on ose réinventer tout ça, peut-être travailler moins, mais avec un peu plus de sens. »

Ça y est, elle pense pour les autres et veut décider pour eux. L’entreprise n’est pas fatiguée! C’est quoi cette invention? Et réinventer avec quoi qui n’ait pas déjà été tenté? Travailler moins, ça ne produit pas de richesse. Plus de sens? Ah, la dictature du sens… 

C’est vrai, les employés qui fabriquent par exemple le verre de son smartphone, ou le PQ de son quartier, ont besoin de mettre du sens dans les coupons blancs ou colorés qui essuieront délicatement nos fesses. Lequel? On n’en sait rien, mais ça fait sérieux de prétendre chercher un supplément de sens. Le public n’est pas exigeant, il ne demandera pas de comptes.

J’imagine qu’en secret elle se voit déjà future présidente de la République.

Des boomers elle dit: « On les brusque mais ils doivent faire le deuil du vieux monde… »

Le mythe du vieux monde se trouve encore recyclé ici. Or rien dans les comportements des millennials ne montre l’amorce d’un autre monde, d’un autre humain. Tous les systèmes de penser autoritaires mettent en avant ce mythe. 

 

 

croissance,decroissance,olivennes,etienne,réchauffement,giecRenoncement

Mais la haine sur le visage de Greta, son adhésion à l’ultra-gauche, ses problèmes psychologiques, ses ambiguïtés et clivages, son incapacité à voir le monde autrement qu’en noir et blanc, ne font pas envie. Et derrière elle, des forces financières vertes colossales sont mises en oeuvre pour créer une nouvelle classe dominante « vertueuse ».

Alors non, ne renonçons pas à notre mode de vie, améliorons-le comme nous le faisons depuis des décennies (par exemple: moteurs de voiture de plus en plus plus propres et sobres, tri des déchets, etc).

 

La question climatique n’est pas générationnelle, elle est idéologique.

 

 

 

Catégories : Environnement-Climat 9 commentaires

Commentaires

  • Jamais été dupe du phénomène "Greta"....Et si son Asperger n'était qu'une façon d'affirmer sa supériorité intellectuelle ? et si ses parents issus du show-business n'avait rien trouvé de mieux pour elle qu'une place dans la politique-spectacle ?

  • L'engagement écologique des Verts n'est, le plus souvent, qu'un faux nez du marxisme..
    Et les minorités à la mode sont autant d'autres faux nez, bien pratiques, pour nos révolutionnaires manipulateurs…
    Par contre, l'écologie conservatrice, que je défends, est impuissante et inaudible. C'est bien dommage !

  • "moins de croissance=plus de chômage" Pas d'accord, on peut très bien faire décroitre le nombre de citoyens en réduisant le nombre de naissances au lieu d'encourager la natalité.

  • Le mot "conservateur" n'a pas les faveurs de la presse, c'est bien dommage, je le regrette comme vous. Il n'est pas contraire aux innovations technologiques, mais il pose une base de réflexion appelée à faire référence.

  • Les boomers ont profité bien plus que les jeunes de maintenant. Et ce sont les adultes de 1940-50 qui ont reconstruit une Europe libre, pas les boomers.

    Lorsque vous avez des vieux qui ont pu construire leur vie sur le plein emploi, la croissance à plein pot, et qui maintenant font la morale à des jeunes qui ne trouvent pas un petit stage.... Il y a comme un énorme décalage. Idem pour se loger.

    Deuxièmement, je comprends parfaitement les jeunes qui se rebellent. On leur a laissé un monde qui va de moins en moins bien. Ils ne prétextent pas vouloir sauver la planète, mais sont conscients qu'on peut tous agir. Les boomers roulent en bagnole pour aller envoyer une lettre à la poste ou encore sont bien tranquilles dans des 5 pièces avec des loyers de 1970....

    Quant à Greta, c'est une marionnette. Un sorte d'outil médiatique. Rien de plus. Elle agace les vieux, mais est un exemple pour beaucoup de jeunes. Et puis la jeunesse c'est la rébellion, non? La mort des idéologies pousse les jeunes à se rebeller autrement. C'est la sauvegarde de la planète pour certains, pour d'autre ce sera l'Islam authentique ou encore s'oublier dans le monde parallèle qu'offre Internet.... Ce mouvement pour en faveur de l'environnement reste donc très positif!

  • "créer une nouvelle classe dominante « vertueuse »." J'ai presque lu "verte-tueuse".

  • Ça m'a chatouillé aussi...

  • @ Riro:

    "je comprends parfaitement les jeunes qui se rebellent". C'est prenable, et moi aussi me suis rebellé contre certaines choses à leur âge. Mais on peut aussi se tromper, la rébellion n'est pas une garantie en elle-même.

    La personne dont je parle véhicule une idéologie que je refuse, et elle en fait trop avec son "dérèglement". Elle manipule. La jeunesse n'excuse pas tout, à 22 ans on sait ce qu'est l'honnêteté intellectuelle.

    Après mai 68 les Maos avaient pris le pouvoir culturel. Des extrémistes. Ce pourrait être pareil avec le climat.

    Le monde laissé par les boomers a ses problèmes, mais il offre d'immenses possibilités d'action et de réalisation. Celui qu'ils avaient reçu en avait d'autres et était très fermé. À chacun son tour.

    Vous poussez un peu avec le loyer, les boomers ont aussi déménagé, et savent aussi aller à pieds ou en vélo.

    Je suis d'accord avec vous: il est bon qu'une sensibilité environnementale se développe. Mais tout n'est pas prenable au seul nom de l'écologie.

  • La haine que suscite Greta est parfaitement injustifiée et révélatrice d'un biais bien connu qui est que l'on s'en prend au messager quand le message nous déplait. Une haine des personnes handicapées est également à suspecter (je n'irai par contre pas sur le terrain de la misogynie).

    Cette fille est incontestablement particulière, pas très sympathique au premier abord, très probablement manipulée au moins en partie par des adultes en coulisses et peut-être pas si intelligente que ça. Mais son message est vrai, il est celui d'un consensus scientifique totalement écrasant et il dérange. Il dérange parce qu'il signifie moins de bagnoles, moins de vacances au bout du monde, etc. Et aussi parce qu'une "petit mongolienne hargneuse et influençable" a une leçon à leur donner.

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