Forêt miracle en Amazonie.
Le photographe a parcouru le monde pour fixer les mines à ciel ouvert ou le génocide au Rwanda. Puis il est retourné dans son Brésil natal, au Minas Gerais. A la place des forêts de son enfance il n’y avait plus qu’un pâturage sans arbres et à la terre sèche et peu fertile.
La vie animale avait déserté la région. Avec son épouse la pianiste Lélia Deluiz Wanick Salgado, Sebastião Salgado a créé une fondation, Instituto Terra, dont le but est la reforestation et la restauration environnementale de cette région du Rio Doce.
« La région était à l’origine couverte par la forêt atlantique et englobe les municipalités de Minas Gerais et d’Espírito Santo, baignées par le bassin hydrographique du Rio Doce. »
Ils ont acheté 700 de terre en 1998 ha et commencé à planter des dizaines de milliers d’arbres.
« Grâce au travail de l’Instituto Terra, des milliers d’hectares de zones dégradées de la forêt atlantique au milieu du Rio Doce et près de 2000 sources sont en cours de récupération. L’ancienne ferme bovine, autrefois complètement dégradée, abrite aujourd’hui une forêt avec une diversité d'espèces de flore de la forêt atlantique. »
Le résultat est spectaculaire et d’une surprenante rapidité. En 10 ans déjà le pâturage était recouvert d’arbres et arbustes. L’humus s’est enrichi. Les insectes sont de retour.
Dans ce climat un arbre peut pousser de 1 mètre par année. La page d’accueil du site propose une photo interactive qui rend compte de l’impressionnante repousse de la forêt entre 2001 et 2013.
Selon l’Institut on retrouve aujourd’hui:
« • 172 espèces d’oiseaux, dont six sont en voie de disparition - Amazona rhodocorytha (chaud), Amazona vinacea (perroquet à poitrine pourpre), Campephilus robustus (peckertail), Prochias nudi collis (araponga), Propyrrhura maracana (maracanã) et Sicalis flaveola (vraie canari de terre)
- 33 espèces de mammifères, dont deux sont en voie de disparition (catégorie vulnérable) dans le monde – Callice bus personatus (saua ou guigó) et Puma concolor (couguar, puma) et trois autres en voie d’extinction au Brésil – Leopardus pardalis (ocelot), Leopardus tigrinus (petit chat sauvage) et Puma concolor (puma/puma/puma).
- 15 espèces d’amphibiens.
- 15 espèces de reptiles.
- 293 espèces végétales.
Avec cette reforestation, encore limitée en surface mais efficace, les températures moyennes locales ont baissé et les précipitations ont augmenté.
L’Institut a également créé une banque génétique de la forêt atlantique pour se donner les moyens d’une reforestation à plus large échelle et pour la conservation du patrimoine.
Les agriculteurs locaux sont associés à la démarche, qui leur apporte un surplus de ressources économiques.
Pour illustrer cette belle histoire, des images sont disponibles sur le site et ici, dont j’ai extrait la troisième en couleurs. Celles de cette note sont extraites des deux sites.
Pour rendre le résultat encore plus spectaculaire voyez cette image comparative (image 2, source).
On dit toujours que la régénération d’une forêt est un processus lent et long. Oui et non. Ici, en 10 ans un résultat solide est acquis. En Provence en 30 ans une forêt brûlée peut se régénérer. Au Brésil certains parlent de forêt miraculeuse à propos de cette régénération. Un miracle? C'est surtout l’action humaine qui a permis ce retournement de la situation environnementale avec cette rapidité.
Gardons espoir: la planète n’est pas menacée d’une situation de non-retour environnemental, ni condamnée.
Voir aussi le doc de la RTS (97’), Rewild, la nature reprend ses droits, ici.
Commentaires
Une bonne nouvelle parmi d'autres certes, mais encore bien peu nombreuses !
Miracle… donc "Aide toi, le Ciel t'aidera".
Comme quoi si des Hommes de bonne volonté s'y mettent, des miracles pour la nature peuvent se produire, donc ne baissons pas les bras.
Avec mes meilleurs vœux.
Oui c'est encore à petite échelle mais d'autres pays le font aussi. C'est un début, une sorte de laboratoire.
Meilleurs voeux pour vous aussi.
Nous avions vu un très long reportage, avec interview du couple fondateur, il y a un bon moment, à la tv espagnole.
Des images qui me sont restées, et, comme vous dites, l'idée qu'il est possible de retourner des situations qui semblent si noires...J'ignorais cependant l'existence de la banque génétique, quelle bonne idée!
Merci pour tous les liens aussi.
C'est comme dans "L'homme qui plantait des arbres" de Jean Giono,
une très belle nouvelle.
Merci.
Bien d'accord Marianne.
Je dois dire que j'aime beaucoup Giono.