Météo début janvier : chaude mais pas si exceptionnelle.
Oui, il y a eu un record de douceur ce début janvier, en de nombreuses villes européennes. Du moins pour la période où des relevés sont disponibles, environ 140 ans. Avant on ne sait pas.
La tentation d’incriminer le réchauffement est grande, et peut-être pas totalement erronée. Mais il faut regarder en arrière avant de s’étonner du présent. Nos mémoires sont si courtes, il faut chercher.
Par exemple à Genève-Cointrin. Si le thermomètre est monté à 16,6° ce n’est pas la première fois qu’il grimpe à cette période. Le graphique 1 d’infoclimat.fr (clic pour agrandir) montre le record, à droite.
On voit qu’il s’agit d’un événement exceptionnel, pas d’une tendance générale. Les crêtes du Jura ont eu encore plus chaud, conséquence d’un vent d’altitude du sud-ouest poussant une masse d’air tropicale.
On voit aussi de tels événements dans le passé: le 1er janvier 1921, année considérée par beaucoup comme la plus chaude du XXIe siècle, il faisait 12,8°. En se rendant sur le site mentionné on peut obtenir plus de détails, y compris sur les jours suivants.
Le 2 janvier 1916 on a enregistré 15,4° et le 3 janvier 1902, 15,2°. Et 14,8° le 3 janvier 1936. Quant au 31 décembre celui de 1920 semble tenir le record avec 17°, la plus haute température relevée pour ce ce jour.
La période de Noël et de début janvier est souvent souvent plus douce que début décembre. Gamin déjà, il y a longtemps, j’entendais parler du manque récurrent de neige aux fêtes dans les stations de ski.
Ce début d’année commence donc en douceur, enfin une douceur relative car cela change d’un jour à l’autre. Le temps météo actuel est assez classique, avec un flux zonal d’ouest en est apportant de nombreuses perturbations atlantique et de l’humidité fraîche. Les grands froids hivernaux sont quand-même l’exception en Europe de l’ouest.
La répartition des pression correspond à la phase positive de l’Oscillation Nord-Atlantique (ONA), haute pression au sud, basse pression au nord (image 2, source). Cela renforce le courant d’ouest (flux zonal) et fait remonter les perturbations vers le nord de l’Europe. L’hiver est alors plutôt doux et humide surtout sur le nord de l’Europe.
Aucun anticyclone sur la Scandinavie ne bloque ce flux et n’envoie de l’air polaire vers le sud. Pas d’air sibérien non plus, l’anticyclone de Russie est aux abonnés absent. On ne peut dire en l’état si une vague de froid se prépare, les flux n’évoluent que lentement.
Un hiver humide est dans les normes, c’est même une bonne chose pour les réserves d’eau dans le sol. Tout ce qui tombe profite car il n’y a pas d’évapotranspiration.
L’Image 3 de Météo Express (clic pour agrandir) pour le 5 janvier montre que la douceur continue sur le sud de l’Europe et l’humidité sur le nord. La limite des masses d’air tropicales et polaires est au niveau de l’Angleterre, trop haute pour que l’air froid descende. L’air doux est poussé par un courant d’ouest-sud-ouest.
L’image 4 de Météoblue illustre bien la disposition des pressions et le flux zonal qui en résulte.
La ville de Nantes n’a pas battu de record ce 1er janvier. Son record date de 1883 avec 17,9°. Pour revenir à 1921 je rappelle ceci: à Bordeaux on enregistrait 19,4° le 1er janvier. Ce fut une année très chaude et très sèche. En fait ce fut l’année de la pire sécheresse du siècle, selon différents commentateurs.
Cela dit il y a encore deux mois d’hiver. L’inertie climatique cause les plus grands froids bien après les fêtes. En 1956 le froid sibérien était venu en février. En 1985 également, et durant le terrible hiver 1963 les plus grands froids sont arrivé à mi-janvier.
Wait and see.
Commentaires
Hola John,
Alors ici c'est le temps habituel de janvier: froid la nuit (5º ce matin) et grand bleu en journée (autour de 16º vers 14h). Rien de particulier donc, oublions les records, à quoi servent-ils d'ailleurs? :-))
Bonne journée.