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Société tout-électrique : couvrir les montagnes de panneaux solaires ?

Société tout-électrique : couvrir les montagnes de panneaux solaires ?

Les énergies intermittentes comme l’éolien et le solaire souffrent d’une maladie rédhibitoire: en hiver elles produisent le moins d’électricité, alors que la consommation est la plus forte.

 

energie,solaire,voiture électrique,montagnes,valaisConsommation doublée

L’actuel anticyclone stable d’hiver vient le rappeler: l’absence de vent est fréquente à cette saison, généralement dominée par des hautes pressions. Le solaire quant à lui est à son plus faible rendement par la durée raccourcie du jour et par la grande inclinaison vers le sud de notre étoile par rapport à l’équateur.

La Suisse, qui a refusé de nouvelles centrales nucléaires par votation en 2017, n’est pas autonome. Elle importe une partie de l’électricité consommée. Heureusement pour elle l’Allemagne vend de l’électricité produite par des centrales à charbon! Ce n’est pas le seul paradoxe. Sur l’image 2 les zones hachurées en jaune correspondent à ce que les importations doivent compenser pour que nous n’ayons pas de coupures.

Par ailleurs la France exporte son excédent, pour autant que les centrales ne soient pas en maintenance. La dépendance à l’électricité-charbon allemande ou nucléaire française n’offre pas un cadre assez sûr et/ou décarboné. 

Selon Romandie Énergie, citée par la Revue automobile, la voiture électrique fera doubler la consommation des ménages.

 

energie,solaire,voiture électrique,montagnes,valaisImportations

On peut envisager que l’évolution des technologies conduira à de nouvelles sortes de batteries. On peut aussi créer de nouveaux parcs photosolaires. C’est l’ambition en Suisse, où les montagnes pourraient devenir de vastes champs de panneaux.

Un tel projet est envisagé dans le haut Valais, à Saflischtal Grengiols (image 1, montage). L’opposition est montée au front, comme l’ingénieur Emmanuel Höhener, auteur d’un article sur le sujet. Une traduction française est disponible ici.

Extraits de son article:

« Le déficit des fournitures d’électricité hivernales a augmenté régulièrement au cours des dernières années et cela de façon considérable. Cela est arrivé parce que, depuis 2011, l’idéologie a pris le pas sur l’expertise dans la politique énergétique suisse. »

« Le graphique ci-dessous (ndla: image 2) compare la demande en puissan­ce du marché (soit la consommation, courbe noire) avec les contributions en puissance des différents moyens de production sur une période de 24 heures. »

Les manques actuels sont compensés par les importations. Mais le photovoltaïque a ses inconvénient, comme en France où il rogne des forêts. Les énergies intermittentes sont dévoreuses d’espace.

 

energie,solaire,voiture électrique,montagnes,valaisVœux pieux

On constate que les pics de consommation ne sont pas couverts par les quelques heures d’efficacité des panneaux solaires à cette saison. Encore moins si les détenteurs de voiture électriques les rechargent la nuit, ce qui est fort probable.

La société tout-électrique doit impérativement prévoir ses approvisionnements sûrs et durables, et surtout pilotables et suffisants pour satisfaire l’augmentation énorme prévisible après la transition énergétique. Elle doit le faire avant de lancer la civilisation de la mobilité vers l’inconnu.

L’ingénieur pointe un autre inconvénient du projet valaisan:

« Des questions se posent également en matière de protection du paysage. Le photomontage donne une idée des besoins en surface de terrains pour le projet Saflischtal-Gengiols. Théoriquement, ce seraient environ 14 installations de ce type qui seraient nécessaires en Suisse pour compenser le manque de puissance en hiver. »

Autre paradoxe donc: les écologistes d’antan, les écolos des champs, protégeaient les paysages, les montagnards. Pour préserver leur consommation, ceux d’aujourd’hui, les écolos urbains, sacrifient les paysages. Et avec eux les plantes, qu’il faudra détruire pour qu’elle ne perturbent pas le fonctionnement des panneaux.

Emmanuel Höhener termine par une prise de position claire:

« C’est pourquoi je suis convaincu que l’option de nouvelles centrales nucléaires doit être sérieusement examinée. Toute autre voie n’est qu’un vœu pieux. Et les vœux pieux ne suffiront pas à éliminer les véritables pénuries dans l’alimentation électrique qui vont se présenter. »

Ailleurs toutefois, les panneaux solaires par exemple installés dans le Var à Moissac-Bellevue, dans le parc régional du Verdon, fournissent la consommation annuelle de 20’000 habitants. Ceux-ci en sont satisfaits et les revenus remplacent la dotation que l’État a supprimé à la commune. Mais cela se fait en détruisant une large surface de forêt. Var-Matin publie une photographie aérienne qui donne une idée d’à quoi ressemble cette implantation.

Une plaquette a été éditée sur ce projet. Elle est disponible ici.

 

 

 

 

Catégories : Environnement-Climat 3 commentaires

Commentaires

  • La diabolisation du nucléaire ne date pas d'aujourd'hui. Elle a commencé avec les écolos qui faisaient l'amalgame entre le nucléaire civil et militaire. Elle a continué à l'occasion des accidents dans quelques centrales, aux États-Unis, en URSS puis au Japon. Sur toutes ces décennies, il n' y a pourtant eu qu'un nombre très restreint d'accidents et de victimes. Aucune, par exemple, due au nucléaire à Fukushima. Rien de comparable avec la mortalité provoquée par le gaz et le charbon et le pétrole. Quant aux déchets, ils sont bien à l'abri dans le sous sol. Ils pourront aussi être réutilisés dans les nouvelles centrales et les plus durables seront, pourquoi pas, un jour expédiés dans le Soleil pour alimenter sa combustion. On a fait peur aux gens avec cette énergie qui ne pollue pas l'atmosphère pour en arriver à devoir utiliser celles qui produisent le plus de gaz à effet de serre, comme en Allemagne. On veut remplacer les voitures à essence et au diésel par des voitures électriques qui vont doubler la consommation de cette énergie, mais on refuse le nucléaire. Cherchez l'erreur !

  • Nul besoin de couvrir de panneaux photovoltaïques des pâturages, voire des forêts.
    Le bâti, privé et public, suffirait amplement, mais voilà, ce n'est pas intéressant pour les compagnies productrices d'électricité car elles ne peuvent les contrôler et en tirer les bénéfices.
    Par ailleurs, cette décentralisation, c'est ce que demandent les "écolos", qu'ils soient rouges ou conservateurs.
    Voir aussi la fin de la RPC (Rétribution à prix coutant), si attractive pour la production décentralisée d'énergies renouvelables, mais trop gênante pour le monopole de l'Association des électriciens suisses et autres lobbys de l'énergie.

  • La décentralisation est intéressante car elle permet d'utiliser davantage de surfaces. Mais ne pensez-vous pas que cela compliquerait la gestion globale de la distribution?

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