Prolonger les voitures thermiques : « S’il te plaît, dessine-moi un mouton ».
Je signalais il y a quelques jours la décision finale de la République fédérale allemande de ne pas interdire les moteurs thermiques en 2035. Une décision identique à celle de l’Italie, la Pologne, et la Bulgarie. On trouve sous ce lien davantage de détails sur ce rebondissement européen.
Créativité
Aujourd’hui la Suisse fait de même. Bluewin nous apprend que le Conseil National refuse lui aussi d’interdire la vente de nouvelles voitures avec moteurs à combustion dès 2035.
« Pour la commission, Olivier Feller (PLR/VD) a plutôt plaidé pour des mesures technologiquement neutres. «Un carburant synthétique est en train d’être élaboré par un constructeur allemand. On peut donc imaginer à l’avenir des véhicules qui fonctionnent au carburant mais n’émettent pas de CO2.» Il a eu gain de cause. »
L’idée de sauver la filière thermique me plaît. Les moteurs à combustion/explosion sont des merveilles de technologie et de complexité. Ils illustrent les étapes successives d’une créativité sans bornes.
Le carburant de synthèse utilise du CO2 sans en rejeter. Il pourrait bien prolonger l’ère du thermique, à condition de parvenir à un prix de revient concurrentiel au pétrole. Et il permettrait à nombre de grandes industries de disposer d’un substitut aux hydrocarbures actuels.
Muselière
Ce type de carburant trouve aussi ses détracteurs. Une association, Transport & Environnement, pointe le fait que si le CO2 est éliminé, d’autres gaz continuent à être produits.
Elle relaie une étude qui affirme:
« … que les carburants de synthèse « émettent trois fois plus de monoxyde de carbone » et « deux fois plus d’ammoniac » que leur équivalent fossile. T&E rappelle que le monoxyde de carbone (CO) est un gaz très dangereux à haute concentration, occasionnant « une privation d’oxygène pour le cerveau et le cœur ». Combiné à d’autres fines particules (PM2.5), l’ammoniac (NH3) augmente le risque « d’asthme, de maladies cardio-vasculaires et de cancers. »
Décidément, rien n’est parfait, comme dit le renard au Petit Prince. Mais si Saint-Exupéry a su mettre une muselière au mouton pour protéger la rose du blondinet céleste, gageons que les ingénieurs modernes trouveront une parade à cela aussi.
Commentaires
Bonsoir hommelibre, Oui, quelque chose me dit en vous lisant, qu'il eut été dommage et certainement regrettable de jeter le bébé avec l'eau du bain - expression d'origine allemande du reste) - même si je n'ai jamais mis le nez dans un moteur, pas même un tigre, c'est tout dire !
Soyons optimistes, mais pour la voiture électrique c'est compliqué : augmentation de la consommation électrique, source électrique qui devra être non-polluante, recharge lente, autonomie, coût. La transition n'est pas pour demain.