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L’Afrique et l’Histoire

L’Afrique et l’Histoire.

Le chanteur Gims fait polémique avec ses déclarations sur l’électricité au temps des pharaons et sur le fait que l’on ne connaît l’Africain que depuis l’esclavage.

 

afrique, histoire, gims, esclavage, Le premier point semble être une galéjade destinée à faire le buzz pour vendre son nouveau titre. Cette thèse a déjà été démontée, je n’y reviens pas.

Je ne commenterai pas personnellement la question de l’Afrique et l’Histoire. Ce que j’ai lu montre au contraire que le continent noir a une histoire. Sans entrer dans le détail ou les démonstrations précises je citerai deux extraits d’une interview de François-Xavier Fauvelle, interrogé par Julie Lacaze pour le National Geographic. François-Xavier Fauvelle est historien spécialiste de l’Afrique. 

Selon Wikipedia:

« François-Xavier Fauvelle, ou François-Xavier Fauvelle-Aymar, né le 29 janvier 1968, est un historien et archéologue français spécialiste de l’Afrique. Il est le premier professeur du Collège de France à détenir une chaire permanente et intégralement consacrée à l'histoire de l'Afrique ancienne. »

 

L’article a pour titre: « Moyen Âge : l’âge d’or du continent africain. »

Question:

« Pourquoi parle-t-on d’un âge d’or du Moyen Âge africain? 

François-Xavier Fauvelle: 

La principale vertu de l’expression « âge d’or » est de prendre le contre-pied d’un cliché répandu dans la société : l’Afrique n’a pas d’histoire. C’est un fait historique : le Moyen Âge est une époque faste pour le continent. À cette époque, de puissants royaumes se sont constitués et ont rayonné dans le monde. Celui du Ghâna ou celui du Mâli étaient connus jusque du monde islamique, de l’Europe et de l’Asie. Au XIVsiècle, le royaume du Mâli était l’un des plus importants exportateurs d’or. À la différence de l’époque coloniale, l’Afrique du Moyen Âge était maîtresse de ses ressources. »

L’historien insiste sur le fait que l’Afrique subsaharienne a choisi de ne pas utiliser l’écriture et de privilégier la transmission orale. Cela joue un rôle dans la visibilité restreinte du continent dans les chroniques historiques.

 

Pourtant:

« Quels sont les principaux royaumes du Moyen Âge africain ?

François-Xavier Fauvelle : 

Il y a les royaumes de Ghâna (X- XIIsiècles) et du Mâli (XIIIe- XIVe siècles), dans la Mauritanie et le Mali actuels ; plus à l’est, autour du fleuve Niger, le royaume de Gao ; encore plus à l’est, autour du lac Tchad, on trouve le royaume de Kanem-Bornou ; sur la haute vallée du Nil, dans l’actuel Soudan, on trouve plusieurs royaumes chrétiens, notamment celui de Nubie (jusqu’au XIIIsiècle) ; en Éthiopie, des royaumes musulmans et un royaume chrétien ; enfin, sur la côte swahilie d’Afrique de l’Est, de la Somalie au Mozambique, on dénombre une série de cités-États. Ces dernières sont très liées : les différents souverains ont des liens familiaux, les biens et les personnes y circulent librement. Comme les musulmans se déplaçaient beaucoup sur le continent africain, notamment pour se rendre à La Mecque, les habitants des divers royaumes se sont rencontrés. Il y avait aussi des liens étroits entre les royaumes chrétiens : on sait que l’Éthiopie et la Nubie ont eu de fortes relations diplomatiques au IXsiècle.

Il y a également eu des conflits entre les royaumes du Ghâna et du Mâli pour des raisons commerciales, principalement liés à l'or et aux esclaves. Globalement, le royaume le plus puissant était souvent celui qui parvenait à faire le plus de razzias d’esclaves chez son voisin. (…) Les royaumes africains exportaient de l’or et des esclaves, deux ressources très prisées du monde islamique. L’ambre gris était également en vogue à cette époque, notamment en Chine. »

Les Africains eux-mêmes esclavagistes: ils sont bien dans lhistoire.

 

L’article complet est ici.

 

 

 

 

 

Catégories : Histoire 6 commentaires

Commentaires

  • Merci hommelibre de nous rappeler un peu d'histoire, au train où vont les choses ce n'est pas du luxe.

    Quant à Maître Gims, il a beau le rapper, mais l'électricité dans les pyramides au temps des pharaons ça ne passe pas.
    A que non !
    Quoique, sur un de vos albums "Petit Crabe" on dirait qu'ils en tirent un. . . de fil. Allez savoir.

  • PS,
    "Petit Crabe" Très belle chanson à contre-courant.

  • Bonjour Marianne,

    Merci pour votre compliment, que je reçois avec plaisir.

    Je voulais en parler autrement. En général les personnes emploient des termes plutôt violent pour désigner le crabe, mais cela n'y change rien. Mon histoire peut-être non plus, mais elle me fait avancer dans la compréhension de mes propres mécanismes et dans l'identification de leurs racines.

    Le fil, c'est le fil d'Ariane, qui permet de retrouver son chemin dans un dédale.

  • La conclusion ne fera pas la une de nos médias qui ne veulent pas entendre parler d'une Afrique esclavagiste. Ce sont pourtant bien les noirs eux-mêmes qui vendaient des esclaves et le monde musulman qui en profitait, bien avant les occidentaux. Mais Chut !...

  • En effet Henri. Je comprends que cela soit difficile à accepter, dans une époque ou la victimisation "racisée" est le standard.

    Les victimes de l'esclavage en Afrique ont d'abord été vendues par des noirs, des frères. Des historiens africains le reconnaissent aujourd'hui, mais chez nous ça bloque.

    Cela ne dédouane pas l'esclavage massif fait par les arabo-musulmans et les européens, mais cela nuance un peu l'idéologie que l'on nous sert par chez nous.

  • https://www.breizh-info.com/2020/07/09/147145/behanzin-lidole-de-la-ldna-ligue-de-defense-des-noirs-africains-etait-un-esclavagiste-et-faisait-des-sacrifices-humains/

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