Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Bassines, Californie, stratosphère : histoires d’eau

Bassines, Californie, stratosphère : histoires d’eau.

Pour compléter mes notes sur les bassines – les retenues collinaires plus exactement, je publie un extrait de la synthèse de deux études réalisées dans le département français du Lot.

 

bassines-02.jpgCollines

Les retenues collinaires {ou bassines, ou mégabassines) se multiplient et suscitent autant de réserves que d’espoir. L’espoir c’est celui des agriculteurs, qui voient dans ces installations un moyen d’irriguer leurs champs pendant la saison sèche.

Pour mémoire ces retenues, naturelles ou artificielles, accumulent de l’eau venant soit du ruissellement de la pluie soit de captages dans une rivière ou une nappe phréatique. La pluie est une ressource de flux, c’est-à-dire qui s’écoule au jour le jour. Quand il ne pleut pas la sécheresse menace.

Une retenue collinaire ou un barrage transforment le flux en stock. L’avantage est que le stock peut être utilisé de manière différée, quand il y a besoin, ce qui n’est pas le cas du flux.

Voici le résumé du pour et du contre de ce système tel que ce document le décrit:

« Indéniablement, les réserves de substitution (fortement subventionnées) améliorent la situation des agriculteurs :

– c’est plus sûr. La ressource est plus prévisible et n’est pas sujette aux arrêtés de sécheresse ;

– c’est moins coûteux. Le droit de pompage dans le milieu naturel est certes gratuit, mais les charges correspondantes sont devenues très élevées (en particulier le prix de l’énergie) ;

– c’est moins exigeant en main d’œuvre. Le réseau collectif apporte une ressource sous-pression directement aux différentes bornes d’irrigation, ce qui est très confortable pour les agriculteurs n’ayant plus besoin de maintenir leur système de pompage et d’éventuellement déplacer cet outil d’une parcelle à une autre ;

– cela offre de nouvelles opportunités de cultures, vers des cultures plus rentables (comme le maïs semence) et de se soustraire aux arrêtés sécheresse.

 

Mais l’impact de ces ressources sur la collectivité est mitigé :

– pour la police de l’eau, les contrôles sur les volumes prélevés sont plus aisés et il est plus facile d’appliquer des restrictions sur les prélèvements en milieu naturel ;

– la consommation d’eau a tendance à augmenter. La création de réserves de substitution n’incite pas à mettre en place des mesures d’économie d’eau. Parfois un cercle vicieux peut s’enclencher : une fois l’ensemble des volumes d’eau disponibles dans les retenues distribués, de nouvelles demandes apparaissent légitimant l’idée de créations de nouvelles retenues (cas de la Barguelonne) ;

– les réserves ont un impact négatif sur l’aval, ce qui peut être une source de tensions (futures) ;

– l’impact environnemental direct et indirect de la retenue n’est pas neutre ;

– c’est une solution coûteuse pour la collectivité. »

 

bloom.jpgCalifornia bloom

Le boum du super bloom californien est exceptionnel. De vastes zones désertiques se couvrent de pavots. On les voit depuis l’espace!

Cela survient après de sévères sécheresses suivies d’un retour des précipitations. Pendant la sécheresse l’herbe ne pousse plus. Mais les graines de pavot résistent. Au retour des pluies elles sont les premières à fleurir et couvrent d’immenses surfaces.

Et cette année, après les sécheresses, l’eau est revenue avec des pluies abondantes grâce aux rivières atmosphériques. C’est une particularité du climat de Californie: des années sèches alternent avec l’abondance de précipitations. Il ne sert à rien de s’effrayer de cette alternance, parfois extrême, c’est naturel et normal.

Si les forêts étaient mieux entretenues il y aurait moins d’incendies malgré ces sécheresses.

Avec ce super bloom des centaines de millions de papillons se sont envolés. Pas les monarques, dont la migration est célèbre et connue. Il s’agit ici des papillons nommés Painted Lady (Vanessa cardul), ou Belle-Dame en français. Ils ressemblent en partie au monarque en raison des couleurs noires et oranges.

Ici un article sur la migration de 2019:

« Durant plusieurs semaines chaque année en mars, les Californiens sont témoins d’un phénomène naturel extraordinaire : La migration des papillons Painted Ladies (vanessa cardui) du Mexique vers le Nord-Ouest des Etats-Unis.

Plus d’1 milliard de papillons sont actuellement en train de migrer, car, due à un babyboom explosif généré par une floraison des fleurs sauvages plus intense ces dernières années et à un niveau de pluie important ces dernières semaines, la migration de 2019 fut impressionnante. »

Cette année la présence de ces lépidoptères semble encore plus massive. C’est une bonne nouvelle car on croyait les papillons en sévère raréfaction dans cet État.

Vidéo en fin de note.

 

tonga-01.jpgStratosphérique

En janvier de l’année 2022 une énorme explosion a secoué l’océan Pacifique. L’onde de choc a fait le tour de la Terre. Elle a influé sur la pression atmosphérique en Alsace. Selon Science & Vie cette explosion a libéré une énergie équivalente à 1 000 fois la bombe d’Hiroshima. Et autant que l’explosion dantesque du Krakatoa en 1883.

Cette explosion est considérée comme la plus grande depuis plus d’un siècle. C’était un volcan sous-marin, le Hunga Tonga. Un volcan sous-marin qui a envoyé des matériaux jusqu’à 57 km de hauteur, en pleine stratosphère.

Ce volcan a envoyé principalement de l’eau sous forme de vapeur. Selon certains chercheurs:

« Cette énorme quantité de vapeur d’eau produite devrait se maintenir plusieurs années en suspension. En plus de l’effet de serre qu’elle générera, elle pourrait avoir un impact notable sur la circulation générale des courants ou encore amplifier l’appauvrissement de l’ozone polaire. « Les premières estimations indiquent que le réchauffement par la vapeur d’eau sera bien supérieur au refroidissement par les aérosols », souligne le scientifique. « Reste à savoir quelle sera la magnitude de ce changement. »

Toutefois il est difficile de quantifier l’effet thermique de cette explosion. Pourtant le CNRS s’y est attelé:

« L’effet radiatif combiné des aérosols et de la vapeur d’eau a conduit à un réchauffement à l’échelle globale de l’ordre de 0,2 W/m2. Un tel effet de réchauffement du système climatique n’avait jamais été observé après une éruption volcanique, événement qui amène usuellement un refroidissement transitoire. Cet effet, dû à la vapeur d’eau, est susceptible de persister sur une durée de 2 à 3 ans au moins. »

Un an plus tard le CNRS confirme: l’explosion a envoyé de la matière, et principalement de l’eau, jusqu’à la mésosphère. C’est haut, ça!

 

mesosphère-01.jpg

 

 

 

4 commentaires

Commentaires

  • Concernant les bassines et si j'ai bien compris, le problème est à la fois le coût public et le gaspillage de cette réserve d'eau. Mais comment fait-on pour éviter une consommation excessive d'eau chez les particuliers ? Ils la payent tout simplement. Mais, bien évidemment, le prix du pompage sera répercuté sur la vente des produits cultivés. L’État peut alors intervenir, par exemple au niveau des taxes, pour alléger le prix à la vente. La question est de savoir si ces produits et ces agriculteurs ont besoin d'une aide afin de ne pas disparaître.

  • Monsieur Goetelen,
    Si, conformément aux principes d’une gestion moderne des ressources en eau, ces dernières étaient appréhendées selon la réalité de l’unité hydrologique que constitue le bassin de drainage et qu’elles soient gérées non par l’autorité administrative centrale mais par, et pour, la communauté de leurs utilisateurs, l’ensemble des arguments pour ou contre ne se poseraient plus !

  • Je suis au moins rassurée pour ces papillons.

  • .En effet, on ne peut pas dire qu'ils voyagent en solitaire.

Les commentaires sont fermés.