Nouveau rapport du GIEC, suite : températures, assourdissante angoisse.
Je continue mes recherches sur le climat. L’année 2022 est brandie comme l’exemple même du réchauffement du climat. Pourtant j’ai souvent documenté les grandes sécheresses et les canicules du passé, y compris les précoces comme lors de la terrible année 1947, qui faisait partie d’une série.
Je constate d’abord que le GIEC a remis à l’honneur (si j’ose dire) l’image phare du catastrophisme: la crosse de hockey de Mann (image 2, clic pour agrandir). Cette image représente une montée en accélération effrayante des températures par rapport aux 1 000 dernières années.
Elle a été démontée et avait été retirée des rapports suivants. Elle revient par la porte de derrière. Mann a refusé de publier ses sources et chiffres, c’est donc invérifiable. Lors du Climategate en 2009 on trouve « un message de Phil Jones, directeur du CRU, dans lequel il expliquait avoir eu recours à une astuce pour masquer le déclin de températures des dernières décennies (lire à ce sujet l’article de la BBC du 2 novembre 2011). »
Car c’est le problème: le graphisme de Mann gomme et l’Optimum médiéval et le Petit âge glaciaire (nommé par certains Néoglaciaire). Résultat: un graphique presque plat, sauf la fin. Cela ne représente pas les multiples recherches paléoclimatiques sur l’actuelle période de l’Holocène.
D’ailleurs l’Holocène dans son ensemble ne semble pas assez intéresser le GIEC. La référence de base de l’agence intergouvernementale onusienne est la période 1850-1900, soit au début des relevés systématiques par des appareils. Il n’y a pas le recul nécessaire pour évaluer le climat à long terme.
Cette référence est donc la fin du Néoglaciaire (PAG, Petit âge de glace). Les températures étaient au plus bas depuis au moins 2000 ans. C’est une référence froide, la plus froide en Holocène. La remontée des températures commencée en période pré-industrielle, soit avant l’accroissement du CO2, était une heureuse surprise.
Au fait, si la température moyenne idéale de la Terre était de 15° ou 16°? Le précédent interglaciaire était plus chaud que le nôtre, les espèces ont survécu. Pas de collapse, pas de point de bascule.
Le froid c’est la maladie, la peste, la famine. Le chaud c’est la prospérité.
Il y a eu des variations socio-climatiques. Le GIEC a choisi une représentation linéaire et aplatie de la courbe des températures passées, ce qui en modifie très fortement la perspective et l’interprétation.
Dans la représentation de Mann, image 2, on dirait qu’il n’a jamais fait aussi chaud depuis 1000 ans. Mais selon d’autres études, plus nombreuses, les variations entre par exemple le Néoglaciaire et le réchauffement d’il y a 6000 ans atteint 4 degrés (image 1, source). C’est beaucoup quand on pense que la moyenne du dernier maximum glaciaire était de 7°, soit seulement 7-8 degrés de moins que notre époque.
L’image 3 montre l’évolution reconstituée de la température de surface de l’océan Atlantique près de la Mauritanie. On constate là aussi une forte variation de 5° à partir de 4000 ans avant JC.
D’autres reconstitutions sont en annexes 7 et 8.
La science climatique est-elle établie totalement et définitivement? À l’évidence non. La posture du GIEC, qui estime que tout débat est terminé, est difficilement explicable et supportable. Elle n’est en tous les cas pas très scientifique.
La phase actuelle de réchauffement a commencé au 19e siècle, à la fin de la période la plus froide de notre ère interglaciaire. L’image 4 montre les relevés des températures depuis 1796 à l’observatoire d’Armagh en Irlande du Nord, l’une des plus anciennes séries de relevés avec celle d’Oxford.
Une forte progression a été constatée entre 1820 et 1840 (1,3 degré en 20 ans, soit beaucoup plus qu’aujourd’hui), plus abrupte que la récente 1990-2010. Une autre poussée chaude abrupte a lieu entre 1890 et 1910 (0,5 degré). Enfin une troisième poussée moins abrupte est constatée entre 1930 et 1950. Ces observations se retrouvent dans d’autres études.
L’intervalle de température entre le plus frais et le plus chaud de l’Holocène est de 1° à 4°, selon les reconstructions. De 1° à 54°, quelle a été la réalité de la variation multi millénaire de la température? Les reconstructions ne sont pas d’une fiabilité absolue mais aujourd’hui il en existe plusieurs avec des marqueurs différents, qui constatent cette variation.
La variation à la hausse a bien dû être assez intense pour que les glaciers du Tyrol aient disparu pendant plusieurs siècles. C’était il y a près de 6 000 ans. Possiblement, il faisait donc plus chaud qu’aujourd’hui, et nous sommes toujours vivants.
Maintenant, puisque les médias et des climatologues utilisent des périodes très courtes de temps météorologique pour annoncer l’apocalypse, j’utiliserai également un temps court, bien qu’en j’en connaisse la limite.
Examinons donc des données des satellites et ballons sondes depuis 1979. Les stations au sol posent des problèmes de fiabilité, à cause des changements de système dans le temps, à cause de la modification des emplacements des stations prises davantage dans les îlots de chaleur urbains, ces bulles parfois irrespirables, et à cause d’ajustements successifs depuis un siècle. Les mesures au sol surpassent d’ailleurs les relevés par satellites d’environ 4 dixièmes de degré.
On constate sur l’image 5 des montées et des plateaux. Les deux pics principaux correspondent aux deux plus forts El Niño depuis 40 ans.
J’ai entouré les principaux El Niño, dont les deux plus forts, et ajouté des lignes de tendances à court terme. Le résultat est nuancé, sans corrélation apparente avec la régularité d’émission du CO2. Par contre à chaque Niño fort les températures montent.
Il y a un plateau de 2000 à 2015 environ, même si 2003 a été remarquable, puis après le pic de El Niño 2016, une nouvelle phase dont la tendance est très légèrement descendante. C’est court pour parler de rafraîchissement, mais cela relativise l’importance de l’année 2022.
D’ailleurs, prédire le climat est une entreprise très hasardeuse. Je rappelle ce passage d’un rapport du GIEC de 2003:
« The climate system is a coupled non-linear chaotic system, and therefore the long-term prediction of future climate states is not possible. Rather the focus must be upon the prediction of the probability distribution of the system’s future possible states by the generation of ensembles of model solutions.
Addressing adequately the statistical nature of climate is computationally intensive and requires the application of new methods of model diagnosis, but such statistical information is essential. »
Traduction:
« Le système climatique est un système chaotique non linéaire couplé, et il n’est donc pas possible de prédire à long terme les états futurs du climat. L’accent doit plutôt être mis sur la prédiction de la distribution de probabilité des futurs états possibles du système par la génération d’ensembles de solutions de modèles.
La prise en compte adéquate de la nature statistique du climat nécessite des calculs intensifs et l’application de nouvelles méthodes de diagnostic des modèles, mais ces informations statistiques sont essentielles.
Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite) »
C’est presque de la novlangue. La prédiction de la distribution de probabilité des futurs états possibles du système est toujours une prédiction, pourtant déclarée impossible à la ligne précédente. Alors que l’on nous annonce avec fracas les pires catastrophes voire la disparition de l’humanité, le GIEC se retranche derrière la venue attendue de nouveaux modèles. Les modèles ne sont pourtant que des robots que nous programmons selon notre angle de vue.
Le GIEC mise presque tout sur des modèles. Mais il y a une part d’empirisme dans l’usage de ces modèle. Ceux-ci, dans leur grande majorité, prévoient des montées de températures que la réalité observée ne confirme pas (image 6). Le réel mesuré est dans la plus basse probabilité.
Je termine avec un extrait d’une autre réflexion scientifique sur les températures (page 1005):
« In fact, there is increasing evidence that much of the increase in ground temperature measurments during the 1980s and early 1990s may be more the result of the urban heat island effect, the poor placement of measuring instruments, and even attempts by the compilers of temperature data to manipulate the ground-based station data than it is of actual temperature increases [49]. (…) The satellite temperature data (which started in 1978) shows a significant increase only in 1998 leaving aside periodic oceanic oscillations. »
Traduction:
« En fait, il est de plus en plus évident que l’augmentation des températures mesurées au sol au cours des années 1980 et au début des années 1990 pourrait être davantage le résultat de l’effet d’îlot thermique urbain, du mauvais emplacement des instruments de mesure et même des tentatives des compilateurs de données de température de manipuler les données des stations au sol que d’une augmentation réelle de la température [49]. (…) Les données satellitaires de température (qui ont commencé en 1978) ne montrent une augmentation significative qu’en 1998, si l’on fait abstraction des oscillations océaniques périodiques.
Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite) »
Le réchauffement est un phénomène plus nuancé, progressif et complexe que les annonces angoissées et assourdissantes ne le laissent entendre. Avant d’engager un tournant aussi radical de la société que la transition énergétique, chacun devrait pouvoir comprendre et se faire une idée personnelle du discours climatiste. Aujourd’hui ce n'est pas le cas. Les populations subissent ce discours venu de décidants bien au-dessus de leurs têtes. Elles n’ont pas accès aux décisions.
C’est un modèle de décision et de société à des lieues de la démocratie parlementaire et participative.
Annexes:
Selon le carottage GIPS2 du Groenland (image 7, source) les variations s’étalent dans un intervalle plus étroit de 2°.
L’image 8 ci-contre (source) propose une image des températures de l’Holocène réalisée à partir de 40 modèles différents. Elle se lit de droite à gauche. L’écart est ici plus réduit. Les reconstructions changent, mais il est néanmoins très possible que les premiers bâtisseurs des cathédrales avaient une météo proche de la nôtre, sensiblement plus chaude qu’au 19e siècle.
Commentaires
Il est certain que l'augmentation des gaz à effet de serre produit, à terme, une température plus élevée sur la planète. Que cette chaleur soit invivable ne me paraît pas réaliste. Celle-ci sera limitée par la volonté humaine de diminuer les sources polluantes et de réguler les naissances dans les pays moins développés. On pourra donc s'adapter et continuer à réduire les causes du réchauffement climatique. Conclusion trop optimiste ?
Merci encore une fois, Hommelibre, pour aborder la question climatique de manière critique et documentée! Je partage entièrement vos conclusions. Bien à vous!
Il ne faut non plus homme libre que votre anti-GIEC, anti-réchauffement climatique, tournent en obsession. Et rappelez-vous de l'adage : "Rien n'est tout noir, ni tout blanc, c'est le gris" dans ce bas-monde