Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Saga du CO2 (17) : mais où est passée la pluie ?

Saga du CO2 (17) : mais où est passée la pluie ?

Nous les humains on ne se fiche pas de la météo. De plus en plus nous avons besoin de comprendre ses mécanismes extrêmement complexes. Ce n’est pas simple. Pour cela nous recueillons des données qu’ensuite nous analysons et interprétons.

 

rechauffement,pluies,sécheresse,europe,suisseDifférences

Mais parfois les données sont très différentes d’une source à une autre. Je prends comme exemple les précipitations à Genève. Pour le site meteoblue, qui utilise différents modèles et des observations réelles, les précipitations seraient en baisse depuis 40 ans (image 1, clic pour agrandir).

« Les données utilisées par meteoblue proviennent de nombreux centres météorologiques nationaux, ainsi que d’autres sources complémentaires. »

Le site officiel du canton de Genève (image 2) n’indique aucune tendance nette sur les pluies, et si l’on est tenté de voir une légère diminution, sur 40 ans c’est insuffisant.

On voit plutôt une stabilité globale, même si l’on constate que par exemple les années 2014 à 2022 ont reçu moins de précipitations et celles de 2000 à 2010, davantage. Mais cela entre dans une moyenne à long terme avec des variations naturelles.

Entre ces deux sites les données diffèrent donc sur la tendance générale. De plus meteoblue montre des volumes annuels de pluies qu’aucun autre site ne reprend. J’ai toujours vu des moyennes annuelles de pluie entre 700 et 1000 mm pour Genève, grosso modo. Meteoblue annonce des 1500 et même 1800 mm par an.

 

rechauffement,pluies,sécheresse,europe,suisseAffaiblissement?

En image 3 on a le graphique du site infoclimat. Une seule année atteint et dépasse les 1500 mm, en 1960. Il y a quelques années au-dessus de 1000 mm, mais la majorité est en-dessous. Néanmoins cela diffère encore des statistiques officielles du canton de Genève.

Pour MétéoSuisse (image 4) il n’y a pas de tendance significative, sauf légèrement dans le nord-est du pays. Le site se demande d’ailleurs pourquoi.

« En raison du réchauffement, les fortes précipitations sont devenues plus fréquentes dans toute la Suisse. »

Je trouve cela très discutable, alors justement que depuis des années les précipitations ici sont plus faibles en intensité et en durée. Même ces dernières semaines, les pluies de printemps heureusement revenues depuis mars restent globalement faibles et courtes.

D’ailleurs ils ont un souci avec la théorie:

« Le fait qu’aucun changement significatif de la quantité de précipitations ne soit constaté dans les autres régions ne peut pas être expliqué de manière définitive pour le moment. Les changements dans la fréquence des situations météorologiques jouent probablement un rôle important à cet égard. »

 

rechauffement,pluies,sécheresse,europe,suisseRecords

En bref on n’en sait rien. Et il faut trouver un sens à cette contradiction:

« Les fortes précipitations sont devenues plus fréquentes dans toute la Suisse »,

et:

« … aucun changement significatif de la quantité de précipitations ne soit constaté dans les autres régions… ».

Donc les précipitations sont plus fréquentes dans toute la Suisse mais aucun changement significatif de la quantité n’est constaté dans les autres régions de Suisse (en gris sur l’image 4).

Si les précipitations fortes sont vraiment plus fréquentes, et si le volume total des pluies n’augmente pas, on doit supposer qu’il pleut moins souvent et plus à la fois. Plus à la fois? Cela n’est pas démontré, et surtout pas depuis 20 ans.

MétéoSuisse publie un tableau (image 5) sur les précipitations records pour des durées de 10 minutes, 1 heure, 24 heures, etc. La majorité de ces records datent d’avant 1980, soit avant la poussée actuelle de réchauffement.

Cependant j’ai trouvé un mémoire qui dit le contraire! L’analyse des stations de MétéoSuisse montrerait une augmentation des précipitations fortes. Extrait de la conclusion:

« Les précipitations journalières cincentennales obtenues pour la période 1961 à 2010 sont globalement plus élevées de 15% que celles estimées à partir des séries pluviométriques de 1901 à 1970 pour l’ensemble des stations en Suisse. »

 

rechauffement,pluies,sécheresse,europe,suisseVariations

Cincentennales: qui chaque année ont une chance sur 500 de se produire.

On ne sait pas qui croire. Je constate qu’en plaine genevoise que nous n’avons pas reçu de pluies diluvienne depuis fort longtemps.

Dans une autre publication de 2019, du même auteur, un tableau (image 6) synthétise l’évolution des précipitations fortes en Suisse depuis 1900. La Suisse globale est figurée par le trait plein en bas.On constate en effet une légère augmentation pour la période 1970-2000, de un jour à deux jours, mais une diminution depuis 2000.

À titre d’exemple l’image suivante, extraite également du site de MétéoSuisse, montre sur cent ans des variations répétitives à la station alpine de Cevio, avec de fortes précipitations à au moins deux périodes. L’augmentation annoncée ne me paraît pas pertinente.

Dans un article du Temps de septembre 2020, retour sur les fortes pluies au Tessin dans les semaines précédentes.

« Les précipitations intenses de la semaine dernière au Tessin – déclenchant l’alerte hydrogéologique maximale – sont appelées à se reproduire de plus en plus fréquemment. En cause, le réchauffement du climat. »

sont appelées à se reproduire de plus en plus fréquemment: j’attends des preuves, au vu des annonces alarmistes non réalisées, comme l’augmentation des tempêtes et ouragans. De plus le Tessin, par sa situation et sa géographie, est sujet aux précipitations extrêmes. En 1868 le lac Majeur atteignait sa plus haute cote jamais enregistrée: 7 mètres de plus que sa moyenne! 

Dans les désastres naturels au Tessin on peut citer en 1513 la Buzza di Biasca, écroulement de montagne suivi d’une inondation sans précédent jusqu’à Bellinzone. Mais cet événement, comme celui actuel de Brienz, est trop particulier pour entrer dans une échelle de temps qui serait représentative pour nous d’une tendance.

 

rechauffement,pluies,sécheresse,europe,suisseThéoriquement

L’un des responsables de l’agence météorologique suisse précise à propos des pluies extrêmes:

« Théoriquement, ces épisodes se reproduiront plus fréquemment dans le futur, affirme Marco Gaia, responsable du Centre régional sud chez MétéoSuisse. «Avec le réchauffement climatique, il y a plus d’énergie dans l’atmosphère et cela se traduit par de fortes précipitations, limitées dans l’espace et le temps, provoquant des flash flood, des crues soudaines qui engendrent des inondations très rapides. »

Théoriquement, disent-ils. Théoriquement. Mais nous ne les constatons pas. Les pluies sont moins longues et intenses que par le passé, du moins ces deux dernières décades. C’est pourquoi il y a baisse des nappes phréatiques et assèchement des sols et des forêts.

J’ai d’ailleurs un truc pour constater l’assèchement ou non des sols. Quand j’étais sensiblement plus jeune – je m’en souviens car j’y étais toujours très attentif – les sols étaient humides par défaut. La terre était souple, visiblement humide, et plus foncée. , même en été.

Or j’ai constaté depuis au moins trente ans que la terre était de plus en plus sèche et dure, et s’asséchait très rapidement même après une bonne pluie. Pour moi les séquences de pluie sont moins nombreuses et moins longues.

 

rechauffement,pluies,sécheresse,europe,suissePreuve

Selon la théorie carbocentrée cela devrait être le contraire. Je n’ai pas d’explication à ce défaut majeur de la théorie.

En novembre et mars derniers de bonnes pluies compensaient en partie les déficits. Mais depuis ce sont à nouveau des précipitations douces, peu fortes et peu durables, 2-3 heures à la fois. C’est insuffisant surtout avant l’été.

On a donc vu aujourd’hui que les sites professionnels de météorologie divergent entre eux sur les mêmes événements. Les divergences dans les données rend leur interprétation confuse.

Avec le réchauffement il devrait  avoir plus d’humidité, donc tôt ou tard plus de précipitations. Or c’est l’ensoleillement (image de fin) qui augmente, favorisant ledit réchauffement: variation de 1500 à 2000 heures annuelles, soit + 25 % entre 1980 et 2020.

Sur cette dernière image on peut voir la baisse d’ensoleillement des années « fraîches » 1980-2000. Moins d’ensoleillement au sol, soit plus de nuage et de freins à l’irradiance solaire.

Mais une question me tarabuste: où sont aujourd'hui passées les pluies? Un argument réchauffiste est qu’elle fait des claquettes ailleurs et qu’il pleuvrait plus à la fois en certains endroits. Mais il manque la preuve.

Alors où sont passées les pluies?

J’y reviendrai.

 

À venir: les inondations actuelles en Italie.

 

rechauffement,pluies,sécheresse,europe,suisse

 

 

 

 

rechauffement,pluies,sécheresse,europe,suisse

 

 

 

 

 

Catégories : Environnement-Climat, Saga du CO2 3 commentaires

Commentaires

  • Difficile de faire disparaître l'eau de la planète. Elle ne s'évapore pas dans l'Espace et reste collée autour de nous par l'attraction terrestre. Elle peut se transformer en vapeur d'eau ou en glace. Mais elle existera encore très longtemps sur Terre. Les variations météorologiques ou même climatiques n'ont aucune influence sur la quantité de H2O disponible. Donc, pas de panique !

  • En attendant, la pluie fait des clopinettes à Genève! ! ! ! !

  • En effet, et la météo nous balade...

Les commentaires sont fermés.