Énergie : la Suède relance un programme nucléaire civil.
La Suède est parfois considérée comme un modèle de vertu politique, sociale et écologique. C’est sans complexe qu’en septembre 2022 elle a élu 20% de députés du parti Démocrates de Suède.
Souverain
Ce parti, devenu la deuxième force politique de droite du pays, est qualifié d’extrême-droite. L’extrême-droite est aujourd’hui le cache-sexe facile utilisé sans modération par une gauche et un centre emprisonnés dans le passé. En France, on peut dire avec un brin de provocation que par exemple pour LFI, tout ce qui est plus à droite que le PS est déjà d’extrême-droite.
C’est excluant, vindicatif, agressif, mais comme ces gens supposés représenter le Bien refusent de parler des thèmes qui fâchent comme l’immigration, ils doivent trouver des subterfuges pour justifier leurs positions.
La véritable extrême-droite refuse le parlementarisme use habituellement de violence, et propose une politique autoritaire: vraiment pas ma tasse de thé. Rien de cela ne peut être appliqué aux partis dits de droite extrême. Et comme on le voit en France, aujourd’hui la violence est de gauche et d’ultra-gauche, pour laquelle trop de médias ont une complaisance douteuse.
Cette droite est plutôt souverainiste, même si aujourd’hui on ne peut plus se soustraire totalement aux règles internationales. Mais il est possible d’élargir le champ de ce souverainisme. En Hexagonie d’ailleurs le thème du made in France fait fureur. Il représente un choix de qualité, d’économie vertueuse, de cycles marchands plus courts, entre autres.
Régalienne
Ce souverainisme a donc ses supporters dans tout l’échiquier politique. Et ses options idéologiques sont assez semblables un peu partout où les partis concernés s’avancent vers le pouvoir.
En Suède par exemple, selon la RTS:
« Sur l’immigration, le nombre de réfugiés accueillis chaque année en Suède va passer de 6 400 à 900 (sept fois moins). Le regroupement familial sera durci, l’accès à la citoyenneté suédoise restreint. Sur le climat, les ambitions sont révisées à la baisse, les taxes énergétiques vont diminuer. Sur la lutte contre la délinquance, la police pourra, dans certaines zones, opérer des fouilles sans autorisation préalable, et une interdiction nationale de la mendicité est envisagée. Pour le leader de l’extrême droite, c’est carton plein. "Avec cet accord, explique Jimmie Akesson, ce sera la politique de notre parti, sur la criminalité, la politique de notre parti sur l’immigration. C’est une nouvelle orientation pour la Suède. »
C’est un programme de droite souveraine, qui s’inscrit contre le programme mondialiste et dilutif de la gauche-centre. C’est un ensemble de propositions politiques légitimes. Elles ne font pas de vous un salaud ou un ennemi.
Le Danemark a lui-même adopté une position ferme pour limiter l’immigration, et la gauche s’est associée à la droite dans ce but. L’immigration est une question régalienne, et la protection de nos modes de vie est tout aussi importante que l’accueil de réfugiés économiques illégaux.
Stable, robuste et prévisible
Dans le domaine de l’énergie, une impulsion nouvelle a été donnée au nucléaire civil.
« La Suède confirme son choix de tout miser sur le nucléaire pour sa stratégie énergétique. Le gouvernement de centre-droit d’Ulf Kristersson a recomposé, ce 4 avril 2023, le conseil d’administration du géant public de l’énergie Vattenfall. Il a nommé trois nouveaux administrateurs, et en a congédié trois.
Parmi les trois exclus figurent Tomas Kårberg et Viktoria Bergman, qui auraient manifesté leur soutien au développement de l’éolien et leur scepticisme sur l’opportunité de relancer le programme nucléaire suédois. Ce qui a provoqué leur renvoi, comme le reconnaît sans honte le gouvernement.
L’ambition du gouvernement est que Vattenfall joue un rôle important en garantissant que la Suède dispose à nouveau d’un approvisionnement en électricité stable, robuste et prévisible. »
Stable, robuste et prévisible: trois qualités essentielles du nucléaire.
En 1980 le pays avait voté par référendum l’abandon du nucléaire civil. 40 ans après il y revient par la grande porte. Est-ce le prélude à d’autres revirements en Europe? La France prévoit elle aussi de nouvelles constructions de centrales.
Les temps changent.
Commentaires
Le nucléaire a toujours été rejeté par les écologistes qui ont fait l'amalgame entre le nucléaire civil et militaire. En France, l'union de la Gauche a entamé la sortie du nucléaire et Macron a fermé une centrale importante, puis fait marche arrière. Le parti Communiste a toujours été pour le nucléaire civil mais il n'a plus beaucoup de poids au sein de la Gauche. L'énergie nucléaire n'est donc pas une question politique mais seulement économique. Devant la réalité du réchauffement climatique, la nécessité d'utiliser des énergies non-polluantes durables, la transition énergétique insuffisante dans l'éolien et le solaire, le réel finit par s'imposer. Pour réussir cette transition, on ne pourra pas se passer du nucléaire. Il n'y a pas d'autres alternatives.