Politique : réflexions sur la droite dite extrême (2/2).
Après ces considérations générales je rappelle l’extrait posté dans la note précédente, qui exprime la position du parti suédois dit d’extrême-droite DS.
« Sur l’immigration, le nombre de réfugiés accueillis chaque année en Suède va passer de 6 400 à 900 (sept fois moins). Le regroupement familial sera durci, l’accès à la citoyenneté suédoise restreint. Sur le climat, les ambitions sont révisées à la baisse, les taxes énergétiques vont diminuer. Sur la lutte contre la délinquance, la police pourra, dans certaines zones, opérer des fouilles sans autorisation préalable, et une interdiction nationale de la mendicité est envisagée. Pour le leader de l’extrême droite, c’est carton plein. "Avec cet accord, explique Jimmie Akesson, ce sera la politique de notre parti, sur la criminalité, la politique de notre parti sur l’immigration. C’est une nouvelle orientation pour la Suède. »
Je souscris à la position sur l’immigration, pour les raisons citées précédemment, même si les chiffres peuvent être discutés.
La citoyenneté ne doit pas être considérée comme une formalité. C’est un engagement. Le pays dont nous prenons le passeport nous apportera des avantages, cela ne peut donc pas être une simple formalité.
Après, je ne sais pas s’il faut en durcir l’accès. La défense de notre identité culturelle, philosophique, politique, ne devrait pas la rendre trop difficile d’accès. Mais il faut voir cela dans les détails et je ne connais pas la législation suédoise.
Sur le climat je souscris au refus du scénario d’apocalypse. J’ai des raisons de penser que l’alarmisme que l’on nous sert est exagéré. La paléoclimatologie nous apprend qu’il y a environ 8000 ans, puis encore plus tard, les glaciers étaient plus réduits qu’aujourd’hui dans les Alpes. Nous n’avons pas disparu. Le climat fraîchit depuis plus ou moins 7 000 ans. La plus forte crue (avancée) des glaciers est récente, au Petit âge glaciaire, période la plus froide de l’Holocène. La décrue des glaciers (leur recul) est un phénomène répétitif, alterné avec des crues.
Sur la mendicité: elle est une souffrance pour celles et ceux qui sont obligés d’y recourir. Mais on ferait mieux de trouver un autre moyen de vie pour ces personnes. Interdire ne solutionne pas le problème de la pauvreté, il faut agir bien en amont pour essayer d’éviter d’en arriver là. Des mesures économiques, sociales, formatives, entre autres, devraient être envisagées.
Une droite sociale ne peut se contenter d’une mesure spectaculaire en fin de ligne. Je comprends que l’on veuille interdire la mendicité pour décourager les gens d’y recourir, mais alors pas sans d’autres mesures plus essentielles. <
Pour ce qui est des réseaux de mendiants, ils tombent peut-être sous des dispositions pénales. Ils représentent possiblement une forme d’esclavagisme, même si le mot est un peu fort. Donc oui c’est un problème, mais la solution projetée me semble insuffisante.
Je peux faire miennes certaines propositions souverainistes avec quelques réserves. D’ailleurs mon inclination même pour le souverainisme reste mesurée. Je n’ai rien d’un extrémiste politique. Je ne souhaite pas un monde fermé, mais pas non plus un monde où trop d’ouverture nous dilue.
Je suis à des années-lumière des skinheads, des clans de pouvoir, des fachos de toutes couleurs. Et les rouges ne sont pas les moindres. Je le regrette car une parcelle de mon coeur glisse parfois à gauche. Mais le coeur ne suffit pas, il y faut aussi la raison.
À ce point je me pose la question suivante: pourrais-je voter pour la Marine nationale si j’étais français? Franchement je ne sais pas. Ce n’est pas évident. J’ai des doutes sur sa personnalité, ce qu’elle pourrait faire, avec qui, de quelle manière.
Suis-je subtilement atteint par la marinophobie ambiante? Ou le souvenir obscur de son père plane-t-il encore sur sa tête? Elle vient d’une filiation lourde à porter. Mais après tout, Mitterrand n’était pas une oie blanche, il a flirté avec de drôles de lascars, il a bien fini président.
C’est une question que je ne me poserais pas pour Mélenchon ou un autre de LFI (La France Incendiaire, ou La France Irresponsable, comme j’ai entendu dire…).
Mais pour MLP, pour l’évolution qu’elle donne à son parti, je peux au moins me poser la question sans crier C’est nauséabond! Je ne la crois pas infréquentable. Je me méfie comme de la peste de l’intolérance affichée, excluante, de ses détracteurs.
Mais elle ne m’est pas assez familière. Ce serait un dilemme si j’étais français. Mélenchon par exemple a pour lui ce confort de l’image paternelle qui manie le fouet autant que le bon gros réconfort. Elle, elle n’a rien de ce point de vue. Et pourtant au 30 mai elle est la deuxième personnalité politique préférée des français, derrière Edouard Philippe.
« Dans le dernier baromètre Odoxa, Marine Le Pen talonne Edouard Philippe dans le classement des personnalités politiques préférées des Français, atteignant le plus haut niveau de l’histoire du baromètre, à 36%. »
Que tant de français se soient mis à apprécier MLP devrait me rendre moins réticent. Mais je ne peux me départir d’une certaine réserve. Même si extrême droite ne me semble pas approprié pour la définir. Cette catégorisation qui exclut et bannit moralement est utilisée à mauvais escient, abusivement, pour cadenasser les débats qui dérangent. Enfin, c’est mon avis.
D’ailleurs le Danemark (et d’autres pays du Nord, ainsi que de l’Est) pratique une politique d’immigration très restrictive, comme un consensus national. Cela ne choque personne, le pays n’est pas réprimandé comme la Hongrie. Le Danemark n’est pas devenu pour autant d’extrême-droite, aucune bande violente ne parcourt le territoire – alors que la France, patrie du bonheur et des Droits de l’Homme dit-on, vient d’être mise à feu pour une raison fortement liée à l’ethnie et aux conséquences d’une immigration mal digérée.
Le sujet est sensible, voire incandescent. Mais cela ne m’empêche pas d’en discuter comme d’une proposition politique légitime. Ici nous parlons d’une droite souverainiste, non extrémiste, non violente, une composante de la droite classique, qu’on le veuille ou non.
Commentaires
Je ne pense pas que l'on vote pour Marine Le Pen en se posant toutes ces questions. Ceux... [ "celles" étant incluses dans ce mot, comme me l'ont appris mes instituteurs ( "institutrices" étant lui-aussi enfermé dans le mot générique au masculin). Je plaisante pour taquiner un peu H.L. ! ] ... qui mettent le bulletin du R.N. dans l'urne ont, en principe, lu le programme de ce parti et sont d'accord avec ses propositions. Ils approuvent vraisemblablement les mesures proposées pour empêcher l'immigration clandestine. Ils comprennent parfaitement que la première chose à faire est de demander la permission pour entrer dans un pays, comme on le faisait autrefois, en montrant son passeport à la frontière. Ils n'ont pas du tout l'impression de devenir fachos en exigeant des immigrés les mêmes démarches que celles qui leur sont imposées. Et, sans doute, sont-ils de plus en plus nombreux à se dire que la gauche immigrationniste est de plus en plus bête. Voilà pourquoi Marine monte dans les sondages.
Cette droite souverainiste, conservatrice, est bel et bien une composante de la droite classique.
Je me reconnais volontiers dans cette droite là, sauf sur sa frilosité, voire son déni écologique et son penchant vers l'Empire russe.
Monsieur Goetelen,
Heureux de vous retrouver et de vous lire à nouveau. La droite, l’extrême droite, le socialisme, l’extrême socialisme, comme vous le dites très justement ‘il faut agir bien en amont pour essayer d’éviter d’en arriver là’. En effet, nos politiciens passent leur temps à mettre des pansements sur des jambes de bois sans rechercher les causes de ces bouleversements. Aujourd’hui tous ne se réfèrent plus à des programmes élaborés par des partis mais à leurs chefs comme si leur avis personnel avait une importance quelconque. Les peuples n’ont plus leur mot à dire, la démocratie a cédé le pas à l’impérialisme !