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Réchauffement : l’échauffement des esprits

Réchauffement : l’échauffement des esprits.

Il y a quelques jours, dans un endroit ombré et venteux, je parlais avec des connaissances de mon quartier. La conversation tournait sur la chaleur qui nous accablait.

 

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L’une d’elle dit, de mémoire: « Aux État-Unis, dans le Connecticut, il y a eu pour la première fois une tornade. Ce n’est pas normal, cet Etat est à l’est de New-York. C’est trop loin des plaines » (cf Tornado Alley en particulier).

Je n’étais pas convaincu, mais elle insistait. Je n’avais pas d’argument précis pour contredire ou confirmer cette information. Le soir même je regardais les archives météo dans Google, avec les mots clés Tornado Connecticut.

Surprise: il y a régulièrement des tornades dans cette région. Pas tous les ans et beaucoup moins qu’à Tornado Alley, mais quand-même. Le service météorologique officiel les recense depuis 1950 (image 4, liste partielle, NOAA, clic pour agrandir).

Selon Wikipedia:

« Bien qu'historiquement l’État américain du Connecticut ne soit pas connu pour être victime de tornades, plus de 100 de ces puissantes tempêtes ont touché l’État dans l’histoire moderne, faisant au moins 48 morts, 780 blessés et plus de 500 millions de dollars de dégâts. »

Ce n’était donc pas la première tornade dans l’Etat du Connecticut.

Je croise à nouveau cette personne deux jours plus tard et lui demande de préciser son info. Elle me répond alors qu’une de ses connaissances, qui habite dans cet Etat depuis 25 ans, n’en a jamais vu.

 

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Oui, mais ce n’est pas parce qu’elle n’en a jamais vu là où elle habite qu’il n’y en a jamais eu un peu plus loin. La mémoire individuelle est souvent fantaisiste en matière de climat.

C’est un effet délétère de l’alarmisme climatique: l’esprit humain en rajoute et projette ses angoisses sur le temps qu’il fait. À défaut de s’approprier le réchauffement et de contourner notre impuissance à le juguler et même à en comprendre les enjeux, il faudrait en avoir peur.

Toujours dans la même discussion une autre personne pense que le jet stream (courant jet) est en cause dans le manque de pluie et la vague de chaleur. Il y a en effet une théorie sur les modifications du jet stream, ce vent situé vers 10 000 mètres, et le réchauffement.

Les courants jet sont de puissants tubes d’air en déplacement rapide à 10 km d’altitude. Ils séparent les masses d’air et génèrent des anticyclones et des dépressions sur leur parcours. Aux latitudes européennes cela permet d’alterner le chaud et le froid, le sec et l’humide.

Des études récentes montreraient des modifications fortes de ces courants. Désormais ils favoriseraient les blocages météorologiques et les vagues de chaleur.

 

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« Il fait donc de plus en plus chaud aux pôles, alors que la température à l’équateur ne change quasi pas. La diminution de ce contraste thermique a pour effet d’augmenter le nombre et l’amplitude des oscillations du jet-stream de l’hémisphère Nord, tout en le ralentissant », résume le chercheur.

Lorsque l’ondulation s’amplifie, l’air polaire peut circuler loin vers le sud, et l’air chaud de l’équateur se déplacer aux pôles. En outre, les masses d’air se déplacent plus lentement, voire restent stationnaires. Tout cela engendre des conditions climatiques inhabituelles durant plusieurs jours, voire plusieurs semaines, comme de la neige à Rome, ou une canicule en Sibérie. »

C’est une hypothèse, pas une certitude. Il faudrait 100 ans de recul sur les données observées pour les rendre certaines. Wikipedia précise pourtant:

« … selon certains chercheurs, en particulier Stefan Rahmstorf du Potsdam-Institut für Klimafolgenforschung, le réchauffement important de l’arctique ces dernières années aurait pour effet de rendre le courant-jet plus tortueux, accentuant ses sinuosités et provoquant des évènements climatiques extrêmes à des latitudes où ces phénomènes sont peu courants (canicules en Europe de l’Ouest en 2003 et en Russie en 2010, vagues de froid très intenses jusque dans le sud des États-Unis, transport d’humidité tropicale par rivière atmosphérique donnant des pluies diluviennes dans des événements comme le Pineapple Express). »

 

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Sauf que le Pineapple Express, ou Ananas Express, est connu depuis le XIXe siècle et c’est grâce à lui que la Californie, au climat si particulier, reçoit périodiquement d’abondantes eaux entre les années habituelles de sécheresse. Rien de nouveau imputable au réchauffement.

Enfin selon l’Institut Royal de Météorologie belge, les méandres sont la norme:

« Les courants-jets peuvent en outre faire des méandres, comme dans une rivière. »

D’autre part les situations de blocage ne sont pas spécialement nouvelles. La sécheresse de 1976, terrible, a duré de très longs mois sans une goutte d’eau. Les sécheresses des années 1942-1949, parmi d’autres connues, relativisent là encore le lien entre réchauffement et aggravation des phénomènes météo intenses. Les quelques exemples cités dans l’extrait ci-dessus ne sont pas plus significatifs.

Sur l’image 6en fin de note les oscillations sont la norme, le cercle parfait l’exception.

Aujourd’hui chaque événement un peu intense est monté en épingle. Ce serait la première fois, ce serait de plus en plus, on n’en aurait jamais vu de pareil, etc, etc. Il faut arrêter avec cette culture de l’angoisse fondée sur des données jetées en pâture sans nuances.

Oui la planète se réchauffe, pas partout pareil mais c’est un fait. Les grands incendies en sont-ils la conséquence?

Petit rappel: les incendies de forêts sont d’abord la conséquence de la sécheresse. Laquelle n’est pas due à la chaleur mais à la réduction ou à l’absence de pluie. L’effet de la chaleur est d’assécher davantage les couverts végétaux et de les rendre plus inflammables.

 

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Par comparaison, dans les régions équatoriales pluvieuses les forêts sont trop humides pour brûler. Mais alors pourquoi une partie de l’Amazonie brûle-t-elle? Très simple: c’est pendant la saison sèche.

Petit mot sur le feu dans les forêts. Il est considéré comme utile. Il nettoie les couverts végétaux du petit bois inflammable. Quand une forêt n’a pas été entretenue pendant une longue période le feu la purge de ses accumulations et la régénère en supprimant les arbres vieux ou malades. Si les forêts ne brûlaient pas elles ne laisseraient pas un seul espace vierge.

Le problème est que les humains sont partout et soit ne laissent plus faire la nature, soit ne l’entretiennent pas de la meilleure manière.

Aujourd’hui, plus que les risques d’inondations anciennement annoncés et peu effectifs, les sécheresses semblent s’imposer comme effet majeur du réchauffement. En théorie il devrait faire plus humide, ce n’est apparemment pas le cas. La théorie alarmiste souffre de sérieuses failles.

Les sécheresses sont parmi les pires plaies météorologiques connues dans l’Histoire. J’en ai documenté un certain nombre, comme celle de l’impitoyable été de 1911, sa canicule de 70 jours et ses 40 000 morts.

Je refuse pourtant de paniquer comme le souhaite avec haine, bêtise et ignorance Greta Thunberg. Les fortes chaleurs sont éprouvantes mais nos aïeux y étaient déjà confrontés, quand ce n’était pas à l’excès de froid. Dans les pays secs et/ou très chauds ils se sont adaptés.

 

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Catégories : Environnement-Climat 11 commentaires

Commentaires

  • Comme vous, je pense qu'il n'y a pas de doute sur le réchauffement climatique. Il repose sur une analyse sérieuse des conséquences de l'accumulation des gaz à effet de serre et sa projection dans l'avenir. Mais il reste encore beaucoup d'incertitudes quant à l'ampleur et l'évolution du phénomène. La fréquence des pics de froid et de chaleur, de sécheresse et de pluie ne peut pas non plus être programmée. Par conséquent, la météorologie "alarmiste" n'a pas sa place dans les infos dont on nous abreuve, je vous suis là-dessus.
    Derrière ce catastrophisme, il faut sans doute voir la volonté de convaincre ceux qui doutent encore de l'évolution climatique et refusent les mesures écologiques. Mais ce n'est pas une bonne méthode. La pédagogie sur des bases scientifiques est la seule façon de procéder.

  • Je vous cite : "Oui la planète se réchauffe, pas partout pareil mais c’est un fait."
    Donc vous admettez le réchauffement, tant mieux, contrairement à certains farfelus climato sceptiques qui le nient, genre Christian Gerondeau, s'enrichissant en vendant ses nombreux ouvrages mensongers.

  • Bonjour Pierre-Alain,

    J'observe le ciel et la météo depuis l'adolescence (à l'époque je voulais être météorologue), et je constate le réchauffement par moi-même en plus des relevés comme les moyennes de T° et le recul des glaciers.

    Mes questionnements et doutes concernent plus la cause (100% anthropique ou non), le point de départ (PAG ou non?) qui conditionne la mesure du réchauffement, les causes des variations connues, le suivi des relevés et l'évolution des techniques pouvant altérer la continuité, la dangerosité ou l'opportunité positive du réchauffement, la non-aggravation des ouragans et tempêtes, la hausse des T° de l'Holocène qui n'ont pas engendré de catastrophe climatique, les moteurs d'un alarmisme débridé, les mécanismes de rétroaction négative pas assez explorés, l'application d'une linéarité (augmentation du CO2) à un système extrêmement complexe et cyclique, la fermeture du débat scientifique, le refus du doute légitime, les savoirs et décisions prises par une oligarchie, la politisation du Giec, les risques encourus par la transition énergétique, entre autres.

    Pour Gérondeau, j'ai lu son dernier livre et je n'ai pas eu le sentiment qu'il nie le réchauffement.

  • Hola John,

    C'est un peu hors sujet quoique....ici aux Baléares, mis à part quelques jours en juillet à 37-39º, la température est normale pour l'été, 30-33º.
    Ce qui est tout à fait anormal, du moins depuis les 45 ans que je vis ici, c'est le degré d'humidité (qui rend la chaleur vraiment très pénible). Nous avons entre 74 et 89º d'humidité et ce depuis juillet.
    Y aurait-il une explication à ce phénomène tropical dont on se passerait bien ?¿?¿?¿

    Bien à vous, buenos días.

  • Hola Colette,

    Voici des pistes sur l’humidité forte de votre île. C’est intéressant pour moi d’examiner une région que je ne connais pas.

    J’ai regardé les relevés d’humidité pour Palma sur le site infoclimat.fr . Je crois me souvenir que vous habitez plutôt au nord, vers la chaîne de montagnes. Cela a son importance car les vents locaux peuvent modifier les conditions.

    Le constat mois par mois confirme l’importante humidité de l’air toute l’année, en été la chaleur la rend plus pénible. Le taux d’humidité est souvent autour de 60-70% et monte régulièrement à 85-90%. C’est beaucoup!

    Le premier point est le fait d’une île. Entourée d’eau son air peut être plus chargé en humidité que sur le continent. À cela, il n’est rien à faire.

    J’ai vu que les vents dominants sont de l’est-nord-est et sud-sud-ouest. Ce dernier apporte la chaleur du sud, des tropiques, et réchauffe la mer qui s’évapore davantage. Le réchauffement peut donc accentuer le phénomène. Mais pas à l’excès pourtant, d’après ce que disent les relevés.

    Je n’ai toutefois pas trouvé toutes les données anciennes que je souhaite, sur les vents en particulier, je ne peux pas vraiment apprécier l’évolution des choses depuis par exemple 50 ans. Les vents locaux peuvent avoir une forte influence.

    Voici un extrait d’un site:

    https://piafmajorque.es/guide-voyageur/infos-utiles/meteo-climat-majorque/

    « Le climat humide de la Serra de Tramuntana avec des précipitations oscillant entre 800mm et 1500mm sur les hauteurs. La tramontane, déchargée de son humidité, souffle avec force sur les eaux chaudes du Golf du Lion et repousse ainsi vers le sud-est l’humidité évaporée. »

    Cela montre que les conditions régionales et un vent local peuvent avoir un effet marqué sur l’île.

    « Le second type est le climat sous-humide de Majorque : les précipitations vont de 450 à 700mm. Enfin, le climat semi aride du sud de l’île n’offre qu’entre 350 et 500mm de pluie. »

    C’est ce que j’ai trouvé pour le moment. Les relevés d’hygrométrie sont moins nombreux que ceux de la température, et les cartes permettant de chercher d’éventuelles corrélations manquent.

    Bonne journée.

  • Très intéressante votre analyse à laquelle on pourrait rajouter - dans une moindre mesure - Morges dans un premier temps et la ville de La Chaux-de-Fonds tout en longueur mais magnifique à découvrir en toutes saisons !

    Qu'en pensez-vous?

  • La Chaux-de-Fond est pourvue d'un grand charme, sa longueur, son altitude, ses gens et son air frais,

    La tempête récente n'est pas encore totalement élucidée, je crois. On hésite entre micro-rafale et tornade. D'après les photos je penche plus pour la rafale, mais les photos ne disent pas tout.

    Bonne journée Lise.

  • Monsieur Goetelen,
    Je ne suis absolument pas qualifié pour juger des causes du réchauffement climatique, mais à vous lire ainsi que vos commentateurs, je constate que la température augmente dans nos régions, mais pas partout. Si je vous comprends bien, les manifestations climatiques sont cycliques. Considérer le réchauffement climatique comme universel est encore une façon de voir myope. J’ai été fort intéressé récemment par un article dont je n’ai malheureusement pas gardé la référence selon lequel le changement climatique actuel serait la conséquence d’une variation de l’inclinaison de l’axe terrestre, l’équateur remontant à l’ouest et descendant à l’est. Intéressant, non ?

  • @ Merci beaucoup John, toutes ces pistes sont intéressantes, et vous avez raison sur les relevés hygrométriques que j'avais cherchés en vain.
    J'ai pensé aussi, comme je suis en relation avec l'institut météo local à cause du pluviomètre, leur écrire. et demander s'ils ont observé une augmentation de l'humidité (en non une impression qui serait dû euniquement à mes vieux os;-))
    Je vous communiquerais en cas de réponse.
    Gracias, muchas!

  • Oh, très volontiers Colette.

    Je vous en remercie.

  • Je vous remercie, Homme libre, pour vos questionnements, certainement justifiés.
    Cependant, je préfère faire confiance aux faits et aux explications avancées par les scientifiques, entre autres celles de la physicienne Valérie Masson-Delmotte, coprésidente du groupe de travail no 1 de GIEC de 2015 à 2023 :
    « Nous assistons à une rupture de l’évolution du climat à l’échelle planétaire » et « Il est certain que le réchauffement des dernières décennies est sorti de la plage des fluctuations naturelles du climat des derniers deux mille ans ».
    Source : Dossiers d’archéologie, mars 2023, « L’histoire du climat et des hommes ».
    Quant aux affirmations de l’ingénieur polytechnicien Christian Gerondeau dans son dernier et 21ème livre (!) "Le climat par les chiffres", nous ne sommes pas loin du complotisme :
    « Le GIEC est aux mains de gens qui ne sont pas des scientifiques… la température a tendance à baisser mais le GIEC titre "le réchauffement s’accélère" »
    À l'opposé du consensus scientifique, ce négationniste du climat prétend même que « le réchauffement aurait arrêté sa progression depuis 1998… »
    Sources : le site ultra-conservateur Europe Israël et Wikipédia.

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