Belle histoire (28) : autrefois coulait un ruisseau.
Histoire végétale aujourd’hui. C’est un parc, petit, d’une commune genevoise. D’un côté une route le borde. De l’autre, de grands arbres plus que centenaires abritent écureuils et oiseaux.
Autrefois, au pied de ces arbres, coulait un ruisseau. Il a été séché, détourné ou enterré pour faire place à l’urbanisation. On ne le voit plus. Il ne reste qu’un sillon qui marque la prairie comme une cicatrice.
La pluie manque, la prairie ne pousse pas. Les rares et faibles averses depuis fin juin ont à peine repeint en vert les herbes pendant quelques jours. Les jardiniers municipaux ne tondent plus depuis six semaines.
Pourtant d’étranges jeunes pousses envahissent le parc. Ce sont de tout jeunes arbres sortis de graines. Selon l’appli d’identification des végétaux Seek (équivalent de Shazam mais pour les plantes) ce seraient des peupliers.
On a l’habitude de voir la limite prairie-forêt comme très nette, bien délimitée. Ici on voit que la prairie se peuple de ces arbres en devenir.
La forêt tente de progresser. Quand on la laisse faire elle peut être rapide. Les pousses sont à une vingtaine de mètres des grands arbres. Elles n’ont pas de prédateur, aucun animal ne les grignote. Le seul prédateur est la tondeuse du jardinier.
Et sans tondeuse les jeunes arbres grandissent à bonne allure: 40 cm en 6 semaines, presque 1 cm par jour.
Sans intervention humaine pour la limiter la forêt reprendra tout. Comme à Prypiat: 37 ans après l’explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl, la forêt redessine la ville abandonnée.
Elle recréera un humus, exhalera des aérosols pour former les nuages, maintiendra fraîcheur et humidité pour autant que les pluies lui donnent vie.
La puissance des forêts, c’est ma belle histoire du jour.
Commentaires
Merci, une belle histoire, oui.
Pourvu que rien ni personne n'entrave leur croissance...
Bonne soirée !
Hola Colette,
Pour les jeunes pousses que j'ai prises en photo, le jardinier reviendra...
Je répondrai je pense demain à votre question sur l'humidité de votre île, j'ai peut-être des pistes.
Bonne soirée.
Monsieur Goetelen,
Tout juste. Cela me rappelle Angkor Watt au Cambodge où les merveilleux temples Khmer en ruine ont été repris par la forêt vierge. La nature renaît inexorablement.
Rafraîchissant billet qui me ramène avec bonheur aux " classes extérieures" de mon enfance à Campagne les Hesdin, Cours souvent pratiqués par tous les temps. . .
Tout de bon donc!
Merci, Hommelibre, pour cette belle histoire! A La Plaine, il y avait autrefois un bief qui coulait à l'air libre, on en voyait encore de beaux tronçons durant mon enfance; hélas, il a depuis été canalisé! Et pour les arbres, c'est beau de savoir qu'il suffit d'un rien pour qu'ils repoussent. Bien à Vous!