Les boomers et le bidon à lait.
Les boomers ont-ils détruit la planète, comme on l’entend dire par les jeunes générations? Le texte qui suit n’est pas de moi. Il nous parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître... Je l’ai trouvé sur un compte Linkedin. Il pourrait figurer comme sujet de philo dans la classe de Greta Thunberg. J’en reproduis des passages.
En ce temps-là donc:
À l’époque, j’allais chercher le lait à la laiterie du village avec un bidon à lait en fer blanc, je l’ai utilisé plus de 15 ans sans en changer. Le lait était un lait naturel non traité qui sortait directement du pis de la vache, il n’y avait pas de brique d’aucune sorte…
On lavait les couches des bébés. On faisait sécher les vêtements dehors sur une corde. On avait un réveil qu’on remontait le soir.
Quand on emballait des éléments fragiles à envoyer par la poste, on utilisait comme rembourrage du papier journal ou de la ouate, dans des boites ayant déjà servi, pas des bulles en mousse de polystyrène ou en plastique.
On n’avait pas de tondeuses à essence autopropulsées ou auto-portées : On utilisait l’huile de coude pour tondre le gazon.
On travaillait physiquement ; on n’avait pas besoin d’aller dans un club de gym pour courir sur des tapis roulants qui fonctionnent à l’électricité.
Mais, c’est vrai, on ne connaissait pas le mouvement écologiste.
On buvait de l’eau à la fontaine quand on avait soif. On n’utilisait pas de tasses ou de bouteilles en plastique à jeter. On remplissait les stylos dans une bouteille d’encre au lieu d’acheter un nouveau stylo. On remplaçait les lames de rasoir au lieu de jeter le rasoir entier après quelques utilisations.
Mais, c’est vrai, on ne connaissait pas le mouvement écologiste.
Les gens prenaient le bus, le métro, le train et les enfants se rendaient à l’école à vélo ou à pied au lieu d’utiliser la voiture familiale et maman comme un service de taxi 24 H sur 24.
Les enfants gardaient le même cartable durant plusieurs années, les cahiers continuaient d’une année sur l’autre, les crayons de couleurs, gommes, taille-crayon et autres accessoires duraient tant qu’ils pouvaient, pas un cartable tous les ans et des cahiers jetés fin juin, de nouveaux crayons et gommes avec un nouveau slogan !
Ah, cette petite phrase:
À l’époque, j’allais chercher le lait à la laiterie du village avec un bidon à lait en fer blanc, je l’ai gardé plus de 15 ans sans en changer.
15 ans?! Une éternité pour les nouveaux consommateurs.
Commentaires
Et moi, jeune fils de paysan, j'allais livrer notre lait (environ 70 litres) avec deux boilles, sur une charrette tirée à bras, à la laiterie de notre petit village ; et là, pendant l'heure de coulage du soir, les habitants non paysans venaient faire remplir leur bidon à lait par le peseur de service, qui inscrivait les litres sur les carnets des clients.
Beau temps de notre jeunesse !
Tout ce qui est raconté dans ce texte correspond à notre vie d'alors.
Nous étions certainement plus heureux que de nos jours !
Bien sûr, en ce temps là, on ne parlait pas encore d'écologie, mais ma paysanne de mère, passionnée de chants d'oiseaux, avait réussi à sauver un petit bois marécageux, condamné à disparaître par le remaniement parcellaire en cours, certes produisant de beaux champs regroupés, mais bétonnant les anciens chemins comme les nouveaux, détruisant les haies, enterrant les ruisseaux et drainant les marais.
Merci pour votre témoignage, Pierre-Alain. Il y avait une forme de bonheur, oui.
Votre description est comme une belle musique. Ou une belle histoire furtivement effleurée. Ces affinités rendent nos différences plus légères.
C'était comme ça quand j'étais enfant
J'aime bien l'image du bidon du lait avec sa chaînette (j'en ai un, mais d'où vient-il ?)
Et le lait livré loin du bruit,
l'heure de coulage du soir, (c'est beau),
Et votre paysanne de mère qui veillait aux grains des oiseaux entre autre,
Un beau souvenir partagé Pierre-Alain.
C'était mieux avant ? Pas sûr ! Certes, moins de gaspillage. Il fallait faire attention car le moindre objet avait un coût, les appareils électriques devaient être bichonnés, le téléphone fixe était un luxe. On réparait nos vélos jusqu'au bout et les chaussettes trouées étaient rapiécées. Oui, nous étions écolos avant l'heure, mais, pour rien au monde, nous n'aurions figé le temps qui s'écoule et refusé le progrès qui nous appelait à vivre mieux. Personne n'aurait dit "non", aux avancées de la médecine, à la possibilité de communiquer et se déplacer plus vite et plus loin, à une durée de travail plus courte, aux robots ménagers qui nous faisaient gagner du temps, etc.
Et c'est comme cela que nous aurions détruit la planète ? Mais qui voudrait aujourd'hui supprimer le portable ? Chaque pas en avant de l'humanité est un défi à l'écologie, c'est vrai. Mais il nous apporte une vie meilleure, une espérance de vie plus longue et en meilleure santé. Les conséquences négatives existent, il faut en être conscient. Mais nous avons les moyens d'y remédier. Alors n'ayons pas la nostalgie du passé et soyons optimistes !
Bonjour Henri,
J'apprécie pleinement les progrès technologiques, dans de nombreux domaines. Je ne ressens pas de nostalgie. Ce qui est décrit est un mode de vie où l'être humain est au centre de l'activité humaine. Mais ce mode de vie avait aussi ses limites (santé par exemple).
Dans le Tessin de mon enfance, qui ressemblait beaucoup à ce qui est décrit ici, j'allais chercher le lait avec ma mère à la "latteria sociale", qui ëtait une laiterie coopérative, à but social, sans obligation de profit. La laitière versait le lait dans un bidon pareil à celui de la photo! C'était alors la seule manière de se procurer du lait. Et c'était avant que le capitalisme ultralibëral ne vienne pourrir le système coopératif, donc oui, c'était mieux que maintenant, je pense!