Réchauffement : Bourgogne, La Réunion, les pluies augmentent-elles ?
Ayant entendu dans un reportage que la pluviométrie de l’île de La Réunion était à la baisse, je suis allé vérifier. Pour bien faire j’ai également consulté des études sur l’évolution hydrique en Bourgogne. Le but de ces vérifications: comparer la théorie climatiste à la réalité.
Le réchauffement de l’atmosphère génère plus d’humidité dans l’air que d’ordinaire. C’est le point de vue scientifique. Cette humidité est supposée retomber en pluies supplémentaires. Pourtant aujourd’hui ce sont les sécheresses qui sont à la une des médias en Europe de l’ouest et en Amérique du nord.
Y a-t-il à cause du réchauffement, comme je l’ai lu, plus de précipitations, de quantité de pluie, d’intensité?
« Théoriquement, on le savait depuis longtemps, mais une étude publiée le 6 juillet 2021 est venue le confirmer scientifiquement : l’activité humaine accélère le réchauffement climatique et entraîne des précipitations de plus en plus intenses. Sous forme de pluie, de grêle ou de neige, elles créent des inondations, des glissements de terrains, des pertes agricoles et autres dégâts aux quatre coins de la planète. Plusieurs pays en ont subi les conséquences l’été dernier, de l’Allemagne à la Russie et du Japon aux Etats-Unis. »
Il est difficile de comparer l’intensité en 2023 à celle de 1960 ou 1930. Pour cela il faudrait que les moyens de faire des relevés soient identiques en qualité, en nombre et en lieux. Et même, une averse intense sous un gros orage a pu survenir il y a des décennies mais sans être vue par les appareils de mesure.
Que l’activité humaine soit responsable d’un réchauffement dans une certaine proportion, c’est normal. L’augmentation presque exponentielle de la population mondiale ne peut être sans effet.
Mais alors pourquoi, s’il pleut davantage, de nombreuses régions affrontent une longue sécheresse? À part le fait qu’il en a toujours eu et qu’elles font partie des pires fléaux, notre temps actuel ne devrait-il pas nous en épargner s’il pleut davantage?
Il n’y avait jusque récemment pas de réponse nette. On avait une théorie et l’on attendait que le réel entre en partie dans cette théorie. On tirait des conclusions sur des bases de données parfois incomplètes. Mais la récente étude citée ci-avant le confirmerait:
« Alors pour dépasser ces contraintes, les chercheurs ont fait appel à une méthode d’intelligence artificielle, appelée « machine learning » : un programme informatique consistant à entraîner un « réseau neuronal artificiel », imitant un cerveau humain. Après s’être entraîné sur des modèles climatiques, ce programme a passé au crible les records de précipitations enregistrés entre 1982 et 2015, au niveau mondial. Résultats : la fréquence de ces précipitations extrêmes correspond bien aux prédictions des modèles qui intègrent le réchauffement climatique. »
Cela signifie que ce ne sont plus les observations sur le terrain qui comptent, mais une histoire recréée par l’IA. Utiliser l’intelligence artificielle, instrument abstrait, difficile à contrôler, et sans vérification sur le terrain, et alors que les modélisations sont elles-mêmes objets de critiques, n’est-ce pas ajouter une couche d’aléatoire sur une autre? Ou un peu plus de Madame Soleil dans ce qui devrait être la science du climat?
Cette étude montrerait sans aucun doute possible le signal humain dans l’évolution des pluies. Jusqu’à ce qu’une autre étude contredise celle-ci?
L’île de La Réunion détient tous les records mondiaux de pluviométrie. Près du Piton de la Fournaise il peut tomber plus de 10 mètres de pluies par année!
Comme tout territoire, l’île connaît des variations. Le graphique des précipitations sur 50 ans (image 2, clic pour agrandir) le montre et la tendance est qualifiée de non significative. L’image 3 d’infoclimat affiche une légère baisse mais on manque de références antérieures pour déterminer la tendance baissière ou haussière.
L’image 4 de Météo France (source) montre cette fois un relevé uniquement des pluies intenses, celles qui sont annoncées à la hausse dans le scénation catastrophiste. Parmi les années récentes de réchauffement, une seule est remarquable 2018. Autrement les plus remarquables datent du siècle dernier: 1972, 1980, 1987, 1993.
La ligne pointillée descendante informe que les quantités de pluies intenses sont ici à la baisse, contrairement aux annonces du Giec. Météo France précise en-dessous du graphique que la tendance de moins 0,2 jours par décennie est non-significative.
J’ajoute que La Réunion est sur la route des cyclones de l’océan indien. Ceux-ci pourraient amener davantage de pluies intenses. L’image 5 (source) résume la tendance pour la période de 1967 à 2014 dans la région de l’île.
Un mémoire de recherche traite spécifiquement des précipitations en Bourgogne. Cette région est normalement arrosée par le courant zonal d’ouest. L’influence atlantique est dominante.
La période analysée est relativement courte (1989-2009, image 6 en bas) mais elle est intéressante. En conclusion:
« … cette recherche a été réalisée dans le but de caractériser les variations des précipitations à l’échelle de la région, dans un contexte de changement climatique à l’échelle régionale. Réalisées à différents pas de temps (annuel, saisonnier et mensuel) à partir des 127 stations Météo-France retenues dans ce travail, ces tendances se sont avérées pour la plupart non significatives, sauf pour les mois de Mars et Juillet.
En effet pour ces deux mois, une hausse significative sur la période 1989-2009 a pu être observée. Nous avons pu montrer que cette hausse des précipitations peut être reliée à une augmentation des fréquences des régimes de temps océaniques et humides pour le mois de Mars, et à une augmentation en intensité (et/ou en fréquence) des phénomènes convectifs.
Néanmoins, ces tendances sont à prendre avec précaution en raison de leur faible robustesse, due au pas de temps court de l’analyse. Aucune conclusion tangible ne peut donc être faite sur un changement climatique significatif concernant les précipitations en Bourgogne depuis 1989. »
Dans cette courte recherche je ne trouve ni augmentation des précipitations, ni intensification remarquable. Je ne trouve rien non plus pour expliquer techniquement la sécheresse actuelle en Europe, sinon par une persistance de vents du sud, que j’analyserai ultérieurement.