Belle histoire (29) : … et la vie revint à Loèche.
Contrairement aux apparences, les feux de forêt ne détruisent pas la nature. Cette phrase est le titre d’une information de la RTS. Le sujet: 20 ans après le grand incendie de la forêt proche de Loèche-les-Bains, en Valais, la résilience de la nature est époustouflante.
Le 13 août 2003, alors que sévissait la grande canicule, la forêt a pris feu près du bourg de Loèche, dans les montagnes valaisannes. On appris par la suite qu’il avait été déclenché volontairement.
Entre 300 et 450 ha, selon les sources, sont partis en fumée. L’armée a été appelée en renfort pour maîtriser le sinistre. Une fois éteint, qu’allait devenir ce pan de roches et de terre noircies?
Une forêt qui brûle, cela commence par une grande désolation, une tristesse collective dans le coeur des humains. La forêt, elle, n’a pas d’état d’âme. Elle subit mais très rapidement elle commence sa reconstruction.
10 ans après le feu elle avait déjà bien avancé. La RTS y avait consacré un reportage. On apprenait en particulier:
« La variété des espèces florales qui ont repoussé dans la zone incendiée est plus importante que dans les parties de forêt voisines non touchées par l’incendie. Les insectes se sont également multipliés dans la zone incendiée. Environ deux fois plus de variétés d'insectes y ont été recensés par rapport aux zones forestières voisines. »
L’Institut fédéral de recherches WSL a publié en 2016 un rapport qui détaille l’évolution des végétaux et de la vie animale après le feu.
« Une jeune forêt riche en essences s’établit progressivement sur la surface incendiée au-dessus de Loèche (Canton du Valais). Onze ans après l'incendie (2014), les rpincipales essences étaient le peuplier, le saule et le bouleau. »
En 2019 un autre article décrivait avec enthousiasme l’évolution de cette forêt après le feu:
« … la zone ravagée par le feu est devenue un hotspot pour des plantes, oiseaux et insectes menacés. Quelques années déjà après l’incendie, le rare rougequeue à front blanc atteignait ici sa plus grande densité au niveau suisse, par exemple. « La vitesse avec laquelle la nature a reconquis la surface incendiée, et y a même dépassé en diversité les forêts voisines, est remarquable » note Livio Rey. »
Enfin, hier, la RTS diffusait un nouveau reportage après 20 ans. La surprise est de taille.
« Les feuillus règnent désormais en maîtres et accueillent de nouveaux habitants, comme la pie-grièche écorcheur. Sans l'incendie, cet oiseau rare ne se serait jamais installé dans la région, tout comme le rouge-queue à front blanc ou le torcol fourmilier. »
Et aussi:
« L’incendie a notamment fait réapparaître des espèces inattendues, comme la plante des teinturiers (Isatis Tintoria). "C'est une plante qui était cultivée dans le temps. L’hypothèse, c’est que les graines étaient enfouies dans le sol et, après le feu, il y a eu des trouées qui ont permis l’accès à la lumière, et elles ont pu germer", explique Véronique Spahr, stagiaire à l’Institut fédéral de recherches sur la forêt (WSL). »
Les feux purgent et régénèrent les forêts. La forêt de Loèche est un signal de plus de l’espoir et de la confiance qu’il faut mettre dans la nature. La forêt nous envoie l’inverse des messages de peur et de fin du monde.
En trois minutes la RTS résume très bien le sujet, comme elle sait parfois le faire:
Commentaires
Oui, belle histoire de renouveau de la nature après les incendies de forêts.
Toutefois, seulement si ces incendies ne se multiplient pas trop, en superficies, en fréquences et en lieux ; il faut bien des réserves d'espace, de temps et de zones épargnées pour que la biodiversité puisse se régénérer.