Connemara, je te hais !

Ce n’est pas moi qui le dis c’est Juliette Armanet, une jeune chanteuse assez talentueuse. Une que je peux écouter avec intérêt dans cette génération Rap-à-fromage et Tech-no-future.

Avait-elle besoin d’un petit coup de pub? Elle s’en est prise aux Lacs du Connemara, de Michel Sardou. Une musique « immonde », selon elle.

« C’est vraiment une chanson qui me dégoûte", a-t-elle déclaré au journaliste. C’est le côté scout, sectaire, la musique est immonde. C’est de droite, rien ne va. »

Ça sentirait trop la transpi, et la transpi serait de droite. Juliette Armanet nous emporte là dans un débat politique sidérant et de toute première importance!... Ses propos, eux, sentent l’exclusion à plein nez.

Ouaip, ben qu’on aime ou non la chanson de Sardou, elle devra se lever tôt pour commettre une musique aussi efficace!

J’ai relevé sur Facebook un commentaire que j’approuve et que je reproduis ici.

« Je n’y connais pas grand-chose, en musique, j’écoute un peu de tout et mes playlists sont le plus souvent à l’image de ce qui se passe dans ma tête : Un joyeux foutoir hétéroclite, accumulé au fil du temps et des évènements de la vie. Pour moi, le seul filtre a toujours été « j’aime ou je n’aime pas ».

Mais je viens d’apprendre, grâce à Juliette Armanet qu’il existe des chansons « dégoûtantes », de celles qui font immédiatement quitter une soirée, des chansons « sectaires », qui « sentent la transpiration ».

Sur le coup, je pensais qu’elle devait peut-être parler de chansons nazies et je me suis demandé dans quel genre de soirée elle se rendait, pour qu’on diffuse des morceaux à la gloire du troisième Reich, avant de comprendre qu’elle parlait d’un des plus grands succès de Michel Sardou, les lacs du Connemara. Il paraît que « rien ne va dans cette chanson, parce qu’elle est de droite ».

Je m’y connais aussi peu en politique qu’en musique, ça doit être pourquoi j’ai du mal à comprendre comment un morceau un succès, racontant un mariage en Irlande, peut-il être ainsi qualifié de « chanson de droite » et de « dégoûtant ».

Moi qui croyais que la musique était un truc universel, qui transcende les différences et rassemble les gens, voilà que je me pose désormais plein de questions :

Est-ce que, parler en des termes aussi condescendants d’une chanson populaire ne serait pas pire sectarisme que celui censé être incarné par ladite chanson ?

Est-ce que le heavy metal est compatible avec le vote socialiste ?

Y a-t-il des centriste–rasta fan de reggae ?

Des communistes amateurs d’orchestre symphonique ?

Peut-on être écolo écouter de la techno ?

Existe-t-il du rap macroniste ?

Est-ce que De Gaulle avait l’oreille musicale ?

Est-ce que Simone Veil chantait juste même si elle était de droite ? Est-ce que Staline jouait de la harpe ?

Est-ce que Jean-Luc Mélenchon a le rythme dans la peau ? Le Revivals disco de Juliette Armanet, c’est de droite ou de gauche ?

Et le mépris ? C’est de droite ou de gauche ?

Parce que j’ai beau ne rien y connaître en musique, je trouve que se poser en arbitre des élégances quand on a signé sur un label appartenant au groupe Bolloré et qu’on a, dans le même temps, bien profité du système en empochant 154 000 € d’argent public, par le biais du fonds d’aide à la création, ça sonne bizarre.

Comme des fausses notes. »

La gauche française est-elle décidément la plus bête et sectaire du monde? Ou ne serait-ce que Juliette Armanet?

Allez, envoie le bouzin pour tirer des larmes dans les chaumières! P***, ils s’éclatent ces mômes: