Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

XXIe siècle : une sécheresse atmosphérique sans précédent ?

XXIe siècle : une sécheresse atmosphérique sans précédent ?

Selon une récente recherche, il semblerait que l’atmosphère de l’Europe se soit asséchée comme jamais depuis 400 ans. Retour sur cette info.

 

sécheresses,crues,records,1540Assèchement

L’étude se fonde sur la teneur en vapeur d’eau de l’air, le VPD ou déficit de pression de vapeur. Bien qu’il n’existât pas encore d’hygromètre il y a 400 ans, cette teneur peut être en partie déduite de certains marqueurs.

Les résultats montrent que cette soif d’eau dans l’atmosphère varie selon les régions d’Europe.

« … c’est en Europe du Nord que la soif d’eau de l’air a le moins augmenté par rapport à l’époque préindustrielle, car l’air y est plus frais et absorbe moins d’eau. »

Je ne connais pas le degré de fiabilité de la méthode de quantification de la vapeur d’eau du passé. Comme pour toutes les annonces climatiques alarmistes je questionne l’info. Sur trois points.

D’abord, comment expliquer ce supposé assèchement de l’atmosphère, alors que la théorie du CO2 prédit une augmentation de l’humidité avec le réchauffement? C’est contradictoire.

Ensuite si l’assèchement est moins prononcé dans le nord de l’Europe, serait-ce uniquement parce que le froid est moins propice pour provoquer la soif de vapeur d’eau? On peut se demander quelle est la pertinence de cette partie de l’info.

 

sécheresses,crues,records,15401540

En effet, le nord reçoit les perturbations atlantiques aspirées par la dépression semi-permanente d’Islande, alors que le sud est sous l’influence du climat méditerranéen, chaud et relativement sec. Cela tient au modèle dominant de répartition des pressions.

Mon observation environnementale et météorologique depuis des décennies me fait confirmer qu’il y a tendance à la sécheresse, en Europe, depuis une trentaine d’années, avec quelques variations ponctuelles.

Enfin et troisièmement, peut-on être certain, sans aucun doute possible, que les grandes sécheresses passées n’auraient pas été liées à une soif de vapeur atmosphérique particulièrement intense?

Cette troisième question tient compte de ce que la description d’anciennes sécheresses citées dans des registres administratifs ou religieux présentent les mêmes signes extrêmes que, par exemple, la sécheresse-canicule de 2003.

Exemples:

Selon l’historien Benedikt Meyer, du Musée national suisse, l’année 1540 fut complètement folle.

« L’année 1540 constitue un phénomène météorologique extrême. Une masse de chaleur s’était accumulée au-dessus de l’Europe centrale et l’anticyclone stationna pendant plusieurs mois.

 

sécheresses,crues,records,1540Records

« Les rivières s’asséchèrent. Si le Rhin atteignit la moitié de son débit normal pendant l’été 2003, en 1540, c’était seulement 10 à 15 %. À Bâle, on traversait même le fleuve à pied. »

La masse de chaleur au-dessus de l’Europe avec un ce qui ressemble furieusement à un anticyclone de blocage? C’était comme en 2003. On parle beaucoup de ces blocages ces dernières années, mais ce n’est donc pas nouveau.

Ce n’est pas tout:

« Le mois de juillet est brûlant et terrible, nota un chroniqueur alsacien. La fumée obscurcissait le soleil, l’odeur du feu flottait dans l’air. Il y avait de plus en plus de départs d’incendie et les arbres qui n’avaient pas brûlé, perdirent leurs feuilles au mois d’août. La récolte fut maigre. La faim et la soif rendaient les gens fous. Ils se livrèrent à des chasses aux sorcières et à des violences. »

Par ailleurs le Dictionnaire historique de la Suisse, publication dirigée par l’Académie suisse des sciences humaines et sociales, parcourt les derniers 500 ans.

« Selon les recherches historiques des climatologues, 1540 et 1616 (été caniculaire) représentent des années record. En 1540, le Moyen Pays ne connut que six demi-journées de pluie entre mars et septembre. »

 

sécheresses,crues,records,1540Lac de Bret

Sur les 120 précédentes années plusieurs sécheresses ont sévi, certaines majeures, dont la salve de sécheresses de la décennie 1940. De tels événements peuvent donc se produire à répétition en dehors des phases aiguës de réchauffement.

« 1893, 1904, 1911, 1921, 1934, 1945, 1947, 1949, 1950, 1952, 1959, 1976, 1983 et 2003. Le printemps 1843, l'été 1947 (qualifié "d'été du siècle"), ainsi que les années 1949 et 1976 causèrent les plus grands ravages. »

Les relevés hydrologiques révèlent eux aussi les périodes sèches. Le lac de Bret est une retenue d’eau située dans le canton de Vaud en Suisse. Il sert de réservoir pour la région, jusqu’à Lausanne. Il est observé depuis plusieurs siècles. Un article du Courrier de Lavaux le raconte:

« En 1921, le lac a tellement baissé que le 5 octobre le niveau n’arrivait plus au siphon! L’été de 1947 fut qualifié «d’été du siècle» tant la sécheresse causa de perte pour l’agriculture. Donc, depuis 1893, en 125 ans, il y eu 16 périodes de sécheresse qui mirent à mal le niveau du lac de Bret. »

Autre témoignage du passé, cette jolie histoire de pierre gravée. Le Doubs, rivière du Jura, a connu des sécheresses extrêmes.

 

sécheresses,crues,records,1540Pierres de la faim

Les années des trois plus intenses sécheresses ont été gravées sur une pierre qui normalement est sous l’eau. Cette pierre est devenue visible avec ces grandes sécheresses et la baisse extrême du niveau de la rivière.

La pierre du Doubs a été découverte en 2018 par un père et ses enfants, qui ont nettoyé la vase sur le rocher et mis à jour des inscriptions.

« Nous frottons énergiquement et une nouvelle trace apparait. Elle est apparemment beaucoup ancienne car il est inscrit 1893 avec les initiales I et V. »

Le père ajoute:

« Pour moi, cela voulait dire qu’il y a 130 ans, il y a eu une canicule similaire car on a des clichés qui le montrent. »

Cela s’apparente aux pierres de la faim, gravées dans le lit des rivières lors de sécheresses majeures et signifiant un drame (récoltes perdues, famine). On a trouvé de telles pierres le long de l’Elbe. Elles n’étaient pas réapparues depuis 500 ans. Il est écrit: « Si tu me vois, tu pleures. »

Selon un relevé qui court sur plus de 250 ans et son graphique, établis d’après les données de la météo britannique (dernière image), les précipitations n’ont pas diminué en Angleterre. Elles ont même légèrement augmenté. L’image 6 (source), elle, montre les étiages, bas niveau des rivières en raison du manque de pluie. Les plus intenses sont au siècle passé. Je ne vois pas comment confirmer l’assèchement sans précédent actuel annoncé, à part les deux récentes années de sécheresses.

 

sécheresses,crues,records,1540Incertitudes

À Oslo la moyenne d’humidité relative est entre 70% et 90%, ce qui ne relève pas d’une situation de sécheresse. C’est au contraire une humidité élevée mais fréquente en bord de mer. À Berlin le taux moyen varie entre 66% et 87%. Ce n’est pas un assèchement. Idem en Hongrie: entre 57 et 83 %. À Milan, entre 70 et 80 %. Aux USA dans le Maryland, moyenne entre 70 et 80 %. À Antalya en Turquie, entre 50 et70 %.

Je pourrais continuer sur des pages et ce serait quasiment identique. Mais pour être clair il faut définir ce qu’est un air sec. Voyons ici:

« L’air est sec quand l’humidité relative est inférieure à 35%. L’air est moyennement humide entre 35 et 65%, et l’air est humide à plus de 65% d'humidité relative. »

Il apparaît donc que l’air des régions citées plus haut n’est pas actuellement sec.

Il est réellement très difficile d’évaluer la gravité des sécheresses actuelles en regard de celles du passé. Intensité, fréquence, presque tout semble avoir déjà eu lieu. Comment était-ce lors du réchauffement médiéval ou romain? Que s’est-il passé lors des anciennes sécheresses historiques? Pourquoi l’eau a-t-elle manqué?

C’est très difficile à savoir. On arrive peu à peu à reconstruire les climats du passé mais avec encore des incertitudes.

 

sécheresses,crues,records,1540Pincettes

On ne peut qu’émettre des suppositions. Sans infos suffisantes sur les époques passées pour contextualiser et comparer les événements, le présent est comme un arbre sans racines qui flotte dans un espace vide au gré des observateurs.

De plus, selon une analyse de l’Office fédéral de l’environnement (Suisse), « des crues comme on en a connu en novembre et décembre vont probablement devenir récurrentes. »

La presse a annoncé une crue record de l’Arve, or je n’en suis pas convaincu comme écrit ici. Plus loin:

« La probabilité d’assister à des crues augmente en hiver, car cette saison tend à se réchauffer et la pluie prend le pas sur la neige. »

Encore faut-il que les précipitations soient au rendez-vous. Parce que les pluies de novembre et décembre ont été abondantes, on en fait une généralité à venir. Or on l’a vu il pleut moins (y compris en hiver) depuis une bonne période.

Je prends donc avec des pincettes cette étude qui est en contradiction avec la théorie de l’effet de serre (augmentation de l’humidité de l’atmosphère) et à cause des incertitudes liées au temps passé.

 

 

Les pierres de la faim (1’26’’):

 

 

Catégories : Environnement-Climat 1 commentaire

Commentaires

  • L'homme a survécu aux périodes de sécheresses ; c'est bon signe. Pas de panique !

Écrire un commentaire

NB : Les commentaires de ce blog sont modérés.

Optionnel