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Appropriation culturelle : quand des hommes « mangent » l’identité féminine

Appropriation culturelle : quand des hommes « mangent » l’identité féminine.

On parle beaucoup d’appropriation culturelle. Le thème est porté par des groupes wokistes. Il s’agit d’une critique de comportements considérés comme associés au racisme et au colonialisme.

 

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Selon Wikipedia:

« L’appropriation culturelle se réfère donc souvent aujourd’hui à l’idée que l’utilisation d’éléments d’une culture par les membres d’une culture « dominante » ou jugée néocoloniale serait intrinsèquement irrespectueuse.

L’extension de ce concept suscite des controverses et des débats de plus en plus fréquents entre ses partisans et ses critiques. Les partisans du concept affirment qu’il constituerait une forme d’oppression et de spoliation. La culture « minoritaire » se trouverait ainsi dépouillée de son identité, ou réduite à une simple caricature raciste. »

Un sociologue, Éric Fessin, précise le contour de la « spoliation »:

« Ce qui définit l’appropriation culturelle, selon lui, n’est pas l’emprunt mais la récupération « dans un contexte de domination auquel on s’aveugle. »

La notion de contexte de domination est assez évidente quand on replonge dans les périodes colonialistes. Le colon domine politiquement le colonisé. Mais le wokisme simplifie la question pour en faire une lecture univoque. Le colon est l’occidental blanc, forcément.

 

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On passe trop facilement sous silence toutes les emprises de certaines populations et de certains États sur d’autres. Je pense à la colonisation du Maghreb, qui dure en core, et de l’Espagne de l’époque, par les arabo-musulmans. Ou à la colonisation ottomane sur ces mêmes régions et sur l’est de la Méditerranée. À celles de pays africains sur d’autres, à l’esclavage noir initié par les rois africains et les caravanes arabes. La liste n’est pas exhaustive.

Mais si la domination a pu être évidente à certaines époques elle l’est moins aujourd’hui. Toute utilisation d’un élément d’une autre culture montre qu’on a l’audace et le pouvoir de faire entrer l’Autre dans notre désir et dans notre univers. Subtil, non? On ne sait jamais jusqu’où peut se loger l’esprit de domination.

Quand le douanier Rousseau peignait des paysages de jungle alors qu’il n’a jamais quitté la France, il prend des éléments (faune, flore) qui n’ont jamais nourri sa vie quotidienne. Il se les approprie et prétend illustrer une réalité.

Ses tableaux ne sont pas intitulés La jungle vue par Henri Rousseau mais simplement Jungle, comme si l’image qu’il en donne représente bien la réalité. Or certains de ses modèles étaient pensionnaires du Jardin des plantes. Illustrer la jungle par des animaux en captivité et faire commerce de ses images, c’est cocasse. Beaucoup de peintres se sont approprié des éléments d’autres cultures. C’est ainsi.

 

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Alors on arrive à ceci:

« Quand des mannequins de mode défilent en coiffe indienne, quand Kim Kardashian s’autoproclame inventrice des tresses africaines, quand Antoine Griezmann se grime en Noir, quand des musiciens bernois en dreadlocks jouent du reggae… on parle d’appropriation culturelle. »

L’américaine Bell Hooks résume ainsi l’appropriation culturelle: c’est « Manger l’Autre. »

J’ai également lu ce commentaire très déterministe sur un blog (traduit):

« Le problème de l’appropriation culturelle est que les personnes non blanches ont droit à l’intimité et au respect de leur culture. En tant que personne d’origine africaine, si je porte mes cheveux en tresses, c’est en raison du lien particulier que j’ai avec mes cheveux, du symbolisme de ma culture et de la texture unique de mes cheveux. Ce n’est pas quelque chose que je fais pour m’amuser le week-end. Les personnes non blanches ne sont pas là pour amuser la société blanche. »

Cette idéologie identitaire-mystico-communautariste est bonne pour les groupes fermés sur eux-mêmes, voire sectaires. Verra-t-on bientôt une police du cheveux (comme en Iran) réprimer les libertés vestimentaires, capillaires, et autres? Les blancs ne devront peut-être bientôt plus écouter de musique black.

 

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J’en viens au but de cette note. Il y a une appropriation dont personne ne parle sous cet angle. J’ai trouvé un commentaire sous ce blog d’Agoravox, signé du pseudo Soucougnan. Il s’agit d’une femme. Voici ce qu’elle écrit le 6 mars 18:12:

 

« Imaginez des Blancs qui, considérant que les races humaines n’ont pas d’existence réelle sur le plan biologique, décideraient qu’ils peuvent être de la race qu’ils veulent et joignant le geste à la parole, ils se teindraient le visage en noir, se poseraient une perruque afro sur la tête et non seulement se revendiqueraient Noirs, m+ais entendraient s’approprier toutes les problématiques historiques des humains noirs.

Pire, imaginez qu’ils crient au transracisme contre les Noirs qui oseraient se récrier contre leurs agissements. Quelles seraient les conséquences ?

Eh bien je pense quant à moi, que les Noirs biologiques ne se laisseraient pas faire, que cela dégénérerait en violence (très) graves. Je pense également que ces pseudo-Noirs seraient immédiatement et sans appel condamnées par les Blancs eux-mêmes, qui verraient dans leurs prétention à se dire noirs, un acte de racisme caractérisé et une appropriation culturelle choquante.

 

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Mais voilà, en près de 300.000 années d’humanité, nous les femmes n’avons jamais pris les armes contre les hommes. Du coup, un homme peut se revendiquer femme (comme un Blanc se revendiquerait Noir) et s’approprier toutes nos problématiques sans encourir la moindre conséquence.

Et cette pseudo-femme peut même ensuite nous menacer voire nous censurer si d’aventure nous nous récriions. La pseudo-femme sera toujours entendue, mais pas nous (cf J. K. Rowling accusée de transphobie et mise au ban du monde littéraire et médiatique). »

Travestis, femmes transgenres, drag queens, s’approprient l’identité féminine (ils sont d’ailleurs la démonstration qu’il y a bien une identité féminine liée au corps). Les drag queen présentent d’ailleurs souvent les femmes de manière très caricaturale et extravagante, pas vraiment à mon goût. Soit on en rit parce que c’est du burlesque (c’est aussi leur liberté), soit on s’en fiche ou offusque. 

Je n’ai pas entendu de minorité wokisée trouver cela indécent et colonialiste. Pourtant les personnes qui miment des femmes sont des hommes, donc forcément des dominants, et les femmes sont forcément des victimes dominées. Et vive la catégorisation féministe des individus!

L’identité féminine est pillée par des foules d’hommes auxquels personne ne dit rien. Même: on les admire.

À méditer.

 

 

 

Catégories : société 1 commentaire

Commentaires

  • L'exemple du travelo est bien choisi. Si se déguiser est une appropriation, pourquoi pas ? Faire, d'une chose qui ne m'appartient pas, ma propriété n'est pas moral mais ici il ne s'agit pas d'enlever à l'autre ce qu'il détient, de façon naturelle ou légale. Se noircir le visage au théâtre n'enlève rien au spectateur noir. Parler une langue étrangère - le Breton par exemple - n'empêchera pas les Armoricains de s'exprimer comme les anciens. Il y a certes des droits d'auteur pour ceux qui créent une œuvre ou une invention et il est naturel de les protéger, car ils en sont les auteurs, les cerveaux. Mais la femme, par exemple, ne doit pas son sexe à elle-même mais à la rencontre hasardeuse entre un ovocyte X et un spermatozoïde X, avant qu'elle n'existe. Alors, pourquoi tant de chichi ?

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