Ma prochaine vie.
J’écoute quelques courts moments de l’Eurosong. C’est toujours la même pop sirupeuse mille fois entendue. La sophistication des looks, le porno soft et la non-binarité semblent être la règle, le code. C’est un catalogue gay, queer et excentrique. C’est un peu irrespirable mais ça marche.
Musicalement on prend quelques séquences de tubes connus. On change un peu la sauce, on abuse des cris avec réverb. Les mecs sont des filles et les filles sont presque nues.
J’aurais pu créer des tubes si j’avais su, et si j’en avais vraiment envie. Mais je crois que je n’en ai pas assez envie. Il faut assumer la vie qui va avec, je n’étais pas assez fort. Pas assez doué ni confiant en moi. En dégrossissant on aurait peut-être pu faire de moi une star de quartier.
Oh, je suis lucide. J’ai gagné mon premier crochet dans une salle communale de banlieue je en lançant mon ersatz de noeud pap propret-punk vers un parterre de filles. Décevant, non? Ma sincérité n’excusait pas tout.
Sursaut de mémoire, voilà une réminiscence surprenante.
Si une autre vie suivait celle-ci, voici ce que j’en ferais. Gamin, je me fixerais de manière presque obsessionnelle sur une tâche, par exemple un instrument de musique.
Je passerais mes heures d’enfance et d’adolescence à travailler quand les autres vont danser sous le soleil, sur les plages ondulantes. Dans ma chambre, rien ne troublerait ma concentration, rien ne me ferait penser que dehors est mieux. C’est ce que font ceux qui réussissent.
Je pleurerais moins. Je suis un mec, quoi. Quand le mec pleure ça l’occupe tellement qu’il ne voit pas le loup venir. Et quand le loup est là,
c’est trop tard.
.........................Trop tard.
Ne laissez pas pleurer les mecs (sauf exception bien sûr).
Je ne serais pas moins critique avec moi-même que je ne le suis déjà. Quelque part je suis toujours sur un fil de lame.
Mais je me créerais une assise solide. Je saurais très tôt ce que je veux. Moi homme si faible je me laisserais moins engloutir par la beauté des femmes.
Dans ce genre d’exercice, s’imaginer une autre vie, il est tentant de prendre le contrepied de sa vie actuelle. En réalité je crois que je ne changerait rien. Je referais tout pareil. Par quelle magie serais-je plus sage ou intelligent?
Commentaires
Malheureusement la Suisse a gagné l'Eurosong, une honte pour notre pays !
À l'Eurovision, où les LGBT ont pris le pouvoir, il serait temps de "nettoyer les écuries d'Augias".
Je m'explique.
Ainsi, à propos de l'horrible chanson anglaise, notre cher J.-M. Richard a relevé ce commentaire d'un internaute ; " À quand le nettoyage des toilettes ?"
En effet, mis à part quelques assez belles chansons, dont celle de l'Israélienne, beaucoup d'autres ne sont que de vulgaires spectacles de très mauvais goût, voire laids et repoussants.
Heureusement, il semble qu'une majorité silencieuse des télévoteurs européens ne suivent pas ces injonctions décadentes.
Ainsi, le Royaume-Uni n'ayant reçu aucun points du télévote, il est donc le dernier des 25 concurrents, mais est sauvé de la honte par les 56 votes des jurys qui le ramène à la 18ème place…
Autre exemple, Israël reçoit 323 points du télévote et en sort 2ème, mais seulement 52 des jurys, le rabaissant à la 5ème place finale…
Donc les jurys sont aussi pris en otage par la mouvance LGBT.
To be or not to be ! Une autre vie ? Vous avez raison, le rêve n'est qu'illusion. On est ce qu'on est, comme on est né, comme chacun fera de sa vie. La réalité !
Merci, Hommelibre, pour ces "confessions" en toute vérité et sincérité! Bien à vous!
Il est vrai qu’il est tentant - je le fais parfois - de s’imaginer revenir à 16 ans, 18 ans, fort de l’expérience accumulée durant toute une vie.
Mais cela a-t-il le moindre sens d’imaginer un ado de 16 ans bénéficiant de l’expérience d’un homme de 50 ans? Cela m’aurait-il-rendu plus populaire? Je ne le crois pas. J’aurais sans doute évité quelques erreurs, mais en aurais, pour sûr, commis d’autres, peut-être bien pires.
Quelqu’un a dit: « Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait ». Oui-da, mais quelqu’un d’autre a chanté « le temps ne fait rien à l’affaire, quand on est con, on est con... »!
J’ai bien souvent rêvé d’une petite télécommande magique, un objet miracle qui me permettrait de rembobiner le film, remonter un petit peu en arrière pour effacer, le mot, le geste, l’erreur,... tant il est vrai que parfois, à peine la parole sortie de notre bouche, nous sentons, nous savons déjà que c’était celle de travers, que c’est celle de trop, et quelle explosion thermonucléaire elle va provoquer. Alors nous rêvons de pouvoir la rattraper, la réingurgiter, quitte à ce qu’elle nous étouffe, quitte à ce qu’on en crève... mais trop tard, rien ne peut être rattrapé, rien ne peut être réparé.
Sur ces paroles d’espoir, je vous souhaite, Hommelibre, une belle soirée pleine de chansons de l’Eurovision d’autrefois.
Merci pour ce commentaire Olivier, en plein dans le 100.
Bonne soirée à vous aussi.
Le conditionnel est le temps des regrets. Déplorer les actes que l'on a commis, les paroles trop vite prononcées, est-ce bien nécessaire ? S'en excuser quand c'est possible, oui sans doute. Mais assumer ce que l'on est, avec ses défauts et ses qualités est peut-être suffisant. Les chemins choisis, entre des millions d'autres, étaient-ils plus défavorables, plus pénibles que ceux que j'ai rejetés ? Pas sûr ! Je n'aurais pas sans doute connu les difficultés qui furent les miennes, mais aussi les bonheurs et les joies que je n'oublierai jamais.