Beaucoup de blogueurs ont signalé cette vidéo: une météorite explosant dans le ciel au-dessus de Johannesburg en Afrique du Sud, samedi dernier. Le flash est impressionnant. Une autre météorite a explosé récemment au-dessus de Bone en Indonésie. Quelle menace représentent-elles?

La météorite de Johannesburg (vidéo 1) est estimée d’un diamètre de 1 mètre. Elle serait de composition rocheuse (morceau d’astéroïde) car on n’a pas trouvé de débris. Dans le cas d’une météorite ferreuse (morceau de comète) on retrouve des débris au sol.

Ce cas n’est pas isolé. D’autres météorites d’une certaine importance ont été signalées ces dernières années. En Indonésie, la ville de Bone (vidéo 2) a connu une grande frayeur en octobre dernier:

«Dans plusieurs villages, des témoins affirment avoir vu ce matin-là, vers 11 heures, une "boule de feu" traverser l'horizon, puis se désagréger dans un panache de fumée. L'explosion, entendue à des dizaines de kilomètres, a provoqué de nombreuses scènes de panique. Pensant à un séisme ou à un crash d'avion, beaucoup ont préféré s'enfuir de leurs maisons. Des écoles ont été évacuées par précaution. Au sol, les dégâts, occasionnés par la secousse, sont légers : à Latteko, des habitations ont été endommagées. A Panyula, le bilan est plus lourd : une fillette de 9 ans, souffrant de troubles cardiaques, a succombé à un infarctus, vraisemblablement dû au choc de la déflagration.

"Sa vitesse devait approcher les 20 km/seconde. En se désintégrant, elle a dégagé une énergie proche de 50 kilotonnes, soit un peu plus de trois fois l'énergie de la bombe atomique d'Hiroshima"

Grâce à l’étude des ondes infrasonores, le diamètre de l’objet céleste a été estimé entre 5 et 10 mètres.

Dans le genre gros flash lumineux, on peut aussi citer celle filmée par diverses caméras, et tombée dans l’Alberta au Canada (vidéo 3).

Les météorite sont imprévisibles car généralement trop petites pour être détectées de loin. Seule exception, celle tombée au Soudan en octobre 2008.

«Détecté le 6 octobre par le télescope du mont Lemmon (Arizona) dédié à la surveillance des objets célestes potentiellement dangereux, le rocher de la taille d’une voiture avait été traqué tout au long de sa course par de nombreux autres observatoires. Le calcul précis de sa trajectoire avait permis de prédire son heure et son lieu de chute : en plein milieu du désert soudanais. Sa désintégration dans l’atmosphère avait même été observée à l’heure dite par un pilote d’avion et plusieurs satellites.»

Ces «petits cailloux» sont peu dangereux: leur petite taille les fait se désintégrer dans l’espace. A condition toutefois que l’angle de pénétration dans l’atmosphère soit assez incliné. Une pénétration perpendiculaire les ferait se désintégrer plus bas, le temps de frottement étant plus court. On imagine les dégâts qu’aurait pu faire la météorite de Bone dont l’énergie explosive est comparée à la Bombe d’Hiroshima.

Il y a juste un siècle, en 1908, la météorite de la Tunguska en Sibérie est le plus grave événement connu de ces derniers siècles.

«L'événement de la Toungouska est la plus grosse explosion connue de l'ère humaine due à la rencontre d'un objet céleste avec la Terre. Elle s'est produite le 30 juin 1908 vers 7 h 14 en Sibérie centrale dans la Russie impériale. Un petit corps du Système solaire de caractéristiques encore inconnues, a explosé à une altitude comprise entre 5 et 10 kilomètres. Le souffle équivalent à plusieurs centaines de fois la bombe d'Hiroshima a détruit la forêt sur un rayon de 20 kilomètres et fait des dégâts jusqu'à une centaine de kilomètres.»

Une telle météorite tombant sur une grande ville ferait l’effet d’une attaque nucléaire: millions de morts, ville rayée de la carte du monde. Plus récemment une autre météorite est tombé à l’est de la Sibérie, en octobre 2002. Plus petite que la précédente, elle a toutefois fait des dégâts, dans une région heureusement inhabitée.

La menace venue du ciel est bien réelle, mais il faut aussi la relativiser. Il tombe peu d’objets assez gros pour faire de réels dégâts (un ou deux par siècle), et le risque de tomber sur une grande ville est très mince. Plus dangereux sont les astéroïdes de plusieurs centaines de mètres ou de quelques kilomètres de diamètre. Ils sont systématiquement recherchés et surveillés par des équipes de scientifiques. Car la collision avec un de ces monstres pourrait déclencher la destruction d’un continent, créer un hiver nucléaire et faire disparaître les conditions actuelles favorables à la vie pour une longue période.

Par Toutatis, faites que le ciel ne nous tombe pas sur la tête!

2009, Année Mondiale de l'Astronomie.

PS: Pas d'otages suisses en vue dans le ciel au-dessus de la Méditerrannée. 16 mois de rétention en Libye par le klan Kadhafi...