Pendant que l’on montre un peu partout des films apocalyptiques sur l’avenir supposé de la planète - on se souviendra longtemps du climat de fin du monde qui entoure la conférence de Copenhague - il y a d’autres menaces, presque silencieuses, dont l’accomplissement est déjà en route. La destruction des abeilles par exemple.
Pollinisation
La plupart des plantes ont des fleurs mâles et femelles. Par exemple: cerisier, fraisier, pêcher, poirier, pommier, prunier, tomate, colza, tournesol, artichaut, chou, romarin, thym, entre autres, nécessitent une pollinisation pour être fécondés, se reproduire et produire. Une petite proportion de cette pollinisation s’effectue par le vent. Mais la plus grande part est faite par les abeilles, qui y trouvent leur compte et reçoivent en retour nectar, pollen, huile, chaleur, parfum.
Les abeilles entrent à près de 80% dans cette fécondation. Abeilles de ruches ou abeilles sauvages, plusieurs milliers d’espèces à travers le monde participent à l’oeuvre de la vie. Elles assurent en particulier la pollinisation croisée qui évite la consanguinité des plantes.
Le danger
Or la disparition des haies, l’utilisation de pesticides et d’herbicides, ainsi que le parasite Varroa, font depuis plus de 10 ans des ravages parmi les populations d’abeilles. Le rythme de leur destruction s’est accélérée ces dernières années. En 2007 une épidémie a ravagé les principaux pays de l’hémisphère nord.
«Les scientifiques ont trouvé un nom à la mesure de ces désertions massives : le "" syndrome d'effondrement "" - ou "" colony collapse disorder "". Ils ont de quoi être préoccupés : 80 % des espèces végétales ont besoin des abeilles pour être fécondées. Sans elles, ni pollinisation, et pratiquement ni fruits, ni légumes. "" Trois quart des cultures qui nourrissent l'humanité en dépendent "", résume Bernard Vaissière, spécialiste des pollinisateurs à l'Inra (Institut national de recherche agronomique). Arrivée sur Terre 60 millions d'année avant l'homme, Apis mellifera (l'abeille à miel) est aussi indispensable à son économie qu'à sa survie. Aux Etats-Unis, où 90 plantes alimentaires sont pollinisées par les butineuses, les récoltes qui en dépendent sont évaluées à 14 milliards de dollars.
Faut-il incriminer les pesticides ? Un nouveau microbe ? La multiplication des émissions électromagnétiques perturbant les nanoparticules de magnétite présentes dans l'abdomen des abeilles ? "" Plutôt une combinaison de tous ces agents "", assure le professeur Joe Cummins de l'université d'Ontario.»
Certains n’hésitent pas à dire que la disparition des abeilles de ruches ou sauvages pourrait entraîner la disparition de l’espèce humaine. A tout le moins, la biodiversité et une large partie de notre alimentation serait sévèrement amoindries. Cela toucherait aussi une partie des animaux qui entrent dans notre alimentation.
La malnutrition et la faim qui touchent déjà une partie très importante de l’humanité, gagneraient du terrain, entraînant la maladie et la mort.
De nombreux gouvernements ont mis en place des plans de sauvegarde des abeilles, mais on n’est loin du bout du tunnel.
Maurice Maeterlink
Le poète symboliste Belge, auteur entre autre du livret de l’opéra de Claude Debussy Pélléas et Mélisande, a écrit l’un des premiers traités sur "L vie des abeilles".
Extrait de «Regards», ces quatre vers:
Oh ! avoir vu tous ces regards !
Avoir admis tous ces regards
Et avoir épuisé les miens à leur rencontre
Et, désormais, ne plus pouvoir fermer les yeux.
Extrait Pélléas et Mélisande (acte 2 scène 1):
PS: Une bonne nouvelle des otages: ils ont envoyé une photo en remerciement du soutien qui leur est manifesté. C’est comme s’ils étaient maintenant un peu plus proches de nous. Voir dans La Tribune.
Commentaires
Vous avez tout-à-fait raison de souligner ce problème, d'autant plus qu'il a lieu également sur d'autres continents.
De ce fait, les sociétés d'apiculteurs se fragilisent par diminution de leurs membres, ce qui leur enlève les forces pour hurler leurs préoccupations.
Si je peux me permettre une question: Les Cotonaesters ont-ils une reponsabilité dans la mort des abeilles?* Ils sont interdits dans bon nombre de cantons et pourtant il n'y a pas toujours d'exigence à faire enlever ceux plantés avant les dates d'interdictions cantonales.
Cette question m'interpelle car j'ai retrouvé des abeilles mortes au pied d'un talus de cotonaesters et selon un apiculteur les abeilles viennent mourir dans leur ruche, et un autre me dire que les ruches sont vidées de leurs habitantes?
(c) « Si l’abeille disparaissait de la surface du globe, l’homme n’aurait plus que quatre années à vivre », signé : Albert Einstein.
@ Corélande:
Je l'ignore. J'ai cherché une documentation sur le sujet mais je n'ai rien trouvé. Désolé de ne pouvoir vous répondre.
@Hommelibre,
L'hécatombe d'abeilles observées depuis quelques années n'a fait l'objet d'aucune inquiétude particulière de la part des "écolos" de tous poils, plumes et autres. Alors que le peu que j'ai entendu ressemble à ce qu'a posté @Maya. Et cela est plus inquiétant, à mes yeux, que l'apocalypse annoncée ! (votre précédent billet).
Par contre, j'vois pas, trop, le lien avec la vidéo !! J'y connais rien en poésie et opéra ... mais là, je navigue à l'instinct. Et mon instinct n'y vois pas de rapport. Il navigue dans le brouillard, à moins que cela soit dans une autre dimension !!
(?_?)
Loredana:
Le lien est avec Maurice Maeterlink, et le lien avec lui est son livre sur la vie des abeilles. Lien décalé, certes. J'aime parfois glisser dans un thème des liens subjectifs.
Donc n'y cherchez pas une logique particulière! Ca fait juste partie de moi, laisser des liens et des associations d'idées s'installer. Découvrir un opéra à partir de la mort des abeilles, un opéra qui parle d'amour et de mort - ah, peut-être la mort est-elle le lien, mais alors je ne l'ai pas fait exprès. La mort s'approche quand la femme parle du froid qui la gagne.
)!_!(
Ok pas de logique ... donc je peux me faire me faire mes propres associations d'idées. Et là, du coup, le phare de mon instinct me fait sortir du brouilard.
Merci d'avoir éclairé la lanterne HommeLibre.
(Q_Q)
Yes Loredana. Et si jamais il vous vient l'envie de me faire connaître vos propres associations d'idées, je serai intéressé de découvrir où le phare de votre instinct vous mène. J'aime laisser libre cours à l'esprit, de temps en temps.
Bien à vous.
⎝
Et bin ! Entre les erreurs d'orthographes (brouillard) et les répétitions de mots ... les écueils sont là. Le phare ne doit pas éclairer suffisamment le chemin.
J'attendrai donc un peu pour partager mes associations d'idées avec vous HommeLibre.
Bien à vous too
(o_o)
MdR Loredana:
Je n'avais même pas vu...
Bonne nuit.
⎛=…=⎞
La fatigue n'aide pas !
Bonne nuit HommeLibre.
(~_~)
Les pesticides sont clairement à incriminer. Les apiculteurs en savent quelque chose et font le même constat: c'est un problème à prendre très au sérieux. Et le monde n'ignore pas ce danger. Il le snobe. C'est dans l'air du temps. Il y a des piqûres qui se perdent, je vous jure!
Ouais ouais ouais... Sauf que !
Il semble que les abeilles en ruches de nos apiculteurs ne soient responsables que d'une petite partie de la pollinisation.
Les abeilles des diverses familles d'abeilles solitaires seraient responsables de la majorité de la pollinisation. Comme elles ne sont pas "domestiquées", il est très difficile d'estimer leur nombre et leur évolution, mais à priori elles se portent bien.
Je met au conditionnel, mais je suis sur de mes infos. Juste pas le temps à rechercher les sources; si vous, lecteurs, voulez en savoir plus, prenez le temps. C'est assez fou comme les légendes urbaines ont la vie dure, malgré Internet.
@ Greg:
Et bien non, les abeilles sauvages ne se portent pas bien. Elles disparaissent aussi, on suppose à cause des produits de traitement phytosanitaires et la réduction de leurs espaces naturels.