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De l’art d’être en désaccord

Je l’avoue tout de suite: j’ai mis des années à accepter que le désaccord ne soit pas une fin. Un rupture complète. Parfois trop entier, j’ai appris à relativiser, à nuancer, à faire la part des choses.

désaccord-jeune_boudeur.jpgDans l’enfance, le désaccord des parents est une limite claire, nette, infranchissable, sans retour. Refuser à un enfant de réaliser un désir, de faire quelque chose, pour lui c’est l’impasse totale. Et selon l’éducation reçue ou la qualité de la relation parents-enfants, le sentiment de désamour n’est pas loin.

Pour l’adolescent plus ou moins assuré et encore fragile ou un peu timide, le désaccord de l’autre sonne comme un déni de ce qu’il est.

Chez l’adulte plus aguerri un désaccord peut être source de lutte: insister pour obtenir l’accord, dans un cadre professionnel par exemple. Mais il se peut que le projet soumis à accord doive être retouché. Toutefois un désaccord peut être aussi perçu comme un rejet ou un désaveu.

Il faut pourtant accepter le désaccord. Il fait naturellement partie des relations humaines. Il révèle une limite, dans les relations affectives, dans l’amitié ou dans dans tout type de relation. Cette limite a forcément du sens. Le désaccord de l’autre n’est pas là juste pour nous embêter!
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Pour l’enfant il est important qu’il reçoivent d’une manière ou d’une autre le signal qu’il est aimé même dans le désaccord: l’accord n’est pas l’amour. On peut par exemple lui montrer qu’une autre fois on a été d’accord de réaliser sa demande, histoire qu’il enregistre que ce n’est pas la fin du monde. Entre adultes, il faut savoir donner des raisons, expliquer ce qui motive le désaccord. Cela permet d’avancer, de ne pas être bloqué par un refus.

Accepter le désaccord m’a fait grandir et devenir plus adulte.

Ici sur les blogs, il y a régulièrement des désaccords, parfois même assez vifs. Et pourtant la plupart d’entre nous continuons à dialoguer. Nous savons que sur un point il n’y a pas rencontre des esprits, et ce n’est pas grave. Vouloir l’accord de tous à tous prix serait une forme de tyrannie relationnelle. Vouloir l’accord de tous, c’est peut-être vouloir être aimé de tous. Très irréaliste cela. Et en sens inverse donner son accord à quelqu’un qui nous impressionne contre notre conviction, c’est se perdre dans une soumission ou une loyauté parasite.

Le désaccord permet aussi de réfléchir, de se remettre en question, ou au contraire de renforcer notre position. Mais entre adultes, nous savons que nous pouvons nous dire non, et continuer à faire la fête. Ne pas être d’accord c’est juste normal. Mais expliquons-en nous afin de ne pas en faire des casus belli.

Etre en désaccord calmement, c’est aussi enrichissant qu’être en accord.



PS: il y a des désaccords plus tendus, comme le fait que deux suisses soient toujours retenus en otage en Libye.

Catégories : société 11 commentaires

Commentaires

  • Bonjour HL

    "Vouloir l’accord de tous, c’est peut-être vouloir être aimé de tous. "

    Je dirais plut "être flatté(e) dans son égo surdimensionné!"

    "Et en sens inverse donner son accord à quelqu’un qui nous impressionne contre notre conviction, c’est se perdre dans une soumission ou une loyauté parasite."

    Là encore... pour ne pas être modéré(e) et s'excuser par la suite en invoquant ses "tares"...

    Ceci dit, HL, pour votre rétablissement, faites-nous des billets drôles et heureux. Surtout arreter, pour le moment, de vous "prendre la tête".

    Bien à vous

  • Heu, sans me tromper de beaucoup, je crois deviner que "se prendre la tête" est un plaisir intellectuel chez hommelibre....non? :=)

  • Ark, petite coquine, , même que si j'étais Shiva, je me prendrais la tête à 10 mains et en faisant une danse d'extase! Je vous laisse imaginer le tableau. Vous composeriez la musique sur votre tout beau Mac!

  • Bonsoir John HL !

    Heureux de vous retrouver sur les blogs.

    Je constate que vous n'avez rien perdu de votre verve !

    " Je l’avoue tout de suite: j’ai mis des années à accepter que le désaccord ne soit pas une fin. Un rupture complète. Parfois trop entier, j’ai appris à relativiser, à nuancer, à faire la part des choses. "

    J'en dirais autant de moi-même, on ne se refait pas ! ;o)

    Cordialement en espérant que tout se passe bien pour vous !

  • Bonsoir Jean,

    Comme quoi l'apprentissage est un facteur important chez l'humain. Heureusement que nous ne naissons pas finis.

    Pour moi ça se passe bien. Je me réhabitue à mon corps: marcher, respirer (difficile à cause des douleurs), trouver une position confortable, écouter les signes à l'intérieur et redécouvrir ce qu'ils disent. Il y a juste un petit problème de tension trop élevée depuis deux jours. Pas énorme mais comme ce n'est pas habituel chez moi, cela me déstabilise un peu.

    Le personnel est impeccable, les soins bien faits, et j'ai frande admiration pour l'organisation de l'hôpital. J'en ferai certainement un billet dans quelques temps.

    Bonne soirée et bien à vous.

  • oooups!...: Grande admiration

  • "Dans l’enfance, le désaccord des parents est une limite claire, nette, infranchissable, sans retour. Refuser à un enfant de réaliser un désir, de faire quelque chose, pour lui c’est l’impasse totale. Et selon l’éducation reçue ou la qualité de la relation parents-enfants, le sentiment de désamour n’est pas loin. "

    un enfant a besoin de limites, s'il n'en a pas il se sentira en insécurité.
    ne pas lui donner de limites, lui plaire en étant en accord evec lui, c'est anti-éducatif.

    même s'il peut y avoir désamour.

  • @ leclercq:

    Il peut aussi y avoir désamour en effet. Désamour pour un enfant mal accepté, désamour devant un enfant au caractère plus trempé ou difficile à gérer pour les parents. Dans ces cas là il se peut que dans le désaccord se glisse émotionnellement autre chose que la simple pose d'une limite, et que l'enfant ressente comme une blessure qui lui est faite. Il devra apprendre ailleurs, ou plus tard, ou autrement, que le désaccord n'est pas forcément le désamour.

  • Bonsoir hommelibre

    merçi de ce complément d'explication, j'avais compris la notion de désamour au-dessus que sous un certain angle.

    dans les cas que tu cite, y a t'il d'ésamour des parents envers l'enfant ?

  • HL

    "Et en sens inverse donner son accord à quelqu’un qui nous impressionne contre notre conviction, c’est se perdre dans une soumission ou une loyauté parasite."

    trés en accord avec toi. c'est vrai que je suis qu'elque fois en désaccord avec toi, mais ma grand estime pour toi reste entiére.

  • Vous savez Pat, déjà à l'école ça ne me réussissait pas qu'on me dise ce que je devais écrire, ou comment. Et au vu de mon billet suivant, ben... c'est pas gagné.

Les commentaires sont fermés.