Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Avortement: l’indignation, piège à cons moderne

Je me permets de m’adresser à vous, Madame Mayencourt, qui dirigez la rubrique Suisse de la Tribune de Genève. Votre édito de ce jour concerne l’initiative populaire demandant que l’IVG ne soit plus remboursée par l’assurance maladie de base. Vous vous élevez contre cette initiative. Je pense que votre propos pourrait produire le contraire de ce que vous souhaitez.

ciel-.jpgLe titre d’abord: «Avortement: un combat nauséabond». Le mot nauséabond est en général utilisé quand on veut diaboliser son adversaire. D’emblée il n’y a plus d’argument qui tienne, puisque nauséabond est lié à l'idée de «donner la nausée». Il s’agit d’odeur, de cellules olfactives, de vomissement, pas de cerveau ni de réflexion. Cela me rappelle Jacques Chirac parlant des immigrés voisins de pallier: «Et l’odeur!» Les initiant seraient-ils vos arabes? L’initiative vous fait-elle vraiment vomir, physiquement je veux dire? En tous cas diaboliser coupe court à tout débat - et abandonne même le débat à ceux qui le reprennent. On voit ce que 30 ans de diabolisation du FN, de refus de traiter ses thèmes, produit aujourd’hui: c’est presque le 2e parti de France en intentions de vote. Diabolisez vos adversaires: vous les renforcez.

Ensuite vous parlez d’initiative anti-avortement. Ce n’est pas le cas. Ce n’est pas l’avortement qui est visé. On m’a déjà fait remarquer que les initiants font partie de milieux anti-avortement. Soit. D’abord ce n’est pas un crime que d’y être opposé. D’autre part la grosseur des mots montre davantage votre colère contre eux qu’elle ne donne d’arguments. Ce n’est pas une initiative anti-avortement, quelles que soient les intentions cachées des initiants ou le procès d’intention qu’on leur fait. Car en prétendant qu’elle est anti-avortement, vous biaisez le débat et vous semez la confusion dans les esprits. Délibérément, puisque vous savez bien que ce n’est pas une initiative anti-avortement.

Puis vous rappelez utilement le débat de fond que suscite l’avortement, entre le droit de la mère et celui de l’enfant à naître. La Suisse a tranché. De toutes façons la vie, la mort, c’est tranché depuis longtemps. Les guerre de religions avec l’assentiment ou sous l’impulsion de papes ou de monarques croyants tuaient sans état d’âme ni sentiment de manquement à une éthique. Je veux dire que les humains se sont toujours donné des raisons pour intervenir sur le vivant.

Mais ensuite il me semble que vous sortez une artillerie peu adéquate. «... on ne saurait accepter d’avoir sur les mains - et dans son porte-monnaie de payeur de prime - le sang de ces milliers d’innocents tombés au nom de l’égoïsme des femmes et de leur irresponsabilité.» 5 thèmes mélangés dans une seule phrase! Chapeau. Mais non, erreur. Pour qu’une femme devienne enceinte il faut être deux, deux qui n’ont pas fait attention ou deux irresponsables. Les femmes ne sont pas seules en cause. Mais comme très souvent dans les discours de femmes aujourd’hui, je n’entends plus parler des hommes. Finis les hommes, évacués. Sex toys. Canards boiteux.

Enfin vous jetez en pâture aux lecteurs un argument discutable et à la limite de la mauvaise foi: la pénalisation des femmes par l’argent. Discutable parce que l’article en pages intérieures de la même Tribune nous apprend que 60% des femmes paient déjà elles-mêmes l’IVG. A cause des franchises qu’elles prennent sur leur assurance maladie. Si l’initiative était acceptée, on pourrait faire intervenir l’homme responsable de la grossesse pour partager les frais. Je sais, cela enlèverait un peu de l’aura de victimes aux femmes, aura que vous réalimentez avec votre argument sur la pénalisation.

Etre victime est devenu un bon filon dans notre société. Toutes les féministes le savent.

Et vous terminez avec le mot qui tue, le mot qui indique le sommet de l’indignation: «Une voie tout simplement abjecte». Tout simplement. Pour bien accentuer l’abjection, elle est toute simple. Une grande fille toute simple, quoi! Drôle de collision: abjection et simplicité. L’effet rhétorique me paraît peu prégnant. Mais bon, il vous fallait une chute.

Une chute indignée. Mais pas un argument. Crier que son adversaire a la rage (équivalent de l’abjection) permet de le tuer sans avoir à se justifier.

L’indignation sert à tout aujourd’hui. Et surtout à remplir le compte en banque de M. Hessel qui vend bien son livre. On sait ce qu’il faut écrire pour devenir riche. Il suffit d’aller dans le sens du poil, dans l’air du temps. Aujourd’hui on s’indigne pour tout: une crotte de chien sur le trottoir, un enfant mort sur les trottoirs de Manille, le prix du rouge à lèvres, la pollution que cause la voiture du voisin, et j’en passe. L’indignation, trop montrée, trop utilisée, a perdu tout sens. Surtout quand elle remplace les arguments. Un fichu piège à cons, l’indignation.

Aujourd’hui c’est est déjà un mot usé, bientôt épuisé et inutile.

J’avais déjà fait un billet sur le sujet du non-remboursement de l’avortement. Je me posais la question: un acte qui n’est pas lié à une maladie doit-il être remboursé? Un internaute m’a répondu par un argument qui m’a convaincu: la grossesse et l’accouchement ne sont pas des maladies mais sont remboursés. La cohérence est de garder le remboursement de l’IVG.

Je voterai donc contre cette initiative. Parce que j’ai trouvé un argument, une cohérence. Je ne vote pas à cause d’une imprécation mais d’un raisonnement. Je ne vote pas parce que «les droits des femmes» seraient menacés - à force de brandir partout les droits absolus des femmes nos féministes vont se retrouver sans hommes.

Je souligne toutefois que le droit à l’avortement, que je soutiens, pourrait un jour être refusé. Les gens et les morales changent. C’est le libre débat, sans invective, sans «abjection», sans exagération populiste.

Rien n’est jamais acquis. Sauf vivre et mourir.

 

 

Un roman pour l'été:

CouvDiable.jpg

Catégories : société 18 commentaires

Commentaires

  • Dans le genre "raccourci", vous faites fort: "L'indignation sert à tout aujourd'hui. Et surtout à remplir le compte en banque de M. Hessel qui vend bien son livre". Diable! Où sont les arguments? Monsieur Hessel allait-il "dans le sens du poil" quand, au sortir de la guerre et de la Résistance, il s'est battu pour les droits de l'Homme? Est-ce par vénalité qu'il les brandit à nouveau sous le règne de Nicolas Sarkozy? Ce n'est pas parce que l'indignation s'est diluée dans une époque parfois futile qu'elle a perdu de sa nécessité. A ce que l'on sache, il ne s'agit pas d'un gros mot.

  • Zorg, j'accepte la critique.

    Je remarque que l'on sort ce mot pour tout et qu'il devient très confus de s'y retrouver. Les objets d'indignation sont parfois anecdotiques, contradictoires, parce que le sentiment prime sur l'analyse. C'est devenu un étendard - en en devenant un étendard l'émotion devient un système, elle devient sa propre justification. C'est bien dans l'air du temps: la dictature de l'émotion marche bien.

    M. Hessel n'est pas en cause pour son combat passé. Par contre il manque singulièrement d'originalité sur l'époque actuelle. Les gens s'indignent depuis avant son livre. Mais il a réussi un coup: les indignés espagnols avaient presque tous leur livre de Hessel, comme un mode d'emploi, un maître de pensée, un petit livre rouge.

    En ce sens l'indignation ne casse pas une patte à une mouche. C'est pas cher et pour quelques temps ça marche encore.

  • La pierre angulaire du féminisme misandre est le droit donné aux femmes de tuer leur enfant à naître. On peut essayer de tordre le raisonnement dans le sens qu’on voudra, avec arguments économiques, sociologiques ou historiques, mais cette réalité si moche reste toujours en arrière-plan. Un droit de vie et de mort sur un être humain, même s’il n’est pas encore né est un abus et non un droit. Ce « droit » élimine d’office la figure du père, devenu homme-objet, dépourvu de tout rôle dans la naissance et l’existence même de l’enfant, tandis que l’enfant devient aussi un objet dont on peut se débarrasser sans encombre. Tout se passe comme si l’idéal féministe n’était autre que la famille monoparentale, avec la régression de droits des pères qui va avec. (Et il l’est, probablement) Cela dit, permettez-moi plusieurs observations qui peuvent compléter vos arguments :

    -Selon les pays, on observe une libéralisation, mais aussi un rejet de l’avortement, qui se fait de plus en plus important. C’est la révolte discrète des hommes et des femmes contre le dogme féministe. Dans le Nord de l’Italie, on compte 2/3 de médecins objecteurs. Donc, on peut le faire, mais on ne veut plus le faire, et ce n’est pas plus mal, la solidarité forcée, cela s’appelle du racket.

    -Le féminisme vieillit, alors que les groupes « pro-vie » rajeunissent, un constat que vous pouvez faire dans tous les pays européens. Ces jeunes sont les électeurs de demain.

    -En Espagne, la nouvelle loi sur l’avortement (allant à l’encontre de l’opinion majoritaire) a été pondue par une ministre d’une inculture effarante, dépourvue de toute connaissance scientifique, responsable également des lois les plus misandres et criminalisant les hommes.

    -En France, il suffit de faire un tour dans des forums de discussion pour constater les souffrances dérivées d’une loi appliquée à tort et à travers, qui permet que de nombreuses femmes avortent sous la pression de leurs familles (eh oui, l’avortement forcé, c’est nauséabond, mais cela existe...)

    -En France aussi, mais aussi dans d’autres pays, les progrès en matière de contraception donnent de l’avortement l’image d’un acte irresponsable. Peu de femmes aimeraient aujourd’hui subir cette image très peu valorisante.

    -Une autre observation concerne les progrès en matière de prise en charge des prématurés et la précision des échographies. De nombreuses femmes (et de nombreux hommes) commencent à considérer l’enfant à naître comme un enfant et non pas comme un amas de cellules (selon le dogme féministe), tout simplement parce qu’ils peuvent le voir et suivre son évolution, impliquant le père, alors qu’à d’autres époques tout cela demeurait caché, "une affaire de femmes" ce qui a favorisé l’obscurantisme féministe.

    -Et pour finir, je vous offre une féministe (une vraie de vraie) qui a des points de vue pour le moins politiquement incorrects

    http://www.sos-papa.net/pages/sullerot.htm

  • Violette, votre argumentaire et vos observations sont intéressants. L'idéal serait de se passer de l'avortement. La loi qui le libéralise doit être accompagnée d'une information et d'une prévention (je pense en particulier aux mineurs).

    Les garçons-hommes doivent aussi être informés et responsabilisés dans une relation.

    Merci pour ce lien vers l'article de Madame Sullerot, dont le discours devrait emporter une plus large adhésion. Elle tient une position équilibrée et non dogmatique.

  • Zorg, à ce que je sache, avoir été résistant pendant la deuxième guerre ne dispense pas de dire des conneries.

  • Non pas, Courant alternatif! Je conteste juste l'affirmation qu'il a rédigé cet ouvrage pour s'en mettre plein les poches.

    Au fait, John, vous savez que Monsieur Paul est un livre d'Henri Calet?

  • Zorg: j'ignorais. Vous faites référence au Paul de mon roman?

  • Oui. Je l'ai devant les yeux.

  • Waow! Cool... En fait c'est Paul, mais on lui donne aussi du Monsieur Paul, politesse et Provence oblige... Si vous vous sentez de m'en faire une critique, bonne ou mauvaise, je vous lirai attentivement.

  • @Hommelibre Exit leur a échappé fallait bien trouver quelque chose d'autre à se mettre sous la dent!même en vacance ils arrivent à réfléchir aux stupidités qui font enrager tout le monde,c'est comme ça mais cette intiative on le sait déjà ne passera jamais pas la rampe!vous avez trouvé le mot juste,piège à cons mieux on ne peut pas!
    bonne soirée à vous

  • Bonjour,

    Merci pour votre article !

    J'aimerais simplement réagir au paragraphe suivant :

    "J’avais déjà fait un billet sur le sujet du non-remboursement de l’avortement. Je me posais la question: un acte qui n’est pas lié à une maladie doit-il être remboursé? Un internaute m’a répondu par un argument qui m’a convaincu: la grossesse et l’accouchement ne sont pas des maladies mais sont remboursés. La cohérence est de garder le remboursement de l’IVG."

    Le suivi médical d'une femme enceinte est un soin nécessaire pour l'aider à donner la vie, dans les meilleures conditions possibles. Il est normal que ce soin soit remboursé. En revanche, l'IVG n'est pas un soin, et je ne vois pas en quoi le choix privé d'une personne (qui a d'ailleurs de nombreux moyens à sa disposition pour ne pas tomber enceinte), de mettre un terme à la vie d'un enfant, doit être considéré comme un soin. Il n'y a aucune cohérence logique entre le remboursement d'un suivi de grossesse et le remboursement de l'IVG.

    La procréation est nécessaire à la survie de l'Humanité, et nous savons bien qu'en Europe, le nombre d'enfants par femme n'est pas assez élevé.

    De son côté, l'IVG, c'est le choix et la responsabilité d'une personne. Il lui appartient d'en assumer les conséquences au rang desquelles figure notamment la conséquence économique.

  • Tom a raison. On pourrait ajouter que contrairement aux soins liés à la grossesse et à l'accouchement, le médecin viole le serment d'Hippocrate s'il pratique un avortement, ce qui en fait par définition un acte non-médical.

  • "Je souligne toutefois que le droit à l’avortement, que je soutiens, pourrait un jour être refusé. Les gens et les morales changent. C’est le libre débat, sans invective, sans «abjection», sans exagération populiste."

    C'est chou que vous souteniez le droit des femmes à avorter, attention, vous vireriez féministe. Mais heureusement vous vous empressez de souligner que, malgré la volonté claire de 72% des votant-e-s en 2002, "le droit à l'avortement pourrait un jour être refusé", grâce au "libre débat". Ouf, votre côté masculiniste est sauf. Le backlash aussi.

    Autre signe que vos convictions masculinistes se portent bien : vous consacrez le 9 dixième de votre article à combattre une femme qui défend dans un éditorial le NON à l'initiative. On connaît d'autres grands défenseurs mâles du droit à l'avortement s'opposant réellement à l'initiative qui n'aurait pas consacré la quasi entièreté de leur billet à détruire le "camp" "ami" (oui les guillemets sont largement nécessaires avec vous).
    Mais cela ne fait que confirmer que votre NON à cette initiative, et votre timide OUI au droit des femmes à avorter (ces mots dans votre bouche vous ferait bien trop tiquer pour espérer les entendre une seule fois) ne sont qu'un bien frêle leurre pour mieux consolider votre façade non-masculiniste. Mais personne n'est dupe ici, rassurez-vous.

    Pour une prise de position meilleure que celle de Madame Mayencourt, on pourra se référer à la prise de position toute récente des jeunes vert-e-s Genève : http://jeunesvert-e-sgeneve.blog.tdg.ch/archive/2011/07/06/l-avortement-une-affaire-collective.html dont le titre sonnera plus poétiquement à vos oreilles que celui de l'éditorialiste dont le principal défaut semble-t-il est d'être une femme. Il est intitulé : "L'avortement : une affaire collective !"

    On se réjouit d'avance, cher Homme Libre (...), de vous voir détruire notre prise de position comme vous l'avez si bien fait pour l'éditorial de Mme Mayencourt et nous expliquer par la suite, tout aussi finement, que toutefois vous aussi vous rejetez l'initiative et soutenez le droit à l'avortement.
    Le petit jeu habituel propre aux masculinistes d'ailleurs, toujours prompts à s'engager pour l'égalité, mais...

  • Julien: je vous emmerde.

    Vous pouvez tordre, manipuler, faire la pub pour vos jeunes verts chez moi: je vous emmerde quand-même. Vous êtes agressif mais bête. Manipulateur. Ceux qui savent lire ici s'en souviendront. Et je souhaite que vos jeunes verts seront moins bêtes que leur gourou.

    Au fait, vous avez bien stocké tout ce que j'écris? Vu que vous pouvez citer un extrait d'un blog retiré, vous devez avoir un disque dur bien rempli... (PS: et pas courageux avec ça Juju la fouine...)

  • CHer Homme "Libre". Semble-t-il vous n'auriez pas apprécié qu'on vous ressorte votre admirable propose d'antan. Quand Homme "Libre" froissé, lui traiter autrui de tous les maux/mots. Pas d'autres recourt que de m'insulter, de "m'emmerder" à deux reprise, de me traiter de manipulateur, de gourou, quant vous ne me traitez pas de "petite fouine".

    Pour vous évitez des profondes sueurs froides et surtout un peu trop d'égo surdimensionné, je me résous à vous fournir ma source pour feu votre blog et la citation que j'ai tiré de lui : http://bulles.agora.eu.org/spip.php?article1269

    Vous voyez Homme "Libre", les anti-masculinistes vous suivent déjà bien avant que je ne sache que vous existiez.

    "Ceux qui savent lire ici s'en souviendront."

    Ils se souviendront surtout de votre langage qui est encore moins châtié que dans une cours d'école (c'est encore mésestimer le type de langage utilisé par nos jeunes générations et vous faire trop d'éloge) où les pauvres garçons sont les victimes d'un système scolaire injuste, misandre et clitocrate (ben oui, ils ont des moins bons résultats en lectuuuuuure ! et les maîtresses ben c'est des femmes la plupart, alors les garçons risquent de devenir efféminéééééeeees, oui c'est M. Soral qui l'a dit d'abord !)

    Bref. Désormais on va vous laisser écrire (sans épicène, sinon on va prendre en otage le langage et les repères qu'il créée, et empêcher une égalité illusoire niant les différences archaïque et intrinsèques qui existent entres les hommes et les femmes) pour vos suiveuses et suiveurs masculinistes naturalistes différentialistes et néo-conservateurs, sans plus interrompre votre masturbation intellectuelle de mâles oppresseurs reproducteurs d'inégalités...naturelles.

    Vive la différence, vous qui en êtes le chantre et le Grand Garant, merci d'exister quelque part et d'être si différent de moi, je sais désormais mieux pourquoi je ne suis pas de votre bord.

  • Chers UDC, PDC, et autres évangélistes totalitaires,

    nous vous félicitons pour votre initiative et surtout pour vos arguments. Comment pourrions-nous les contester? Il n'en est pas un que vous ne puisiez chez ceux qui depuis les lumières combattent vos idéologies d'un autre temps. Ce sont en effet là, les arguments que les libéraux comme moi n'ont de cesse de développer pour s'opposer à toutes vos politiques liberticides, arguments que vous feignez à chaque fois de ne pas comprendre.

    Je vous salue donc pour ce courage. Il fallait en avoir de la gonade sous la bure pour oser donner de tels arguments, alors que ce faisant vous scellez la mort de toute votre politique. Vous ne sauriez en effet refuser demain s'ils allaient contre vos positions les arguments que vous invoquâtes aujourd'hui en leur faveur ?

    Ainsi, lorsqu'il sera question par exemple de votre opposition au droit au suicide: comme vous, nous vous rétorquerons que c'est une affaire privée.

    D'ailleurs, pourquoi attendre demain? Vous accepterez bien évidemment de supprimer dès aujourd'hui l'impôt éclésiastique encore obligatoire dans certains cantons, impôts que doivent payer même les athées. Le maintien de cet impôt qui finance votre culte ne rend-il pas ces personnes coresponsables d'actes qu'elles réprouvent comme vous le dites si brillament?

    Nous me manquerons pas non plus de vous rappeler cette même position lorsque vous voudrez financer davantage le bien être des familles par l'impôt de ceux qui n'ont pas d'enfant ou lorsque vous voudrez consentir encore à des réductions fiscales pour les premiers au détriment des seconds. Faire ou non une famille c'est une affaire privée vous dirons-nous; et de forcer à payer pour les enfants des autres ceux dont la philosophie de vie est de ne pas en avoir, ce serait les rendre coresponsables d'actes qu'ils réprouvent y ajouterons-nous.

    Vous précisez qu'en matière d'assurance maladie, l'avortement n'étant pas une maladie il n'a précisément pas à être remboursé. Soit, nous y consentons. Vous n'objecterez donc pas qu'on vous oppose le même argument lorsque vous soutiendrez bec et ongle le maintien du remboursement de la grossesse et de l'accouchement? Ne sont-ce pas également des faits naturels qui n'ont rien à voir avec la maladie?

    Mais, nous savons qu'une fois cette initiative passée, rapidement vous retournerez à la béatitude des simples d'esprits et cesserez de raisonner comme de comprendrez ces arguments qui sont pourtant les votres aujourd'hui. Rassurez-vous, dans le cas où le malin viendrait sournoisement vous frapper du mal que l'on nomme l'oubli, comme nous sommes des plus charitables, nous me manquerons pas le moment venu, de vous rappelez à vos belles paroles.

    C'est pourquoi, soyez bénis par vos arguments, chers religieux, UDC, PDC, et autres évangélistes totalitaires, car en vérité je vous le dis: dans un futur proche le ciel vous le rendra au centuple. En effet, dès ce jour et quel que soit le contenu, à chaque fois qu'il sera question de nous contrôler ou de nous ponctionner pour satisfaire à vôtre morale plutôt que de nous laisser la possibilité de suivre librement la notre, nous vous martellerons sans hésitation aucune comme une catéchèse ces arguments que vous avez fait vôtres aujourd'hui et que vous ne sauriez dès lors plus rejeter.

  • Julien, chère petite fouine,

    Mais non, vous me faites encore une fois un procès d’intention, vous m’attribuer des choses qui n’existent que dans votre propre esprit. Bon, pfff...

    « Semble-t-il vous n'auriez pas apprécié qu'on vous ressorte votre admirable propose d'antan.»

    C’est bien, vous donnez votre source. Vous avez quand-même bien fouiné. Fouine est approprié.

    Tenez, la définition de fouine selon le dictionnaire reverso en ligne:

    -1  (zoologie) petit mammifère carnivore qui ravage les poulaillers 
    - 2 individu rusé, indiscret 
    -3  (agriculture) instrument dont on se sert pour entasser les gerbes 
    - 4 trident qu'on lance à certains gros poissons


    Vos propos insidieux, les intentions fausses que vous me prêtez et que l’on peut voir par soi-même en me lisant, votre harcèlement intrusif constant sont une sorte d’insulte sans gros mots, presque une forme de viol intellectuel (entrer de force dans la pensée de l’autre). Mais dans l’esprit cela revient au même. Je vous réponds donc de manière appropriée et proportionnée. D’ailleurs dire que je vous emmerde n’est pas une insulte. Je ne dis pas que vous êtes un *****, un ***** de ******, ou encore un ****** ou une ********* (chaque astérisque correspond à 0, 1 ou plusieurs lettres. Je vous laisse traduire...).

    Et puis, vous-même vous permettez une telle familiarité entre nous («c’est chou») que je peux bien m’en permettre aussi une... :-)))

    Vous avez ce que vous cherchiez. Je sais que ce n’est pas encore assez, d’où cette nouvelle provocation. Mais non, je n’irai pas plus loin, Juju la fouine.

    Une telle mauvaise foi, un tel mépris des gens qui me lisent ou commentent, en effet, nous ne sommes pas du même bord Juju.

  • @mais tout à fait, BRAVO enfin un commentaire réaliste et qui va dans le sens du progrés humain et non celui des religieux utopistes

Les commentaires sont fermés.