La dernière génération de satellite d’observation s’appelle les NPP (National Polar-orbiting Partnership). Ils ont remplacé les EOS (NASA Earth Observing) et offrent une nouvelle imagerie de la Terre, d’une résolution - donc d’une précision - exceptionnelle. Je reprends aujourd’hui, avec son autorisation, un article de Pierre Frayssou. Un passionné d’astronomie qui tient l’excellent blog AA17, mis à jour quotidiennement.
Au cours des dix dernières années, la NASA avait lancé une série de satellites d'observations appelés EOS, offrant une vue imprenable sur la Terre depuis l'espace. Le satellite Suomi NPP fait partie de cette nouvelle génération de satellites d'observation américains qui vont prendre le relais de l'actuelle constellation EOS. Mis en orbite le 28 octobre 2011 par le lanceur Delta II, il vient de fournir la première vue du continent américain en haute définition.
Suomi NPP (image 1) orbite autour de la Terre environ 14 fois par jour, observe presque toute sa surface et enregistre en continu des données essentielles dans de nombreux domaines : atmosphère, couverture nuageuse, océans, végétation et glace. Toutes les données recueillies sont étudiées par les scientifiques afin de prévoir la météo, les changements climatiques, les incendies ou les tempêtes.
Cette nouvelle vision de la Terre (image 2, cliquer pour agrandir) fourmille de détails, c'est une image composite utilisant plusieurs "bandes verticales" de la surface de la Terre prises le 4 Janvier 2012. (Crédits image : NASA / NOAA / GSFC / Suomi NPP / VIIRS / Norman Kuring).
Le 24 janvier 2012, la NASA a rebaptisé son nouveau satellite d'observation de la Terre en l'honneur du regretté E. Verner Suomi, un météorologue à l'Université du Wisconsin, largement reconnu comme le père de la météorologie moderne par satellite. Suomi NPP est très grand, sa taille proche d'un véhicule utilitaire et ces 2 100 kg font de lui l'un des plus gros satellite d'observation actuellement en orbite. Sa charge d'instruments scientifiques est très diversifiée afin de surveiller la planète dans sa globalité, en voici le détail :
- le Visible Infrared Imaging Radiometer Suite (VIIRS) combine un radiomètre perfectionné, nommé AVHRR (Advanced Very High Resolution Radiometer) et une caméra à très haute résolution (650 mètres) baptisée OLS (Operational Linescan System) qui sont actuellement embarqués sur les orbiteurs polaire de la NOAA. Grâce à VIIRS, le satellite Suomi NPP fournira des images très détaillées de l'atmosphère, couvrant les incendies ou les tempêtes de jour comme de nuit sur toute la surface du globe et cela avec une résolution encore jamais atteinte par un satellite météorologique. Cette combinaison d'instruments photographiera la totalité du globe en une douzaine de bandes en lumière visible et infrarouge.
- L'Advanced Technology Microwave Sounder (ATMS), est un radiomètre à micro-ondes qui enregistre la température et l'humidité.
- l'Ozone Mapping and Profiler Suite (OMPS), permettra de mesurer les niveaux d'ozone de la Terre, en particulier près des pôles, où les niveaux d'ozone fluctuent le plus.
- le Cross-track Infrared Sounder (CRIS), est un interféromètre de Michelson. Sa mission est d'enregistrer les caractéristiques de l'atmosphère, tels que l'humidité et la pression, utilisées pour les prévisions météo à court et à long terme.
- et le Earth's Radiant Energy System (CERES) est un radiomètre mesurant le rayonnement solaire réfléchi par la Terre.
- Les radiomètres sont essentiellement utilisés en météorologie, embarqués sur des satellites comme Météosat. Ils effectuent des mesures sur des parties bien déterminés du spectre de rayonnement électromagnétique, ce qui leur permet de mesurer avec précision le contenu en vapeur d'eau et en eau liquide de l'atmosphère.
Pierre Frayssou, Astronomie Amateur 17.
A ne pas oublier: le 1er festival du film de la diaspora africaine ce wee-end au Grütli. Voir aussi le blog de Philippe Souaille.
Commentaires
Fascinant. Merci de m'avoir informé de cela. Ceci est très utile.