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Démocratie suisse: un modèle pour la France?

Si un jour la France prenait exemple sur la Suisse, ce serait dans très longtemps. La distance qui sépare les mentalités et les coutumes intellectuelles est grande. Néanmoins la question n’est pas sans intérêt ni fondement. Je la pose à la suite du psychodrame politico-civilisationnel qui agite l’Hexagone, bataille dont l’enjeu est la domination intellectuelle du pays à gauche comme à droite. La gauche ne s’y est pas trompée, qui réagit si fort. Signe que le message fait mouche.

civilisation4.jpgLa mentalité du bûcheron et la névrose du flinguage

Il faut faire un constat, sans pour autant porter de jugement: la France ne débat pas. Elle ne débat de rien, dans le sens d’un débat véritable, d’une controverse alimentée par des pensées et non des invectives.

Ce n’est pas nouveau. Les français sont de longue date dans une sorte de radicalité permanente: ils ne savent pas faire la part des choses. Ou tout est blanc ou tout est noir. Imaginer deux couleurs simultanément, ou pire: une palette de peintre: impossible. Leur cerveau n’est pas disponible pour un monde multipolaire. La mentalité française n’est pas celle du peintre, elle est celle du bûcheron. Impossible également de trouver des aspects positifs chez un adversaire politique ou idéologique. On le voit bien avec un autre psychodrame qui dure depuis longtemps: la névrose du flinguage. Nicolas Sarkozy en est la démonstration, il est le symptôme parfait de cette attitude qui se met à haïr tellement son adversaire qu’il faut en rajouter dans la charge. Le procès d’intention est alors instruit en permanence, et aucune circonstance atténuante - à défaut de lui reconnaître quelque valeur - ne lui est accordée.

On voit bien que dans le 98% environ des votes à l’Assemblée Nationale, l’opposition vote contre la majorité, quelle que soit l’opposition et quel que soit le sujet. Il n’y a quasiment jamais de consensus sur quelque thème que ce soit. A part récemment sur la loi mémorielle autour du génocide arménien. C’est-à-dire sur une question qui n’a pas valeur d’orientation politique. Dire qu’il est interdit de douter du génocide ne mange pas de pain. D’ailleurs, sur ce point non plus il n’y a pas eu de débat. Une fois le psychodrame Sarkozy terminé, il y aura le psychodrame Hollande, s’il est élu. Car inévitablement il y aura un psychodrame Hollande. Avec son rêve pour la France il recommence le même mécanisme. Son flinguage est déjà programmé. Ce mode de fonctionnement fait partie de la constitution culturelle française.

Visiblement le mot «débat» n’a pas le même sens en France et en Suisse. Cette démocratie de 700 ans n’a, par bonheur, pas de sauveur! Guillaume Tell a suffit. En France Jeanne d’Arc ne suffit toujours pas.


Le modèle suisse ou Astérix chez les Helvètes

En Suisse donc personne n’apporte la bonne pensée. On se croirait chez Astérix: un peuple de farouches indépendants. Les débats sont nombreux. Les votations sont régulières, sur tous les sujets de société, et la prise de parole est fréquente dans l’ensemble de la société. On attend des acteurs politiques qu’ils réfléchissent, argumentent, s’écoutent mutuellement. En Suisse un orateur qui coupe continuellement son adversaire se discrédite lui-même. Il n’y aucun honneur, aucune bravoure admirable, à l’écraser d’une formule assassine: l’habileté du bretteur ne valide pas sa philosophie. On peut être beau parleur et franc salaud. Les Suisses le savent, qui attendent plus que quelques formules à l’emporte-pièce. Alors qu’en France, un ring suffit. Les élections sont un match de boxe. On pourrait y faire l’économie du bulletin de vote.

Les médias helvétiques jouent leur rôle et multiplient les études, débats, articles présentant des arguments et analyses sur les thèses en présence. On parle dans les cafés, dans les assemblées d’associations. De plus les grands thèmes de société reviennent régulièrement devant les citoyens. Ces dernières décennies on a voté à plusieurs reprises sur les mêmes sujets: légalisation ou non du cannabis, suppression de l’armée, limitation de l’immigration. A chaque fois l’argumentation est complétée. Les processus gestatoires sont sans doute longs en Suisses mais ils sont profonds. Alors qu’on dirait la France championne de l’avortement intellectuel, de l’inaboutissement. Tirer un coup (de révolver mental) suffit. En Suisse, on entend bien, sur certains sujets, quelques fâcheries agrémentées de mots comme: «nauséabond», «immonde», «abjection», «nauséeux», adjectifs supposés remplacer les arguments par de l’émotion. Mais cela ne marche pas vraiment. Les suisses ne sont pas dupe de ce langage ronflant et vide d’arguments. Alors qu’en France on pourrait faire un dictionnaire des mots émotionnels qui prétendent supprimer et remplacer la pensée réfléchie et la mesure des choses.
Edwy Plenel.jpg
En France il suffit d’avoir le bon mot, quelques flèches acérées, ou d’invectiver l’adversaire en tentant de l’envoyer dans les cordes par une posture moralisatrice qui permet de se passer de plaider. Et l’on estime que l’on a fait le tour de la question. Mais avec cela on ne fait justement le tour de rien.


Le royaume de l’invective

Dans la controverse sur la comparaison des civilisations où Monsieur Guéant, l’homme à la tête de pion, s’amuse à faire danser la gauche, il se passe exactement cela: l’invective remplace la réflexion, la posture morale décapite l’adversaire sans avoir eu besoin de lire l’acte d’accusation. Un exemple: le dernier article d’Edwy Plenel sur Mediapart, intitulé «Guéant le barbare». Il commence ainsi:

« Toutes les civilisations ne se valent pas », a donc déclaré le ministre Claude Guéant, évoquant des civilisations « supérieures » à d’autres. Un député lui a répondu que c’était « une injure faite à l’homme », sur le fumier de laquelle avaient poussé ces « idéologies européennes qui ont donné naissance aux camps de concentration ». Face à l’ignominie, ce député, Serge Letchimy, a sauvé notre honneur. Parti pris.»

Le fait de préciser parti pris ne dédouane de rien. Il continue de plus belle: «Il est des temps de déchéance nationale où l’on en vient à avoir honte non seulement des dirigeants de son pays, mais aussi de cette presse qui accompagne leur bassesse.»

Les mots ne sont plus une analyse, ils sont de la représentation émotionnelle. C’est du théâtre guignol. Un grand classique quand on veut s’asseoir sur son adversaire. Bien évidemment, la bien-pensance dévote se précipite pour lui tresser des lauriers, comme on remet une médaille au boxeur. L’adhésion à la «pensée Plénelienne», forme intellectuelle auto-validante, permet même quelques audaces dans les courbettes, complétant l’argumentation du maître qui trône au-dessus de son camp avec ce demi-sourire satisfait qu’on lui connaît, et sa moustache à la mode stalinienne qui cache un sourire d’enfant que dans le monde des grands on ne doit surtout pas dévoiler. La moustache est l’argument. Sans moustache, on verrait trop vite qu’en réalité le garnement Edwy n’a fait que déposer un pétard sous le siège du pion.

En France on ne peut donc pas se poser la question de la valeur comparative des choses, des gens, des systèmes. Le faire c’est comme ouvrir des camps de concentration. Le procès est permanent. Sortez du rail et vous serez flingué.

Quand on en est à ce point d’invective et de non-pensée, et que l’on prétend comme un potache que «l’honneur est sauvé», on comprend que le mot «débat» n’ait aucun sens dans l’hexagone. Comme s’il s’agissait d’honneur! On croirait entendre un catholique intégriste votant contre l’avortement.


BigBrother.pngLa revanche de Platon

Guéant à raison ou tort. Son point de vue est peut-être politique: il ratisse des voix en vue de l’élection. Il pose mal le sujet. Peut-être, et peut-être pire encore. Mais on n’en sait rien: on n’a pas le droit d’en débattre. Rien que l’idée de donner de la place à ce questionnement, ou à un questionnement sur l’immigration, provoque de telles réactions qu’il n’y a plus de place à l’argumentation. Le constat est terrible: il n’y a plus d’idée forte à gauche. Cette gauche n’est plus que réactive. Ce sont les idées portées par la droite qui s’imposent. La gauche passera peut-être, par défaut, mais sa vision  pédale dans la choucroute. Elle ne porte plus de souffle de liberté.

Y a-t-il encore quelqu’un en France pour revendiquer le droit de parler de tout, de réfléchir, de reprendre l’idée d’un adversaire sans immédiatement la diaboliser, d’oser la controverse? Peut-on parler de tout en France?

Visiblement, non. Les maîtres à penser, le prêt-à-penser, sont là. Ils veillent sur vous. Vous n’avez plus besoin de réfléchir, de penser par vous-même. 1984 soft est arrivée. Nous y sommes. Le garnement Edwy et ses copains pensent à votre place. Ils vous disent ce qui est juste et ce qui ne l’est pas. Ils s’approprient l’espace intellectuel et moral comme s’il leur appartenait d’évidence et le remplissent de pensées convenues, déjà mortes à peine exprimées. Cette pensée n’a plus ni longueur ni durée. Elle s’évapore au fur et à mesure. Sans les sorties de Guéant qui permettent à la gauche de s’indigner, elle n’existerait même pas.

La France n’est pas prête pour une démocratie participative avancée à la Suisse. Elle a encore besoins de guides, de sauveurs, de chefs forts et indiscutables. On suit ou on guillotine. Mais on ne débat pas. Avec ce système elle ne réglera jamais vraiment ses problèmes. Sauf si un nouveau Napoléon prenait le pays en main.

La France, au fond, a peut-être besoin d’un dictateur éclairé. De ce point de vue Hollande sera une catastrophe. Sarkozy en avait l’énergie fringuante, aujourd’hui il paraît rapetissé, écrasé. Il n’a pas su tenir le rôle: avec son «casse-toi pauvr’ con» il s’est montré trop typique des français qui pensent presque tous comme cela! Mais ils ne supportent pas que leur président soit à leur image. Avec un autre style, Nicolas Sarkozy aurait été qualifié du titre de «président» avec une légitimité forte et avec respect. Mais il ne sait pas contenir l’irrespect qu’il inspire.

La France a peut-être besoin d’un dictateur éclairé. C’est la revanche de Platon sur la démocratie française.

A moins qu’il n’y ait enfin une révolution culturelle contre les maîtres à penser.


Image Plenel: Rimbus. Clip: Apple 1984 (merci à Steve Jobs †) revu pour l'occasion; musique d’Anathema: Forgotten Hopes.


Catégories : Politique 24 commentaires

Commentaires

  • je vous trouve bien optimiste sur la qualité du débat suisse et plus particulièrement genevois, John. Ce que je vois et j'entends, moi, c'est une montée en puissance du "tous pourris" et d'un quarteron de factieux habiles à se profiler en hommes providentiels.
    Depuis bientôt 40 ans que je suis l'évolution de nos deux pays, je l'ai toujours connue parallèle. Avec certes des écarts et des amplitudes de secousses plus fortes, de part et d'autre de la ligne en France qu'en Suisse, mais indiscutablement parallèle quant à la ligne générale. Et je n'ai pas le sentiment que cela change aujourd'hui.
    Démocratie semi-directe ou Vème République, nous arrivons au bout d'un cycle et l'émergence d'un nouvel équilibre ne se fera pas sans pleurs et grincements de dents. L'hystérie collective atteint des sommets et personne ne semble en mesure de contrôler la situation, aussi bien en France qu'en Suisse. Surtout pas les hommes providentiels.

  • Philippe: optimiste? Peut-être. On peut toujours faire mieux, mais je trouve quand-même qu'il y a une différence sensible.

    Par contre il est vrai que la tendance en Suisse et à Genève en particulier est l'emporte-pièce. Il y a une certaine régression du débat, hélas. Le jugement rapide et pas toujours étayé est en vogue. Les récupérations politiquent mettent des oeillères de béton. Et en effet: "L'hystérie collective atteint des sommets".

    La Veme république semble correspondre à cette culture française. Cela ne sera pas facile à faire évoluer. Il faudra peut-être encore consommer et brûler quelques présidents avant que la prise de conscience du mécanisme ne devienne opérante.

  • ...C'est pourquoi, Messieurs, il nous faut une révolution culturelle, une révolution par les arts et la culture, une révolution qui donne goût et plaisir à la vie, aux sens, au regard d'autrui, au bonheur de découvrir d'autres façons de vivre, de penser, de faire l'amour. Bref, une liberté d'expression qui donne plus d'égalité, plus de liant et de lien social. En cinq mots "Une société du juste milieu". C'est un Empire universel, planétaire. Un enjeu considérable. Mais un Empire des Sens libérés et des esprits libérés. IL faut se battre pour 1789-2012 en France, pour gagner aussi en Suisse et partout en Europe et dans le monde. Vaste projet, peut-être trop fou et trop ambitieux pour l'être humain.

    Merci John. Votre billet est excellent.

  • 1)Qu'est ce qu'une civilisation ? (je me demande combien de personnes sont capables de répondre spontanément à cette question)
    2)Qu'entend t'on par valeur et de quelle valeur parlons nous d'ailleurs ?

    Les propos de Guéant sont débiles et complètement flous, la réponse de Letchimy l'est tout autant et à coté de la plaque.
    C'est le niveau zéro de la politique. Il ne s'agit pas d'amener les gens à réfléchir, il s'agit d'énerver les foules. Et ça marche.

    "Y a-t-il encore quelqu’un en France pour revendiquer le droit de parler de tout, de réfléchir, de reprendre l’idée d’un adversaire sans immédiatement la diaboliser, d’oser la controverse? Peut-on parler de tout en France?"

    C'est fini depuis longtemps, une certaine élite, de gauche principalement, nous a concocté un kit du bien penser prêt à l'emploi.
    L'option "commenter" ne fait partie du menu de base.

  • Patricia, oui ces questions demandent des réponses précises et nuancées ou circonstanciées. Mais comme vous le dites, il s'agit plus d'énerver les foules. Guéant est à mon avis loin d'être nul: il fait danser la gauche et espère la pousser à la faute.

    La gauche française porte en effet une grosse part de responsabilité dans le blocage intellectuel du pays.

    "L'option "commenter" ne fait partie du menu de base."
    :-)))

  • @ pachakmac, j' espère que vous savez que vous êtes magnifique dans votre élan d' espoir et que je le pense.

  • mdrrr Guéant le barbare, jl'imagine bien en peau léopard^^,ah oui quand même, anathema, là c'est foutu plus d'espoir ;))), excellente zik, on peut vous troquer Guéant contre un swatch ;)))???bizzzouxxx!!!

  • @ pachakmac, oui on est en danger et vous nous soignez bien. Le monde en a besoin.

  • Salut Sarah,

    En peau de léopard, se balançant accroché à une liane, poussant le cri de Tarzan... Yes! Là on aurait une meilleure idée de son point de vue sur les civilisations! ;))))) Je vous adore Sarah!

    Mais bon, l'échanger contre une Swatch... je ne suis pas sûr qu'on veuille de lui en Suisse. Je ferais mieux de vous offrir moi-même la Swatch.

    La zik d'Anathema, je l'ai d'abord choisie parce que je la trouvais bien pour la plaquer sur le clip d'Apple. Mais j'ai pensé qu'elle vous plairait peut-être. Content que ce soit le cas.

    Bizzzouxxx Sarah!

    Et sortez bien couverte: il y a une bise à se geler les miches!!! Je sais bien qu'il y a les saints de glace, mais bon, quand-même...

    :-)))))

  • Si on veut comprendre pourquoi la 5ème république est ainsi, il faut comprendre comment elle est né.

    La France a connu une régime parlementaire pendant la 3ème et le 4ème république et le régime parlementaire, avec la 4ème république, était à bout de souffle. L'instabilité chronique pendant cette période a véritablement traumatisé, c'est donc ainsi que les français ont choisi d'élire un roi et de lui permettre d'avoir une majorité stable.

    Même si je considère que le mode d'élection de l'assemblée nationale est imparfait, je le préfère au modèle britannique. Je pense également que les hommes ont plus de responsabilités sur l'ambiance délétère des hommes plutôt qu'au système.

  • http://www.france5.fr/c-dans-l-air/politique-interieure/vous-avez-dit-civilisation-35441

    pour compléter vos propos, sur le même sujet, un débat de grande qualité.

  • Moa,

    Merci pour ce commentaire. Cela me pose une question: pourquoi cette république parlementaire a si mal pris en France? Qu'est-ce qui fait que cela ne marche pas bien? Parce que déjà à l'époque le débat était difficile. Aujourd'hui c'est peut-être un peu différent dans la mesure où l'époque elle-même est à l'excès.

  • PHB: merci pour ce lien. je n'ai pas vu l'émission, étant assez débranché de la télé (aussi parce que je n'ai pas adapté la TNT sur mon poste). C dans l'air est une bonne émission, une des rares avec parfois Taddeï où l'on va plus loin sans langue de bois. Yves Calvi est un journaliste qui fait vraiment son boulot.

    J'ai regardé déjà le début et de vois que le premier orateur développe aussi les thèses que je soutiens dans mon billet. Je vais la regarder attentivement ce soir. Merci encore.

  • Salut John,

    Le débat en France oui mais (objection) sur quoi et avec qui ? Je repasse cette vidéo afin de me convaincre que l'avenir sera meilleur...l'actualité et les menaces qui pèsent sur notre monde, font passer les minus de politiciens de France et d'ailleurs au rang de mouchoirs en papier qu'il faut vite jeter!


    http://www.wikistrike.com/article-arretez-de-travailler-passez-a-la-banque-retirez-votre-argent-et-faites-vous-plaisir-86714469.html

    Toutes mes excuses de n'avoir pu te répondre sur le blog de Grégoire.Un message suit.

  • Voilà une des raisons qui explique le manque de débat en France et ailleurs, sur les vrais sujets.

    "Les gouvernements progressistes, plus connus sous le nom de gouvernements socialo- libéraux, dominent aujourd’hui le débat politique, qu’ils soient républicains ou démocrates. Conservateurs, libéraux, travaillistes, Chrétiens démocrates, socialistes… tous sont achetés et soudoyés par les banquiers et le capitalisme de copinage. Ce capitalisme de copinage a désormais pris le contrôle des gouvernements, comme cela avait été prévu lors de la création de la Réserve Fédérale en 1913. Ce système peut être comparé aux familles mafieuses du crime organisé que sont les Gotti ou les Gambino, se lançant corps et âme dans des guerres de territoires sans merci portant le nom d’élections, dans le seul objectif d’occuper la première rangée de sièges et de pouvoir imposer des réformes législatives et réglementaires allant à l’encontre des désirs des citoyens qu’il dit servir. Il n’existe aucune différence entre ce copinage capitaliste et une famille mafieuse : une fois élu, le parti s’empresse de restreindre les libertés et de transférer les richesses à leurs partisans.

    ‘Lorsque vous en venez à réaliser qu’afin de produire quelque chose, vous devez obtenir la permission de personnes ne produisant rien ; lorsque vous vous rendez compte que la richesse est redirigée non pas vers ceux qui produisent, mais vers ceux qui offrent leur support au gouvernement ; lorsque vous observez que les hommes deviennent plus facilement riches par la corruption que par le travail, et que vos lois ne vous permettent plus de vous protéger contre ces individus, mais plutôt de les protéger contre vous… Alors votre société est vouée à l’échec’ – Ayn Rand, Atlas Shrugged."

    L'occident fabrique de la fausse monnaie qui ne repose sur rien; la dette privée passera en dette publique, d'ou l'effondrement des systèmes sociaux. Il y aura de la casse* il faut s'y préparer.

    (*) les politiciens ne s'imaginent pas à quels point -ils se mettent en danger- chaque jour qui passe, nous rapproche des graves évènements.

    Pour celles et ceux qui le peuvent, achetez de l'or et de l'argent physique, chargez la mule il est encore temps."aucoffre.com" est la meilleur formule.

  • merçi john de cet excellent billet

    merçi patricia de cette analyse trés fine et lucide

    "C'est fini depuis longtemps, une certaine élite, de gauche principalement, nous a concocté un kit du bien penser prêt à l'emploi.
    L'option "commenter" ne fait partie du menu de base."

  • Bonjour John,

    Billet très intéressant !

    Oui, l'invective et la rhétorique remplacent les débats d'idées dans la politique française, où les "bons mots" des uns et des autres sont autant de couperets abattus de manière péremptoire. L'argumentation est impossible dans un débat manichéen. Sans aucune nuance, dans l'affrontement permanent, aucune place pour le consensus.

    Parmi les prétendants à la présidence, il est un homme que vous n'avez pas cité et qui illustre très bien cette mise en scène politique, c'est Jean-Luc Mélenchon. Cet homme, excellent orateur et surtout très bon comédien, une posture qui n'est pas sans nous rappeler Georges Marchais, fait le plein des salles et enflamme son auditoire. Pourtant on reste pantois à l'écoute de son programme politique, tant il est irréaliste et déconnecté de la réalité économique. Dans ce programme, il est cependant une idée qui fait exception, c'est la volonté de Mélenchon d'instaurer une assemblée constituante pour rédiger une nouvelle Constitution pour la France. En effet la Constitution actuelle, celle de la Vème République, n'est-elle pas en grande partie responsable de ce que vous dénoncez dans votre billet ? Cette constitution voulue par de Gaulle et rédigée pour lui par Michel Debré, afin de lui donner les pleins pouvoirs - ou presque -, pour sortir la France du bourbier dans lequel elle se trouvait en 1958.
    Mais aujourd'hui, plus de cinquante ans plus tard, la situation a bien changé, la construction européenne a modifié la géostratégie et la place de la France s'inscrit dans cette Europe politico-économique, les risques de guerre civile, bien réels en 1958, ont disparu, alors pourquoi donc s'obstiner aujourd'hui encore à vouloir donner autant de pouvoirs entre les mains d'un seul homme ?
    Si la situation a beaucoup changé depuis 1958, on pourrait ajouter que n'est pas de Gaulle qui veut, et ce qui valait pour lui, ne vaut plus pour d'autres et on ne peut s'empêcher de penser à Sarkozy.

    La France est aujourd'hui une sorte de "monarchie élective" avec sa cour, ses courtisans dont les médias nous relatent les faits, gestes et propos en boucle. Qu'il s'agisse des propos de Guéant ou de la saga d’Éric Woerth, autant de futilités qui masquent les vrais problèmes et qui épargnent aux journalistes le traitement et l'analyse des véritables problèmes, notamment les réformes économiques dont la France a urgemment besoin.

    Que reste-il de responsabilités et de pouvoirs politiques aux citoyens, une fois le Président omnipotent élu ? Rien ou presque et c'est à mon avis l'un des maux majeurs actuel de la démocratie française.
    Comment voulez-vous responsabiliser des citoyens qui ont été privés de pouvoirs de décisions ?

    Sans réformes institutionnelles urgentes, je suis assez pessimiste sur l'avenir de la France et suis persuadé que rien ne changera au cours du prochain quinquennat, quel que soit le président élu.

    Alors, la Suisse pourrait-elle servir de modèle à la France, puisque c'est la question posée dans le titre de votre billet ?
    Oui, je pense que des idées ayant trait à la démocratie participative pourraient être reprises, mais il ne faut pas se leurrer, une telle évolution prendra du temps, plus d'une génération probablement, car c'est d'un changement de culture qu'il s'agit.

    Quant à la Suisse elle-même, même si on aime bien faire coïncider la démocratie directe aux origines de la Confédération, je préfère pour ma part me référer à 1848, date de la première Constitution fédérale, rédigée au lendemain de la Guerre du Sonderbund. C'est en effet à cette date que nait véritablement la Suisse moderne, celle de nos institutions actuelles et de l’État fédéral, pas à l'Ancienne Confédération qui n'était alors qu'une alliance d'états souverains, possédant chacun son armée, sa monnaie, son système de poids et mesures et qui ne connaissait ni gouvernement fédéral, ni parlement, seulement une diète et pas encore de capitale.
    Bref, les institutions suisses actuelles remontent à 160 ans environ et notre situation économique, notre stabilité politique, aussi favorables qu'elles soient, ne devraient pas nous inciter à la somnolence lorsqu'on voit les nombreux défis qui nous attendent : relations avec l'UE, secret bancaire, etc.

    Cordialement !

  • @ Jean:

    Merci pour ce commentaire. Concernant M. Mélenchon, son projet de faire une nouvelle constitution est intéressant. Mais propose-t-il des bases de réflexion sur cette constitution? Car là aussi, une assemblée constituante ne suffit pas, cela devrait être un vaste débat public.

    Pour 1848, d'accord, vous avez raison. J'aime l'idée que le point de départ est ancré dans un temps ancien...

    Bonne journée.

  • @ PHB:

    En effet le débat de C dans l'air est de qualité. Les intervenants sont compétents et proposent une vraie réflexion. Il y aurait des points à reprendre dans chaque intervention, afin de développer encore plus loin.

    Puissent ces personnalités avoir quelque influence sur la société française.

  • @ John,

    " Mais propose-t-il des bases de réflexion sur cette constitution? Car là aussi, une assemblée constituante ne suffit pas, cela devrait être un vaste débat public. "

    Vaste débat public, exact, vous avez raison !
    Je me réfère à une émission dont j'ai oublié le titre, mais qui passait sur "France 2", il y a 2 à 3 semaines de cela, et au cours de laquelle Mélenchon était confronté à plusieurs journalistes. Toutefois Mélenchon n'a pas détaillé son projet pour une nouvelle constitution.

    Bonne journée !

  • Deux dirigeants dans un même pays ont chacun sa propre stratégie, son propre point de vu, alors il est difficile de comparer deux pays différents comme La France et la Suisse. Un pays ne change pas, c'est la façon dont on le dirige qu'on peut changer ou améliorer.

  • Je n'ai jamais mis les pieds en Suisse, par contre je tiens à vous dire que la France pratique aujourd'hui la démocratie absurde, et ne cherche que ses propres intérêts au détriment des autres. Je parle son ingérence en côte d'ivoire et Libye.

  • Je suis d'accord avec vous totalement. La démocratie Suisse est le signe de la bonne gouvernance et idéal pour nous tous.

  • 1.Le transmettre à des amis . 2.Le bookmarker dans mon réseau social. 3.et bien sûr revenir

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