Le 16 mai 2008 j’écrivais mon premier billet. C’était à propos d’une manifestation de pères à Berne. Invité par M. Mabut à tenir boutique sur la plate-forme j’ai très vite pris goût à la chose. J’aime écrire, j’ai une certaine facilité à le faire, du moins en ce qui concerne ces billets assez courts.
Enfin, courts... pas toujours chez moi!
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Après 2355 notes, je fais aujourd’hui un peu d'autocongratulation parce le 30’000ième commentaire est venu lundi soir sous un billet auquel j’accorde une place spéciale. Il s’agit de:
«Père absent, la souffrance des filles».
J’ai réalisé avec ce billet combien un blog pouvait être un espace d’expression. J’ai lu les commentaires de ces femmes et ces filles, qui parlent de leur père absent avec tendresse, avec colère, avec douleur, jamais avec sérénité. J’ai été touché par leurs mots et ce qu’ils disent d’elles.
Dans ce billet, et encore trois ans après sa publication, je réalise combien les pères, les hommes, sont devenus des chaînons manquants dans la transmission de valeurs et de la gestion de soi. Ils sont pourtant l’un des deux piliers fondamentaux dans la structure familiale, celle qui pose les bases de l’éducation et de l’entrée dans le monde. Je dis aux pères et aux hommes: prenez votre place, assumez cette belle responsabilité d’être père. Ecoutez vos filles et vos fils. Le monde a besoin de vous. Et je dis aux mères, dont la légitimité est si forte parce que l’enfant vient de leur ventre: les pères ne se font pas sans vous. Contribuez à ce qu’ils prennent leur place. Ils ont besoin de vous pour cela, pour ne pas avoir à la prendre par la lutte à cause de quoi la famille deviendrait un champ de bataille. Ou à l’abandonner et à laisser des ruines derrière eux.
Et je dis aux filles, mais aux fils aussi: on ne sait pas ce qui se passe dans le coeur et la tête des pères absents, parfois inconséquents, parfois rejetés. N’hésitez pas à aller vers eux quand c’est encore possible, et à insister: ces blessures d’abandon ne guérissent pas vite. C’est votre droit de fille et de fils d’aller vers vos pères. Parlez de vous, de vos besoins, de votre vie. Vérifiez qu’ils vous entendent. Soyez créatives et créatifs dans la réparation: le bulldozer n’est pas forcément la meilleure méthode de retrouvailles.
Et si aucune réparation n’est possible alors créez votre vie comme vous auriez souhaité la vivre. Rien n’oblige à reproduire la blessure d’abandon. C’est aussi cela la résilience.
Sur ces quatre ans j’ai aimé la liberté dont je me suis bien servie. De la chronique du volcan islandais aux confins de l’espace en passant par le loup, du rire au sérieux, du profond au léger, du social au personnel, de la polémique provocatrice à la tendresse, de l'excision à la lapidation, des stéréotypes aux fausses accusations, des femmes aux hommes, du décalé au frontal, de la poésie à la colère parfois, d’Edgar Morin à Hélène Grimaud, de Loïc Sécher au martyr d'Oksana, j’explore, j'effleure, je creuse ou exprime de nombreux champs du vécu. Nul besoin d’être toujours le même. Etre égal à soi-même ce n’est pas être uniforme dans ses curiosités ni dans son expression: c’est être fidèle à ses principes, dans le sérieux comme dans l'humour et dans toutes ses facettes. Je dois dire qu'étant quelqu'un de sérieux dans mon travail, j'aime parfois me lâcher un peu sur le blog.
«N’être qu’un, oui, mais lequel?»
Cette phrase d’Alphonse Allais, mise en exergue dans mon «à propos», reste d’actualité. La liberté n’est pas simplement un état abouti. C’est aussi un chemin vers, un travail sur soi, une intention, et une jauge pour me mesurer. Et la liberté c'est aussi de vivre ses différentes facettes, ne pas s'enfermer dans une seule.
Je remercie celles et ceux qui me font l’honneur de m’accorder leur intérêt et leur fidélité. Pour moi le succès est comme l’amour avec une femme. Ce n’est n’est jamais un dû: c’est un cadeau, c’est une grâce.
Je ne regrette à aucun moment les 90 à 120 minutes quotidiennes passées sur mon blog, parfois tard le soir, souvent tôt le matin, ou lors de pauses dans la journée. Ecrire des billets sur l’actu, sur la vie, sur la poésie est un bon exercice pour travailler son style. Reserrer un texte ou le développer, être allusif ou explicatif, sortir l'artillerie ou le drapeau blanc, jeter à la poubelle, premier ou deuxième degré, tout y passe. J'ai aussi eu mes satisfactions d'amour-propre comme quand j'ai reçu 4'000 ou 5'000 visites en un jour, voire une fois plus de 8'000.
Pour ceux et celles qui me suivent depuis longtemps, comme je n’y suis pas revenu depuis un certain temps: ma santé va aussi bien que possible après mon opération. J’irai aussi loin que mon corps le voudra comme vivant. Après, c’est chacun son tour. Professionnellement, suite aux événements passés et au cancer, je dois me refaire une autre vie. On ne choisit pas qu’une tuile nous tombe sur la tête. Mais quand cela arrive il faut se relever et vivre avec. Côté créativité, j’ai un nouveau roman en retouche, et deux autres projets à venir. Et en principe au début de l’été, je sors sur iTunes mon album numérique 12 ou 14 titres, dont je réaliserai moi-même une petite série sur support matériel. Je passe bientôt en studio chez le musicien qui peaufine les arrangements.
Et j'ai encore d'autres rêves.
Et voilà. A la suite!
John Goetelen, alias hommelibre.
P.S.: Féminista est maintenant aussi à la Fnac Balexert près de Genève, en plus des autres librairies.
et toujours à lire, Le Diable en été (roman)
Commentaires
Bien joué, John. Toute ma reconnaissance dans votre travail. Vous donnez de la peau et de l'os, du charnel associé au spirituel. Trop de vains discours, trop de paroles jetées au vent sans aucune profondeur envahissent les multimédias. Avec vous, on sait. On vient lire un homme qui a vécu, qui vit, et vivra. Le commentaire froid et inexpressif sur les évènements du monde, il y en a plein les journaux. Le blog, et c'est exactement le sens à lui donner, est un lieu où les humains se retrouvent dans l'essentiel, dans la passion de vivre et d'aimer. Ce n'est pas un roman. Ce n'est pas un thriller. C'est du vécu dans les coeurs avec sa touche de fantastique, d'irréel, de fiction, grâce à nos mots, nos images, nos vidéos participatives. Un partage sans aucune barrière mercantile, juste les visites de celles et ceux qui ont envie de venir nous découvrir au quotidien. On the road again, façon internet.
Bien à vous.
Bonjour Pachakmac,
Merci pour ces quelques mots qui résument bien ce qu'est pour moi, pour vous, l'implication dans les blogs. Même quand nous nous amusons nous les prenons au sérieux.
On the road again, frère Pachakmac.
Bien à vous.
bonjour Homme Libre, bon anniversaire blogien et bravo, j'adore, bizzzouxxx!!!
Yo Sarah, vous êtes trop chou. Je me verrais bien en Terminator (le gentil, pas l'autre...:-)))))!
Bizzzouxxx!!!
Bonjour John,
Mes félicitations pour votre longévité. 4 ans ! Votre travail sur les hommes pour mettre au jour leurs souffrances et établir un contre discours véritable et irréfutable a été salutaire.
J'espère que votre dernier ouvrage sera diffusé, lu et acquerira une rennomée.
Bonne continuation.
Bonjour hommelibre
Pour marquer le coup et parce que vous parliez route avec pachakmac, je me permets de vous poser un lien qui pourrait vous plaire...
Il s'agit d'un chemin, "El camino del Rey"...
Une fois sur le site, clic "Free Style" puis Camino del Rey 2010 HD
http://youclimb.de/index.php
A couper le souffle :-))
Bonne continuation !
Un petit cadeau pour marquer le coup! Bravo et courage..
http://sylvielafee.over-blog.com/7-index.html#top
Le mouvement des droits des hommes est en train de monté en puissances dans les pays anglo-saxons.
Même une tentative de censure:
http://therightsofman.typepad.co.uk/the_rights_of_man/2012/05/mobile-phone-companies-are-censoring-and-defaming-mens-rights-sites.html
Plus ils serreront fort et plus le retour de bâton sera fort.
coucou Homme Libre, vous avez vu, Terminator il arrive toujours tout nu ;)))!!!
bizzzouxxx!!!
Félicitations, Hommelibre! Et bonne continuation! :-)
Bonjour Kissa!
Merci. C'est toujours un plaisir de vous retrouver, ou d'aller faire une escapade sur votre blog et retrouver votre amour de la langue française.
Bien à vous.
Absolom:
Etant prévenu par vos soins, j'ai pris ma respiration. Il le fallait bien!
Merci.
Pierre:
Il y a du beau monde chez la fée Sylvie... Faut rater aucune porte, ce serait dommage. :-)
Merci à vous.
Sarah:
s'il ne tient qu'à cela... ;-)
Mais je dois d'abord perdre quelques kilos de convalescence. Ils repartent plus lentement qu'ils sont venus...
;-))))))
Bizzzouxxx!!!