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Euro: sueur, bonheur et larmes

Le foot, on aime ou pas. Comme le sport en général. On aime ou pas les grands bastringues qui déménagent et qui ameutent un continent. On peut maugréer contre les salaires des joueurs, contre le «business machine» qui s’étale en lettres grasses à la une des quotidiens.

EspagneEuro1.jpgOn peut regretter que les Femen ne manifestent pas plus souvent parce qu’il y en a quelques unes de bien jolies - et pas que de visage... Ou que les joueurs aux tablettes de chocolat et aux fesses rebondies soient contraints de garder leur Tee Cheurte jusqu’à la fin du match.

N’empêche. Derrière le foot-spectacle il y a des milliers et des milliers de gamins qui vont entrer dans des équipes et des fédérations, et se mettre à courir et respirer plutôt que fumer des joints avant les heures de classe. Le sport-spectacle de haut niveau sert aussi à cela: donner envie, envie de se donner, de se surpasser, de développer une forme d’excellence à des milliers d'anonymes.

Si chacun se disait: «Moi aussi je vais faire quelque chose de formidable, quelque chose qui mérite l’estime et le respect», bon sang que le monde irait mieux.

Bien sûr que le foot attise le nationalisme. Mais momentanément. Et un nationalisme gentil. Une fierté d’appartenance, par procuration. Et pourquoi pas? Vaut-il mieux cultiver la déprime nationale. Je souris quand je vois les espagnols dans les rues de Madrid dire: «On est les champions». Parce que eux, individuellement, ne sont champions de rien. C’est leur équipe qui est championne. Mais no soucy: ils partagent cette joie, leur coeur chante et danse!

Au nom de quoi, de quelle théorie comateuse, voudrait-on les priver de cela ou étaler son aigreur en trouvant la mariée trop belle? EspagneEuro2.jpg

Et puis voilà. L’Italie a perdu. C’était poignant. On ressent le no man’s land où ils sont soudain projetés. Ce vide du regard, ces larmes, ces boules grosses comme des éléphants dans leurs gorges silencieuses. Ils n’ont pourtant pas démérité. Mais quelques jours avant ils gagnaient la demi-finale. Avec un buteur qui laissera des traces: Mario Balotelli. Et rien que pour cela cet Euro avait sa raison d’être. Parce que quand on a entendu parler du racisme dans les tribunes des clubs en Italie, quand on sait que des spectateurs miment des singes quand un joueur noir apparaît, ou lancent des bananes sur le terrain, les buts de Balotelli sont deux baffes envoyées à tous les gros tas racistes qui se la pètent pour pas cher sur les bords du rectangle vert.

Et puis voilà: l’Espagne a gagné. Elle n’a rien volé. Elle a montré un superbe dosage entre le collectif et l’individuel, une science maîtrisée du jeu, une audace enthousiasmante, un cadrage des egos, et beaucoup de talent. Elle n’a pas joué à moitié. Bel exemple d’engagement.

La défaite est triste. Mais la victoire est si belle. Chacun son tour. Aujourd’hui c’est l’Espagne. Cela peut paraître dérisoire de crier devant la télé et de jouer du klakson dans les avenues. Pourtant, des dizaines de milliers de personnes dans les rues, et pas d'incident. Magie de la fête, force de la victoire, valeur collective de la joie. J’accueille un peu de cette fête en moi. Pourquoi bouder mon plaisir?

 

Catégories : sport 5 commentaires

Commentaires

  • Je préconise de remplacer les conflits par des match sportifs. Au lieu d'envoyer les gamins se faire exploser ou servir de bouclier, leur donner les moyens de s'amuser en paix; c'est une valeur universelle qui devrait nous rassembler, nous unir?

    Dieu serait content et moi aussi.

  • Yes Pierre!

  • Vous avez tout résumé HL.Le bon, le moins bon dans ce genre de manifestation sportive. Viva España! on se laisse prendre facilement au jeu, en tout cas moi c'est sûr...encore un peu de peine à comprendre les hors jeux mais bon

  • Hello hommelibre!

    Excellent votre résumé. Votre note est presque une réponse au mien sur le sujet "revue de stress sans Duja".

    Oui justement des milliers de gosses vont rejoindre fédération de football. Le footballeur pourrait être un exemple s'il n'était pas à l'image de Samir Naceri insultant un journaliste ou d'un Zidane revanchard. Le jeune de demain fumera son pétard avant ou après le match, vu que certain pro le font. Le football en lui-même pourrait être un exemple, mais pour tout ce que l'on sait ce n'est pas possible. Le match de dimanche était de toute beauté mais quoique un peu sévère pour les tifosis. Pour ma part je continue à préférer les matchs de campagne ou l'envie y est. L'ego n'est pas gonflé par les millions. Le ventre se gonfle à la troisième mi-temps et aucune animosité de transpire.

    Régler les conflits comme cela ? ;-) Se serait drôle. Il y aurait un basculement vers les pays pauvres qui savent jouer au pied. La solution pour les conflits je l'ai découvert dans la série ROME.
    Brutus revenant à Rome explique que lorsque deux germains ne sont pas d'accord ils vont se battre les 2 dans une arène. Maintenant si on met en application cela on évite toutes les morts militaires.

    Bien à vous!

  • Bonjour Plume noire,

    Je n'ai vu que deux épisodes de Rome, qui sont très bien faits. Si on faisait comme les germains, nos gouvernants devraient entretenir leur forme et passer une partie des journées à s'entraîner à la lutte!

    Ah le foot de campagne, c'est sympa, sûr.

    Pour le match de dimanche, c'est sévère c'est vrai. Mais j'ai regardé les défenses: dès que les italiens s'avançaient dans le camp espagnol il y avait en moyenne 6 rouges qui arrivaient à une vitesse incroyable et bétonnaient la défense. Alors que côté italien, il y avait des trous. Les deux premiers buts étaient autant dus à la maestria espagnole qu'au manque de défenseurs italiens. Quand deux rouges arrivaient à pleine vitesse il fallait plus de bleus pour les contenir.

    Mais bon, la pointe de vitesse d'Alba au deuxième but... imparable.

    Bonne soirée à vous!

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