D’abord il part en vacances. Normal, tous les présidents partent en vacances. Mais lui, il prend le train. Ah, ça, comme normalitude, il se place un peu là Fanfrelande. C’est bien le train. On peut regarder passer les vaches.
Des millions de françaises et de français prennent le train pour aller en vacances. Beaucoup prennent aussi leur voiture. Mais la voiture n’a rien de symbolique pour un président. Et l’avion c’est m’as-t-vu, comme l’Autre, ce Sarkozy. Tandis que le train! Des millions de français peuvent donc s’identifier à lui. Le sentir proche d’eux. Un président proche du peuple, quand-même, cela change. Pensez donc: il vient en taxi, fait la queue au guichet, attend sur le quai, monte ses bagages à la main, s’installe près du plus grand nombre et des plus démunis: en seconde classe.
Non non non non! Les billets quelqu’un s’en charge pour lui à l’avance. Le taxi c’est son chauffeur. L’attente, par chance il y a la télé qui filme sur place. Quel heureux hasard. Cela passe le temps. Quelques mots de commis-voyageur, et il monte dans le train. Avec ses bagages.
Noooooon! Pas avec ses bagages! Il n’a pas de bagages!!! (Voir la vidéo). Incroyable. Il ne changera pas de slip ni de costume pendant trois semaines! Et Vava... la pauvre, devoir vivre avec un président normal, quelle déception. Et rester avec sa robe anthracite sur la plage. C’est bien la peine d’être la maîtresse du président! Donc pas de bagages. On ne va quand-même pas montrer la panoplie Vuitton à la télé. Ils prennent un autre chemin. Voiture? Avion? Ou bien ont-ils des domestiques qui les portent dans un autre wagon? Tous les français qui prennent le train envoient leurs bagages par avion ou dans une voiture, ou ont des domestiques pour s’en occuper.
C’est quelque chose, un président normal. Allez, il va s’asseoir en seconde classe comme les français du peuple. Noooooon! Il va en première classe. Là où il rencontre le peuple d’en haut!
C’est bien un président normal. Mais, au fait: combien coûte son voyage? Le nombre de gardes du corps est impressionnant (voir la vidéo). En plus la surveillance du train au long du parcours est une prise de tête pour la sécurité, comme cela avait été dit.
«Il faudrait sécuriser tous les rails du trajet, surveiller les ponts, privatiser une partie voire l'ensemble du train, placer une équipe de protection au départ et à l'arrivée du convoi… Cela coûterait une fortune, et François Hollande va vite s'en rendre compte», prédit Philippe Durant. De la même manière, un voyage présidentiel sur une ligne aérienne régulière coûte plus cher à l'État qu'un trajet en avion privé. Pour ses déplacements, le président socialiste devrait donc privilégier les quinze avions et trois hélicoptères que compte la flotte gouvernementale.»
Les spécialistes de la protection sont réservés.
«Le train au lieu de l'avion, ce n'est pas a priori une solution économique», souligne l'un d'eux sous couvert de l'anonymat : «les préfets des départements traversés par le train ne font pas d'économie sur la sécurité et vont faire garder les ponts et organiser des patrouilles de policiers ou de gendarmes».
Mercredi, le président Hollande a surpris tout le monde en optant pour le train. Mais s'il devait multiplier ce genre de déplacements, les services de sécurité devraient renforcer la protection. Avec périmètre de sécurité, passage des chiens du déminage dans le train...
«Le train pris au dernier moment sans prévenir la presse peut revenir moins cher, mais reste aléatoire au niveau de la sécurité», résume un spécialiste.»
Or ici il prévient la presse. Ce qui signifie également qu’en voyageant en train il met en danger les autres passagers. Et bien non. Il préfère coûter plus cher, voyager en première classe, faire partir ses bagages par un autre chemin, plutôt que de prendre un avion gouvernemental qui coûterait moins. C'est la mode du mâle blanc en Normalie: le train.
Ah mais, cela se paie d’avoir un président normal! Un président qui dit tout bas:
«Regardez-moi! Je suis normal, je vais en train, pas comme l’Autre! Aimez-moi d’être si normal!»
A se mettre ainsi en scène, il montre la même chose que l’Autre: la fonction présidentielle est devenue d’une banalité...
Commentaires
je prends le train demain direction les vaches,dommage je l'aurais ptre croisé, snif snif, on aurait fait causette et tout dans la cabine, il aurait porté mes bagages, quoique moi c'est un vieux ter m'enfin ptre on se serait croisé au chiottes ;)))!!!bizzzouxxx!!!
On peut dire qu'il y en a qui ne se gêne pas! Gauche/droite ...
Sans compter ce qui n'est pas révélé.
http://www.lefigaro.fr/politique/2012/08/03/01002-20120803ARTFIG00590-la-maire-ump-de-montauban-triple-ses-indemnites.php
"Mais, au fait: combien coûte son voyage? Le nombre de gardes du corps est impressionnant (voir la vidéo). En plus la surveillance du train au long du parcours est une prise de tête pour la sécurité, comme cela avait été dit."
Tout ce qui coûte, est du fric qui passe d'une poche à une autre... En l'occurrence dans ce cas, de l'argent de l'Etat qui va dans la poche d'autres services de l'Etat (peut-être avec des fonctionnaires supplémentaires où non mis au chômage). Donc tant qu'à faire autant les faire bosser que de les payer au chômage ou au social pour ne rien foutre. C'est clair que sur le plan productivité c'est nul de chez nul, mais c'est bien là, la philosophie du socialisme dans toute sa splendeur...
il y aurait éventuellement un poil du cul de croissance dans cette démarche, si durant la balade en train de M. Normal, la flottille aérienne gouvernementale était louée à Easyjet pour renforcer les lignes surchargées.
Hollande aurait dû rester à Paris.
Par n'importe quel moyen de transport, il allait coûter trop cher.
Son péché originel le condamne à être critiqué sur toute dépense.
Car que signifie "être normal" ?
Pour certains, c'est prendre EasyJet pour un week-end, pour d'autres c'est aller à New York pour le shopping. Pour d'autres, c'est d'aller au camping en Suisse alémanique avec une caravane. Et pour d'autres encore, c'est normal de ne pas pouvoir se payer de vacances du tout.
Mais pour un président ? Rien n'est normal.
Moi aussi je serais resté à l'Elysée, parce que dans la cave, ya des flacons qu'il n'y a pas ailleurs... surtout dans les caves des gens normaux. Et puis tout se pinard "pas normal" qui s'est accumulé sous le règne d'un président abstinent (pas normal de ce point de vue), c'est du gaspillage.
@ Calendula:
Ça, la Normalie, cela devrait alimenter régulièrement une chronique.
Non, en avion c'était comme tous les présidents: rapide, assez sûr, moins compliqué, simple à sécuriser.
Son péché originel le fera juger non seulement sur les dépenses, mais surtout sur la "normalité". Sur SA normalité. Mais bon, il l'a bien cherché et continue lui-même à l'alimenter, alors pourquoi bouder son plaisir? Vouloir faire passer un président français pour un humain ayant un comportement normal, c'est comme faire une compétition de ski sur des escargots: pas très crédible...
:-)))
PS: N'empêche: ils sont passé où ses bagages?
@hommelibre,
Il reste le trajet de l'aéroport d'Hyères à Bregançon. Il y a un certain nombre de kilomètres en voiture. Je connais bien la route (mais depuis Genève, ma normalité n'inclut pas l'avion !).
Le fort de Brégançon était un lieu que J. Chirac - président fréquentait beaucoup, surtout à Pâques. Il allait toujours à la messe en haut, à Bormes-les-Mimosas. C'était une sorte de rituel. Ca devait être un cauchemar pour la sécurité, car la sortie de la messe se transformait en bain de foule. On voyait ça à la télé, tous les lundis de Pâques.
Il allait également au restaurant en-dehors du périmètre clôturé du fort. La patronne des lieux s'en est assez vantée.
Chirac faisait des trucs d'homme normal, mais il n'avait pas eu l'imprudence de s'en vanter ...
J'espère que Hollande ira aux "Palmiers", on y mange bien cela ferait tant plaisir à la patronne.
Calendula, vous ne croyiez pas si bien dire! Fanfrelande et Fanfreluche ont pris leur bain de foule à Bormes les Mimosas, et ce n'était pas la sortie de la messe de Pâques!... :-) Je me disais déjà qu'il y avait du Chirac en Hollande, et que les français étaient nostalgiques de l'immobilisme de Jacques et de ses discours abracadabrantesqtes. Chacun son gimmick: Fanfrelande c'est la normalité. Son modèle n'est en réalité pas Mitterrand, ça c'était avant l'élection, pour les nostalgiques; son modèle de communication est Chirac. Serrer des mains devant les photographes, et laisser entendre qu'il aurait dit quelque chose d'important.
"François Hollande et Valérie Trierweiler ont passé environ une demi-heure à serrer des mains, poser pour les touristes et échanger quelques mots avec eux."
Vive la France normale et son président qui pose pour les touristes...
Et retour à son mot fétiche:
Il a toutefois indiqué qu'il n'était "pas entièrement" en vacances. "C'est normal de ne pas être complètement en vacances, il y a l'actualité, il y a des situations qui exigent de se tenir informé 24 heures sur 24 et puis il y a une vigilance, notamment par rapport à la situation économique", a-t-il expliqué.
A cette aune Sarkozy était très normal lui aussi.
Ah, la normalité... :-))) Quoi qu'il fasse il est normal. Mieux: au début il faisait appel à une norme extra-personnelle, idéale; maintenant il EST la norme! Cela rappelle Ubu. S'il est constipé, la France sera constipée parce que c'est normal. La dérive monarchique de Hollande a commencé.
Désolé, je n'arrive pas à adhérer à ce bonhomme, plus proche pour moi d'un clown que d'un président. Il faut lui en rajouter une couche pour y croire. C'est pour cela qu'il prend appui sur les gens. C'est le vampirisme affectif. De ce point de vue il me semble que Sarkozy ne vampirisait pas. Il était plus net affectivement dans son rapport aux français. Hollande est beaucoup trop dans la séduction.
Wow ! je ne m'attendais pas à ce qu'il aille également à Bormes, mais j'aurais dû y penser : C'est un truc de Corrézien, pour de sûr.
Clown ?
Certes, Mitterand et ses prédécesseurs n'avaient pas ce côté-là. Mais ensuite ? Il y a eu des moments qui ont eu quelque chose d'incongru, tant avec Chirac et avec Sarkozy. Chacun à sa manière, bien sûr.
En Suisse, nous avons assez peu de ça. Le discours du 1er août, p.ex., est assez à l'opposé d'un spectacle divertissant.
Séduction, vampirisme affectif? Je crois voir ce que vous voulez dire. Il est clair que les démarches séductrices, au sens large, ne marchent jamais auprès de toutes les cibles visées. Chercher la popularité à tout prix est une mauvaise piste.
Hollande a encore du temps devant lui. Vous savez que j'attends de voir.
Sarkozy a invoqué l'ampleur de la crise internationale, pour expliquer son bilan. Si on admet cette explication pour lui, il faut admettre qu' Hollande
arrive à un moment difficile.
On l'attend sur le terrain économique et politique plutôt qu'à Bormes. Mais enfin, s'il décide d'y aller, ce n'est pas très novateur.